Et alors que la jument réajusta sa cape sur les épaules, elle observa les ruines sombres en contrebas. C’est ici que se cache la secte dédié aux manticores, de sombres poneys, cultivant le poison et affutant des griffes à sabots dans de bien sombres buts. Entièrement constitué de pégases, ils considèrent les poneys comme faible et la manticore comme l’être parfait, le prédateur implacable, capable d’attraper ses proies faibles et de repousser d’éventuels prédateurs plus fort que lui.
La jument à la robe d’or et de nacre abaissa sa capuche, cachant sa longue corne effilée et sa crinière couleur rubis. Elle était Arthéma, Princesse de la Justice et protectrice d’Equestria. Elle avait vaincu les Dragons Chapardeurs, les Voleurs de Vaches ainsi que les terribles Dingues Dingos Désévolués, un groupe de poney terrestre ayant décrété que seuls les poneys terrestres étaient la race méritante à Equestria. Ce n’était pas un énième groupe de poney bon pour l’île de Stallionam qui allait lui faire peur. D’un saut agile et puissant, elle prit place sur un toit fissuré et précaire, où elle pouvait observer la place en contrebas. Ils étaient là, fiers, les sabots harnachés de griffes artisanales, avec l’expression perdue mais agressifs qu’ont les individus ayant perdus l’esprit. Alors qu’ils étaient sur le point de tester leur substance nocive sur une pauvre ponette attachée à une statue, Arthéma bondit tel le jaguar pour atterrir sur l’un des mécréants. Rapidement, elle passa d’un membre de secte à un autre, bottant moult croupes avec tout le savoir-faire et l’art acquis pendant son exil sur des terres bien inhospitalière. Elle semblait virevolter, aussi leste que le phénix et aussi puissante que le dragon. Sa corne scintillait d’une lumière d’un rouge rubis intense qui effraya les mécréants et ses yeux irradiaient de la colère du juste.
Les méchants à terre, Arthéma se dressa contre leur chef, un griffon aux griffes imbibées de la dangereuse liqueur verdâtre. Il déploya ses ailes, et la fière équidé sortit les siennes de dessous sa cape. D’une voix sombre et menaçante, elle adressa un ultimatum au griffon :
« Votre billet oh ! »
La licorne, toute plongée dans l’histoire qu’elle écrivait, releva nonchalamment la tête pour mieux observer celui qui venait de briser sa concentration. Un étalon, portant l’uniforme d’un contrôleur de train, tendait un sabot dans sa direction, attendant visiblement quelque chose de sa part.
« Bon, j’en ai marre là ! Ça fait 10 minutes que j’essaye d’avoir votre attention, alors vous me donnez votre billet ou je vous sors à la prochaine station ! »
La licorne cligna des yeux, avant de tout naturellement utiliser sa magie pour sortir son billet de son selle-bagage et le tendre ensuite au contrôleur avec un léger sourire. Celui-ci se contenta d’expulser l’air de ses naseaux de dépit avant de s’avancer vers un autre usager, ses yeux exprimant à présent une grande nervosité. Il y avait intérêt à ne pas y avoir de fraudeurs dans son train aujourd’hui ! Ou bien ils goûteront à la grande force musculaire des poneys terrestres !
La jeune ponette, déconcentrée, rangea son début de parchemin dans l’un de ses sacs collés contre ses flancs. Elle se mit à observer son reflet dans le reflet de la vitre et vit une licorne, à la robe grise claire et à la crinière violette ayant des reflets ou des mèches vertes. Ca dépendait des jours et du temps qu’elle prenait pour en prendre soin. Des yeux bleus avec un reflet nostalgique, une corne bien pointue et un borsalino noir avec une bande verte complétait le look singulier mais simple de la rêveuse.
Ses yeux se perdirent dans le lointain, elle pouvait voir les premières bâtisses de la petite ville dont elle avait la destination : Ponyville. Elle eut un petit sourire et se leva de son siège tranquillement, c’était toujours un plaisir de quitter la triste mais dynamique Manehattan pour aller dans ce coin relativement plus tranquille. Relativement était le mot juste, car la plupart des ennuis pouvant toucher tout Equestria semblait souvent venir d’ici, ainsi que la majorité des solutions. Oh, y’a bien eu une invasion de cocatris à Canterlot, mais ça été réglé par la Princesse Celestia en personne. Et un mini-dragon. Enfin il paraît.
Descendue à la gare, la ponette observa les alentours et s’illumina en constatant que son amie, Sketchy Paw, l’attendait, comme d’habitude. Elle avait la robe grise sombre et la crinière d’un jaune maïs, voir couleur soleil avec la bonne laque. Sa marque de beauté au flanc montrait un don pour le dessin, avec le symbole d’un crayon de bois superposé sur deux empreintes brunes de mammifère non-équidé. Peut-être des chats ? Les deux amies se saluèrent de manière habituelles : elles cognèrent leur sabot droit l’un contre l’autre, se cajolèrent avec la tête et se firent un câlin.
On demanda si on avait eu un bon voyage, on proposa un pique-nique aussitôt après, les habitudes ont la vie dure. Ce qui est bien avec Geek Writer, c’est qu’elle voyageait tellement léger qu’à peine sortit du train, elle pouvait directement faire tout autre chose avec son amie sans avoir à poser ses bagages. L’occasion donc de déjeuner si on avait faim, ou de s’amuser, voire de se rendre à un festival lorsqu’il y en a un.
Geeky pu s’apercevoir que son amie n’avait pas changé en quelques mois, elle était toujours aussi timide et effacée, mais la rêveuse savait très bien que Sketchy possédait une réelle force intérieure, ainsi qu’une grande loyauté. Elles s’échangeaient régulièrement des lettres, mais malgré la distance qui les faisaient souffrir, elles restaient de grandes amies. Même lorsque la geekete à sabots avait dans l’idée de la taquiner ou se lançait soudainement dans un long tunnel d’explication afin d’expliquer en quoi le nouveau jeu de rôle à la mode était génial ou bien au contraire, en quoi c’était une catastrophe. Ainsi était la ponette chapeautée, d’une grande instabilité au niveau morale et pouvant changer du tout au tout en un clin d’œil.
Après un bon repas, les deux amies, serrées l’une contre l’autre, observaient les nuages, se racontant diverses nouvelles. Enfin, c’est surtout Sketchy qui racontait ce que faisaient les six pouliches les plus étonnantes et marquante de cette génération de poney. L’une d’entre elle, Rarity, était extrêmement connue à Manehattan et possède même de multiples connections plus ou moins professionnelle. Geeky a pu l’interviewer une fois ou deux, elle était certes un peu égocentrique, mais très gentille. Très prompt à la panique aussi lorsqu’un imprévu osait montrer le bout de son museau. Mais à chaque fois, ses cinq amies n’étaient jamais très loin.
Geeky avait pensé une fois, à déménager, mais elle n’aurait pas de travail à Ponyville, on n’avait pas besoin de journaliste supplémentaire dans le coin hélas. Peut-être si elle se retirait pour se consacrer à l’écriture, qui sais ?
« Ah, au fait, tu as vu la semi-apocalypse qui a démarré par ici ?
- Avec les gremlins qui ont installé de la grisaille sur une bonne partie d’Equestria, oui, la chaîne d’information n’a pas arrêté de nous rabâcher les oreilles avec ça. Rainbow Dash a sauvé la situation et pouf, ils ont parlé d’autre chose en la remerciant à peine ces vautours.
- De toute manière, elle les aurait évité… il paraît qu’elle ne peut plus voler.
- Depuis trois semaines ?
- Oui. Ca ferait un bon sujet pour ton journal non ? »
La ponette ferma les yeux, jouant avec son borsalino du bout du sabot.
« Bof. Ca ferait vraiment chacal, elle n’a pas besoin de ça et ça risque de la poursuivre toute sa vie. Et en plus, le jour où elle guérira, le journal prendra cher aussi. Je préfère les trucs plus… positifs. Ouaip. »
Sketchy haussa des épaules, son amie pouvait avoir un comportement des plus aléatoires selon ses goûts, ses humeurs et parfois, elle peut affirmer une chose, puis son contraire l’heure suivante. Geeky peut être difficile à suivre, d’où sa réputation de préférer le Chaos à l’Harmonie, pourtant vitale pour les poneys. Sans l’Harmonie, comment avancer les saisons ? Comment gérer le cycle des journées ? Et surtout, est ce que ça ne risque pas de finir comme la forêt d’Everfree, ou rien n’est contrôlé et où des dizaines d’espèces plus ou moins monstrueuses y vivent ?
On changea de sujet pour évoquer divers anecdotes amusantes se passant dans leur ville respectives. A Ponyville, ça concernait en majorité Pinky Pie et ses fêtes, à Manehattan les disputes incessantes entre le maire, ses conseillers, et autres grandes babelles se disputant parfois pour une question de sous ou d’autres futilités de ce genre. Tout semble tourner autour de la finance et du prestige à Manehattan, ce qui peinait parfois l’âme d’artiste de Geek Writer. Il n’empêche que pour l’instant, elles riaient de toutes ces bêtises.
Peu à peu, alors que l’après-midi avançait :
« Ah ! Il va y avoir un festival de musique demain. »
Geeky entrouvrit la bouche de surprise, et son air triste rappela à Sketchy que ce genre de chose était un sujet assez délicat à aborder. Elle tenta immédiatement de rattraper le coup :
« Oh… excuse-moi…
- Non ce n’est rien. Tu as bien fait de me prévenir.
- Tu le recherche encore n’est-ce pas ? »
L’écrivaine ne répondit pas immédiatement, dans son cœur, elle commença à sentir une grande émotion l’envahir. Elle déglutit alors en baissant la tête, son couvre-chef dissimulant alors son regard.
« Oui. J’essaye de dégotter le moindre indice le concernant dès qu’il y a un événement avec la musique tu vois… vu qu’il est parolier. J’interviewe et j’ai interviewé des dizaines d’artistes sur Equestria. J’ai été jusqu’au Royaume de Cristal pour rencontrer d’anciens artistes à la retraite. J’ai même parfois traversé des marais peuplés de monstres et des montagnes où se terraient des bandits griffons.
Mais hélas, jusqu’à maintenant, j’ai toujours manqué de chance. C’est à croire qu’il n’est pas en voyage, mais qu’il se cache. Qu’il se cache de moi. Et comme une pouliche courant après des mythes et des contes, je galope après sa chimère, espérant juste une chose… qu’il me remarque enfin, qu’il sache que je veux le retrouver. Que l’on se parle, et qu’il voit à quel point je suis fière de lui et de ce qu’il a fait de moi. Qu’il me dise… Ce qu’il pense de moi. »
Elle s’arrêta alors, cherchant ses mots, avant de prononcer simplement :
« Il me manque tellement… »
Les deux ponettes se serrèrent l’une contre l’autre. L’une comme l’autre a des projets, des rêves, mais aussi son lot de problèmes et de souffrances. Elles se soutenaient mutuellement, malgré la distance et le temps, toujours trop court.
Quelques heures plus tard, cette nuit-là, Geek Writer se leva de son lit prêté par Sketchy Paw et sortit discrètement. La fraîcheur de la nuit avait toujours procuré de douces sensations à l’écrivaine, qui en ferma les yeux de délice. Elle gambada un peu au hasard dans la petite ville, traînant quelques minutes près de Sugar Corner, jamais calme en pleine journée, observant avec amusement une petite lumière à l’une des fenêtres de la bibliothèque… Elle se dirigea ensuite vers la ferme, dégageant une douce odeur sucrée puis commença à prendre la route de la forêt d’Everfree.
Aussitôt, des dizaines d’odeurs assaillirent délicieusement ses naseaux et un frisson de plaisir parcouru son échine. L’herbe et les routes n’étaient plus gentiment arrangé sous ses sabots, les racines tentaient d’entraver sa route, des herbes folles se faisaient une place ici et là, des plantes inconnues poussaient dans un coin, parfois à vue d’œil. Des animaux inconnus l’espionnaient, tapis dans les ombres et remuant bruyamment les feuilles selon leurs mouvements. Elle déambulait ainsi, au hasard, sans réelle crainte ou appréhension. Elle arriva rapidement à des ruines : l’ancien château abandonné des deux Princesses, là où elles se livrèrent bataille selon les légendes. Comme une ombre connaissant les moindres recoins et passages de l’immense bâtisse d’un autre âge, l’écrivaine parcourut les couloirs, activa un levier et prit place dans la très ancienne et vénérable bibliothèque. Elle déglutit alors et observa les divers rayons. Elle souffla sur l’une des reliures pour en lire le titre.
« Le retour de la Princesse de la Nuit »
Elle avait comme toujours une impression étrange de déjà vu, comme à chacune de ses visites. Avec la magie, elle prit différents ouvrages qu’elle avait déjà lu et les plaça côte à côte.
« Lorsque la Loyauté rivalisa avec l’Honnêteté »
« Ainsi la Joie nous sauva des parasprites »
« Mon premier Gala »
Aucun des ouvrages présent n’avait de couverture. Seul le titre, en lettres multicolores, changeant selon la lumière et l’humeur de celle qui l’observait. Il était tout aussi étrange au toucher, presque…
L’équidée posa sa joue contre l’objet et ferma les yeux. Ca n’avait pas la texture d’un livre, juste sa forme. Geek Writer reposa les livres, perplexe et contempla la petite salle, silencieuse. Avec ça… et les grandes tapisseries du hall représentant poney ou en tout cas six êtres équidés… Avec des emblèmes se rapprochant de très près les marques de beautés de certaines de Ponyville…
un grognement retentit.
L’écrivaine soupira, c’était toujours comme ça quand elle sembla découvrir un truc dans ce château. Elle se tourna, pile à l’heure, des loups boisés lui faisaient face. La première fois qu’elle était tombée sur eux, elle avait fui. Petit à petit, elle avait appris à se défendre contre ces choses, entre la faune et la flore, le parfait exemple d’une Harmonie parfaite entre deux niveaux de consciences différentes. Petit à petit, défaite après défaite, elle apprenait à s’en défaire. D’un réflexe, elle lança une grosse table avec sa magie sur le coin du museau de l’un d’eux. Elle prit ensuite appui pour un long saut afin de ne pas se faire acculer dans un coin de la bibliothèque. Elle esquiva un claquement de mâchoire et une volée de griffe avec un jeu de sabot et des feintes de corps avant de galoper à travers les couloirs. Elle utilisa chaque tapisserie sur son chemin pour leur tendre des pièges ou les ralentir. Profita de chaque coin d’ombre pour les embusquer et chaque pierre d’un peu plus d’un kilo faisait un magnifique projectile.
Et soudainement, elle s’arrêta. Silence de mort. Plus d’halètement, de pattes de bois griffus raclant le sol, de grognement. Il n’y avait plus que son cœur qui battait si fort et si vite que ses oreilles en sifflaient et son souffle, difficile à reprendre, masquait difficilement les petites gouttes qui tombaient à ses sabots. Des gouttes d’un rouge écarlate tombaient d’une griffure à son flanc, près de sa marque de beauté, de la plume, qui définissait à présent plus que son talent, mais aussi sa vie toute entière.
« Que cherches-tu ici ? »
Geek Writer étouffa un cri de surprise et se retourna. C’était Sketchy Paw, qui l’avait visiblement suivit.
« Oh Geeky… pourquoi fais-tu tout ça ? Pourquoi venir ici à chacun de tes passages au mépris des dangers ? Tu dois te douter… que ça me peine, que je passe ensuite, la nuit, à t’attendre chez moi.
- Sketchy… je…
- Non. Pas d’excuse. Regarde ton flanc… Laisse-moi voir. »
D’un geste, la dessinatrice à la robe noire la poussa sur un tas de coussin et examina la blessure. Après avoir observé quelques instant, elle nettoya soudainement la blessure avec sa langue.
« Sket.. Sketchy ! Que fais-tu ? Je… »
Mais son interlocutrice posa soudainement sa patte contre ses lèvres, lui intimant le silence.
« Tu sais écrire des romans, des articles, tu es une excellente investigatrice. Mais avec les autres… que sais-tu écrire ? Est-ce à cause de cette page blanche qui te poursuit avec ton père que tu es incapable… d’imaginer vivre ici, à Ponyville, avec moi ? Ne voudrais-tu pas écrire quelque chose avec moi ? »
Complétement abasourdie, l’écrivaine ne pouvait plus bouger. Son cerveau était comme pétrifié, avec tout le reste, toute une tornade se levait dans sa tête, avec son lot de bourrasque et de vents concentrés d’idées. Son amie se rapprochait, tout près, trop près. C’était… si… Non, ce n’est pas ce qu’elle voulait et elle le dit haut et fort…
Et se réveilla haletante dans sa chambre, l’esprit bouillonnant, le corps vibrant, encore sous l’émotion. Elle se leva, encore hébétée. C’était toujours la nuit sur Equestria. Elle décida de prendre une douche glacée et c’est la crinière plaquée contre ses yeux, le courant d’eau froid l’enveloppant et chassant ses idées décadentes.
L’une des raisons qui la poussait à ne pas rester à Ponyville, c’était ces fichus rêves, revenant nuit après nuit. Elle faisait toujours un tour à Ponyville avant de plonger dans la forêt pour rejoindre les ruines et farfouiller sa bibliothèque. Et comme une alarme incendie, aussitôt qu’elle s’approchait d’une chose plus ou moins décisive, des menaces accouraient pour la réveiller de force et l’empêcher d’aller au-devant de découvertes visiblement interdites. Elle ne savait qu’en penser, devait-elle vraiment trouver la vérité dans ses ou ces songes ? C’est… selon toute vraisemblance, et avec les éléments qu’elle a entre ses sabots, elle farfouillait la tête de quelqu’un qui devait être lui aussi dans son sommeil, et la présence de la journaliste de Manehattan était une agression dont elle se défendait. Avec brio d’ailleurs, car elle était évolutive : si la force brute et idiote ne suffisait plus pour dégager une licorne, alors on passait par la psychologie… et cette transgression des sentiments mêlant grande amitié et volonté d’être aimé était une contre-mesure pour l’instant imparable.
La jeune écrivaine voudrait bien que tout ça s’arrête, mais elle n’a jamais compris comment cela avait commencé. Elle était bloquée, et devait accomplir son obscure tâche… ou se montrer plus maligne et découvrir l’identité du ponyvillien pour le prévenir du danger qui le guette.
L’aube se leva doucement, Celestia se réveillait et réveilla le monde avec elle. Geeky secoua sa crinière qui prit une délicieuse teinte émeraude par endroit. Elle s’assit par terre et observa le ciel rougir, comme témoin de ses songes de cette nuit agitée.
« Tu es bien matinale aujourd’hui Geeky. »
C’était son ami, tenant le plateau du petit déjeuner couvert de fruit.
« Tu as eu encore une nuit agitée ?
- Pas pire que d’habitude. »
C’était un peu un mensonge, mais elle n’avait guère envie d’expliquer l’évolution que prenaient ses rêves. Elle prit une pomme avec sa magie et la grignota doucement.
« C’est Vinyl et Octavia qui lancent les festivités cette après-midi. Faudra bien s’accrocher. »
L’écrivaine gloussa un instant et décida d’en rajouter une couche.
« On pourra toujours s’accrocher, nos crinières vont s’arracher et rejoindre Cloudsdale en un rien de temps. »
Elles rirent toute les deux pendant que Geek Writer termina le petit-déjeuner. Quelques heures plus tard, son carnet et son crayon dans une sacoche à son flanc, son fidèle borsalino sur la tête, les deux jeunes ponettes étaient prêtes. Elles ouvrirent la porte et une grosse onde sonore les cloua un instant sur place et ébouriffa immédiatement leur crinière. Vinyl venait de démarrer sa bass, et accompagnée d’Octavia et de son violoncelle, elles étaient en train de redéfinir la Dubstep. D’un sourire complice, les deux copines se rendirent sur la place du village, le son lourd mais entraînant du duo local sonnant comme une invitation. Sur la place de la ville, une scène avait été montée pour que chacun ayant le courage de se présenter puisse recueillir les honneurs qu’il mérite.
Lorsque les deux amis arrivèrent, Vinyl et Octavia venaient de terminer et avec l’aide de quelques étalons, retiraient leur matériel. Octavia, qui était du bon côté de la bass, avait sa coiffure habituelle, longue et carré, impeccablement aligné au niveau des différentes mèches. Son nœud papillon mauve assortis à ses yeux accroché à éternel collier blanc et à son air pincé et sévère. Vinyl Scratch, quant à elle, avait sa crinière courte et ébouriffée d’un bleu aussi électrique que sa musique. De grosses lunettes mauves cachant ses yeux, son éternel sourire et son casque-écouteur reposant à son cou complétait le seul élément banal de cette ponette : une robe d’un blanc crème laitier.
C’était un peu les chouchous de Geeky, séparément, elles en jetaient dans leurs domaines respectifs, mais ensemble, elles arrivent à réinventer des choses, à réinterpréter, à renouveler. Elle les rejoignit le temps de quelques questions, puis retrouva Sketchy, qui était partit chercher des pintes de cidres. Elles trinquèrent et continuèrent d’assister aux prestations de différents artistes. Certaines n’étaient que des pouliches ou des groupes d’amis ne cherchant qu’à s’amuser, mais, preuve qu’ils le font bien, tout le monde s’amusait avec eux. Les rares couacs étaient traités avec bienveillances et des applaudissements d’encouragements ou de félicitation terminait toujours un numéro.
Puis, vint quelque chose d’inattendue.
« Et maintenant, Poneys et Etalons, je vous demande d’accueillir chaleureusement une jeune jument nous venant de loin. »
Une grande licorne à la robe argenté apparut sur scène, ses yeux était noirs comme la nuit, sa corne longue et effilée et sa crinière était formé d’une multitude de tresses apparemment très compacte. Elle était couverte d’une sublime et épaisse tenue rouge pétard.
« La Reine en Rouge ! Applaudissez-la ! »
Alors qu’elle ouvrait la bouche pour chanter, une longue et délicieuse voix de diva se fit entendre et tous les étalons en furent immédiatement scotchés, bouche bée devant tant de délice visuel et sonore. Peu à peu, plus de la moitié des poneys furent subjugués, buvant la mélodie étrange et la voix impériale de la chanteuse.
Geeky resta cependant des plus sceptiques même si la musique était entraînante. Elle remarqua d’ailleurs que l’étrange orchestre était composé que de zèbres avec des instruments plus ou moins exotiques.
Après quelques applaudissements bien fournies par certains et plus polies pour d’autres, Geek Writer s’excusa auprès de son amie et commença à se diriger vers les coulisses alors que l’on annonçait Pinkie Pie. On était partie pour une bonne demi-heure de mini concert, la pouliche en avait de l’énergie à revendre !
Elle se glissa parmi les équipes techniques et arriva près d’un des plus vieux zèbres, celui qui maniait avec prouesses les percussions, il releva un sourcil sans rien dire à l’arrivé de Geek Writer.
« Bonjour, Geek Writer, journaliste pour le DailyMane. Je peux voir la Reine en Rouge quelques minutes ? »
Après un long silence, le zèbre ne bougea toujours pas de sa place. L’écrivaine tenta d’insister.
« C’est toujours intéressant de savoir d’où viennent les nouveaux artistes, surtout quand elles ont l’air d’avoir du succès.
-De flatter notre Maîtresse,
Tu en as le droit
Mais sache que cette fois
C’est avec Doumba que tu t’adresses.
-Bien sûr Doumba, je n’ignore pas que votre rôle compte aussi, mais comme je l’ai remarqué et comme tu me le confirme, c’est elle le chef, j’aimerai bien commencer par elle.
- Alors
Trop tard tu es arrivée
Car déjà partie, elle est
Bien loin dehors. »
La ponette fit la moue. Déjà que les paroles de cette chanson, nommée Extra-Equestrial était d’un narcissisme sans nom, en insistant bien sur sa beauté, sur sa personne et sur le fait qu’elle dominait à son arrivé toutes celles présentes à cause de sa voix et de sa beauté … étrange. Alors en plus, on a un zèbre qui ne cachait qu’à peine son hostilité…
« Fort bien. Voulez-vous répondre à quelques questions alors ?
- Le temps hélas me manque
J’ai trop à faire
Comme empaquetés nos affaires
Maintenant, dehors la saltimbanque ! »
Il était rare de se faire rabrouer de la sorte, surtout une fois que l’on a expliqué que son job était d’informer le plus de monde possible. Même les Princesses ont le réflexe de vérifier leur coiffure quand elles se font aborder par un journaliste. Geeky haussa des épaules et rangea calmement son carnet tout en se retournant. Tant pis pour eux, elle n’omettra pas de souligner ce genre de comportement, et si ça se trouve, elle était encore présente cette Reine.
De retour sur la place, le spectacle de Pinkie Pie battait son plein, presque tout le monde participait, sauf les plus timides, et encore, ils semblaient chantonner. La pro de l’événementiel pour sa part, faisait comme d’habitude, à savoir se moquer des règles de l’espace et de la logique pur pour plus de fun. Un peu mal à l’aise face à tout ce remue-ménage, elle resta un peu à l’écart, comme pour se cacher. Elle craignait de se retrouver avec les projecteurs braqués sur elle, leur lumière était aveuglante. Ça lui rappelait une mauvaise époque. Elle appréciait cependant le spectacle, le sourire aux lèvres.
Alors que la plus rose des habitantes de Ponyville était en train de tirer sa révérence sous le tir de multiples feux d’artifices embusqués un peu partout, la journaliste se dirigea vers son amie pendant que les prochains montèrent sur scène et prirent la parole.
« Nous sommes les Troubadock, les troubadours rock, et nous dédions cette chanson à Lyric Writer, qui nous a bien dépanné à Appleloosa ! »
Le cœur de la jeune équidé s’arrêta de battre un instant. L’instant d’après, elle disparut.
« D’ailleurs, si sa fille pouvait nous faire l’honneur de sa présence, ce serait formidable. Met le projecteur… Ben… elle est où ? Oh… on nous avait dit qu’elle était dans le coin… Dommage. »
Geek Writer avait fait le tour, complètement concentré, elle n’entendait plus trop ce qui se passait sur scène. Elle se faufila en se couvrant derrière le matériel des autres artistes, ne restait que la sécurité qui avait pour job de ne laisser personne d’autre que les participants. La cause ? Le matériel de Pinkie pouvant être hautement explosif.
Celle-ci était en train de se faire gronder (sans vraiment de succès, l’intéressée ayant un sourire jusqu’aux oreilles) par l’organisatrice du spectacle, une ponette à la robe bleue comme la mer et à la crinière rappelant le corail.
« Vous êtes malades ? Vous auriez dû me prévenir que vous avez mis des feux d’artifices à l’extérieur de la scène ! Vous auriez pu blesser quelqu’un !
- Mais non hi hi hi. Si j’avais prévenu, il n’y aurait pas eu la surprise !
- Mais… on aurait pu l’avoir sur scène !
- Vous êtes bête ! Hi Hi ! Si on avait fait comme ça, le public n’aurait pas été dans l’explosion finale, et comme dans chaque spectacle, il faut un gros truc, un gros boom… »
Vu comment elle était lancée, son explication allait durer un moment. Geeky profita que l’organisatrice était en train de renoncer, les yeux clos pour avancer, la tête baissée et se glissa sous une bâche.
L’explication dura encore quelques minutes et la dispute repris quelques instants avant qu’une voix bien familière résonna parmi ce début de brouhaha.
« Excusez mon amie Sunset Horizon, elle ne pensait pas à mal, et je peux vous assurer qu’elle a bien fait attention à ce que personne ne soit blessé par ces mesures.
-Oh… Très bien Miss Rarity. Les Troubarock ont bientôt terminé, vos choristes sont prêts ?
-Eeyup.
-Bien. »
L’organisatrice se décala afin que les deux groupes s’échangent les places. La journaliste en profita pour sortir discrètement de sa cachette et se placer astucieusement pour cueillir le groupe. C’était surtout un groupe d’étalon terrestre au physique fort et épais. L’un d’entre eux avait la crinière tellement épaisse et longue que ses yeux étaient entièrement couvert. Elle se déplaça d’un pas et se posa en plein sur le chemin du groupe. Il y eu un instant de flottement, puis le groupe observa un moment le petit obstacle avant de sourire.
« Geek Writer ?
- On a tenté de te chopper alors qu’on était sur scène.
- Oh… Je m’excuse… j’étais en train de me glisser ici. Je n’aime pas beaucoup être en pleine lumière.
-T’es bien la fille de ton père. »
L’organisatrice râlait un peu, pour la forme, parce que… ah mais oh ! Ca suffit ces transgressions de règles ! Mais bon, personne ne l’écoutait et elle finit par s’en aller, frustrée par ces poneys qui ne respectaient rien. Le groupe entoura la ponette qui se sentait un peu intimidée d’être le centre de l’attention. C’était une chose de se lancer, mais une fois face aux conséquences de ses choix, qu’ils soient bon ou mauvais, le naturel revenait toujours au galop. Alors qu’elle abaissait sensiblement son couvre-chef pour se cacher de cette multitude de regard, elle se sentit rougir, extrêmement nerveuse, elle avait l’impression de trembler. Le chevelu, qui semblait être le chef, se rapprocha sensiblement.
« C’est ton père qui nous a donné l’idée pour notre concept de groupe. Quand il nous a expliqué ce qu’il faisait, on a trouvé l’idée trop top. Il vivait du minimum, il ne gardait qu’une seule chose : son plus grand trésor. Une simple photo… avec une petite pouliche. Toi. C’est un grand étalon… et il nous a raconté aussi son histoire. Toute notre musique a été influencée par notre rencontre et ce qu’il nous a dit. »
La jeune écrivaine sentit une grande émotion. Des larmes lui coulaient des yeux, mais pour une fois, le sourire qui les accompagnait n’était pas un petit sourire nostalgique, mais un large sourire de joie.
« Je vous en prie… dites-moi comment le retrouver. »
Les musiciens émirent un petit rire.
« T’inquiète pas la pouliche, on lui a promis de lui dire ce que tu es devenu pour qu’il puisse te retrouver lui-même. Il vit un peu en ermite, contrairement à nous, il ne lit pas les journaux. »
Et voilà. Sa recherche touchait à sa fin, sa patience payait et bientôt, elle retrouverait enfin son père. Elle eut très envie de leur sauter au cou et de les serrer le plus fort possible contre elle, tous à la fois. Mais une grosse dispute résonna à l’autre bout des coulisses et stoppa net l’écrivaine qui s’essuya les yeux par réflexe.
Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir Sketchy Paw bousculer les gardes pour s’élancer vers le groupe de musique en criant :
« Attendez ! Ne partez pas tout de suite ! Mon amie DOIT vous voir et… »
Et elle s’arrêta net en constatant que Geeky était déjà en contact avec eux. Elle rougit à son tour en observant son amie qui lui fit comprendre d’un signe de tête que tout allait bien et son sourire lui indiqua ensuite qu’elle était très heureuse de son soutien.
« Hey, les gars, et si on se prenait un truc à manger, on a encore toute la nuit à profiter, je crois que j’adorerais apprendre à connaître la fille de notre pote et son amie. »
Décision acceptée à l’unanimité.
Peu à peu, alors que la nuit tombait et que le soleil laissa sa place à la Lune et à sa cour d’astres, la plupart des poneys restant profiter des festivités se rassemblèrent en petits groupes sur des nappes de pique-niques. On mangeait, on riait, on rendait hommage aux héros et artistes d’aujourd’hui et d’autres fois entre deux pintes de cidres. La musique s’adoucissait, aux fureurs des différents rocks et dubstep, se succédaient des mélodies plus douces, des a capella improvisés, des musiques d’ambiances hypnotiques et même un orchestre de Canterlot. Ce n’est qu’au beau milieu de la nuit, alors que l’aurore était programmée dans une heure que les festoyeurs s’endormirent, les uns sur les autres, enlacés parfois ou tout simplement tombés là où ils semblaient pouvoir… quitte à se retrouver sur un autre tas de ronfleurs, au son de la harpe de la dernière participante, qui termina elle aussi par s’endormir sur la scène, du sommeil des justes.
Le lendemain fut difficile pour tous, mais chacun se soutenait et aidait les plus épuisés. Sketchy, plus endurante et plus habituée à ce genre de chose fut de ceux-là, et consacra son temps à Geeky, complètement éméchée et presque à l’état larvaire. Enfin, jusqu’à son voyage surprise jusqu’au lac où l’eau fraîche la requinqua un peu plus pour qu’elle puisse avoir un comportement décent. Les Troubarock, quant à eux, reprirent leurs affaires et partirent tôt sur les routes.
Cette après-midi, à la gare où Geek Writer attendait son train :
« Tu as bien dormi cette nuit pour une fois, ça s’est amélioré. »
L’écrivaine ne répondit pas immédiatement, se rendant compte qu’effectivement, elle n’avait pas rêvé. Etait-ce un mieux ? Une source possible d’inquiétude ? Plus aucune façon de le savoir pour l’instant. Elle se contenta d’hocher la tête en souriant à son amie. Pour se quitter, elles s’enlacèrent fort, elles n’allaient pas se voir avant plusieurs semaines, ou plusieurs mois.
« Je t’écrirai quand j’aurai vu mon père, tu sauras tout.
- Y’a intérêt ! Ou je viens te griller la crinière non mais. »
Elles gloussèrent avant de se quitter.
Geeky ne put se résoudre à écrire, les événements de ce festival musical lui revenant en tête avec insistance et délice. Oui… si son sommeil s’améliore à Ponyville, elle s’y installerait et se consacrerait à ses écrits. Mais pour l’instant, à son retour, elle allait devoir plancher sur un ou deux articles concernant les événements du week end à Ponyville.
Plutôt trois en fait.
Elle se déchargea à son appartement à Manehattan avant d’aller au bâtiment voisin où se trouvait un bar/bibliothèque gaming.
« Salut cousine, ce sera un thé, comme d’habitude. »
Alors que la ponette s’installa au comptoir, elle ne put s’empêcher de constater l’inquiétude dans les yeux du membre de sa famille. Celle-ci, d’une robe dorée, d’une crinière noire aux reflets d’argents et d’une corne d’une taille raisonnable, était normalement toujours d’un ton enjoué. Elle aimait se donner des airs inquiétants et dominateurs, et pour cause, elle était Meneuse de Jeu, elle n’avait pas volé son nom de Dungeon Maker pour rien, et sa marque de beauté qui présentait son talent pour construire des lieux retors surmonté d’un dé à dix faces balayait tous doutes éventuels.
« Tu ne pouvais pas être au courant Geeky, tu étais à Ponyville, mais le maire a déclaré qu’il se pouvait qu’il y ai une maladie grave à Manehattan ce matin. »
Elle lui tendit son thé aux fruits rouges, comme elle l’appréciait. La ponette ne but pas tout de suite cependant. Dans sa tête, germait déjà plusieurs idées de pistes d’investigations. Elle allait avoir du pain sur la planche dans les jours prochains !
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Et bien pour commencer, je ferais les remarques sur la forme ici et je m'occupe du fond dès que je termine, pour un avis général des plus encourageant.
"son reflet dans le reflet"
(Petite répétition)
"On demanda si on avait eu un bon voyage, on proposa un pique-nique aussitôt après, les habitudes ont la vie dure"
(Alors je l'ai souvent remarqué pendant ma lecture mais tes temps ne sont pas toujours respectés et tu devrais faire plus attention à cela.)
"l’une contre l’autre. L’une comme l’autre"
(L'effet de ces deux termes à la suite est assez redondant. Tu peux opter pour une reformulation telle que "Toutes deux" Les choix sont tiens et multiples.)
"près de Sugar Corner, jamais calme en pleine journée, observant avec amusement une petite lumière à l’une des fenêtres de la bibliothèque…"
("observant" non approprié car il se réfère à une action en cours, or, Geek Writer enchaîne les visites.)
"« D’ailleurs, si sa fille pouvait nous faire l’honneur de sa présence, ce serait formidable. Met le projecteur… Ben… elle est où ? Oh… on nous avait dit qu’elle était dans le coin… Dommage. »" Tu peux te permettre de couper le dialogue pour de brèves descriptions de l'actions. Même si ici, elles paraissent évidentes, ça ne l'est pas toujours.
"ne restait que la sécurité qui avait pour job de ne laisser personne d’autre que les participants."
(Ça m'arrive aussi d'oublier des mots, soit toutefois vigilante ^^)
" (sans vraiment de succès, l’intéressée ayant un sourire jusqu’aux oreilles)"
-Préfères les tirets aux parenthèse si tu veux te rapprocher d'un format littéraire plus authentique.-
Ce sera tout au niveau des qualités de l'écrit ^^
Je te parle du fond dans ton histoire en général.