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Pourquoi l'amour m'est interdit...

Une fiction écrite par Especiel.

Chapitre 2: Baltimare

Une bonne journée entière venait de se dérouler sans que je ne sache vraiment où j'allais. J'errais de ci de là à la recherche de quoi faire grimper mon taux de magie encore. Même si le chasseur m'avait donné son amour, ça ne m'avait qu'un peu « rassasié ». Je l'avais laissé là où il s'était écroulé mais avais fait fuir tous les animaux susceptibles de venir prendre le corps pour un cadavre. Comme je l'avais dit, je n'aime pas faire de mal pour rien à des êtres vivant, poneys ou pas. Ça m'avait d'ailleurs coûté cher à l'invasion de Canterlot. N'étant pas assez... violent pour tuer quelqu'un je m'étais éloigné du combat feignant une ronde au cas où "on" aurait oublié des poneys. J'étais entré dans une maison dont le toit était percé de trous et dont la porte était enfoncée. La scène à l'intérieur n'avait pas été jolie à voir puisque les deux habitants semblaient ne pas avoir survécu à leur combat. J'allai partir mais un bruit me retint et je montai les escaliers. À l'étage un bébé licorne pleurait dans son berceau, une lune et un soleil accrochés en mobile au-dessus du lit tournoyaient doucement. Le soleil se couchant donnait à l'ambiance quelque chose d'irréel. Je déglutis de peur en avançant, priant presque pour que le bébé n'ait pas survécu aussi et devrait un jour endurer la mort de ses parents. Mais les gazouillis énervés du petit être me firent baisser les yeux de honte devant la cruauté de mes semblables... voilà sans doute pourquoi je ne leur ressemble pas...

« Hey mais ça y est je me souviens. »

J'avais perdu mon aile en venant m'asseoir près du berceau en regardant de mes yeux d'insecte cette licorne qui ne connaîtrait jamais ses parents... par notre faute… cette idée me refit déglutir mais je continuai à laisser aller le fil de ma pensée… En m'asseyant, il y eut une explosion qui fit hurler le petit. J'essayai alors de le calmer pour qu'il n'alerte pas les autres. J'avais presque envie de mourir en guise de châtiment pour tout ce qui se passait par la faute de notre seule espèce.

Puis soudainement quelque chose passa à travers le mur de la chambre du nouveau-né et me frappa de plein fouet. Je perdis connaissance au moment où se touchaient le sabot du petit et le mien. Mais même l’évanouissement ne m’enleva pas la douleur que je reçus en percutant le mur de la chambre et en le traversant. Mon aile avait dû rester coincée entre deux gravats… puis plus rien.

« Et je me suis retrouvé là », dis-je finalement à voix basse.

Je venais de me remettre dans les veines les sentiments que j’avais ressentis devant cette petite licorne. Et c’était très douloureux. Qu’est-ce que j’aurais aimé SHTOC ! Ma tête heurta un arbre. En la relevant, je vis qu’il se trouvait à l’orée du marais. Je me retournai et n’en crut pas mes yeux.

« Non ! J’ai pas autant marché ?! »

Il fallait croire que si. Si je marchais constamment à cette allure, je serais arrivé avant d’être parti. Mais arrivé où ? Je ne savais toujours pas ce que je pouvais faire, où aller.

Une ville se dessina sous mes yeux au loin. Même si je n’osais pas sortir sans m’être « changé », mais je n’avais pas d’idée quant à l’apparence que je devais prendre. Puis une idée me vint. Je pris l’apparence du pégase qui m’a permis de subsister mais en prenant le visage d’un autre poney pour ne pas me faire prendre pour quelqu’un d’autre.

Je pris alors une demi-seconde et me concentrai. J’ordonnai à mon cerveau de lancer le sort quand je sentis que mon corps était prêt à muter. Vint alors une zébrure verte qui commença de ma tête pour se prolonger sur tout mon corps. Je sentis mon aile changer de forme pour prendre celle du pégase mauve puis un petit frisson agréable parcourut mon corps quand l’étape de changement de pigmentation commença. C’est comme si vous versiez de l’eau pile à la bonne température tout en vous frictionnant pour que vous n’ayez pas froid. Même si je savais que je prenais la forme de quelque chose que j’avais appris à détester depuis ma naissance, je ne pus passer à côté de ce bien être que me procurait la transformation. La seule fois où j’avais ressentis ça hors d’une transformation c’était quand…

« Oak… »

Le nom de la changeling venait de sonner comme un cocon mal fermé dans mon esprit. Elle me manquait, surtout sa compagnie et ses blagues. Elle avait toujours su me faire rire même dans mes moments de déprime. Les autres voyaient ça comme une faiblesse et certains avaient même envisagé de m’éliminer, me reprochant mon inutilité au sein de la ruche quand j’étais dans cette phase. Mais Oak avait toujours su me réconforter et me toucher dans mon essence même de changeling. C’est peut-être pour ça d’ailleurs que j’avais presque la même odeur qu’elle.

Tout en me rappelant ces bons moments j’achevai ma transformation et commençai à sortir en boitant, feignant que je m’étais blessé en tombant. Mais en marchant j’avais l’impression d’oublier quelque chose. Je vérifiai les sabots, la crinière, la queue, le flanc, le…

« Merde j’ai oublié de prendre une Cutie Mark. »

Chose due, chose faite. Un petit citron apparut sur ma croupe. Contrairement à mes camarades qui s’amusaient à faire un concours de la plus belle Cutie Mark, je ne me suffisais que de celle-là. Elle était sobre, sympa, d’une jolie couleur et surtout simple. Et je repris le chemin de la ville.

En y entrant, je fus abordé par quelques habitants soucieux de me voir boiter ainsi avec une aile manquante. Je leur souris. Ce n’était pas souvent que l’on venait prendre soin de moi. L’un d’eux se présenta comme médecin et je le suivis volontiers. Même de nature normalement si méchant, je n’étais pas contre que l’on prenne soin de moi. Et puis ça me permettrait de me nourrir d’un peu d’amour.

Je restai alité pendant plus d’une heure pendant qu’il examinait ma patte et mon dos. J’étais ravi. Cette homme m’avait abordé sans que je lui demande et m’aidait juste par bonté. Un fois les soins terminés, il me dit que mon sabot allait guérir, mais mon aile en revanche non. Cette remise à l’ordre de mon état de santé m’irrita soudain et me donna envie de frapper quelque chose. Mais ça allait être plus simple que ça. En effet le médecin revint à la fin et me tendit une petite note ou figurait un chiffre. Je crus que c’était une sorte de temps de repos que je devais respecter mais ce fut pire que ça. Le poney réclamait son dû pour son travail.

Je fus outré par cette demande et lui expliquai que je l’avais suivi parce qu’il ne m’avait rien demandé en échange. Mais il me répondit :

« T’apprendras qu’ici la bonté est un défaut. Allez paye-moi ou j’appelle les gardes ! »

Je fus consterné en pensant que tous les gens que j’avais croisés et qui me proposaient leur aide étaient des charlatans. Comme ce monsieur qui insistait, prêt à prendre le téléphone. Je m’emportai violemment, autant pris au dépourvu que blessé par ce comportement. Les poneys seraient vraiment comme Chrysalis me les avait décrits ? Je ne pus réfléchir plus. L’homme commençait à composer un numéro que je devinai être la garde de la ville. Je me remis rapidement au sol et lui sautai dessus avant qu’il ne compose le dernier numéro.

En me retrouvant sur son dos, je pus distinguer clairement une assez grosse musculature sous son pelage beige. Ce poney devait être au moins trois fois plus fort que moi. Et si je ne me dépêchais pas je mangerais sûrement très cher. Je le déséquilibrai et le plaquai au sol. Avant qu’il ne réagisse plus, je posai mon front sur le sien. N’ayant plus de corne sous cette forme, je n’en n’avais pas pour autant perdu mes pouvoirs. Il s’arrêta soudain et convulsa.

Mais il m’avait tellement frustré et surtout dégoûté que je n’arrêtai mon sort qu’une fois voyant du sang couler goutte à goutte de sa bouche. Mes yeux qui avaient viré au bleu foncé par la colère reprirent leurs couleurs azur avant que je ne me rende compte de ce que j’avais fait. Le corps sans vie du docteur gisait sous mes yeux au milieu de la salle d’occultation. J’avais tué pour la première fois !

« Oh Céléstia qu’est-ce que j’ai fait… »

Avant que je puisse faire quelque chose de plus, la secrétaire entra dans la salle ayant été alertée par les bruits. Elle poussa un cri en me voyant penché au-dessus du cadavre du charlatan. Il n’y avait aucun moyen de s’échapper à part la fenêtre qui donnait sur la rue. Ou alors je devais l’assommer aussi. Mais je n’étais plus sûr de ce que je faisais et je risquais de la tuer aussi. Je pris une inspiration et sautai par la fenêtre en brisant la vitre. Ma seule aile restante me permit d’atterrir sans trop de casse malgré les quelques dix mètres de haut. J’entendis les voisins, alertés par les cris et le bruit, appeler la garde au plus vite. Je pris mes sabots à mon cou et déguerpis du plus vite que je pouvais. Je fus pourtant pris en chasse par des gardes aux armures d’or.

« Des gardes royaux ici ? Mais pourquoi ?! »

Puis me revint en mémoire le fait que l’alerte changeling avait due être annoncée à tout Equestria. Tout en galopant, je vis l’ombre des soldats en armure se rapprocher dangereusement. Il ne fallait pas qu’ils me rattrapent sinon… c’en serait fini de moi…

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Note de l'auteur

Voici la petite suite à ma fiction sur les changelings. Donnez-moi votre avis. ;)

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