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Révérend

Une fiction écrite par valz.

Un futur noir blanc et... vert ?

Le matin sonnait par le chant du coq en ce jour, et le Révérend, bien qu'amusé de son réveil surpris par sa spontanéité le fait que Iron Will ne devait pas l'accompagner. Le minotaure voulait savoir quel plan le Baron avait pour pouvoir prétendre à aller sans équipement en contrée ennemie. Car d'apparence il ne possédait pas d'armure ou d'arme quelconque, simplement sa tenue raffinéee sertie de son haut de forme et d'une canne d'une élégance rare. D'ailleurs cette canne était inconnue pour Iron Will et le fait qu'il sorte avec devait avoir du sens. Il ne chercha cependant pas plus loin que ça, prenant en compte le fait que le Baron, bien que dépourvu d'un physique de compétition, disposait d'une grande intelligence. Macabre certes, mais une intelligence tout de même. Il alla donc en direction de la gare dont l'ambiance matinale était au repos, car la faible présence de poneys sur le parquet froid indiquait que les trains, bien que peu présents, délivraient tout de même son lot d'individus. Le Baron non pas en reste, monta dans les wagons en partance vers la petite ville de Dodge City, ville réputée pour son calme et sa tranquillité légendaire. Mais il n'était pas venu pour profiter du calme champêtre. Et cette destination, bien qu'intéressante, n'était qu'une étape vers son cheminement final.

Pendant ce temps à Canterlot, Celestia elle aussi s'était réveillée tôt pour affronter la journée. Elle voulait par tous les moyens interférer avec les plans du Baron, sans pour autant mettre en danger la vie de ses sujets. Elle réfléchissait voilà maintenant plusieurs heures depuis son balcon à comment elle pourrait l'espionner sans attirer son regard. Car Celestia savait que le Baron disposait des meilleures solutions pour espionner les gens, et disposait de son arme la plus puissante. Elle l'avait vu lors de la fête et elle connaissait leur noms : les murmureurs. Ce n'était pas les troupes de choc du Baron et autant dire qu'il n'était pas très intelligent non plus, mais il avait le pouvoir de glisser quelques mots bien sentis au cœur même des cerveaux, leur prêtant par accident attention. Celestia savait que les rumeurs étaient une arme très efficace entre de bon sabots, encore plus lorsqu'il s’agissait de politique. Les effets, d'ailleurs, se ressentaient, car elle observait aussi du coin de l'œil sa sœur, qui subissait, par quelques détours de couloir, de petits maux au début. S'amplifiant à cause des événements de Nightmare Night. La princesse du jour voulait tellement que tout cela cesse, mais elle savait aussi qu'une partie d'elle-même était responsable de ces événements, et que la solution était une révélation bien peu appréciable.

Le Baron, lui, continuait son chemin et avait franchi depuis quelque temps maintenant la ville, prenant au passage une petite collation afin de se sustenter en prévision de son voyage. Car il lui restait encore à traverser une vaste forêt certes très calme elle aussi, mais incroyablement longue. Il y arriva cependant au bout de plusieurs heures, franchissant aisément les bosquets et les ravines présentes sur sa route, sans pour autant abîmer sa tenue, ce qui tenait par ailleurs du miracle. Et il vit les fameux marais d'Equestria, laissés comme tels depuis bien longtemps, car les anciens poneys habitant ici comprirent bien vite qu’ils n’obtiendraient rien de cette terre putréfié. Le Baron, non écœuré alluma un de ses cigares et s'avança à travers cette boue immonde montant jusqu'à ses genoux, sa position de bipédie étant d'ailleurs un avantage certain dans cet environnement. Les environs d'ailleurs disposaient d'une flore et d'une faune locale atypiques, dont les principaux étaient composés d'une immense variété de moustiques de tous horizons. Pourtant le Baron ne souffrait aucunement de piqûres, les moustiques l'évitant comme s'il disposait d'une quelconque protection. En fait la solution était simple : il connaissait les plantes et leur utilisation comme sa poche, et la citronnelle était la meilleure solution dans ses marais. Pourtant cela n'expliquait en aucune sorte le fait qu'aucun insecte ne l'approchait, les animaux eux-mêmes avaient des réticences comme sentant le danger. Ainsi le Baron n'avait pour ainsi dire aucun problème particulier, s'accommodant même du contact permanent avec cette boue. Cependant quelque chose n'allait pas. En effet il n'entendait plus le bruit des oiseaux, et ce, depuis quelque temps. Cela le gênait particulièrement car les marais avaient la réputation d'en contenir une grande quantité.

Aussi il mit ses lunettes de soleil dont un des côtés avait encore une fois le verre brisé. Cette paire ne disposait pas de magie particulière mais permettait au Baron de distinguer plus nettement le monde des esprits et celui de la réalité. Il clignait en fait l'un de ses yeux pour passer de sa vision éthérée à une plus accommodante lors de ses promenades. Il évitait ainsi en ville d'éveiller les soupçons car lorsqu'il utilisait ce pouvoir son œil devenait vert luisant, contrastant de trop avec sa rétine habituellement noire.

Le simple fait de cette action lui permit de voir ce qui lui semblait être un comité d'accueil, monstrueux mais un comité tout de même. Des changelins par dizaines le cernaient de toute part, condamnant par leur présence, toutes les possibilités de fuite de la part du Baron. Le fait est que dans la végétation épaisse des marais, les changelins pouvaient approcher toute personne et le neutraliser sans qu'il puisse s’en rendre compte. Mais le Baron, qui ne pouvait avec discernement apprécier la vie, voyait tous les esprits, et ceux même des créatures qu'il ne connaissait pas. Pourtant à sa grande surprise aucun ne semblait l'attaquer, mieux ils semblaient lui dessiner un chemin presque parfait lui indiquant de sombres passages toujours plus loin dans les marais. Il le suivit sans faire d'histoire car il avait lui aussi, par la force des choses, plusieurs cartes dans sa manche, et cela ne comprenait aucunement le jeu de tarot lové dans son revers de veste. Il arriva dans ce qui semblait être une immense cuve de calcaire ou plusieurs centaines de cavernes troglodytes avaient été taillées. L'immensité du lieu reflétait à merveille la quantité faramineuse de changelins tournant et virevoltant dans cet espace, quantité comparable à celle présente à même le sol.

Le plus incroyable fut de voir la reine en personne se tenant là, la grande et puissante Chrysalis sur son trône précaire de pierre. Elle attendait visiblement quelqu'un et l'arrivée du Baron lui lâcha un sourire plus que logique. De plus, les changelins arrêtèrent simultanément leurs activités. Comme si la volonté de leur reine agissait au-delà de leurs paroles. Elle s'exprima enfin devant celui qui, pendant quelques jours, avait mis à mal la couverture d'un des leurs, tout en lui prenant un bien au passage soit dit en passant. Il se tenait là fumant encore son cigare incandescent prêt à entendre les terribles paroles, allant à sa rencontre :

- Alors voilà donc le misérable se croyant au-dessus de tout, tu n'as rien d'impressionnant pour quelqu'un qui ose s'en prendre à un de mes sujets.

Le Baron presque amusé ne put se retenir de dire en ricanant :

- Enchanté très chère, si je puis me permettre une suggestion, somme doute sommaire il est bien aisé de venir à la rencontre d'une personne en bon et due forme. Je pense que ce sont de simples formalitées, et je suis honoré qu'une reine s'intéresse à moi à ce point.

Chrysalis était étonnée en tous points. Comment un poney avait-il l'audace de se pointer ici sans aucune armée, de surcroît en se moquant d'elle comme ça impunément ? En plus du fait que sa présence avait quelque chose d'étrange vu que ses vêtements étaient propres comme un sou neuf. Mais elle joua encore un peu avec sa proie, bientôt futur épouvantail de potence :

- Je vois eh bien je cherche un pouvoir me permettant de conquérir Equestria, pas un poney raffiné sortant tout droit de Canterlot. Mon espion s'est trompé et il en paiera les conséquences, mais tout d'abord adieu mon "cher" ami et bonne route.

Elle se moqua de lui en disant cela, car une dizaine de changelins visiblement plus forts que les autres par leurs statures, foncèrent sur lui, s'apprêtant à lui donner le coup de grâce. Le Baron, peu surpris, voire même prêt à recevoir cet assaut, ne bougeait pas d'un seul poil, inspirant même un grand coup pour recevoir la nuée, s'approchant dangereusement de lui. Tous les changelins furent à sa portée et c’est à ce moment que le Baron cracha toute la fumée de tabac présent dans les plus profonds recoins de ses poumons. La fumée, épaisse et d'une couleur plus sombre qu'à son habitude, entoura le Baron recouvrant l'ensemble des changelins l'ayant attaqué. Tous tombèrent mort sans explication après cela provoquant la stupeur nonchalante des autres changelins et la plus grande surprise pour leur reine ne s'attendant pas à cela. Le Baron lâcha un sourire peu naturel et s'exprima dans sa voix d'outre-tombe :

- Petit cadeau local en provenance direct de notre contrée, et ne cherche pas de magie là-dedans car il n'y en a aucune. Simplement le fait que ce que j'aime le plus est mortel pour vous et les insectes en général, merci encore pour la patte de votre "espion" il a été fascinant à étudier. Je pense que vous vous doutez bien qu'aucun changelin aussi fort soit-il ne peut m'atteindre. Alors puis-je avoir l'honneur que vous m'affrontiez dans un combat honnête et sans bavure ou bien dois-je employer la pleine étendue de mes pouvoirs ?

Le Baron, en disant cela, changea de nouveau de couleur, révélant les rayures cachées par leur blancheur ainsi que sa robe noire ébène. La reine fut de nouveau surprise par ce qu’elle voyait, mais chargea de sa corne une puissante aura verte annonçant clairement ses intentions. Le Baron, comme préparé à cela ne bougea absolument pas, et tira avec force sur l'extrémité de la canne montrant une sorte de métal fin travaillé avec précision. La gravure représentait ce qui ressemblait en quelques points à des fleurs de tiaré, indiquant un ouvrage formidable aussi synonyme de richesse. Mais la contemplation de la lame n'était pas la priorité de Chrysalis qui délivra une décharge magique puissante envers le Baron. La puissance était telle qu'elle souleva à son passage de petits rochers ainsi que de la poussière comme soufflée. Le zèbre attendait, comme s'il désirait encaisser délibérément le coup de la changeline, et ce qui se produisit était au-delà de toute appréhension.

Car le laser ne fut pas dévié ou absorbé d'une manière tangible mais disparut tout simplement à quelques centimètres du Baron. Cependant, les vêtements au plus proche de l'impact, notamment la veste, eurent par endroits des traces de brûlure. Dues probablement à la chaleur du coup porté. Le zèbre attaqua ensuite à son tour la reine comme animée d'une volonté de vaincre extérieure à sa personne, et s'approcha presque au contact de son ennemi. Il porta un coup précis de gauche par le sol, à droite vers le ciel, faisant par cette diagonale un coup qui aurait dû s'avérer fatal pour un poney standard. Mais Chrysalis était tout autre et recula en s'envolant pour parer facilement cette attaque directe, chose accomplie à la perfection car sur sa carapace de chitine un simple lisserez du coup porté fut le résultat de tout ceci. Mais en s'envolant, elle fut, par une chose inexpliquée attirée puis plaquée au sol. La laissant à la merci de son adversaire, désemparée et pleine de questions. Elle se débattit bien sûr, mais ses pattes avant semblaient attirées par la terre en elle-même, mais cela n'expliquait en rien la sensation de saisie et de pression exercée par deux points précis.

De plus elle sentait une fatigue dans le bas de son corps. Comme si ses pattes antérieures étaient déconnectées. Elle essayait de se débattre mais elle ne parvint pas à se libérer. Pire, car en essayant de tirer un rayon à bout portant, elle ne réussit qu'à s'aveugler profondément et ne toucha même pas le zèbre se trouvant derrière. Les changelins en arrière-plan, en revanche, attaquèrent. Pour la plupart poussés par leur instinct protecteur, mais périrent à quelques mètres d'eux s'empilant par tas de cadavres distinct. Le Baron s'adressa à Chrysalis d'une voix, à suave certes, mais surnaturelle :

- Je te laisse le choix de leur imposer de s'arrêter, car je ne cesserai pas de fumer. Et si tu le fais, je te proposerai quelque chose qui correspond à ce que tu veux le plus au monde.

Chrysalis n'ayant absolument pas d'autre solution fit un simple signe de la tête mais ne ménagea aucunement les émotions contraires l'animant actuellement. Ce zèbre prévenait de son arrivée, prenait un air hautain sur ses terres et avait eu le talent pour la vaincre sans utiliser de magie ? Il avait maintenant toute son attention, car il savait aussi pour sa quête de puissance, et peut-être avait-il quelque chose d'intéressant ? En tout cas il la relâcha une fois les changelins la protégeant écartés des menaces potentielles envers sa personne puis chercha une petite fiole de sa veste sauta le bouchon de liège la scellant et fit couler le liquide rougeâtre dans la gueule de la changeline. Elle retrouva immédiatement toute mobilité et motricité vers le bas de son corps puis elle sentit l'étreinte de ses pattes avant relâcher instantanément. Elle se releva comme d'un rien et demanda immédiatement de sa voix déphasé :

- Maintenant j'attends petit être qu'as-tu à proposer à moi une reine possédant à peu près tout ?

- Regarde et surtout admire.

Il fit claquer ses pattes avant produisant un miasme épais changeant la vision de Chrysalis qui maintenant voyait le monde des esprits. Elle voyait ses changelins bien sûr mais elle voyait d'autres choses telles des zèbres drapés de violet dont elle ne savait rien. Elle voyait aussi le Baron tel une ombre se tenant maintenant sur un piano venant de nulle part. Mais elle vit une chose ignoble se tenant à côté de lui, l'écœurant tellement son état était pathétique. Le baron synchronisa ses paroles avec le claquement de sabot des guèdes et les autres instruments qu'il tenait tels une basse et une sorte de djembé. Une fois le rythme trouvé il commença :

Quand tu me parles de domination, je vois en toi un être de raison

D’une simple reine de contrée, tu veux te surpasser

Et d’une vengeance tu veux écraser ses engeances

Qui autrefois t’ont malmenée, mais aujourd’hui je suis ton allié.

La souffrance est une danse

Des jugements je tiens la balance

Manipulateur de vos peurs

Je sublime vos bonheurs exultant vos malheurs

Et quand de votre vie tout est fini

Je vous accorde la délivrance et tout recommence

Je suis Baron Samedi, maître des esprits

Conseiller dépravé, je saurais vous assister.

Il changea le lieu totalement, faisant perdre pied à Chrysalis, le montrant critiqué par ses pairs en sa contrée, l'alternant par son arrivée en Jumanehattan avec sa vision de la ville en tant que grande ombre la recouvrant :

Dans ce monde plein de tolérance, on a souvent souligné ma différence

Mais au lieu d’en faire un drame, j’ai attisé la flamme

Un jour arrivé dans cette contrée, dans mes yeux s'est imposé une réalité

Et de titre de Baron, je me ferais appeler grand démon

La souffrance est une danse

Des jugements je tiens la balance

Manipulateur de vos peurs

Je sublime vos bonheurs exultant vos malheurs

Et quand de votre vie tout est fini

Je vous accorde la délivrance et tout recommence

Je suis Baron Samedi, maître des esprits

Et de mon plan, tu seras le meilleur tenant.

Il surprit Chrysalis ne l'ayant pas vu, car il mit sa patte avant gauche sur ses épaules en faisant apparaître ensuite le couple qu'elle détestait tant dans leur palais. Mais elle vit leurs chutes et son union proclamée par le Baron se faire, tandis que Cadence subissait la tristesse et la dégradation de son statut par son propre peuple sur une musique s'accélérant toujours frénétiquement :

Maintenant viens notre arrangement, symbolisant pour toi le meilleur dédommagement.

Tu veux ce royaume et cet étalon, voilà le contrat et signe par ton nom

Je m’arrangerai pour qu’il tombe sous le charme, de toi ma chère sans verser une larme

Par contre pour Cadence, ce sera la fin de sa stupide romance

La souffrance est une danse

Des jugements je tiens la balance

Manipulateur de vos peurs

Je sublime vos bonheurs exultant vos malheurs

Et quand de votre vie tout est fini

Je vous accorde la délivrance et tout recommence

Je suis Baron Samedi, maître des esprits

Destructeur à toute heure, je prendrai l’âme dans vos cœurs

La musique s'arrêta immédiatement laissant Chrysalis perplexe sur ce qu’elle venait de voir. Elle le fut tout autant car un simple clignement d'œil de sa part cessa sa vision éthérée l'amenant dans la réalité qu’elle connaissait. Le Baron quant à lui fit une courbette lui susurrant des paroles qu’elle ne pouvait se refuser d'entendre :

- Alors très chère, croyez-vous au destin et au pouvoir de la vérité se tenant là, près de vous. Ou bien puis-je repartir vous laissant la tel quel à conspirer jusqu'au prochain échec ?

Chrysalis instinctivement ne refusa absolument pas ce qu'il lui offrait, allant lui serrer même sa patte avant droite avant de lui demander :

- Et que dois-je faire avant d'avoir tout ceci ? Car je suppose que tu désires quelque chose de moi, sinon tu ne risquerais pas de venir jusqu’ici simplement pour discuter.

- Je veux simplement que tu signes le contrat que je vais te présenter, après j'ai déjà organisé plusieurs choses. D'abord la chute de Luna suivie de près par celle de sa sœur. Ensuite viennent nos deux amoureux et ton ascension. Alors continuons-nous à discuter ou bien viens-tu t'allier avec moi ?

Les deux protagonistes rirent à leur avenir futur. Chrysalis obtiendrait enfin ce qu’elle désirait le plus, même ses choses les plus inavouables la concernant. Le Baron quant à lui obtenait par sa signature, une alliée d'une puissance monumentale prête à tout pour des rêves totalement superficiels pour lui, et il en était d'ailleurs pleinement satisfait car une simple signature après tout jusqu’où peut-elle influencer votre propre vie ?

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