La solitude.
Réfléchissons ensemble à ce concept un instant. Il existe différents degrés de la solitude, allant du mal à l'aise en présence d'autres individus à l'isolement complet et définitif de toute personne extérieure. Si le plus faible niveau est peu intéressant, le plus extrême lui peut être très passionnant. Imaginez un instant. Un être qui est complètement coupé de tous, que ce soit par choix ou obligation. Que lui arrive-t-il dans cette situation des plus particulières ?
Il y a eu des études, bien sûr. De nombreux psychologues ont tenté d'étudier la solitude absolue, afin de pouvoir la combattre avec efficacité. L'être seul suit un développement fixe dont les différentes étapes se déroulent à des intervalles irréguliers, tout dépend de l'individu.
L'être seul absolu est libre. Les chaînes de la société qui le paralysaient sont enfin détruites. Il est indépendant de la société, de l'État, de la famille, des amis, de TOUT. Il le sait, et compte profiter de cette liberté. Son esprit se remplit alors d'une vague de félicité ahurie, comme s'il ne pouvait pas vraiment croire ce qu'il lui arrivait.
L'être seul absolu a un point commun avec tous les individus : il a ses chimères, ses doutes, ses peurs. D'abord aveuglé par sa joie, il est mis en face par sa propre conscience face à la réalité. Il cherche à les résoudre, mais inévitablement, saura qu'il est tout simplement incapable de les affronter. Il a besoin d'un ami. Une étoile qui peut l'aider à combattre ce qu'il craint. Mais... là arrive le problème : là où toute personne normale aura un soutien, le sujet lui est seul. Profondément seul. Il n'a personne qui peut le sauver. Il est obligé de subir.
Subir. Là est le point le plus important de tout ceci : les spectres de notre être seul absolu vont le hanter, toujours. Il sera incapable de lutter contre eux, et va petit à petit plonger dans une sorte d'apathie, de résignement fataliste. Il restera inactif, plongeant dans une spirale infernale de douleur et de tristesse.
Arrive alors le moment final. Sa libération. Notre être, défiguré par la propre solitude dans laquelle il s'est plongé ou on l'a plongé, décide de mettre un terme à tout ceci. Si, par miracle, il a réussi à être tiré de cette spirale par une force extérieure, alors il pourra reprendre une existence normale. Sinon... il meurt. La fin de sa vie reste la seule alternative qui peut arrêter son tourment.
La moralité évidente est : ne tournez jamais le dos à ceux que vous aimez. Jamais. Ils sont votre phare comme vous êtes le leur. Et c'est grâce à votre unité que vous réussirez.
Une question a cependant été posée. Dans le domaine de l'hypothèse bien sûr... imaginons un peu ! Que se passerait-il si un être seul absolu n'avait AUCUNE des deux alternatives pour le libérer ? Impossible de le sauver en sortant de la spirale et impossible d'être sauvé par la mort. Condamné à rester éternellement seul sans possibilité de rédemption. Quel serait le résultat ?
Les spécialistes sur question se sont grattés la tête avec leurs sabots et ont juste dit qu'ils n'en savaient rien, mais qu'ils n'avaient pas envie de voir le résultat.
...
...
00 - Faraway North
Il ouvrit son œil assez subitement, sa respiration saccadée. Tout son corps semblait fonctionner en accéléré, une étrange nouveauté pour lui. Reprenant ses esprits, il se mit à réfléchir. Depuis combien de temps avait-il dormi ? Bah. Il secoua la tête, désignant la question comme imbécile. Depuis qu'il était dans cet endroit, il avait appris à ses dépends que le temps était une idée obsolète.
Il regarda la grande pièce rectangulaire et vaste, s'extirpant du divan gelé et posant un sabot sur le verglas qui servait de sol. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce type de siestes qui pouvaient durer une minute ou dix années. Pourtant, c'était la première fois qu'il se réveillait avec autant de brutalité. D'habitude, c'était juste un simple coup d'œil, une petite marche puis un retour dans cette pièce. Ici... ici, c'était différent.
Il fit une rapide observation des lieux. Le sol était comme à son habitude recouvert de glace, laissant apparaître un tapis rouge sous sa carapace hivernale. Les vitraux aux motifs méconnaissables étaient toujours brisés, laissant pénétrer dans la salle un vent glacial et de la neige. Cette même neige disparaissait dans le néant aussi rapidement qu'elle volait.
Il s'avança d'un pas lent et imposant, le bruit de ses sabots résonnant en écho dans la pièce, son bastion et probablement son monde entier. Il ignora. Il y était habitué. Il s'avança vers un des vitraux brisés, regardant l'extérieur.
Une terre entièrement recouverte par la neige. Sans début ni fin, elle s'étendait. Il n'y avait rien, absolument rien de remarquable dans ce désert. Juste... de la neige. Pas de colline, de montagne, de trou, juste le même décor plat et sans vie qui lui servait de maison depuis une époque lointaine qui s'était perdue dans l'immensité de son esprit.
Il resta fixe, sentant le souffle du vent sur son visage. Oui. Rien n'avait changé.
Il ne sut combien de temps il était resté dans cette position... mais en tout cas, il fut ramené à ses sens lorsqu'un cri passa dans sa tête. Il connaissait bien ce son. D'habitude, il se serait réfugié par réflexe dans un coin de la pièce, mais aujourd'hui, ce genre de chose n'avait plus trop d'importances pour lui. Il se remit à réfléchir. Quelque chose l'avait tiré de son profond sommeil, mais quoi ? Peut-être que c'était anodin, voire insignifiant, mais du moment que ça pouvait le faire réagir... il voulait savoir.
Il continua de fixer l'horizon.
Puis il comprit.
Il ouvrit grand son œil et recula de plusieurs pas, assommé sous le choc de la révélation. C'était comme si... si sa vision de la réalité basculait lentement. Après tant de temps passé dans cette pièce, à se contenter d'une routine sans aucun sens... ce qu'il avait recherché pendant si longtemps s'offrait maintenant à lui. Il pouvait le voir.
Son esprit se mit à fonctionner. Tout s'était engagé dans une suite logique de raisonnements qui le réveillaient, lui donnaient conscience de ses possibilités, de ses choix à faire, de ses décisions à prendre. Pour la première fois, il sortait de cette paresse répugnante qui l'avait caractérisé et il ressentit brûler la détermination qui l'avait autrefois habité dans sa gloire passée.
Il regarda de nouveau l'horizon.
Toutes ses réflexions amenaient à un seul endroit, à une seule finalité... et à une personne en particulier.
« J'arrive pour toi, Célestia. Et les autres », dit-il dans le vide, comme pour renforcer sa résolution. « Et je vais en finir. »
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Bon bah après... c'est juste l'intro... pas de quoi partir en vrille. En plus je peux rien dire, je suis pas l'auteur. Après faut savoir que Nagalfara écris ce texte que la saison 2 était pas encore fini, donc pour avoir une imagination pareille à l'époque sur un fandom encore peu connu.. faut être très très fort. Donc c'est bourré de petite boulette de ce genre certes, mais franchement je serais le dernier mec sur Terre qui osera remettre en question cette fic.
Cela dit...
J'aimerais m'attacher à cet individu zéro mais il fait des siestes de dix ans, donc pour moi déjà c'est un dragon. Il veut absolument être mystérieux et ne rien me dire, et je sais que je râle là-dessus constamment mais là c'est juste un type qui se réveille et qui va voir Celestia, je suis censé m'investir comment avec si peu ?
S'il n'y avait pas les tags je jurerais avoir affaire à une romance.
Et l'intérêt central du texte est qu'il est censé subir la solitude absolue. Or là, on a de l'apathie, il traite un truc d'imbécile et... c'est tout ? Je ne demandais pas non plus des explosions mais quand même, j'aimerais le voir un peu plus affecté, un peu plus... souffrant, fou ou je ne sais pas... je sais qu'il a cessé de lutter mais au moins des séquelles, des détails, quelque chose...
Au niveau de la forme...
-> "Il ouvrit son œil assez subitement, sa respiration saccadée."
> Son oeil s'ouvrit sur les vitraux brisés et sur la glace, sur la grande pièce immuable...
Je sais, je râle je râle et ce n'est pas constructif, d'autant que le reste de l'histoire est déjà écrit. Je trouve juste dommage que l'introduction soit si engageante, mais que dès qu'on passe en mode "narration de l'histoire même", soudain le texte perd de son attrait.
Par exemple :
1a) Il ouvrit son oeil assez subitement, la respiration saccadée.
1b) Il ouvrit son oeil assez subitement, le souffle court.
1c) Il ouvrit son oeil assez subitement, le coeur battant.
1d) Il ouvrit son oeil assez subitement, le doigt levé.
La structure est toujours la même (avec un pronom défini au lieu de personnel) et ce sont des expressions usuelles qui caractérisent l'action précédente. Par exemple :
2a) Il acheta un BigMac, le coeur battant.
2b) Il acheta un BigMac, le souffle court.
Dans les deux cas il peut être simplement essoufflé, mais en (2a) le "coeur battant" est typé romance et soit il se prépare à un rendez-vous, soit il achète ce BigMac pour quelqu'un qu'il aime ? Ou alors on vient de lui annoncer un décès, je ne sais pas.
Cela pour dire donc que la "respiration saccadée" sert à préciser ce qui s'est passé avant. Et on me fera valoir, à juste titre, qu'effectivement ça participe du réveil subit. Mais la respiration n'est pas liée à l'oeil.
3) Il se réveilla en sursaut, sa respiration saccadée.
Effectivement, la respiration est une partie du réveil, c'en est une caractéristique, une propriété. Dans le cas de l'oeil, je me demande en quoi la respiration a participé à l'ouverture de l'oeil.
Une autre manière de le dire est que ça n'apporte pas d'information nouvelle : il se réveille toujours autant en sursaut. Si on remplace par (1c), "le coeur battant", une fois encore la connotation amoureuse peut laisser supposer qu'il a pensé à quelqu'un qu'il aime (ou qu'il a perdu, etc...).
La forme du coup est un peu dommage mais honnêtement ça ne me dérange pas, et c'est surtout un commentaire général, pour toutes mes lectures.
Ici, j'ai surtout envie -- c'est mon espoir -- que le mystère tombe vite pour pouvoir profiter de l'histoire et m'attacher au personnage.
EDIT: En plus en me relisant j'ai l'impression de raconter n'importe quoi niveau forme, donc bon.