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Sept février cent cinquante trois [...]

Une fiction écrite par Ponycroc.

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Le poney hésita encore un long moment devant la grande porte en bois massif. L’incertitude l’empêchant à chaque fois de franchir le pas, mais prenant son courage à deux sabots, il frappa rapidement quelques coups saccadés avant de se remettre droit comme un piquet.

Aussitôt, il voulut s’enfuir, partir d’ici le plus vite possible et rentrer chez lui pour ne plus penser à ça, mais il était déjà trop tard, il pouvait déjà entendre du bruit derrière la porte. Lentement, celle-ci s’ouvrit pour laisser apparaître un poney de taille moyenne, aussi sombre que les ombres, aux ailes aussi fines que du papier. Il possédait aussi une corne qui semblait tordue et il observait la licorne avec deux orbes bleus sans iris ni pupille.

« Bienvenue à la ruche de la tranquillité. Entrez, je vous prie. » fit-il en tendant un sabot troué vers l’étalon blanc.

La ruche de la tranquillité était un bâtiment qui avait pris place en plein centre de Canterlot. Au début septique, les poneys avaient vite voulu savoir de quoi il en retournait. Quel ne fut pas leur surprise en découvrant que cette grande bâtisse était habitée par les changelins. Ces derniers invoquèrent le droit de pourparlers pour ainsi convaincre les dirigeantes d’Equestria de leurs bonnes intentions.

Malgré toute la bonne volonté du monde, rien n’empêchait les Canterlonniens de voir d’un œil mauvais ces nouveaux arrivants, et ils tentèrent tant bien que mal de les repousser. Mais un nouvel évènement changea brusquement l’opinion publique. En effet, de nombreuses publicités scandaient partout dans la capitale que là-bas, un remède miracle était administré pour tout poney souffrant de lourde dépression et autres sévices psychologique et moral.

Même les plus sceptiques s’interrogeaient quant à l’efficacité d’un tel remède, mais bientôt, un bruit courut quant aux bienfaits de celui-ci. Le bouche à oreille était en marche. Généralement lancé par les changelins eux-mêmes, la rumeur se propagea bien vite de poney en poney, attribuant ainsi bien plus de confiance à ces paroles.

La licorne hésita un instant, prête à partir en courant avant de tendre à son tour son sabot pour secouer celui du changelin en signe de salut. Ce dernier gardait un sourire chaleureux laissant dévoiler ses crocs, provoquant ainsi un bruit audible de déglutition de la part du poney.

La licorne avait encore beaucoup de mal avec eux. Comme beaucoup, il n’oubliait pas certains évènements du passé relevant des actes peu glorieux de la race insectoïde. Le doute ne pouvait qu’être entre les deux espèces, même quand l’une d’elle vous invite à bras ouverts chez elle.

Après une poignée de sabots qui dura bien plus d’une minute, le poney relâcha enfin son hôte avant de se frotter discrètement le sabot contre son autre jambe. Il ne voulait en rien paraître impoli, et avait plus opéré ce geste par mécanisme.

Le changelin ne sembla pas s’en offusquer, ou même remarquer le geste, et s’écarta proprement en faisant un signe de bras pour laisser son invité entrer.

La licorne hésita très fortement, mais ne voulut pas se montrer à nouveau aussi discourtois qu’avant et fit un pas à l’intérieur. Ses autres membres suivirent bientôt quand il se mit à contempler le lieu incroyable qu’il était en train de pénétrer. Une grande salle ornée de plusieurs vitraux colorés de tons verts, allant du plus clair au plus foncé. Un long tapis des mêmes couleurs traçait une allée depuis l’entrée jusqu’à une autre grande porte en fin de couloir. Un large escalier émanait des deux côtés pour ainsi mener vers de nouvelles issues et là où se trouvait, sur le mur face à la licorne, un vitrail plus grand que les autres représentant la reine des changelins Chrysalis.

« Ouah ! » s’exclama la licorne sans plus pouvoir se retenir. Il posa aussitôt un sabot sur sa bouche en réalisant ce qui venait de lui échapper et qui était en train de se répercuter avec l’écho dans toute la salle. Il posa alors un regard gêné au changelin, ne sachant plus quoi dire. Ce dernier laissa alors étendre son sourire encore plus loin sur son visage, réellement flatté du compliment.

« Et encore, vous n’avez pas encore vu la cafétéria. On dispose de deux grandes machines à cafés »

Le poney restait stupéfait face à la beauté de la grande pièce, forçant le changelin à l’aider à reprendre ses esprits. Se plaçant juste devant lui, il agita son sabot pour le réveiller. La licorne secoua alors brusquement la tête avant d’entendre son hôte lui dire :

« Je vous invite à prendre place dans le petit salon, notre grande prêtresse va venir vous voir dès qu’elle aura terminé. » Il pointa de la patte un coin de la grande salle où étaient disposés plusieurs fauteuils autour d’une petite table basse.

L’étalon bredouilla un « merci » avant de se séparer de son guide et de s’installer dans le grand fauteuil en cuir et aux coussins de couleurs vertes. Sur la table basse était placé un petit vase rempli de jolies fleurs vertes elles aussi. À y regarder de plus près, l’étalon put remarquer que c’était en réalité des roses… des roses vertes, quel étrange mariage avait-il fallu faire pour arriver à ça ?

Il y avait aussi un petit plateau d’argent rempli de biscuits, le ventre de l’étalon en réclama aussitôt un. En effet, il n’avait pas pris le temps de déjeuner avant de prendre la route vers cette grande cathédrale. Le terme était certes un peu exagéré, depuis l’extérieur, le bâtiment n’avait en effet rien de particulier pour se distinguer des autres, un gros bloc de pierre, mais une fois à l’intérieur, on pouvait contempler toute la hauteur de son erreur.

Se penchant le plus discrètement possible, l’étalon tendit sa patte vers l’objet de convoitise. Il tentait d’être le plus silencieux possible, mais le cuir du fauteuil grinça à ses mouvements, et c’est en serrant les dents qu’il attrapa son trésor avant de se rasseoir plus en fond dans le divan. Jetant des coups d’œil rapides dans toute la pièce, il put constater que personne ne l’avait remarqué. Peut-être que c’était grâce au fait qu’il était pratiquement tout seul et que la seule présence en dehors de lui était le changelin installé derrière un pupitre à côté de la porte d’entrée. Il était dressé sur ses pattes postérieures et semblait écrire dans un petit carnet placé sur le présentoir à l’aide d’une plume et de sa magie.

Le poney porta alors lentement le biscuit à sa bouche, évitant ainsi tout geste ample ou brusque qui pourrait attirer le regard du poney insectoïde. Mais au moment où il croqua dans sa friandise, un goût rance harcela aussitôt ses papilles. Il voulait plus que tout rester silencieux, mais le goût âcre était tellement fort qu’il ne put que recracher brusquement ce qu’il avait en bouche.

Reprenant une position confortable dans le fauteuil il fit un léger signe du sabot quand le changelin leva un regard interrogatif en lui demandant si tout allait bien. Reprenant son souffle en se félicitant d’y être passé à un cheveu, il reporta son regard sur la table basse en glissant les restes du gâteau dans les plis du fauteuil. Il avait toujours faim, et ce n’était pas ces vieux gâteaux qui devaient être là depuis des mois qui allaient l’aider. Revenant sur les fleurs, il se mit à douter…

Non, il ne pouvait pas faire ça, c’étaient des roses vertes ! Personne ne savait comment on pouvait produire une chose pareille, et ça ne devait pas être sain à produire, comme à manger. Elles étaient vertes, tout comme les changelins, cela ne l’aurait pas étonné qu’elles proviennent des régions marécageuses berceau de cette espèce.

Secouant la tête, il finit bien vite par se demander si sa venue n’était pas une mauvaise idée. Après tout, ce n'étaient pas des changelins qui allaient l’aider pour son problème. Soupirant à l’excès, il secoua la tête en dévisageant à nouveau le bouquet. Bah, de toute façon, il était sur le point de partir, autant emporter un petit souvenir de sa visite.

Se penchant à nouveau sur la petite table, il attrapa une des fleurs qui avait été soigneusement démunie de ses épines. Les pétales dégagèrent alors aussitôt un délicieux parfum quand ils se posèrent sur la langue de la licorne. Coupant la tige avec ses dents, il mâcha alors goulûment la fleur avant de jeter un regard méfiant au changelin à son pupitre.

Il s’arrêta aussitôt de mâcher quand il vit que ce dernier était en train de le regarder. Reposant la tige en la glissant à son tour dans les plis du fauteuil, il se mit à sourire, les joues étirées, comme si de rien n’était.

« Notre décoration à l’air de vous plaire. » Fit une voix derrière lui.

Il se retourna alors brusquement pour faire face à un changelin bien deux fois plus grand que les autres. Reculant instinctivement plus loin dans le fauteuil, il put distinguer sa corne bien plus grande que les autres et encore tout aussi torsadée. Avalant difficilement la plante qu’il avait en bouche, il eut aussitôt un boule dans la gorge, l’empêchant de prononcer le moindre mot pendant qu’il la contemplait.

« Je suis la prêtresse Chitina Exuviae Chrysalis, mais appelez moi juste Chrysalis. Comment vous appelez vous ?

-Ice Watch. » répondit l'étalon avec un tremblement dans sa voix.»

Le changelin qui en réalité était UNE changelin eut l'air de réfléchir un instant, comme si un plan machiavélique était en train de lui monter en tête. Même si elle arborait un sourire des plus accueillant sur ses lèvres, une certaine aura se dégageait d'elle et elle n'avait tout à coup plus l'air aussi bienveillante.

Pourtant, alors même que les pas qu'elle faisait vers la licorne lui provoquaient de mini crises cardiaques, il ne put passer à coté de l'élégance qui se dégageait de la soi-disant prêtresse. Elle portait un long manteau noir avec des motifs de fleurs vertes cousus dessus, qui devaient être de la soie. Elle ne ressemblait en rien au monstre décrit dans les journaux… à part pour les sabots. Son regard semblait pourtant dur, mais était adouci grâce au chignon qu'elle avait fait avec sa crinière et qui laissait passer quelques mèches le long de son visage.

Elle tendit sa patte vers son hôte qui eut l'air de paniquer. Elle fit alors un geste du museau vers son membre. Le poney crut comprendre l'invitation. Descendant du fauteuil pour prendre le sabot de la changeline, il commença à approcher ses lèvres. Il pouvait voir en détail les cratères sur son membre. Il avait toujours imaginé ces drôles de trous comme des plaies ouvertes et rendant ainsi visible les chairs internes du corps des changelins. Mais en réalité, il put constater que de la peau recouvrait aussi bien les contours de ces trous que le reste de son corps.

Il trouva cela aussi fascinant que dérangeant, c'est pourquoi il déposa un baiser fugace sur une partie lisse du sabot de la prêtresse avant de le lui rendre.

« Hmm une simple poignée de sabots aurait fait l'affaire, mais je ne vais jamais discuter les coutumes équestriennes. »

Le visage de la licorne se mit alors à rougir excessivement.

« Bien, quelle est donc la raison de votre venue à la ruche de la tranquillité ? » Demanda-t-elle en faisant un geste ample pour désigner le bâtiment dans lequel ils se trouvaient.

« Euhm… jeeeee… en fait je suis là pour... » il n'arrivait pas à trouver les bons mots pour expliquer la situation. Il se mit à mâcher ses phrases dans sa bouche pendant bien une bonne minute où il n'exprima pas la moindre idée. Chrysalis se mit à avoir un tic nerveux au coin de l’œil.

« Notre ruche essaye d'aider tout poney ayant de graves problèmes, en faites vous partie ? » Elle avait dit ça alors même que l'étalon était encore en train de se noyer dans son propre flot de parole.

« O-oui » Réussit-il à articuler.

« Très bien. » Félicita-t-elle avec un sourire chaleureux. « Je vais d'abord vous faire la visite, ensuite, vous m'expliquerez plus en profondeur votre problème, cela vous convient ? »

La licorne hocha simplement la tête.

La changeline s'approcha alors de lui et posa un sabot sur ses épaules.

« Très bien alors, que la visite commence ! Je suis très fière de ce grand hall. » Annonça-t-elle en laissant son regard s'égarer jusqu'au plafond. « Au début, nous n'avions que cette grande pièce pour mettre en place notre plan, mais bien vite, nous avons pu nous agrandir pour au final relayer cette superbe salle en une simple salle d'attente.

-Votre plan ? » Répéta l'étalon les sourcils froncés.

« Les vitraux ont été importés de Manehattan. » informa-t-elle en ignorant la question. « Les couleurs ont été spécialement choisies pour être en harmonie avec le reste.

-Ah oui, ça je l'ai remarqué, pratiquement tout ici est vert, même les fleurs. C'est parce que c'est votre couleur préférée, c'est ça ?

-Non, vous n'avez pas remarqué que je portais ma couleur favorite sur moi ? »

L'étalon inspecta rapidement la changeline et son long manteau vert et noir.

« Mais c'est même pas une couleur le noir ! »

La changeline fronça les sourcils en plissant les yeux, elle leva alors une patte vers son oreilles ou une petite broche en or y était accrochée.

« Ooooh d'accord, la broche…

-Bref, nous allons poursuivre la visite en prenant l'escalier.

-On ne va pas à cette toute grande porte ? » Demanda-t-il en pointant vers l'immense porte en bois massif au centre du grand hall.

-Ça sera la dernière étape de notre visite et ne sera accessible que si vous souhaitez nous rejoindre pour de bon. » Elle avait dit ça sur un ton lugubre qui fit dresser les poils sur l'échine de l'étalon.

« Oh, je vois, c'est la pièce pour le rite de passage. » Plaisanta-t-il en riant. La changeline se pencha alors brusquement sur lui.

« On peut dire ça comme ça. »

Elle reprit ensuite son ascension dans l'un des grands escaliers sculptés. Elle restait silencieuse en faisant glisser son sabot le long de la rembarre, laissant l'étalon tout le temps qu'il voulait pour méditer ses paroles.

Une fois à l'étage, elle le guida vers une petite porte qu'elle ouvrit en lui laissant le passage et en annonçant : « Voici les dortoirs. »

L'étalon retint un soupir. Il n'y avait rien de particulier dans cette pièce. Une vingtaine de lits superposées. Ça ne faisait pas beaucoup de personne.

« C'est… tout ? »

La changeline retint un gloussement.

« Eh bien, vous vous attendiez à des œufs recouverts d'une substance innommable et verdâtre ?

-Quelque chose de plus changelin dans l'idée.

-Je suis désolée, mais nous sommes passés à un régime plus… équin. De plus, il n'y a pas de dortoirs réservés pour les poneys ou les changelins. Alors estimez vous heureux. » Dit-elle en se mettant à glousser un sabot devant sa bouche.

« Attendez, on est obligé de dormir ici ? Mais j'ai un chez moi !

-Non bien entendu, les rassérénés sont libres d'aller où ils le souhaitent, mais ils préfèrent toujours rester au plus proche de nous.

-Je ne comprends pas.

-Ce n'est pas grave. » Rassura-t-elle aussitôt. « Vous allez avoir l'occasion de les rencontrer.

-Qui ?

-Les rassérénés. »

L'étalon se mit à trouver le comportement de la changeline de plus en plus suspect, mais n'osait pas le lui avouer. Peut-être qu'elle s'en rendit compte d'elle même, car elle se racla brièvement la gorge avant de reprendre.

« D'ailleurs si vous voulez bien me suivre, ils doivent se trouver en cuisine.

-La cuisine ?! » répéta-t-il, choqué.

« Oui, vous avez un problème avec les casseroles et les louches ?

-Euh non non. » Informa-t-il en déglutissant bruyamment. La cuisine, dans quel histoire venait-il de se faire embarquer ? Des rassérénés, qu'est-ce que c'était ? Et que préparait-il dans cette cuisine ?

« Vous verriez notre cafétéria, nous venons de recevoir deux nouvelles machines à café, nous ne jurons plus que par elle. »

L'étalon crispé suivait silencieusement la changeline qui le fit entrer par une porte et le menait vers d'autre couloir qui s'enfonçait encore dans le bâtiment. Au début simples, les dédales finirent par devenir de plus en plus sinueux et le poney blanc perdit très vite ses repères.

« Ah, derrière cette porte vous trouverez les cuisines. » Annonça la changeline en faisant des gestes toujours exagérément amples avant d'ouvrir la porte d'où surgit un balai qui tomba au sol.

« Ça ressemble à un placard à balais…

-C'est ! Un placard à balais... » Rectifia Chrysalis avant de refermer la porte. « Excusez moi, je dois être un peu surmenée. »

La déclaration de la changeline fit légèrement sourire la licorne qui put enfin décrisper ses épaules. Elle partit ensuite dans un autre couloir, ne se souciant guère de savoir si le poney le suivait toujours. S'arrêtant à une nouvelle porte, elle déclara : « La cuisine ! » et fut ravie en réalisant qu'elle avait vu juste.

L'étalon entra à sa suite pour découvrir une petite pièce qui ressemblait à une cuisine tout à fait classique. Pas de poney en casseroles. Remarquant même que deux pégases était affairés à pétrir de la pâte.

« Pourquoi des poneys travaillent ici ?

-Oh pas de simple poney, des rassérénés. » Corrigea-t-elle en citant chaque syllabe du bout du sabot. Voyant que le poney la dévisageait avec un regard remplit d'incompréhension, elle se contenta d'expliquer : « Voici tout ce qu'on peut offrir à ces poneys, une vie sans plus aucune douleur.

-Qu'est-ce que vous racontez ?

-Dream Pink, comment allez vous ? » Demanda la changeline à l'un des pégases qui redressa aussitôt la tête vers elle.

« Je ne vais pas bien, j'ai une douleur au niveau de la gorge et des vertiges, ce doit être la grippe.

-Allez vous reposer si vous ne vous sentez pas bien.

-Mes capacités à faire du pain sont encore intactes. » Répondit-elle sur le même ton neutre et monocorde.

L'étalon ne comprenait pas ce que la prêtresse essayait de lui montrer, cette dernière le vit et demanda à l'autre pégase : « Freeway, quelque chose d’inhabituel aujourd'hui ? »

L'autre pégase releva la tête pour planter ses yeux mi-clos dans ceux de Chrysalis.

« J'ai vu un oiseau se poser sur le rebord de la fenêtre ce matin en me levant. Est-ce assez inhabituel pour être relevé ?

-Hmmm je ne pense pas Freeway.

-Bien, je ne relèverai plus ce genre d’évènement à l'avenir.

-Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ? » Interpella la licorne légèrement irrité. « V-vous jouez à quoi ?

-Calmez vous s'il vous plaît, je vais vous expliquer. » Demanda Chrysalis en se tournant vers son hôte. « Que savez vous des changelins ?

-Euh eh bien ce que tout le monde sait bien sûr…

-C'est à dire ? » Interrogea-t-elle froidement ?

La licorne eut l'air aussitôt gêné.

« Eh bien on sait que vous aspirez… enfin… récoltez le...l'amour... »

Le regard glacial que lui rendit la changeline réussit à lui seul à le faire taire.

« En effet mon espèce est connue pour aspirer les émotions et s'en nourrir. J'ai longtemps élevé mon peuple dans la guerre pour la survie... » Elle marqua une pause en se remémorant de nombreux souvenir du passé. « J'ai fini par me demander ce qu'il adviendrait d'un poney dont on aurait aspiré sans interruption ses émotions jusqu'à la limite.

-Une limite aux émotions ? »

La prêtresse se mit à glousser légèrement.

« Eh oui, on pourrait croire que nos corps débordent d'un amour illimité pour nos êtres chers, mais tout à une fin, et quand on arrive à cette fin, on perd absolument tout.

-Attendez, vous voulez me dire que vous avez volé toutes leur émotions à ces poneys ?! » Paniqua la licorne blanche.

« Ne soyez pas si prompt à nous accuser. Ces poneys sont venus d'eux mêmes nous trouver comme vous en ce moment. Nous ne forçons personne à nous rejoindre. » Elle se mit à prendre la direction de la sortie, bientôt précédé de l'étalon qui marchait en lui demandant

« Mais maintenant, ces zombies ne savent plus rien faire !

-Rasséréné ! » Corrigea Chrysalis. « Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

« Ils n'ont plus de sentiment, donc plus de motivation, ils n'ont aucune envie de faire une chose ou l'autre ?

-C'est pourquoi nous les gardons au près de nous. Nous avons toujours des tâches à leur offrir et en échange, nous les hébergeons à leur guise, même s'ils possèdent une maison.

-Mais c'est de l'esclavagisme ! » S'exclama le poney en s'arrêtant pour frapper du sabot.

La prêtresse fronça alors légèrement les sourcils en soupirant, mais arbora un léger sourire quand elle vit quelque chose derrière son hôte.

« Ah, laissez moi vous présentez Heart Flower. Heart Flower, je vous présente le licorne Ice Watch.

-LA licorne. » Rectifia l'étalon.

-Ah bon ? Pourtant vous êtes bien UN poney…

-Oui mais on reste sur le féminin du nom.

-Oh… mais pour les pégases ont fait bien la différence… et pour les terrestres aussi…

-Laissez tomber. » Termina la licorne en secouant le sabot avant de se tourner vers la nouvelle venue.

La jument se contenta de lui tendre un sabot qu'il secoua en se rappelant sa dernière expérience en matière de salut. La licorne bleue se plaça alors devant Chrysalis la tête levée pour la dévisager, comme attendant quelque chose. La changeline se pencha alors pour laisser la ponette se presser contre son encolure avant de faire quelque pas en arrière.

« Très expressif comme façon de saluer pour des gens qui ont perdu toutes leurs émotions. » Jugea l'étalon.

« Nous avons passé beaucoup de temps avec les rassérénés quand ils était encore en possession de toutes leur émotions déchirantes, nous étions là et nous prenions soin deux, il était normal qu'ils nous considéraient comme de leur famille. Alors après la rassérénisation, ce qui était devenu une geste affectueux entre nous et eux s'est transformé en un simple salut habituel et mécanique. » Ont aurait dit qu'une légère mélancolie pointait dans sa voix. « Posez lui les questions qui vous plairont, ainsi vous pourrez laisser tomber tous ces doutes que vous avez à notre sujet. »

L'étalon reporta son attention vers la jument qui le regardait les yeux mi-clos, comme si elle était déjà fatiguée avant même de lui parler.

« Qu'est-ce que ça fait d'être comme vous ? »

La licorne bleu ne mit pas une seconde avant de lui répondre.

« Votre question est très large, je suis un poney comme vous, c'est juste que j'ai décidé de me délaisser d'un bagage que je ne trouvais plus nécessaire de porter.

-Mais ce n'est pas normal, on ne peut pas se séparer de ses émotions !

-Si. » Répondit-elle tout simplement. Son attitude désinvolte irrita aussitôt le poney.

« Vous n'êtes pas un poney comme les autres sans émotions.

-Je suis un poney comme beaucoup, qui rit quand on le chatouille, qui saigne quand on le blesse et qui meurt quand on l’empoisonne.

-Et vous n'iriez jamais chercher à aller vous venger ?

-Est-ce que le fait de ne pas être empli des défauts des poneys fait de moi quelqu’un de moins poney que vous ? »

L'étalon ne trouvait rien à redire. Il s'était fait reprendre à sa propre logique et ça ne lui plaisait pas. Mais il fallait dire que les réponses de la jument étaient convaincantes.

« Vous devez vous ennuyer à ne faire qu'obéir au changelin.

-Pour s'ennuyer, il faut ressentir l'ennui.

-Et si votre ancienne vie vous manque ?

-Je ne sais pas éprouver de regret.

-Et... » Il n'y avait plus rien à dire, cette jument avais pu résumer en quelques phrases sa nouvelle situation en détournant chacune de ses critiques. « Et si je vous demandais de me donner tout votre argent, éprouveriez vous de la colère ou du regret à le faire ?

-Le règlement de la grande prêtresse dit que nous ne pouvons donner notre argent sans quelque chose en contrepartie, de plus, le prix de cette chose doit être indiqué et ne peut en aucun cas être marchandé. »

L'étalon fronça les sourcils vers la changeline en entendant la citation d'un règlement aussi extrêmement précis. Chrysalis fut obligée de préciser.

« C'est à cause d'un problème de ce genre que nous avons dû créer ce règlement.

-Les changelins ne sont pas en train de vous exploiter ? » Questionna-t-il en reportant son regard vers la licorne.

« Je me suis dirigée vers les changelins parce qu'ils pouvaient m'aider. Encore maintenant, je reste avec eux car ils m'offrent la protection dont j'ai besoin. En effet j'ai beau avoir acquis de nouvelles compétences, je suis incapable de comprendre une discussion basée sur le nom verbal. De plus, je suis facilement manipulable.

-J'imagine. Qu'est-ce que vous voulez dire par « nouvelle compétence » ? »

« Maintenant que je ne suis plus gênée par mes émotions, mes capacités de réflexion se sont nettement améliorées. Je suis capable de résoudre des problèmes logiques et complexes bien plus vite qu'un poney normal. Ces bénéfices se répercutent dans mes capacités à faire de la magie me plaçant dans des dispositions favorables à l’exécution de sorts trop complexes pour le commun des poneys. »

La jument fit briller sa corne et le sol se mit aussitôt à grincer. Baissant la tête, la licorne put voir de l'herbe apparaître entre les lattes du plancher. Elle se mit à croître incroyablement vite et inonda le sol allant même jusqu'à faire apparaître des fleurs. La surface herbeuse forma un cercle autour des trois poneys et finit par se stopper.

« Ooooh. » S'extasia Chrysalis. « ça ferait une moquette superbe pour le petit salon.

-Prêtresse, je suis convaincu !

-Quoi ? » Demanda-t-elle en secouant la tête face à la déclaration de l'étalon. « Mais vous n'avez même pas vu la cafétéria. Nous avons deux nouvelles cafetières qui…

-N'en dites pas plus. J'étais parti très septique en arrivant ici, même quand j'ai découvert vos méthodes, je n'ai éprouvé que de la méfiance, mais maintenant je comprends pourquoi vous appelez cet endroit la ruche de la tranquillité. Je suis prêt à faire partie de votre ruche si vous voulez de moi bien sûr. »

Chrysalis fronça légèrement les sourcils en posant un sabot contre son menton. Elle ne s'attendait pas à ce que les choses se fassent si vite.

« B-bien… mais vous ne pouvez pas nous rejoindre comme cela. »

L'étalon rabattit ses oreilles contre son crâne en imaginant déjà qu'on allait l’exclure de ce groupe qui semblait si parfait.

« Pourquoi ? C'est parce que je n'ai pas été voir la cafétéria ?

-Non, mais je ne sais toujours pas pourquoi vous désirez nous rejoindre. »

L'étalon sembla tout à coup perdre en vigueur. Ressasser le passé avait l'air d'être très difficile pour lui.

« Eh bien… c'est dur pour moi de revenir là-dessus.

-Je comprends, voulez vous être dans un lieu plus confortable pour parler ?

-O-oui. » Dit-il, la voix tremblante.

La changeline fit un maximum d'effort pour paraître le plus accueillante possible et posa un sabot sur l'épaule de l'étalon avant de lui sourire en lui indiquant le chemin à prendre. Ils arrivèrent rapidement devant une porte qu'elle ouvrit pour déboucher dans une petite salle remplie de fauteuils et de coussins à même le sol. Quelque poneys et même des changelins étaient en train de discuter.

Elle invita ensuite la licorne blanche à s'installer à l'endroit qui lui conviendrait le mieux avant de lui proposer un petit plateau de biscuits qui reposait sur une table basse qu'il refusa poliment, un air de dégoût sur le visage.

« Bien, prenez votre temps, nous avons toute la journée et plus s'il le faut.

-D'accord. Ouf. » Il compta mentalement jusqu'à dix en respirant profondément avant de se mettre à parler. « C'est très dur pour moi d'en parler, je ne sais pas si vous avez déjà vécu une expérience aussi éprouvante, mais je ne le conseille à personne... » Un sanglot le coupa en plein dans ses paroles.

« Calmez-vous, prenez le temps de respirer. » Rassura Chrysalis.

« Je m'excuse, c'est quelque chose de très difficile à évoquer sans ressentir à nouveaux ces moments difficiles. J'étais avec ma petite amie, Cola, une pégase à la robe beige et à la crinière rouge et blanc. Elle avait de sublimes yeux marrons et passait un temps incroyable à se brosser les ailes pour qu'elles soient parfaites. »

Chrysalis posa une patte réconfortante sur le sabot de l'étalon qui ne la rejeta pas quand il sentit sa voix de nouveau chavirer.

« Et puis… Elle… elle... » Il s'étrangla quand ses larmes se mirent à inonder ses yeux. La changeline se mit alors à serrer plus fort son sabot.

« Que lui est-il arrivé ? » insista-t-elle. « Il faut que je le sache si vous voulez nous rejoindre.

-Elle...elle... » Il mit sa patte devant sa bouche. « Elle m'a quitté la semaine dernière… pour partir avec une autre jument… vous vous rendez compte ? Une autre jument ! »

La prêtresse continuait de le fixer, une expression indéchiffrable sur son visage.

« Et ?

-Quoi ?

-Et ensuite, qu'est-ce qui vous est arrivé ?

-Ben… ben j'ai pleuré pendant vingt minutes… et hier c'est un ami à moi qui m'a parlé de vous.

-Et c'est tout ?

-Oui. »

La changeline se frappa le crâne du sabot tellement vite que l'étalon ne vit même pas sa patte faire la distance entre le sol et son visage.

« Vous allez bien ?

-Oui ! Oui, je vais très bien. » répondit-elle en reposant sa patte et en paraissant la plus amicale possible. « Puis-je vous montrer quelque chose ? » Elle n'attendit pas de réponse de la part de l'étalon avant de se lever et de lui attraper le sabot pour le tirer derrière elle. Elle traversa le salon pour s'arrêter devant une jument qui était allongée et accompagnée d'un changelin. « Bonjour Sweet Towel, pourrais-je te déranger quelques minutes ? »

La jument hocha lentement la tête.

Chrysalis tira alors la licorne pour l'amener devant la jument. Il pu constater que cette dernière avait une mine affreuse, de larges cernes sous ses yeux rouges, sûrement rouges d'avoir pleuré.

« Voilà, j'ai ce poney qui souhaiterait rejoindre notre communauté, pourrais-tu si tu le veux bien nous expliquer pourquoi toi, tu es là.

-D'accord. »Dit-elle en reniflant bruyamment. « Tout à commencé quand j'avais six ans. J'avais un chien et je l'adorais. Il était mignon et rapportait toujours tout ce que je lui lançais. Mais la dernière fois que j'ai lancé le bâton, je n'avais pas vu le nid d'abeille...» L'étalon se sentit peu à peu gêné devant la jument. « Et à mes dix-huit ans, j'ai dû arrêter ma carrière de danseuse professionnelle à cause de mon problème d'antérieur. Mais heureusement j'avais mon Floppy d'amour, un pégase qui adorait le sport. Mais malheureusement, sa maladie le... » Il était incroyable de constater à quel point chaque parole de la jument était étudié pour le faire déprimer. « Et après que mon second époux ne me quitte pour une jument plus belle que moi, j'ai reçu une lettre de ma mère que je n'avais jamais vue, m'informant de son décès. Alors c'est mon père alcoolique qui a reporté la faute sur moi et s'est remis à me battre. » Le poney n'en pouvait plus, il était parti dans un flot de larmes qui ne pouvait plus s'arrêter.

Chrysalis éloigna alors l'étalon pour lui demander discrètement.

« Alors, tu as compris ce que j'essaye de te dire ? »

L'étalon hocha la tête en se mettant lui aussi à renifler.

« C'était affreux quand elle a parlé de sa sœur musicienne qui voulait surpasser son cancer pour devenir une grande pianiste… Bon. » Dit-il en respirant un grand coup. « Quand est-ce que je peux emménager ? »

La changeline renâcla bruyamment en collant son sabot contre son front.

« Si tel est ton désir. »

Elle n'ajouta rien de plus, comprenant que ce n'était pas la meilleur stratégie pour lui faire comprendre la chose. Elle lui intima l'ordre de la suivre et quitta le petit salon. Flanqué de près par la licorne qui semblait joyeuse.

« Vous vous rendez compte que je cherchais un moyen de passer au dessus de ça et que vous me donnez une solution encore plus efficace et radicale. Ne plus à avoir à s'embêter avec tout ça, être enfin libre de ses émotions. On pourrait croire que c'est le stade avancé de l'évolution, vous ne trouvez pas ?

-Hmm ? Oui oui beaucoup. » Répondit-elle distraitement en continuant d'avancer. Elle les ramena rapidement à la grande salle d'où ils avaient commencé la visite et descendit les grands escaliers.

« Où est-ce qu'on va ? Vous allez me montrer la cafétéria ?

-Non, vous avez dit que vous vouliez nous rejoindre ? » Elle avança lentement vers la grande porte en bois massif qu'elle ne voulait pas lui montrer en début de visite.

-C'est exact.

-Et vous êtes sûr que les conséquences ne vous effrayent pas ?

-Non et de toute façon elle ne pourront plus m'effrayer après ça. »

Elle s'arrêta juste devant la porte, et posa l'un de ses sabots dessus. Elle jeta alors un regard en coin à l'étalon avant de lui demander une dernière fois : « est-ce votre dernier mot ?

-Oui prêtresse. »

La changeline soupira une dernière fois avant d'ouvrir la porte. La licorne impatiente perdit légèrement son enthousiasme. Qu'est-ce qui se trouvait derrière cette porte ? Est-ce que ça allait faire mal ? Son cœur se mit à battre la chamade quand la porte laissa apparaître un bureau et une chaise.

« Très bien, veillez me suivre dans mon bureau dans ce cas.

-Attendez attendez, je croyais que ça allait être un rituel incroyable, avec des trucs de changelins, et de la magie, peut-être même une chanson avec une chorégraphie et tout...

-Excusez-moi, mais j'ai passé l'âge de ce genre de bacchanale. » Fit-elle en s'installant sur sa chaise derrière son bureau.

« Et… ça se passe comment alors ? »

Chrysalis ouvrit un petit tiroir en faisant briller sa corne pour faire léviter une plume, un encrier et une feuille de papier où était déjà inscrits les termes du contrat.

« Lecture et signature. » déclara-t-elle avec un large sourire sur les lèvres. Elle se mit ensuite à lire ce qui était inscrit sur le document : « Je soussigné gna gna gna déclare avoir fait la demande auprès de la grande prêtresse Chitina Exuviae Chrysalis pour procéder à une rassérénisation sur ma personne ce sept février sept cent cinquante trois après JC.

-Après JC ?

-Jean Coccide, oui, nous utilisons le calendrier changelin. D'ailleurs il vous en sera fourni un à la fin de votre inscription. J'ai moi-même fait le mois d’août en compagnie de petit chat… Bref, Je m'accorde à suivre le règlement préétabli par les changelins servant avant tout pour me défeeendre. Hmm pourquoi est-ce qu'il y a trois 'e' sur ce mot ?

-Peut-être pour insister dessus ? » Plaisanta la licorne.

« Et je m'engage à fournir un mot de mon médecin traitant en cas d'absence de plus de vingt quatre heures. Je vous rassure, c'est juste pour des soucis de législation avec les lois Équestrienne. Oh à ce propos, nous ne disposons pas de mutuelle dentaire.

-J'y survivrai. » Rassura la licorne alors qu'elle lui mettait le contrat sous les yeux.

« Il me faut votre nom ici et ici, et une signature juste là. » Dit-elle en indiquant les positions des différentes informations.

« Je pourrais avoir votre plume ?

-Bien sûr. » Elle utilisa sa magie pour faire léviter la plume juste devant elle.

La licorne illumina à son tour sa corne pour enrober la plume d'une aura bleutée, mais étrangement, elle ne bougea pas d'un centimètre. L'étalon raffermit sa prise sur la plume et se mit à tirer encore plus sous le regard intrigué de la changeline. Bien qu'il se mit à tirer la tête vers l'arrière pour forcer encore plus, la plume restait immobile. Bientôt, il se pencha sur le bureau pour attraper la plume entre ses dents et se mettre à la tirer. Chrysalis était toujours assise, un sourcil levé, et une patte accoudé sur le bureau avec le sabot sous le menton.

Finalement, la plume se libéra enfin, laissant l'étalon partir dans son élan en tombant de sa chaise. Il se releva rapidement souriant en laissant voir ses dents et la plume entre celle-ci.

« Ahaaa j'vous ai battu !

-Incroyable n'est-ce pas ? Quand on surpasse un obstacle par ses seuls moyens.

-Oui, je trouve aussi, bon, qu'on en finisse. »

Chrysalis grommela quelque chose avant de reprendre plus fort.

« Vous n'avez toujours pas compris ?!

-Quoi ? Que je suis plus fort que vous ? »

La prêtresse soupira en posant un sabot contre son museau. Elle finit par dire :

« Vous avez bien vu Sweet Towel ? Vous avez remarqué qu'elle avait les larmes au yeux.

-C'est normal, moi aussi je pleurais en écoutant son histoire.

-Là n'est pas la question, Sweet Towel n'est pas une rassérénée. Mais elle va en devenir une. Pour cela, elle va se faire suivre vingt quatre heures sur vingt quatre par l'un de mes changelins. Il va drainer ses émotions quand elles se mettent à déborder, il va lentement aspirer toutes ses émotions…»

-Mais pourquoi faites-vous cela ? » Avait coupé le poney blanc, comme s'il se posait enfin les bonnes questions. Chrysalis lui sourit.

« Je ne peux pas changer ma nature. Même si nous nous adaptons, nous resterons toujours ces monstres qui dévorent les sentiments. Mais les rassérénés nous offrent une seconde chance. J'ai remarqué que lier un poney avec un changelin permettait ainsi à ce dernier de ne plus éprouver de faim. C'est une sorte d'échange, le poney donne ses émotions, et le changelin réussit à se sustenter uniquement avec lui. Et une fois que le poney ne possède plus d'émotion, l'échange est enfin conclu, et le changelin n'a plus du tout besoin de se nourrir d'émotion.

-En réalité… vous nourrissez juste vos changelins, vous ne nous aidez pas ?

-Chacun peut voir la chose selon son point de vue, mais j'aime penser que j'aide ces poneys qui sont dans le besoins.

-Et pourquoi vous me dites tout ça ? »

Elle se mit à soupirer bruyamment devant lui en fronçant les sourcils.

« Les rassérénés sont des personnes qui ont vécu des épreuves horribles, qui sont en dépression depuis des mois voire des années. Ils ont déjà cherché tous les moyens de se relever, mais finissent par penser qu'ils ont tout perdu.

-Oui, moi aussi j'ai tout…

-Vous avez juste vécu une histoire d'amour qui s'est mal finie… n'allez pas penser que c'est un drame. » Coupa-t-elle en relativisant sa situation. « Ne pensez pas que la rassérénisation va vous offrir quoi que ce soit. Nous sommes là pour mettre un terme au souffrance de grands malades, pas pour vous priver de votre vie.

-Mais j'ai pleuré... » Rétorqua le poney alors que des larmes apparaissaient déjà au coin de ses yeux.

« Et vous pleurerez encore beaucoup dans votre vie, c'est normal, et ne pensez pas que c'est un mal.

-Mais… être un rasséréné me permettrait de ne plus me faire de soucis.

-Vous ne ressentirez absolument plus rien… est-ce que quelques larmes méritent qu'on chasse à jamais sa tristesse et sa joie ? »

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peposims55
peposims55 : #13830
Cafétéria, cafétéria, cafétéria.... Ils en parlent tellement, que la licorne demande si c'est à cause du fait qu'il est pas vu la cafét' qu'ils veulent pas de lui?! *Facehoof* par mes soeurs...
Il y a 3 ans · Répondre
Ponycroc
Ponycroc : #13678

@rainbownuit : C'est pas vraiment sur l'amour que sur les émotions en général. Après, je ne dis pas qu'un joint n'est pas un bon remède ^^.




@Craïnn : Merci beaucoup, je n'ai pas la prétention de dire que c'est réussi, mais c'est bien vu !




@Brocco : Dis-moi comment faire !




Non plus sérieusement, j'étais content quand j'étais arrivé à la dernière scène de la fic, et au final, après la « leçon de vie » je ne savais plus vraiment comment terminer tout ça. Donc oui, j'avoue avoir choisi la facilité quand j'ai terminé juste avec cette question adressée au lecteur directement ^^.




Mais selon toi, comment penses-tu que ça aurait dû finir ? Le rite se fait (selon ma fic) pendant plusieurs jours ou le poney reste en contacte avec un changelin, ça aurait fait long de refaire tout un morceau sur ça. Et pour le dialogue… je ne savais vraiment pas où le terminer. Donne-moi ton avis.
Il y a 3 ans · Répondre
Brocco
Brocco : #13675
Comme déjà dit dans l'article des Lunatiques, j'ai adoré cette fic. L'écriture est excellente, les idées sont vraiment très bien trouvées, les personnages sont vivants et on se marre beaucoup (la séquence de la salle d'attente, un grand moment)...

...mais je bloque toujours sur la fin. Ça se finit de façon tellement brutale que ça n'a limite pas l'air naturel, c'est vraiment dommage. Avec une chute plus marquée, cette fic aurait juste été parfaite.
Il y a 3 ans · Répondre
Craïnn
Craïnn : #13638
Dat référence à Shakespeare ! I love it !
Il y a 3 ans · Répondre
rainbownuit
rainbownuit : #13631
Crysalis qui donne une leçon d’amour ok je peux dire que j’ai tous vue *appelle ma chéri*pinkie elle ou ma pipe a crac ?
pinkie: sous ton 70EME crin en partent de la droite
moi:merci
Il y a 3 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #13624
Quelle cruche, ce licorne... Pardon, cette licorne !
Il y a 3 ans · Répondre

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