Adagio mit son manteau aux sons de la dispute d'Aria et de Sonata. Encore une fois. Apparemment, elles venaient de perdre à un certain jeu ou autre chose et naturellement, chacune blâmait l'autre pour ça. Elle claqua des doigts et la dispute s'arrêta. En revenant vers le salon, elle repéra les deux la regarder par-dessus l'arrière du canapé.
"Quelque chose ne va pas, Dagi ?" demanda Sonata.
Adagio prit un moment pour se regarder dans le miroir à côté de la porte d'entrée et redressa sa queue-de-cheval. "Non, non. Je vais sortir un peu et je voulais m'assurer que les deux idiotes n'allaient rien casser pendant mon absence."
"Oh, allez, c'était juste un grille-pain et je l'ai remplacé." bouda Sonata.
Aria roula des yeux. "On n'a pas besoin d'une baby-sitter en permanence, tu le sais. Vas-y, on ira bien."
"Fais attention aussi ! Certaines personnes sont encore un petit peu en colère parce qu'on a contrôlé leurs esprits et qu'on s'est nourries de leurs énergies." Sonata croisa les bras. "On a dit qu'on était désolées. Vraiment, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ?"
Adagio ne prit pas la peine de répondre à la question stupide et partit simplement. Une légère neige tombait des nuages au-dessus, avec d'occasionnels flocons voyageant sur des rafales de vent. Avant de marcher dehors et d'avoir à nouveau affaire au peuple, Adagio inspira profondément, et quand elle expira, elle regarda son souffle s'étaler dans le ciel de l'après-midi, s'arrêtant seulement quand elle sentit un flocon de neige tomber sur son front. Avec un grognement irrité, elle l'essuya et avança dans la ville, la couche de neige sous ses bottes craquait à chacun de ses pas. Il n'y avait pas de raison particulière pour cette sortie. Peut-être qu'elle avait un peu trop écouté Sonata et Aria se chamailler, ou peut-être qu'elle devenait simplement un peu folle à force de rester enfermer. De toute façon, elle avait envie de se dégourdir les jambes et n'allait pas permettre aux sentiments des autres de la forcer à devenir un ermite.
Elle passa l'habituel assortiment de magasins et de maisons le long de la route, aucun n'attrapa son intérêt, puisque qu'elle n'avait actuellement pas besoin d'eux. Au lieu de ça, les évènements qui avaient eu lieu plus tôt dans l'année rejouaient dans sa tête. La victoire leur étant arrachée à la dernière seconde, et la réaction qu'elles reçurent ensuite. Heureusement qu'il n'y avait pas de loi spécifique contre le lavage de cerveau des masses avec la magie, donc elle n'avait pas à craindre d'un châtiment légal. Cependant, être l'échelon le plus bas de la hiérarchie sociale après avoir été adoré par les autres comme une déesse, n'était pas l'ajustement le plus facile. En fait, la seule personne qui semblait prête à leur parler était celle-même qui avait causé leur chute, Sunset Shimmer.
Une forte sonnerie soudaine brisa ses pensées. Au prochain coin de rue, un autre de ces hommes en rouge faisait un bruit métallique avec cette cloche insipide. Elle s'arrêta et regarda les gens qui passaient par là alors qu'ils abandonnaient parfois leur monnaie dans son seau. À chaque fois, il hocha la tête et les remercia pour être si généreux.
Peu importe combien de temps elle était restée parmi les humains, elle sera toujours confuse à certaines de leurs traditions. Aucune d'entre elles n'était aussi étrange que la célébration de Noël. Les humains pouvaient être stupides la plupart du temps, mais ils prenaient un tout autre niveau au cours de cette période de l'année. Qui de saint d'esprit irait mettre un arbre salissant dans sa maison et laisserait de côté des cookies pour un vieil homme gras qui allait s'introduire chez eux pour laisser quelques cadeaux bas de gamme ? En parlant du Père Noël, il avait l'air d'un cauchemar devenu réel quand elle avait entendu parler de lui. Un seul homme qui regarde chaque enfant dans le monde à chaque moment de leur vie, tout en jugeant leur comportement. Pourtant, au lieu d'être horrifié par cela, l'humain affirmait qu'il était le bien suprême, et un faiseur de miracles. Peut-être qu'il était tout simplement meilleur à leur laver le cerveau que je ne l'étais ?
Son estomac gargouilla. Ouais, j'aurais dû manger avant de sortir. Elle regarda en haut et en bas de la rue et repéra Sugar Cube Corner en face d'elle. La rose serait là... La langue d'Adagio glissa le long de ses lèvres. En revanche, la bonté des délices sucrés fait là-bas serait plus que suffisant pour tolérer une surveillance supplémentaire. Après avoir regardé des deux côtés, elle se précipita dans la rue et courut vers la porte. Elle se prépara mentalement à faire face à la rose et l'ouvrit.
Une cloche sonna, alertant la personne qui travaillait au comptoir. "Bienvenue au Sugar Cube Corner !" dit Pinkie avec un grand geste de la main et un sourire. Toutes deux arrêtèrent leurs mouvements. "Oh... euh, salut, Adagio."
Adagio se dirigea vers elle, en gardant ses mains en l'air. "Je ne suis pas ici pour chercher des problèmes, je le jure. J'ai juste une envie de sucrerie à satisfaire."
"Eh bien, d'accord. Mais je garde un œil sur toi."
"Je n'en attendais pas moins. Je vais prendre une danoise au fromage, et un milk-shake aux cookies." Malgré certaines des habitudes énervantes qu'elle avait montrées lors de son temps à l'école, Adagio donnait du crédit là où il était dû ; Pinkie était une travailleuse très rapide. En un rien de temps, Adagio avait sa commande. La grande danoise dégageait un parfum qui lui mit l'eau à la bouche, et le milk-shake était si grand et épais qu'il tenterait n'importe qui.
Adagio saisit le plateau sur lequel ils étaient et se retourna... seulement pour voir que toutes les tables étaient déjà prises. Ils trouveront toujours un moyen pour m'ennuyer. Elle soupira dans la défaite quand un vieil homme attira son attention. "Excusez-moi, mademoiselle ?" Elle se tourna vers sa droite et vit l'homme assis à une table le long du mur. "Vous avez besoin d'un siège, n'est-ce pas ? J'en ai justement trois vides autour de moi et ça ne me dérangerait pas d'avoir un peu de compagnie."
Au premier coup d'œil, il n'y avait rien de particulièrement spécial à propos de cet homme. Il portait un manteau standard, bien qu'un peu surdimensionné. Ses cheveux et sa barbe débraillée avaient perdu toute couleur qu'ils auraient pu avoir autrefois. Mais ses yeux, Adagio n'avait vu des yeux comme ça avant que sur Starswirl le Barbu. C'était les yeux de quelqu'un qui avait vécu beaucoup de choses dans sa vie, ou qui était beaucoup plus vieux qu'il en avait l'air. "Êtes-vous sûr de ça ? Si je m'assois avec vous, les gens pourraient croire que je vous ai laver le cerveau, ou que vous conspirer avec moi pour mon prochain plan maléfique." Elle laissa échapper un petit souffle nasal.
L'homme rit simplement, d'un rire étonnamment éclatant d'un commentaire qui n'était pas destiné à être une blague. "Je répondrais qu'empêcher une jeune femme de profiter de ses sucreries serait maléfique."
Avec aucun autre choix en vue, Adagio accepta. Sortant la chaise en face de lui, elle s'assit et prit sa première gorgée de son milk-shake. Ça en vaut la peine. "Vous n'avez aucune idée de qui je suis, n'est-ce pas ?" Ça devait être demandé, puisque personne d'autre ici ne lui offrirait un siège comme ça.
"Je sais beaucoup de choses, Mlle Adagio. J'ai entendu parler de tout ce que vous avez fait à l'école et de votre tentative de domination du monde. Mais en personne, vous être loin d'être aussi intimidante que ce que je m'y attendais."
"Désolée. La prochaine fois, j'apporterais mon masque de Père Fouettard. Peut-être que ça aidera."
"Non. Je pense que vous avez l'air mieux sans un masque."
"Qu'importe." Elle saisit sa danoise et mordit dedans. La pâte moelleuse et l'épaisse crème au fromage la détendit instantanément alors qu'elle laissa échapper des petits murmures d'à quel point c'était délicieux.
"Il y a un petit quelque chose que je ne comprends pas, quelque chose sur l'ensemble de la situation qui me laisse perplexe, et ce n'est pas quelque chose qui m'arrive souvent. Si vous n'êtes pas pressé, peut-être que vous pourriez satisfaire la curiosité d'un vieil homme."
Adagio grogna de frustration, une autre personne allait lui demander pourquoi elle avait fait ça ou quelque chose d'aussi stupide que cela. Elle retira son attention de la danoise pour le vieil homme, et prit note de son expression. C'était... le seul mot qu'Adagio pouvait utiliser pour ça était stoïque. Bien sûr, il souriait, mais ses véritables pensées derrière ce sourire semblaient illisible. Elle n'avait jamais rencontré Celestia – l'alicorne Celestia – avant, mais si les histoires à son sujet étaient vraies, ce serait le genre de sourire neutre qu'elle s'attendrait de la princesse. L'envie de finir rapidement et de partir était là, mais en vérité, elle n'était pas pressée de rentrer chez-elle. "Bien, demandez tout ce que vous voulez demander", répondit-elle
"Il semblerait que vous avez deux autres – sirènes c'est cela ? Oui, sirènes – vous avez deux autres sirènes avec vous qui vous aident, ou qui sont vos serviteurs si vous préférez. Pourquoi les gardez-vous avec vous ? Ça ne correspond pas tout à fait à l'image d'un monstre qui aime se nourrir de la haine."
"Ces deux-là..." Adagio ferma ses yeux et fronça ses sourcils. "Ces deux-là..." Ses yeux se rouvrirent brusquement et elle regarda droit dans les siens. "Permettez-moi de vous dire une ou deux choses sur ces deux-là. Elles sont irresponsables, contestataires, idiotes ! J'ai dû assurer leur sécurité après leurs propres conneries en permanence. Sonata... oh bon sang, Sonata. Elle est niaise pour vous. Elle est généralement dans son propre petit monde, mais sera toujours en sortir au pire moment pour dire quelque chose de stupide ou pour presque dire ce qu'on prépare à d'autres. Je vais finir avec une commotion cérébrale avec le nombre de fois que je me frappe le visage à cause d'elle."
"Et puis il y a Aria. Peu importe ce que je faisais en tant que chef, elle était prête à faire un quelconque commentaire sarcastique. La plupart du temps, c'était sur la façon dont elle devrait être le chef." Adagio laissa échapper un rire. "Chef ? Avec ses compétences sociales ? Ouais, ça se serait passé sans anicroche ! Ces deux-là sont sans l'ombre d'un doute les plus grandes emmerdeuses que j'ai jamais eues à supporter." Elle but son milk-shake pour se calmer alors que chaque erreur que ces deux avaient faite flottaient à la surface de son esprit.
"Et pourtant, vous les gardez avec vous ?" Adagio ne répondit pas dans un premier temps, pas vraiment sûre de savoir comment le formuler. "Mademoiselle ?"
D'une voix beaucoup plus douce que ce qu'elle avait utilisé pour cette diatribe, elle répondit : "… ce sont mes idiotes."
"Oh ?"
"Elles étaient ce que j'avais de plus proche à des amis avant que j'arrive ici. En fin de compte, elles sont les seuls dont je peux honnêtement dire qu'elles se tiendraient à mes côtés, peu importe ce qui arrive. Même après que nous ayons perdu nos pouvoirs, elles n'avaient même pas pensé à me laisser tomber."
"Donc, elles sont de la famille pour vous ?"
"Ouais, j'imagine que vous pouvez dire ça. Je vais toujours prendre soin d'elles et elles essayeront toujours de prendre soin de moi."
L'homme hocha la tête, et son sourire s'élargit, maintenant apparemment authentique, en opposition au stoïque. "Merci d'avoir répondu. Je devrais probablement vous laisser tranquille maintenant. Je vous souhaite de joyeuses fêtes avec votre famille, Mlle Adagio."
"Ouais, qu'importe." L'homme se leva et partit alors qu'elle finissait sa nourriture.
***
Adagio passa l'heure suivante à marcher dans la ville avant de rentrer. Elle suspendit son manteau sur la porte puis appela : "Les filles, je suis rentrer."
Un flou bleu se précipita vers elle et pressa l'air hors d'Adagio. "Dagi Dagi Dagi Dagi Dagi Dagi Dagi Dagi! Devine quoi ?"
"T-trop s-serré", étouffa-t-elle.
"Hé, désolée." Sonata la libéra de son étreinte mortelle. "Ok, devine maintenant ? En fait, non, ne devine pas ! Chante !"
"Ugh, pourquoi voudrais-je faire ça ? Je vais sonner comme une autruche mourante." Adagio vit Aria venir derrière Sonata.
"Fais-nous confiance et chante", dit Aria.
"Oh woah, oh woah, Tu ne savais... pas..." Elle se tut un instant, sa mâchoire grande ouverte. Le son qui était sorti ne l'avait pas fait se boucher les oreilles et grincer des dents. Ça sonnait... "Pour ta chute", finit-elle. Ça sonnait exactement comme ça le faisait avant, quand elle avait la magie.
"Nous pouvons à nouveau chanter !" cria Sonata quand elle sauta de haut en bas, en couinant de joie.
"Je dois admettre, c'est plutôt génial", ajouta Aria.
Les larmes lui montèrent aux yeux quand la réalisation qu'elle pouvait à nouveau vraiment chanter la frappa.
"Adagio ? Tu vas bien ?" demanda Sonata.
"Je vais bien. J'ai juste besoin d'un moment." Avant de leur donner une chance de répondre, Adagio courut à l'étage jusqu'à sa chambre et ferma la porte derrière elle – elle ne les laisserait jamais la voir pleurer. Les larmes coulaient librement sur son visage. Même si elle ne pouvait plus contrôler les autres avec, elle avait récupéré la seule chose qui la rendait spéciale. Après quelque temps, elle essuya ses yeux, et seulement alors, repéra un morceau de papier plié sur son lit. Elle le prit et l'ouvrit révélant un petit texte. On pouvait y lire :
Avec mon vieil âge, je dois vraiment manquer d'attention. Je me suis accidentellement trompé dans ma liste et j'ai mis une méchante du côté des bons. Pire encore, j'ai donné un cadeau spécial pour elle et sa famille en avance. Si ça venait à s'ébruiter, j'aurais tous les puristes à la maison à me regarder bizarrement. Gardons cela comme notre petit secret, hein ? Joyeux Noël Adagio.
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Joyeux Noël les Dazzlings :-).