Prologue : Un poney nommé Galajar ?

Un flash, du vent, et ces vents brûlant mes poumons me sont familiers...

Si on me voyait, étendu comme ça dans le sable pour la première fois, on pourrait dire de moi que je suis un fou. Luttant pour la moindre bride d'air frais, suffoquant à chaque bourrasque. Pourtant il fait bon, limite frais. Alors...

Ce rêve... il revient à chaque nuit. Chaque nuit je me tords, je suffoque, je meurs… Sachant pourtant pertinemment que c'est un rêve, je continue à me débattre. Comme pour échapper à ce désert aride mais doux et retrouver le confort de ma chambre. D'ailleurs, je dis “ma” chambre, mais je ne sais même pas ce que c'est. Lors de mes réveils, je retourne trop rapidement à ce désert. Mais cette fois ci, c'est différent...

Un poney arrive et s'agenouille à côté de moi. Sa présence me réconforte étrangement et j'arrête de me débattre .Je lève les yeux vers cette personne qui me regarde avec un air chaleureux, comme un père qui regarderait son fils faire ses premiers pas. Il a l'air vieux. Mais je n'arrive pas à bien voir à quoi il ressemble avec ce soleil qui m'aveugle.

"Lève-toi, Galajar." dit-il aussi chaleureusement qu'il me regarde.

Ses mots me donnent la force de me remettre sur mes pattes. Le vent brûlant mes poumons il y a à peine deux secondes s'est soudain retrouvé remplacé par une douce brise. Mais ce soleil qui brillait de plus en plus fort…

Instinctivement, je mis ma patte devant mes yeux mais il continuait à m'aveugler. Le poney se remit sur ses pattes lui aussi et me tourna le dos en disant :

"Ne t'inquiète pas, nous aurons la chance de nous rencontrer. Maintenant réveilles-toi"

Il disparut tel des grains de sable emportés par le vent. Malgré ce soleil qui me brûlait les yeux, je me sentis profondément bien, calme.

L'intensité lumineuse descendit et je me trouvai maintenant sur mon lit. Pour la première fois, je vis dans quoi je dormais. Cela ressemblait à une chambre d'hôpital luxueuse. Dans la pièce, il n'y avait que mon lit et une fenêtre qui me faisait face. Dehors, il avait l'air de faire beau et je devais avoir en face de moi la cour ou le parc de l'hôpital. J'entendis la porte de la chambre s'ouvrir et une jeune ponette blanche, avec une crinière rose et un tablier blanc, entra.

En me voyant, elle parut très surprise.

"Ha, bonjour Galajar, contente de voir que vous vous êtes enfin réveillé."

Galajar... Galajar, ce nom... C'était comme ça que m'avait appelé le vieux dans mon rêve. Mais ce n'était pas le mien, il m'était familier mais je ne le connaissais pas.

"Je ne m'appelle pas Galajar ? " lui répondis-je un peu étonné.

"Allons Galajar, ne dites pas n'importe quoi, vous avez dû subir un gros traumatisme"

Maintenant qu'elle le disait j'avais vraiment très mal à la tête et j'avais un bandage sur mon crâne.

"S'il vous plaît ne m'appelez plus Galajar, je ne m'appelle pas comme ça, vous devez faire une erreur."

Je me tenais la tête de douleur et essayais de me rappeler.

"Ha oui?" Elle eut un rictus mesquin et me demanda : "Alors comment vous appelez-vous ?"

"Je... Je m'appelle ..." Je n'arrivais pas à me souvenir...

"Qui suis-je ? Où suis-je ? Et pourquoi suis-je ici?" lui demandais-je, confus.

"Ah ça, je ne peux pas vous répondre. Mais ne vous inquiétez pas, quelqu'un qui le pourra viendra bientôt."

Pourquoi ne me rappelais-je pas de qui j'étais ?

Je tournai la tête sur ma droite pour faire face à un grand miroir. J'étais rouge bordeaux avec une crinière encore plus foncée et quelques mèches grises, une paire d'ailes et j'avais une Cutie-Mark qui ressemblait à un casque pour écouter de la musique. La seule chose que j'ai trouvé à dire fut :

"Je suis... Rouge?"

La porte de la chambre se rouvrit et j'entendis quelqu'un s'exclamer :

"Sa Majesté, Célestia !"

Une grande jument sortit de l'encadrement de la porte. C'était une belle licorne ailée blanche.

Sa crinière prismatique volait au vent sans pour autant qu'il n'y ai de courant d'air, et elle avait comme Cutie-Mark un soleil. L'infirmière qui était avec moi s'agenouilla en disant :

"Votre Majesté."

La grande jument se tourna vers moi pour dire :

"Contente que tu te sois enfin réveillé, Galajar." me fit-elle avec un sourire d'ange.

Sa voix me berça. Mais, Galajar, pourquoi m'appelaient-ils comme ça ?

"Je ne m'appelle pas Galajar..." dis-je légèrement excédé.

Elle me regarda pendant quelque secondes et se tourna vers l'infirmière d'un air interrogatif.

"Il a perdu la mémoire ? "