Pensée d'un alicorne (ou litanie d'une étoile perdue)

Ainsi donc c'est la fin. Et de mon aventure, et de la tienne. Suis je vraiment défunt ? Non. Ma respiration est toujours sereine.

Le Froid. Au fur et à fort de mesure il s'empare de moi. Je sens, ou ressens, ce que tu subis depuis près de mille ans. Votre esprit qui glisse, tel un serpent, sans cesse vers ces abysses. Poulains, pouliches ; étalons, jument… Si j'avais un dernier souhait à exaucer, ce serait que personne ne la subisse ; l'ascension de ces sombres martyres contre qui chacun lutte, susse n’être qu'inconsciemment, et que l'on nomme décemment « ombres ». Je sombre dans les ténèbres.

Que serait StarWild sans Thunder Hope ? Rien qu'une coquille vide, une histoire comme une autre contée au coin du feu. Ce personnage que je m'étais créé, s'avère finalement être une part de moi. Celui que j'aurais aimer être, loin des pensées des dirigeants, et plus proche des simples gens. On nous craint, nous respecte. Pourtant, nous sommes équins, et fiers de l'être. C'était trop pour moi, je dois l'admettre. Et cette fameuse dualité, qui s'échine sans trêve à nous briser, je viens de voir qu'elle est si facile à faire voler en éclats. Comme en témoigne ces frissons le long de mon échine. Je n'en est plus pour très longtemps, il semble. Il est si aisé de tout faire basculer en instant. Ombres et Lumières. Tissu d'ineptie. L'une et l'autre se confondent, donnant conscience...Et subconscient. Le premier est l'acteur du présent, décide du futur. Quand au second, il est le gardien du passé, choisit les actes présents. Passé, Présent, Futur. Trois. Trois qui donnent deux, conscience et subconcient. Où est cette unité que l'on cherche à nous faire maintenir ? Peut-être en Thunder Hope. J'en doute cependant. Il s'est éteint quand j'ai accepté de revenir. J'ai peur de mourir. Je possède le pouvoir des étoiles, et j'ai peur de mourir. Le pouvoir, peur de mourir. Je suis équin ! Fort heureusement.

Mais pour combien de temps ?

Je n'en peux plus du chaos qui semble être mon lot, je n'en peux plus de ces forces qui me plantent un couteau dans le dos, dans la nuit, dans l'eau, dans mon esprit, menaçant ma gorge ; les ténèbres, tes ténèbres, et mes ténèbres sont mes bourreaux, mais même maintenant, à une nuit de la fin, le miel d'une présence vespérale me rendrait à la vie. Les alicornes ne meurent pas, pas si facilement. Ce serait une délivrance bien trop douce après leurs trahisons et leurs vengeances, l'odeur rance de leur espoir ravi serait bien moins émérite. La mort leur est bien trop familière, elle empêcherait leur lente descente en Enfers ? C'est le Serpent qui me le susurre, me rassure sans cesse et de cent zèles. Une alicorne doit payé son tribut, je ne peux y échapper, les ombres me sont déjà dessus. Mais…

Quelle est cette lueur au loin, là où la lumière ne peux pénétrer, au-delà des lourdes portes d'onyx et d'or...Qui vole en éclat, ou vole ici-bas ?

Je ne me contrôle plus. Des pulsions assassines m'assomment depuis les nues. Il arrive ! Je ne tiens plus, le vent tombe, le vent tombe, je succombe, je succombe, il succombe ! Je, il, je, il, jeux, iles… Un arc-en-ciel illumine mes prunelles, de toutes les lueurs ; une palette de pastel. Un arc-en-ciel illumine ma voie, me rappelle pourquoi elle, toi et moi nous sommes là, et las.

Maintenir l'harmonie, cet Equilibre, sans qui ma vie ne serait vraiment que Chaos. Mes pulsions mortelles empoisonnant mes veines continuent de se propager. Tia, je t'en prie, écarte-toi ! Pense-je. Il est trop tard, il n'est déjà plus là, dis-je. Et j'entends sa voix, ou ma voix, profonde, caverneuse, beaucoup trop proche de la sienne. Démoniaque. Puis six ombres, ou lueurs, brillèrent par les yeux, les prunelles semblable aux cieux du levant, de Celestia. Et par sa voix, je les revois : Honnêteté...Gentillesse...Générosité...Loyauté...Rire...Et Magie. Les six éléments qui sont le socle de la véritable amitié. Amour, Haine...Amour, Haine, Et Amitié.

Je reprends mes esprits. Que t'ai-je donc écrit ? Quelle est cette litanie ? Pourquoi l'ai-je écrite ?

Mon raisonnement. Ma chute, mon délire, et ma délivrance. Cela n'a pas de sens. Qu'ai-je voulu dire ? Moi-même je n'en sais rien. Si vous vous avez su où je veux en venir, vous, pleine lune et lune rousse…

Alors vous aussi vous avez vu la lumière.