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Pourquoi l'amour m'est interdit...

Une fiction écrite par Especiel.

Chapitre 12: Aveux [Partie 2]

« Tu peux ressentir quoi ? »

« T'as bien entendu », fis-je, la gorge sèche, « Je peux ressentir l’amour... C’est pour ça que je suis venu demander pardon… »

« Et tu crois que je vais te croire, la parole d’un changeling vaut moins que la parole d’un insecte pour nous ! »

« Je suis en couple… »

Fire ouvrit de grands yeux. Pendant la discussion, il s’était rapproché, ne sentant aucune hostilité venant de moi. Il était à moi une longueur de lit mais je pouvais le voir serrer les dents d’ici.

« Peuh ! Tu crois que je vais te croi… »

« Elle s’appelle Prixilia… c’est une magnifique jument marron clair à la crinière tirant vers le noir. Ses yeux sont d’un bleu plus pur que l’azur et son corps mieux formé que toute chose que j’ai pu voir jusqu’ici… » En disant cela j’avais levé la tête vers le plafond, me remémorant l’image de la jument dans mon esprit, je soupirai puis fermai les yeux pour ne pas perdre cette image. Quand je la rebaissai, je vis à l’expression de Fire qu’il avait dû me parler et attendait une réponse. Je secouai ma tête et lui demandai.

« P-Pardonne moi je n’ai pas écouté… »

« Mec j’ai dit que pour un changeling, t’imite bien ce que ça donne comme impression un poney amoureux. »

« Mais je n’ai pas imité. » Je m’offusquai et mes joues rosirent.

« Mais si, aucun changeling sur des millions d’années n’a pu changé. Alors pourquoi toi, pourquoi maintenant ? »

Il s’était approché à un sabot de moi et me surplombait de toute sa hauteur, ses ailes déployées le rendant encore plus impressionnant. Mais moi je restai assis à le regarder tristement.

« Je lui ai fait la promesse de revenir pour vivre avec elle… n’est-ce pas suffisant comme preuve pour toi ? »

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« Major nous sommes plus que sérieux nous avons trouvé le corps endormi du colonel Verto-Strap dans des cartons ! » fit Hostix.

« Mais je viens de le voir passer il y a moins de dix minutes ! Il était en route pour la chambre de Fire, il avait à lui parler ! »

« Alors venez voir par vous-même Major ! Venez voir si nous mentons alors que notre sermon nous l’en empêche ! »

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« Tu as tué mon ami sous mes yeux… » dit Firebroken en tournant le dos, sentant une vague de rage l’envahir. Il n’aurait pas juré sur sa promesse faite à Célestia, il se serait jeté sur moi.

« Ce que j’ai fait est horrible… inadmissible… et maintenant que je sais ce qu’est l’affection je t’en demande pardon… parce que j’imagine s'il arriverait la même chose à Prixilia… Je ne le supporterais pas… » Une larme coula sur ma joue et tomba au sol dans un splic … Cette dernière venait directement de mon cœur endolori par ces idée noires, « La vie est beaucoup trop précieuse pour jouer avec… et c’est pourquoi je viens implorer ton pardon… je sais que je ne pourrais pas vivre avec ça sur la conscience toute ma vie… »

Fire se retourna et leva le sabot prêt à me coller un sacré droit. Mais en voyant que je ne bougeais pas et que je baissais la tête, comme attendant mon châtiment, il se ravisa et tourna la tête, sentant les larmes de douleur et de rage remonter. Puis il se calma et s’assit dos à moi.

« J-Je… je crois que c’est ce que Traxt aurait voulu… » dit le garde, « … il n’était pas du genre à rester rancunier longtemps et finissait toujours par rire de ça… » Ce souvenir le fit sourire, puis, il se tourna vers moi, le regard dur mais surtout douloureux, « Je te pardonne changeling… » Je le regardai, mes yeux bleu clair unis renvoyaient autant de douleur que de regret.

« Je regrette du plus profond de mon être », avouai-je, « jamais ça n’aurait dû se produire… »

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« Alerte à toutes les sections gardiennes aux alentours des banlieues x-7 sur y9 de Baltimare ! Un changeling, présumé être celui ayant commis les trois meurtres du mois dernier, est infiltré dans le bâtiment sous l’identité du colonel Verto-Strap, pégase aux multiples galons et une aile manquante. Il a donné rendez-vous au soldat Firebroken, présumé mort depuis quelques minutes vu le niveau de dangerosité de la créature. Convergence vers le bâtiment ordonné ! »

La radio placée dans le casque de tous les gardes et dans les uniformes de la police retentit sous cet appel. Tous ceux qui purent venir au plus vite se placèrent devant le bâtiment après l’avoir évacué. La porte fut surveillée par des gardes avec des boucliers de metalshiste, un métal d’Equestria très résistant. Les fenêtres furent surveillées par des gardes volants qui ne pouvaient cependant rien voir de dedans à cause des rideaux.

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« Merci d’avoir eu le courage de venir me dire ça… » dit Fire essayant un sourire.

« Je l’ai fait pour ton ami… qu’il sache que son meilleur ami sait que je ne lui voulait pas de mal… »

« Oui… Tu ferais mieux de partir maintenant... »

J’acquiesçai et prit la direction de la porte. Je sentis un sabot se poser sur mon épaule et le garde me parler.

« Tu es un changeling très différent…je pense que le Grand Architecte doit avoir une destinée incroyable pour toi… »

« Oui… tu as sûrement raison… » Je me transformai en colonel et voulut ouvrir la porte. Un bruit attira cependant mon ouïe fine. Je jetai un œil par le judas et faillit tomber de stupeur. Je me retournai et regardai Fire qui semblait surpris. Je ne pus que bégayer quelque chose.

« D-Des des des… des des des gardes… beaucoup de gardes… »

Fire fronça les sourcils et regarda aussi par le judas. Il soupira et lâcha un zut avant de réfléchir à toute vitesse. Il connaissait la façon de penser des gardes et savait donc qu’ils le présumèrent mort jusqu'à preuve du contraire. Il me souffla que si je voulais survivre, je devais l’écouter et ne pas protester.

« J’ai confiance en toi », lui dis-je.

Il hocha de la tête et me donna les instructions.

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Un licorne étalon à la robe blanc cassé et à la crinière grise s’approcha de la porte avec un microphone. Il colla presque ce dernier à la porte et dit.

« Changeling ! Le bâtiment est encerclé ! Aucune échappatoire n’est possible ! Rendez-vous sans opposer de résistance sinon… ! »

La porte émit un bruit de serrure s’ouvrant et Fire l’ouvrit en grand, feignant l’étonnement le plus total. Les autres gardes lui ordonnèrent de se coucher sur le ventre pattes avant en évidence sur la tête. Il bégaya puis s’exécuta.

« M-Mais qu’est-ce qui se passe ? »

Le garde au microphone s’approcha et lui parla avec un ton hargneux.

« Nous avons confirmation qu’un changeling se trouve ici, il serait entré dans votre chambre ! »

Quelques gardes, ceux que j’avais croisés en venant, hochèrent la tête, en accord avec la licorne. Firebroken réfléchit en vitesse et demanda.

« Assurez-vous que c’est moi le changeling ? »

« Nous le pensons tous fortement ! » Certains gardes prirent position, s’attendant à ce que je réagisse mal. Je respirai doucement et regardai la licorne.

« Alors posez-moi une question dont moi seul peut connaître la réponse. N’est-ce pas la procédure en cas de doute ? »

« En effet… » La licorne avoua ça les dents serrées. Les autres gardes ronchonnèrent. À les voir, on aurait dit qu’il avait envie de taper du changeling.

« Je vous écoute », demanda Fire.

« Votre numéro d’immatriculation citoyenne et votre nom de code mission ! » cracha le poney au microphone.

« À vos ordres, 01589725 et nom de code Fleur bleue », dit-il sûr de lui, le regard déterminé.

Une petite voix néanmoins grave se fit entendre au fond du couloir. Un poney terrestre avec les dossiers de Fire sous les yeux dit.

« C’est bien lui monsieur. Un changeling n’aurait pas pu avoir de telles informations, d’autant plus qu’à part le mien, aucun dossier ne comporte son code et son immatriculation. »

« Ouais ouais je sais », lâcha la licorne exaspérée, « mais ça n’explique toujours pas où est cette créature. Tout le monde assure l’avoir vu entrer il y vingt minutes et… »

« Alors que ça ne fait pas dix minutes que je suis levé ? » Firebroken montra son lit tout défait du sabot, « vous pouvez aller toucher, il est encore tiède.

Les gardes ne se firent pas prier et entrèrent, sur leurs gardes. La licorne passa l’armure au sol et toucha le lit. En effet celui-ci était un peu plus tiède que la chambre. Mais il traînait une drôle d’odeur…

« Quel est ce parfum ?! »

Fire avala de travers et réfléchit, il avait oublié que le fait que je me sois transformé a dégagé mon odeur. Heureusement pour moi, Prixilia m’avait tellement fait changer que mon essence de changeling sentait maintenant la rose et le girofle. Étonnant comme notre corps reproduit l’odeur des fleurs en changeant.

« Mon eau de toilette », jeta Fire sur la défensive, « vous voulez sentir plus près ? »

Son stratagème fonctionna. La licorne émit un signe de dégoût et le regarda méchamment.

« Ne vous a-t-on pas appris que les parfums étaient interdits ? »

« Seulement les jours où je remets mon armure. Aujourd’hui j’avais encore une journée de congé j’en ai profité. » Fire commençait à avoir la gorge sèche. Heureusement pour lui la licorne tourna les talons et s’en alla quand elle entendit un R.A.S. venant des équipes ayant fouillé l’appartement.

« Je vous ai à l’œil soldat », cria la licorne avant de claquer la porte.

« Connard de Major », dit Fire en grinçant des dents. Il s’assit cependant et souffla de soulagement.

Un petit grincement se fit entendre et je tombai du plafond. Fire m’avait planqué dans sa cache à alcool dans une cavité juste assez grande pour moi entre deux dalles du plafond. En me relevant, je me frottai la tête accompagné d’un aïe. Il gloussa et s’approcha de moi pour me mettre une tape dans l’épaule.

« Allez monsieur la terreur, il faut maintenant que tu sortes de là. » Il me sourit et je soupirai de soulagement. Il m’avait vraiment pardonné.

« Mais comment ? »

« Attends le soir qu’ils fassent une pause des recherches et tu pourras sortir par le vide-ordure. »

« Je pourrais me faire passer pour un employé revenant chez moi. »

« Pourquoi pas tant que tu me casseras pas les sabots durant le temps qu’il te reste ici. »

Nous rîmes de bon cœur.

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« Bonne chance. » Fire me souffla ça avant de refermer la trappe du vide-ordure. J’avais les quatre sabots écartés et je faisais un effort surponey pour tenir dans le trou. Je devais faire le moins de bruit possible.

La descente dura une petite vingtaine de minutes durant lesquelles je crus mourir. En arrivant au bout je me transformai et poney terrestre au poil gris et à la crinière tirant vers le noir. Je me mis une Cutie Mark en forme de balai à serpillière et je passai la porte sans problème. Un garde m’arrêta bien pour voir qui j’étais et je dus lui montrer le dessin sur mon flanc. Il avait acquiescé et maintenant j’étais dehors. Enfin ! Ça n’avait pas été facile mais je l’avais fait.

Le chemin vers la périphérie me parut très court en opposition à la journée que j’avais eue. Néanmoins il faisait nuit noire quand j’arrivai. J’ouvris doucement la porte qui menait à ma maison et je descendis tout doucement les marches. Je me transformai dans la cage d’escalier et finis la descente. Prixilia pleurait sur son lit double, le museau dans les pattes, emprise à un gros sanglot. Dew essayait de la réconforter, en vain.

Quand il me vit il faillit crier de bonheur. Je lui imposai le silence en mettant mon sabot devant ma bouche. Il se tut et tourna la tête vers sa mère, un sourire en coin.

Je m’approchai enfin de Prixi et lui touchai l’épaule.

« D-Dew… snif s’il te plaît laisse… snif laisse-moi tranquille…snif. »

« Je t’ai manqué ? »

Elle loupa un souffle et ouvrit grand les yeux, tournant la tête vers moi. Elle versa une larme et se jeta à mon cou. « Oh Swamp, espèce d’abruti tu saurais comme j’ai eu peur ! »

Elle pleurait sur moi m’étouffant de baisers et de câlins.

« En entendant la radio et en te voyant pas revenir j’ai cru que tu t’étais fait tuer. » Elle posa ses lèvres sur les miennes et m’emmena dans un baiser fusionnel. Quand elle le relâcha, elle continuait à pleurer.

« Espèce de stupide changeling tu m'as fait une peur bleue j’ai cru te perdre et je… »

Je la fis taire en posant mon sabot sur sa bouche « Hé ! Hé mon cœur ! Regarde-moi… Je te l’ai promis… je t’aime alors j’ai tenu ma promesse. »

« Moi aussi je t’aime », me dit-elle, m’embrassant de nouveau. Dew attendait et nous regardait, les yeux mi-clos, heureux. « Hé bien, j’ai pas le droit à mon câlin ? » lui-dis-je en lâchant une seconde le museau de ma compagne.

Il sourit et se jeta sur moi en rigolant.

« Tu m’as manqué Swamp. »

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