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Cowalition

Une fiction écrite par Diggite.

Cowalition

La panique. La panique la plus totale, elles avaient été découvertes. Les membres de la Cowalition, ou plutôt “Association de libération des vaches”, s’éloignaient le plus vite possible du poney au poil orangé et au chapeau de cow-boy qui venait de hurler. Toutes criaient de peur, cherchant à se cacher. Puis le calme retomba. L’équidé jeta un dernier coup d’œil aux bovidés paniqués, puis referma la porte de l’étable ou ils se trouvaient, laissant les bovins seuls. Tous se regroupèrent au centre de la grange, faisant l’inventaire des dégâts causés par la débandade. Aucun veau n’était blessé, quelques caisses et bottes de pailles étaient renversées ça et là, mais aucune blessure ou perte importante n’était à déplorer. En revanche, elles ne parvenaient plus à se rappeler ce qu’elles faisaient avant l’irruption de la jument au pelage orange. Mais elles savaient ce qu’elles devaient faire ce soir, la réunion la plus importante de la Cowalition. Elles replacèrent méthodiquement les caisses et les bottes de pailles, créant des bancs et une estrade de fortune. Leur meneuse, une imposante vache au pelage blanc taché de noir, escalada l’amas de bois, puis après avoir observé quelques instants ses sœurs en contrebas, prit la parole sur un ton cérémonieux.

-Mes sœurs, je vous remercie d'être aussi nombreuses à cette réunion. Quand je vois que nous sommes autant, je reprends espoir pour notre sort en ces contrées. J’aimerais tout d’abord, pour que vous vous rendiez bien compte de l’importance de notre réunion, vous ramener à la mémoire notre histoire. Premièrement, qui parmi vous se rappelle du passé de notre race ? Dit-elle en passant son regard sur les vaches de l’assistance.

Aucun sabot ne se leva dans la salle, elles se rendirent compte qu’aucune d’entre elles ne parvenait à se remémorer ne serait-ce que la moindre information sur leur passé. Un sourire apparut sur les lèvres de la meneuse.

-Vous n’y parvenez pas n’est ce pas ? Et bien laissez moi vous ramener à la mémoire tous les détails de cette sombre histoire de trahison.

Elle se coupa dans sa phrase, provoquant un silence pesant qui dura quelques instants, laissant le suspense se répandre parmi l’assemblée.

-Auparavant nous, les vaches, étions les maîtresses de cette terre qui se nomme maintenant Equestria. Nous vivions paisiblement, la paix et les pâturages étaient notre méthode de vie, nous parcourions nos terres en troupeaux, une vie de nomades. Puis les poneys sont arrivés, leurs éclaireurs étaient pacifiques, mais ils revinrent bien vite, leurs armes aux sabots. Alors nous n'eûmes pas le choix, de pacifistes, nous sommes devenues des guerrières. Nous réunissant derrière notre chef, Hardolf Duchamps, nous avons combattu pour nos maris et nos enfants. Mais nous avons perdu cette guerre. La dirigeante de ces poneys qui nous gardent captives, portant le nom de Celestia, a jeté un sort à nos ancêtres, nous ne pourrions garder aucuns souvenirs de cette bataille, de cette manière, elle protégeaient les descendants des poneys des atrocités de ces affreuses batailles. Car oui, la guerre fut longue et meurtrière. La guerre dura plusieurs longues années. Nous avons vu mourir plus de nos sœurs que nous ne pourrions en connaître en une vie. Les pertes furent presque égales. Mais le sort de la princesse usurpatrice fut incomplet et comporte plusieurs défauts. Dès que nous broutons, la mémoire de nos ancêtres nous revient, et avec elle, leurs envies de reprendre leurs terres. Ce n’est pas pour rien que nous autres, bovidés, broutons à longueur de journée. Deuxièmement, certains réflexes de nos ancêtres guerrières sont restés gravés en nous.

Elle s’adressa à une des vaches de l’assemblée.

-Toi par exemple, pourquoi penses-tu que nous regardons passer les trains ?

-Euuuuh… Car ça fait passer le temps ?

-Et bien non ! reprit la meneuse. Tout le stratagème est là ! Le sortilège qui nous garde sous contrôle nous fait croire cela, mais en vérité, la réalité est toute autre ! Lors de la guerre, nous piégions les voies de chemins de fer à l’aide de mines crées par nos cousins bisons. Et nous regardions passer le train pour vérifier que la mine se déclenchait bien. Et nous nous retournions, tournant le dos à l’explosion.

Des murmures commencèrent à s'élever parmi la foule, tout d’abord des concertations, puis ce furent des cri d’indignation que lança la foule.

-Oui ! Maintenant vous savez ! Vous savez que notre passé, notre histoire, nous a été retiré !

Au rythme des paroles, les autres bovidés hurlaient de plus en plus, emportés par le flot du discours. Le sabot de la meneuse se leva, faisant taire presque instantanément les autres cornues.

-Mes sœurs, un peu de calme je vous prie, je comprends que tout cela vous indigne, voir vous donne des envies de vengeance. Mais je ne vous ai pas tout dit. Je vous ai informées que le sort avait des effets secondaires imprévus, et bien, le plus dérangeant est lié aux émotions. En cas d’émotions trop puissantes telles que la peur ou la tristesse, nous perdons le contrôle de nous même, et perdons la mémoire sur tout ce qui s’est passé une heure auparavant. Alors je vous demanderai de ne pas vous emporter. Pour en revenir aux poneys, je ne souhaite pas une deuxième guerre, j’aimerais que la paix soit signée entre nos deux peuples, j’aimerais que nous puissions vivre d'égal à égal avec cet autre peuple.

Un sabot se leva dans l’assemblée, suivi d’une question prononcée par une vachette, apparemment à peine plus âgée que la majorité.

-Tu peux me rappeler ton nom ? Je ne t’ai jamais vue auparavant.

L'oratrice releva le menton, regardant la jeune bovidé de toute sa hauteur.

-Je suis Martine Lutar Cow, mais on m’appelle Martar.

-Et sans vouloir être indiscrète, pourquoi dis-tu ne pas vouloir rendre la pareille aux poneys ? Ce sont pourtant eux qui nous ont agressées les premiers.

-Et bien pour tout dire, j’ai rêvé d’une chose.

La vache descendit de son estrade improvisée, passant dans le public en parlant du ton le plus solennel qu’elle put prendre.

-Je rêve qu’un jour dans les prés verts d’Equestria, les poulains d’anciens poneys et les veaux d’anciennes vaches pourront s’asseoir ensemble à la botte de foin de la fraternité.

Je rêve qu’un jour Equestria, un état où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression envers les vaches et les changelins, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

Je rêve que mes sœurs et descendants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, ni sur le fait qu’ils ne possèdent pas de cutie mark, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Elle patienta quelque seconde, s’assurant que tout le monde l’écoutait, et voyant que toutes étaient scotchées à ses paroles, repris son discours.

-Je rêve qu’un jour, même en Equestria, avec ses abominables racistes équins, avec une Princesse à la bouche pleine des mots “ amitié ” et “amour ”, que là même en Baltimare, un jour les petits veaux et les petits poulains pourront se donner le sabot, jouer ensemble dans les prairies. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toutes collines et toutes montagnes seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire de la fraternité sera révélée à tout être fait de chair.

Sous ce discours inspiré, la foule se mit à applaudir, les sabots claquaient en rythme les un contre les autres, acclamant l’oratrice et ses propos si justes, si touchants. Certaines versèrent une larme, d’autres hurlaient leur approbation, dans tout les cas, elles étaient conquises. La Cowalition pouvait maintenant lancer son projet. Ils pouvaient maintenant commencer les négociations, et redevenir des êtres à part entière.

La porte de la grange s’ouvrit, laissant passer une jument au pelage orange, un chapeau de cow-boy surmontant son crin blond. La colère se lisait sur son visage.

-C’EST PAS BIENTÔT FINI VOTRE BORDEL ? Il est cinq heure du matin et c’est les récoltes demain ! Vous faites tellement de boucan que je n’arrive pas à dormir. En plus ça fait trois fois que je passe et à chaque fois je vous retrouve dans la même position à dire la même chose !

Une jeune vachette se leva en hurlant

-Fuyons ! Tout est découvert !

La meneuse se mit à hurler.

-Calmez-vous ! Vous oubliez le sort ! Calmez-vous, ou vous allez tout oublier !

Mais il était trop tard.

La panique. La panique la plus totale, elles avaient été découvertes. Les membres de la Cowalition, ou plutôt “Association de libération des vaches”, s’éloignaient le plus vite possible du poney au poil orangé et au chapeau de cow-boy qui venait de hurler. Toutes criaient de peur, cherchant à se cacher. Puis le calme retomba. L’équidé jeta un dernier coup d’œil aux bovidés paniqués, puis referma la porte de l’étable ou ils se trouvaient, laissant les bovins seuls. Tous se regroupèrent au centre de la grange, faisant l’inventaire des dégâts causés par la débandade. Aucun veau n’était blessé, quelques caisses et bottes de pailles était renversées ça et là, mais aucune blessure ou perte importante n’était à déplorer. En revanche, elles ne parvenaient plus à se rappeler ce qu’elles faisaient avant l’irruption de la jument au pelage orange. Mais elles savaient ce qu’elles devaient faire ce soir, la réunion la plus importante de la Cowalition.






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Note de l'auteur

Je tenais à faire un discours intelligent, mais vous vous contenterez de:
VACHES

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RainbowSoarin00
RainbowSoarin00 : #44807
Le mouvement perpétuel pour les nuls par Diggite !
Il y a 1 an · Répondre
DragonaChainsaw
DragonaChainsaw : #40726
J'ai pas mal de peine pour ces pauvres vaches.^^
Un passage m'a un peu gênée, question cohérence : celui qui explique comment les vaches peuvent perdre et retrouver la mémoire. Mais au final, c'est plutôt bien expliqué, je pense. Martar est-elle la vache qui broute le plus ? :)
En tout cas, c'était bon. Tu provoques de vraies émotions, mine de rien, et dans un tout petit texte.
Pouce vert !
Il y a 2 ans · Répondre
whitefri2z
whitefri2z : #39251
Alors comme ça, les vaches rêvent d'autre chose que d'une banque ... Intéressant !
Il y a 2 ans · Répondre
ZepyroPony
ZepyroPony : #24130
Un tel chef d'oeuvre ! Les écrivains de tout genre devraient s'inspirer de cette fiction absolument poignante !
Il y a 3 ans · Répondre
Diggite
Diggite : #18440
HydroSnow29 avril 2015 - #18427
Absolument PARFAIT
merci ça fait plaisir à lire :)
Il y a 3 ans · Répondre
HydroSnow
HydroSnow : #18427
Absolument PARFAIT
Il y a 3 ans · Répondre
AlexiSonicKST
AlexiSonicKST : #17317
Que c'est beau. :') Totalement à lire. :D
Il y a 3 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #17188
Félicitations, tu viens de découvrir le secret du mouvement perpétuel.
Il y a 3 ans · Répondre
Pinkie007
Pinkie007 : #17159
Diggite01 avril 2015 - #17147
Ne confond pas s'il te plait, c'est Martin Luther King qui a tout repris
C'est sûr que là...
Il y a 3 ans · Répondre
Diggite
Diggite : #17147
Pinkie00701 avril 2015 - #17144
Jolie réfèrence à Martin Luther King
Ne confond pas s'il te plait, c'est Martin Luther King qui a tout repris
Il y a 3 ans · Répondre

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