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Lumière lunaire

Une fiction écrite par LifeTech.

Lumière lunaire

Baigné par la lumière de la lune, en haut d’une colline, un arbre solitaire se dressait. Près du tronc, un pégase violet sombre était assis. Il avait une crinière noire, des yeux bleu saphir, et se nommait Quiet Wind. Le poney observait l’astre de la nuit. Ce dernier était un rond parfait, aux couleurs blanches et argentées, et sa lumière était pure, bien que dorénavant terne à ses yeux. Cela rappelait tant de souvenirs au pégase… Des souvenirs heureux, à l’époque. Les fragments de vie affluèrent à son esprit…

~*~

Quiet Wind était enfin parvenu à s’endormir aux premières lueurs de l’aube, lorsqu’une voix de fillette retentit dans sa chambre :

- BONJOUR COUSIN !

Le jeune pégase sursauta au son de la voix, observa sa chambre sans comprendre ce qu’il se passait et vit sa cousine qui lui souriait largement, dans l’embrasure de la porte. Elle était bleu azur à la crinière rouge, et semblait en pleine forme. Voire même extrêmement excitée, un peu trop selon l’avis de l’autre poulain. La pouliche s’approcha du lit du violet, tout sourire, alors que lui avait l’air totalement largué. Il grommela :

- Pourquoi t’me réveilles ?

- Regarde ! s’exclama-t-elle en réponse.

Elle lui montrait son flanc. Dessus se trouvait deux lettres, un S et un A, semblant être faits à la bombe de peinture.

- Putain !

Ce fut la seule réaction du pégase hébété devant la joie de sa cousine. Il savait que Street Art adorait peindre un peu partout avec ses satanées bombes de peinture, mais de là à ce que ce soit son talent… non, ce n’était pas si étonnant, en fait. Il soupira. Quand la bleue comprit que son cousin n’était pas aussi heureux qu’elle en sachant qu’elle avait trouvé son talent, elle lui dit :

- Rooh, mais t’inquiètes pas, tu vas le trouver ton talent. Pas la peine pour me bouder, hein ?

- Ouais, t’as raison… désolé…

Quiet Wind fut surpris de savoir que sa terrestre de cousine ne lui en voulait pas du tout, parce qu’il avait la rancune facile et que les gens sympas étaient pour lui des gens très rares. Street Art tira le violet de ses pensées en lui déclarant que le lendemain matin, ce serait le jour du solstice d’été, et donc qu’il devrait aider aux préparatifs comme tous les poneys de Poneyville, même s’il n’était à la base pas originaire de l’endroit. Il acquiesça, bâilla et sortit enfin de son lit pour suivre sa cousine. Elle parlait pendant tout ce temps : elle expliquait comment, à l’école, ils avaient fait un atelier d’écriture et de dessin pour l’occasion, qu’ils participeraient aux préparatifs de la grande fête, etc. Le pégase n’en avait cure, même s’il devait participer. Tout ce qu’il aurait voulu, c’est pouvoir dormir comme il le faisait rarement.

- Hé, Street Art, fit-il en s’arrêtant brusquement.

- Oué ?

- Tu sais garder un secret ? la questionna-t-il.

- Bien sûr !

- Okay. Alors, tu vois, la nuit en général, les gens ils dorment et tout… (la terrestre acquiesça.) Ben moi…

- Oooh attends ! coupa-t-elle. Tu te transformes en super-justicier la nuit, c’est ça ?

- Heu… nan, je fais les cents pas dans ma chambre parce que je m’ennuie et que je suis incapable de dormir, c’est tout.

Street Art fronça les sourcils, puis elle rit. D’un rire tonitruant, qui était le même que celui de son père. Elle demanda, hilare :

- Woh attends, c’est ça ton secret ?

- Ouais… j’ai pas envie qu’on me prenne pour un poney trop bizarre… déjà que quand je vais en classe je dors, et que j’ai pas de Cutie Mark…

La bleue réfléchit en plissant les yeux, puis elle haussa les épaules et descendit les escaliers qui menaient à la cuisine en déclarant :

- Ouais, vu comme ça, effectivement… Mais comme t’as roupillé hier, avant-hier et la journée encore avant ça devrait aller pour aujourd’hui et demain non ? En plus il paraît qu’il y a un ponette qu’est venue exprès de Canterlot pour les préparatifs du solstice donc Pinkie va faire une fête pour son arrivée et il faut que tu sois là !

Ensuite, elle alla dans la cuisine et son cousin la suivit à contrecœur. Il n’avait pas faim et une terrible envie de dormir. Ce n’était pas en trois jours et pas mal d’heures à roupiller en journée qu’on rattrapait des journées de sommeil ratées… mais il décida, comme à son habitude, de ne pas se plaindre et de faire ce qu’on lui demandait. Il aiderait Pinkie Pie à préparer les fêtes, il irait accrocher des rubans toute la journée s’il le fallait, mais il espérait seulement qu’ensuite il pourrait à nouveau dormir de tout son soûl.

Espoir qui fut balayé par la déclaration de son oncle lorsqu’il arriva lui aussi dans la cuisine :

- Quiet Wind, je pense qu’après le solstice d’été tu devrais aller en classe avec Street Art. Mademoiselle Cheerilee, sa professeure, est très sympathique, et les autres poulains y sont très gentils et moins querelleurs que chez tes parents. Okay ?

Le jeune pégase grommela un « ouais d’accord » et se servit un bol de céréales. Il capta le regard de sa cousine qui voulait dire « si j’étais toi, je le dirais le secret. Et si tu le dis pas, c’est moi qui le dirais. », mais n’y fit pas attention. Il savait qu’elle expliquerait tout à ses parents si elle estimait qu’il le fallait, et il espérait secrètement qu’elle le fasse. Lui, il n’avait pas le courage de le dire.

Lorsque le soir arriva, Quiet Wind était exténué. Il avait dû suivre sa cousine partout où elle allait, elle le présentait à ses amis qui ne manquaient pas de jeter un regard sur son flanc vierge, sans commentaires toutefois, puis il avait dû aider toutes les personnes qu’il croisait pour accrocher des décorations ou répandre des serpentins sur le sol… Autant dire qu’il en avait rapidement eu marre.

Mais il avait gagné une chose durant cette journée. Il n’irait pas à l’école tant qu’il vivrait chez son oncle et sa tante, et il n’y retournerait probablement jamais car la situation serait expliquée à ses parents par lettre. Street Art avait expliqué le problème de son cousin, et il avait été accepté très rapidement qu’il puisse vivre la nuit, à condition qu’il ne sorte pas de Poneyville. Condition qu’il n’était pas sûr de respecter puisque tout le monde dormait, la nuit. De plus, il devrait avertir son oncle et sa tante s’il avait un quelconque problème. Cette précaution était probablement inutile, puisque s’il se faisait attaquer par des brancheloups ou par des voleurs, il serait incapable de voler assez vite pour avertir les autres.

Mais ça lui faisait une épine de moins dans le sabot, et, bien qu’exténué, il ressentait la nuit un énergie nouvelle qui était l’origine de son manque de sommeil.

Il décida de se diriger vers la bibliothèque, car selon la mairie elle fermait parfois très tard, en général parce qu’on n’y faisait pas attention et qu’on oubliait de la fermer. Selon sa cousine, la nouvelle ponette qui s’était occupée de l’organisation de la fête du solstice durant la journée écoulée serait probablement la nouvelle bibliothécaire, si elle restait à Poneyville. Quiet Wind espérait seulement qu’il pourrait venir lire vers huit heures du soir. Lorsqu’il arriva près de la bibliothèque, il se souvint que non seulement il avait aidé Pinkie à préparer la fête du solstice pendant toute la journée, mas il l’avait aussi aidée à faire une fête-surprise à la nouvelle venue, une certaine Twilight… Twilight… quelque chose. Son nom ne lui revenait pas.

Il haussa les épaules et changea de chemin, errant au hasard dans les rues de la ville des poneys. Il regardait les maisons aux volets fermés, paisibles dans le clair de lune. Il était sûr que tout le monde était à la fête de Pinkie. Après tout, même chez lui on entendait parler des fabuleuses fêtes de la non moins fabuleuse Pinkie Pie. Même si le pégase l’avait surtout trouvée complètement tarée. Perdu dans ses pensées, il mit pas mal de temps à se rendre compte qu’il avait quitté Poneyville et qu’il était en haut d’une colline. Lorsqu’il se retourna, il vit que la ville était déjà assez loin, et il s’affola : combien de temps avait-il marché ? Et s’il n’arrivait pas à retrouver le chemin, bien que ce soit en ligne droite, à cause des creux et des bosses qui le séparaient de la ville ?

Il décida de ne pas s’énerver. « Reste calme, Quiet Wind, se disait-il, sinon tu vas t’embrouiller et vraiment te perdre. Poneyville est pas bien loin, en… quelques temps de marche ça ira… ». En réalité, il avait bien mis les trois quarts de la nuit à marcher jusque-là, et il devrait être capable de voler aussi vite que Rainbow Dash s’il voulait rentrer chez son oncle à l’heure… ou ce dernier découvrirait qu’il était sorti de Poneyville ! Le jeune pégase s’assit et se prit la tête dans les sabots. Comment faire ? Il n’en avait aucune idée. Au lieu de se faire des nœuds au cerveau, il décida d’observer la colline où il se trouvait. Il ne l’avait d’abord pas remarqué, mais un grand arbre noueux se dressait à côté de lui. Probablement un chêne. Il faisait de l’ombre au poulain, et ce dernier se rendit compte qu’on voyait parfaitement bien la lune si l’on s’éloignait un peu du tronc. D’ailleurs, la lune semblait avoir un peu changé… il avait toujours eu l’impression qu’il y avait des cratères en forme de tête de poney dessus, et là il n’y avait qu’un disque d’un blanc parfait. De plus, la lune semblait être sur le point de se coucher, l’aube devrait déjà être présente, alors… que se passait-il ?

Un bruissement parvint aux oreilles du violet. Surpris, il fit volte-face rapidement, et se retrouva face à une pouliche. Les yeux des deux jeunes s’agrandirent sous l’effet de l’étonnement, puis, chacun voyant son expression sur le visage de l’autre, ils rirent franchement. Et en même temps, chacun des deux demanda :

- Comment tu t’appelles ? Hé non, toi d’abord !

Ils éclatèrent de rire à nouveau, et cela leur semblait étrange de rire avec quelqu’un qui leur était inconnu. Bizarrement, aucun n’avait peur de l’autre. Finalement, ils s’arrêtèrent de rire, et attendirent que l’autre prenne la parole, gênés. Quiet Wind en profita pour détailler la pouliche. C’était une licorne toute blanche, avec une crinière flottante comme celle de la Princesse Célestia et toute aussi immaculée. D’ailleurs, son flanc était totalement blanc lui aussi. La seule touche de couleur étaient ses yeux, d’un bleu extrêmement clair, un peu comme de la glace. Comme elle ne se décidait pas à parler à nouveau, le pégase prit les devants et déclara :

- Moi c’est Quiet Wind, et j’suis un pégase insomniaque. Et toi, tu t’appelles comment ?

Une voix un peu hésitante lui répondit :

- Heu… moi c’est… Moonlight… euh, c’est quoi… in-som…niaque ?

- Ça veut dire qu’on n’arrive pas à dormir la nuit. Hé, tu sais pourquoi le jour se lève pas ? Je devrais déjà être rentré en plus…

Le stress gagnait à nouveau le petit pégase. La pouliche, elle, se contenta d’abord d’observer la lune, puis elle déclara :

- Je peux t’amener chez toi rapidement si tu me dis où c’est.

- Ah, parce que tu sais te téléporter peut-être ? fit-il ironique.

- Bah oui. C’est l’un des premiers trucs qu’on apprend chez moi, au cas où on se perdrait.

Une lueur d’espoir traversa les yeux du poulain pégase, qui se jeta aux sabots de la licorne :

- Je t’en supplie alors, aide-moi !

Avec un sourire, Moonlight accepta, et lui demanda de décrire sa maison et les environs. Le pégase réfléchit quelques instants et décrit du mieux qu’il put la maison de son oncle et sa tante et la rue qui la bordait. La petite pouliche ferma les yeux quelques instants, puis les rouvrit. Sa corne brilla, et la lumière intense se propagea à tout son corps et à celui de Quiet Wind, qu’elle avait attrapé par le sabot. Le pégase avait la tête qui tournait, et il tomba face contre terre lorsqu’ils arrivèrent devant la maison qu’il avait décrite.

- C’est bien là ? demanda Moonlight sans se préoccuper du fait que l’autre soit tombé.

- Heuuu… fit-il en observant les alentours. Ouais ! T’es la meilleure ! Merci !

Le commentaire fit sourire la blanche, qui déclara :

- Ma mère peut faire mille fois mieux. D’ailleurs je l’ai perdue, il faut que je la retrouve… Donc j’y vais. Hé, si tu veux, demain on retourne à l’arbre ?

Quiet Wind ne put refuser, et ne se rendit compte qu’il avait un sourire totalement idiot peint sur la figure que lorsque la pouliche fut partie. Il s’empressa de se composer une figure normale, pile au moment où le soleil se levait. Il regarda l’aube, jusqu’à ce que le soleil ait dépassé la ligne d’horizon. Un cri lui parvint. C’était sa cousine, qui lui semblait à la fois terrifiée et excitée. Elle s’écria :

- Hé cousin ! Il s’est passé un truc d’enfer mais super flippant aussi ! Une princesse folle exilée y’a mille ans est revenue de la Lune ! Tu t’rends compte ! Elle a failli plonger tout Equestria dans l’noir ! Et là, le soleil se lève et on nous dit qu’on peut rentrer, que y’a des trucs d’éléments chais pas quoi qui l’ont rendue gentille et que tout est bien qui finit bien ! Et que même y’a la nouvelle ponette qu’est arrivée, Twilight Sparkle, c’est aussi un élément, et y’en a 5 autres, et c’est Rainbow, Rarity, Fluttershy, Apple Jack et Pinkie !

Le pégase fut hébété par la quantité d’informations débitées à la seconde. A ce train-là, il savait déjà qui serait la remplaçante de Pinkie Pie plus tard. Street Art trépignait et ses parents n’arrivaient pas à la calmer. Ce fut seulement un bâillement de son cousin qui la ramena à la réalité. Gênée, elle s’excusa de ne pas lui avoir demandé ce qu’il avait fait, s’il n’y avait pas eu de problème ni rien. Il déclara qu’il avait visité la ville, mais lança à la bleue un regard qui signifiait « j’ai un truc super important à te dire mais pas tout de suite. », puis ils entrèrent tous dans la maison et alors que les diurnes allaient prendre un petit-déjeuner, le nocturne alla dans sa chambre pour prendre un repos qu’il considérait comme bien mérité. Mais dix minutes plus tard, une espèce de tornade bleue et rouge entra dans sa chambre, l’air vraiment excitée. C’était la terrestre qui trépignait :

- C’est quoi le truc super-important ? C’est que y’a un autre poney comme toi ? Que t’es sorti de Poneyville en douce ? Que…

Quiet Wind lui enfonça son sabot dans la bouche pour la faire taire. Elle comprit le message et s’assit, attendant que son cousin ailé lui dise ce qui lui semblait si important. Il sourit et dit :

- Déjà je voudrais que tu ne le dises pas à tes parents…

- Ouais ouais je sais azy continue, le coupa-t-elle impatiente.

- Eh bien, d’abord pour répondre à tes questions, j’ai effectivement trouvé un poney nocturne comme moi, et euh… je suis sorti de la ville sans le faire exprès en fait. Et j’ai marché jusqu’à une colline avec un grand arbre, et y’avait une licorne toute blanche avec la même crinière que Célestia !

- Non ?

- Si, j’te jure ! Même qu’elle est super sympa ! Elle m’a aidé à rentrer, en fait. Elle a le même âge que nous et elle sait se téléporter, tu t’rends compte ?

- Woaaaah la classe ! J’voudrais bien lui parler…

La terrestre prit un air rêveur, puis annonça :

- Je connais déjà la suite. T’es amoureux, hein ?

- Euh… non pas du tout, haha, alors ça c’est mal me connaître !

Le petit pégase était très embêté, d’autant plus qu’il ne pensait pas être amoureux de Moonlight. Peut-être que si, d’accord, mais peut-être que non aussi. Sa cousine le fixait et s’était approchée de lui, pour l’observer dans les yeux. Lui avait reculé d’un demi-pas, se demandant finalement s’il avait bien fait de lui en parler. Après être restée environ une minute dans cette position, elle fit un câlin au poulain, et s’exclama :

- C’est trop mimi que tu sois amoureux !

- Euh… si tu le dis…

Elle eut un petit rire, fit promettre à Quiet Wind de lui présenter Moonlight un jour, ou plutôt un soir, puis elle s’en alla pour le laisser dormir. Ce qu’il fit.

Il ne se réveilla qu’à la nuit tombée, et il se souvint du rendez-vous donné par la licorne blanche qu’il avait rencontrée la nuit d’avant. Il prit un rapide petit-déjeuner et sortit rapidement de la maison. Il avait décidé d’essayer de voler pour arriver plus vite à l’arbre. De plus, ses parents lui avaient déjà inculqué les bases, et même s’il n’était pas très doué, il était sûr de pouvoir réussir un vol parfait cette nuit. D’abord parce que c’était la nuit, et ensuite parce qu’il allait rejoindre Moonlight.

Il inspira, puis expira, et commanda à ses ailes de s’ouvrir. Comme ses parents le lui avaient appris, il les fit battre assez vite pour s’envoler, mais pas trop pour éviter de s’épuiser. L’étrange vitalité nocturne qui coulait dans ses veines lui permit de s’élever dans les airs sans aucun mal, et une fois assez haut il repéra assez rapidement le vieil arbre solitaire. Il se dirigea vers cet endroit. C’était la première fois qu’il volait réellement, mais cela lui semblait tellement simple qu’il se demanda pourquoi il n’avait jamais réussi avant. Peut-être parce que c’était le jour qu’il avait essayé, la dernière fois.

Contre toute attente, il atteint son but en une trentaine de minutes, et vit que sa licorne blanche l’attendait. Elle souriait, et déclara :

- Tu voles bien dis donc ! j’aimerais bien faire pareil…

Quiet Wind rougit sous le compliment, ce qui fit rire la pouliche. Puis son regard se porta sur le flanc de son ami. Elle ouvrit la bouche, la referma, telle un poisson rouge, puis pointa son sabot vers l’endroit où apparaissait dorénavant la Cutie Mark du pégase. Ce dernier fut éberlué de voir une pleine lune avec une plume noire sur son flanc, et pour vérifier que c’était bien réel, il frotta le dessin. Il avait une Cutie Mark et n’en croyait pas ses yeux.

Il fut surpris lorsqu’il se retrouva dans les bras de Moonlight qui le félicitait. Il rougit à nouveau, mais elle ne sembla pas s’en rendre compte. Il savait que son talent n’était probablement pas le plus rare du monde, car c’était visiblement celui de voler, mais il en était fier. Lorsque la blanche le relâcha, il avait un sourire béat collé au visage, qu’il s’empressa d’effacer. Cela la fit rire, puis ils commencèrent à parler de tout et de rien. Elle semblait visiblement ne pas connaître grand-chose d’Equestria, mais savait beaucoup de choses sur la magie. Ils décidèrent de se voir tous les soirs.

Ce fut ainsi que commença leur amitié.

Au bout de plusieurs mois, le violet présenta son amie à sa cousine, puis à son oncle et sa tante, et enfin à ses parents et sa sœur. Ces derniers avaient décidé de s’installer à Poneyville, et ils hébergèrent même la licorne qui n’avait, visiblement, toujours pas retrouvé sa famille. Elle devait vivre drôlement loin.

Bizarrement, jamais Moonlight ne trouva son talent, mais cela ne la dérangeait pas. En fait, elle était plutôt douée en pas mal de choses, ce qui l’empêchait peut-être d’avoir une Cutie Mark bien définie. Ou, comme le soupçonnait Quiet Wind, la Cutie Mark représentait peut-être des étoiles ou une lune blanche, ce qui les rendrait invisibles sur le pelage immaculé de la jument.

Plus il grandissait, plus le pégase violet avait affaire à un sentiment qui lui donnait le vertige. Il aimait la licorne à la crinière flottante. Malheureusement, il ne savait pas comment lui dire. Ni où, ni quand. Il décida d’en parler à Street Art, qui lui enjoignit de déclarer son amour le plus vite possible, ou il risquerait de perdre la licorne. Il y avait déjà pas mal d’étalons qui la regardaient, si elle avait un petit ami aussi charismatique que le nocturne, ça leur clouerait le bec. Le nocturne en question n’étais pas sûr d’avoir tout compris, mais avait décidé de se déclarer à la blanche le soir même.

Jamais personne n’aurait pu penser que cela allait aussi mal tourner. Non, vraiment personne, sauf peut-être Discord. Mais il était en rendez-vous galant avec Célestia, ce soir-là.

Les deux jeunes adultes s’étaient retrouvés sous leur arbre. Ils avaient décidé de se promener un peu, pas loin de la Forêt Everfree. Que pouvait-il leur arriver ? Moonlight avait sa magie et pouvait les téléporter en cas de besoin, et Quiet Wind était assez musclé pour porter sa bien-aimée en vol.

Et pourtant…

Ils entendirent d’abord les cris des brancheloups. Comme ces derniers étaient assez loin, les jeunes furent assez fous pour se dire qu’il n’y avait pas de danger. Or danger il y avait, et il était grand. Le pégase violet prit une longue inspiration et déclara :

- Moonlight, j’ai quelque chose à te dire…

- Oui ? fit-elle en tournant la tête.

Ce fut à ce moment qu’un brancheloup qu’ils n’avaient pas vu attaqua la jument par-derrière. Il se prit un coup de sabot de la part du poney ailé, mais il y avait d’autres animaux. Et ils étaient décidés à avoir un repas. La blanche avait eu le dos lacéré. Il valait mieux prendre la fuite. Le pégase de la nuit attrapa sa dulcinée et s’envola le plus rapidement possible, alors que les brancheloups les attaquaient et leur lacéraient les sabots. Dès qu’ils furent hors de portée des animaux, il vola le plus rapidement possible vers l’hôpital le plus proche. Mais vu sa charge, il était impossible qu’il arrive à temps. Ils voulait tout de même essayer. Ce n’était pas pour rien qu’il était arrivé très près du record de vitesse de Rainbow Dash, tout de même ! Même s’il n’avait jamais atteint le sonic rainboom, il était sûr de pouvoir arriver à temps à l’hôpital. C’est probablement ce qui fit gagner quelques heures de vie à la licorne. Elle avait déjà perdu trop de sang, et lorsqu’ils se présentèrent aux urgences, ils furent tout de suite pris en charge.

Mais il était déjà trop tard.

Les médecins avaient rapidement soigné les blessures du pégase, qui insista pour aller voir celle qu’il aimait. Ils ne le laissèrent faire que trois heure après son arrivée.

La salle dans laquelle elle se trouvait était d’un blanc pur, tout comme la jument. Plusieurs poches de sang pendaient au-dessus d’elle tandis que des licornes médecins essayaient tant bien que mal, grâce à leur magie, de la soigner. Dès qu’elle vit Quiet Wind, elle sourit. Les médecins s’écartèrent pour le laisser passer, et il ne faisait pas attention au décor de la salle, ni au visage presque translucide de Moonlight, ni même au lit d’hôpital. Il regardait la licorne droit dans les yeux. Il allait dire quelque chose, mais elle tendit son sabot pour l’en empêcher, rouvrant ses blessures par la même occasion. Elle mourut en regardant droit dans les yeux cet étalon qu’elle aimait tant elle aussi, en espérant lui faire comprendre ses sentiments avant de mourir.

La tristesse eut raison du pégase lorsque le sabot retomba avec douceur. Il ne comprit pas le message qu’elle lui avait transmis. Il pleura toutes les larmes de son corps.

L’enterrement se fit à minuit, sous une pleine lune qui irradiait le ciel. Mais elle avait perdu de son éclat aux yeux du pégase nocturne. Il pleurait encore, mais n’y faisait plus attention. Elle fut enterrée là, au pied du grand chêne, en haut de la colline.

Lorsque tout le monde fut parti, Quiet Wind resta encore un peu. Puis il se retourna et partit aussi, en lançant encore un regard à la tombe. Il remarqua qu’une forme ailée, très grande, se tenait devant la tombe, mais son esprit embué par la tristesse oublia bien vite ce détail.

~*~

- Dis-moi, Moonlight, me traiterais-tu d’idiot si tu apprenais que je viens seulement de comprendre ?

La voix du pégase était calme et posée, emplie d’émotion. Il amena son regard vers sa droite, où se trouvait toujours la tombe. Puis il observa à nouveau la lune.

L’éclat avait changé.

Il y retrouvait les rires de Moonlight, la première fois qu’il l’avait vue, sa gentillesse, et sa couleur. Un blanc pur. Etincelant. La lumière de la lune était revenue, plus brillante et plus forte. Plus vivante.

Et au fond de lui-même, Quiet Wind savait que sa bien aimée ne le quitterait plus jamais.

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