Ponyville était une grande ville. Pas aussi grande que Paris bien sûr, mais plus grande que ce à quoi je m'attendais. Je pensais voir une sorte de petit village, considérant que c'était une ville bâtie par des poneys terrestres. Et là, j'avais un gros village devant moi. Enfin, soyons réalistes quand même, la ville était seulement légèrement plus grande que ce que j'imaginais. Cela devait venir du fait que j'étais à l'intérieur que tout me paraissait très grand.
Le Soleil n'était pas bien haut dans le ciel, mais il n'y faisait pas sombre. Je voyais les poneys se déplacer tranquillement sous la légère brise. En y pensant, cette veste me réchauffait bien, malgré le fait qu'il n'y faisait pas si froid. Enfin bref, les poneys présents devaient tous seulement faire leurs emplettes du matin ou bien aller à leur travail.
J'sais pas quelle heure il est, mais j'dirais qu'il est entre 7 heures et 8 heures du mat' vu le manque d'agitation ici, devinais-je.
Je continuai à regarder les alentours. Je suppose que ce n'est pas la peine de décrire la ville, puisqu'elle était identique à la série télévisée si l'on met de côté sa taille. Je m'impressionnais moi-même du fait que je trouvais l'aspect cartoon de ce monde normal. J'étais peut-être si occupé à réfléchir à mes problèmes que je m'y suis habitué inconsciemment.
Bon, c'est bien beau tout ça, mais j'sais pas où aller, me confiais-je.
J'avais plusieurs choix : soit j'allais voir quelqu'un d'autre du Mane 6, comme Twilight ou Rarity, soit je me promenais et regardais un peu de partout, soit je cherchais un endroit où dormir, ou soit je me mettais à pleurer en me roulant en boule, tout en étant angoissé à mort sur mon avenir.
Bon, l'option 4 est rayée de la liste immédiatement. Ça n'sert à rien de me lamenter sur mon sort quand j'peux faire quelque chose de productif.
L'option 2 semblait ridicule, donc je l'oubliai assez vite. Me restait donc deux choix : rencontrer le Mane 6, ou trouver un abri pour cette nuit.
Comme j'étais plus du genre prudent, j'optai pour chercher une maison, voire seulement un logement. Je me mis donc en marche vers... eh bien, ce qui me semblait être le centre de la ville.
***
J'étais devant le bâtiment central de la ville : Town Hall, là où Mayor Mare travaille d'après beaucoup de bronies. Moi, je ne me souviens pas bien, donc j'espérais que cela soit vrai. Après tout, elle doit bien s'occuper des logements, non ?
En entrant, je vis bien entendu la grande salle que l'on voit souvent dans la série. Quelques poneys étaient là, même si je ne voyais pas trop pourquoi. Mais après avoir observé l'endroit plus longtemps, je compris qu'il y avait une sorte de mini-exposition d'art, avec des tableaux, des sculptures et autres trucs. Le tout n'était quand même pas vraiment... artistiquement réussi. Bien entendu, cela ne m'aidait pas. Je n'avais aucune idée d'où aller.
Qu'est-ce que j'fais ? J'demande à quelqu'un ? Mais j'ai trop peur qu'on m'prenne pour un idiot de pas savoir m'repérer dans l'bâtiment, pensais-je avant de me ressaisir. Non attends mec, t'es un adulte ! En plus, c'est ton premier jour à Ponyville, alors c'est normal que tu saches pas où est le bureau de la maire.
Je me mis à regarder autour de moi. Bon, 'me faut juste alors trouver un poney à qui demander.
Je scrutai la salle attentivement avant de poser les yeux sur un poney bien précis. Je reconnus immédiatement une certaine licorne blanche à la crinière pourpre.
Évidemment – pensais-je en roulant des yeux. Si 'y a de l'art quelque part, Rarity y sera !
Au moins, je voyais le bon côté des choses : l'élément de la Générosité allait peut-être m'aider. Je me mis donc en marche vers elle, je posai mon sac de pommes, puis je la saluai :
« Bien le bonjour madame ! Pourriez-vous aider une pauvre âme perdue ? » lui dis-je avec un accent de gentilhomme avant de me frapper la tête avec mon sabot.
Qu'est-ce que j'fous ?! – je fermai les yeux – Pourquoi j'ai dit ça comme ça ? Avec un accent en plus ! Elle risque de penser que j'me moquais d'elle ou quelque chose dans l'genre !
Je sentis alors un regard posé sur moi. J'ouvris les yeux seulement pour voir Rarity me regarder avec un air confus.
« Allez-vous bien, monsieur... ? me demanda-t-elle.
— Heu – je secouai ma tête –, j'vais bien merci », répondis-je avec un petit sourire.
Elle ne dit rien et fronça les sourcils.
« Heu... Ah oui ! J'm'appelle Sky Dreamer ! précisai-je rapidement, étant honteux de ne pas avoir compris qu'elle me demandait aussi mon nom.
— Je me nomme Rarity – elle fronça légèrement plus les sourcils –, et, puis-je savoir, pourquoi vous étiez-vous introduit à moi avec un accent ?
— Heu... C'était un réflexe. »
Son visage se durcit.
J'crois que j'l'ai vexée avec cette accent. Elle doit penser pour de vrai que j'me moquais des familles riches de Canterlot.
« ... C'était un réflexe stupide ? » proposai-je, faisant grossir mon sourire.
Son expression se durcit encore plus.
« ... Un réflexe très stupide ? » ajoutai-je en m'abaissant légèrement.
Son visage ne bougea plus.
Elle commence à m'faire flipper.
« ... J'm'excuse ? »
Aucune réaction de sa part.
« Heu... »
Elle ne faisait que me fixer. Je commençais à craquer.
Elle m'fait vraiment flipper là.
« Vous pouvez... arrêter ? Ça m'rend nerveux »
Elle continua à me scruter. Et alors je craquai.
Oh punaise, j'en peux plus !
« Okay okay ! J'suis complètement désolé ! J'le referai plus ! Est-ce que vous pouvez accepter mes excuses au moins ?
— Vous avez oublié de dire une chose, dit-elle enfin.
— Heu... s'il vous plaît ?
— Eh bien voilà. – Son expression se radoucit – je commençais à penser que vous n'aviez aucunes manière. »
Je poussai un soupir de soulagement silencieusement. Je remarquai aussi que mon agitation avait attiré l'attention de quelques autres poneys. Je les ignorai donc, et m'adressai à Rarity.
« J'suis vraiment désolé si j'vous ai offensée en prenant un accent et en l'exagérant aussi.
— Je vous pardonne. Sinon, il m'a semblé vous avoir entendu demander de l'aide, ai-je raison ?
— Ouais – mon sourire devint alors sincère –, c'est bien ça !
— Avant cela, je pense qu'il faudrait se présenter à nouveau. De cette façon, nous pourrons repartir de zéro. Je suis Rarity. Comment vous prénommez-vous ?
— J'm'appelle Sky. Mon nom entier est Sky Dreamer.
— Venez-vous de très loin ? Même si vous n'avez pas d'accent, votre façon de parler est légèrement... particulière », s'enquit-elle.
Sa question était plutôt amusante, puisque cela montrait le contraste entre Équestria, où la plupart des poneys parlent très bien, et la Terre, où beaucoup de personnes comme moi n'articulent pas ou peu en parlant. Je me décidai donc, non sans hésiter, de lui donner le même mensonge qu'à Applejack.
« Hé bien, j'viens de la Terre des Phénix.
— Curieux, je ne savais pas que les poneys là-bas parlaient de cette façon. On apprend quelque chose de nouveau tous les jours, n'est-ce pas ?
— Ouais, c'est vrai, répondis-je d'un air songeur.
— Bien, quelle est cette aide dont vous avez besoin monsieur Dreamer ?
— Vous êtes pas obligée de m'appeler comme ça. Et j'aurais juste besoin que l'on m'indique le chemin vers l'bureau de madame la maire, s'il vous plaît.
— Très, suivez-moi donc, monsieur Sky », m'offrit-elle avant de commencer à se déplacer.
— Heu, quand j'ai dit de pas m'appeller comme ça, j'voulais dire que... oh et puis tant pis ».
Je pris mon sac de pommes et, ma veste sur le dos, je me mis donc à la suivre.
***
« Hé ben, ça fait beaucoup d'couloirs pour venir jusqu'ici ! » remarquai-je.
Rarity et moi étions enfin devant la porte du bureau de Mayor Mare. La salle où nous nous trouvions était étonnante, puisqu'elle se trouvait en sous-sol. Ne me posez pas de questions, je n'ai aucune idée de pourquoi le bureau de la dirigeante de Ponyville est dans le sous-sol du bâtiment central de la ville. Je suppose seulement que les architectes n'avaient plus de place et ont mis le bureau ici au hasard.
« Je viens de penser – intervint alors Rarity –, je ne vous ai pas demandé pourquoi vous teniez à venir ici. Cherchez-vous un logement ? »
Je posai le sac de pommes que je tenais dans la bouche et lui répondit :
« C'est exact, j'compte m'installer à Ponyville.
— Oh, c'était donc ça. – Elle regarda alors mon sac – Voulez-vous que je vous tienne votre... sac de toile, me demanda-t-elle en le pointant.
— Heu... ouais merci », lui dis-je.
J'suis presque sûr qu'elle pense déjà à un moyen de rendre ce vulgaire sac plus « glamour » ou un truc dans l'genre, pensais-je.
La licorne pris donc le sac avec sa magie, comme n'importe qu'elle licorne le ferait.
D'ailleurs, j'ai d'la magie moi, non ? Mais j'ai aucune idée de comment l'utiliser. Je la sens même pas. Et en parlant d'magie, j'viens d'me souvenir que j'avais caché ma corne dans ma crinière, et apparemment ça marche plutôt bien puisque Rarity n'a pas remarqué.
TOCK TOCK ! Rarity décida à ce moment-là de toquer à la porte.
« Entrez ! » fit une voix que je supposais être celle de Mayor Mare.
J'ouvris la porte et décidai de laisser Rarity passer en premier. Évidemment, elle me remercia pour ce geste.
Ouais bon, la vérité c'est qu'j'ai trop peur d'entrer en premier. J'sais même pas pourquoi d'ailleurs.
J'entrai donc à mon tour dans le bureau. Une fois à l'intérieur, je pus observer ce qu'il y avait tout autour de moi.
La pièce ressemblait exactement à ce qu'on imagine quand on dit « bureau de maire » : un large bureau contre le mur tourné vers la porte, des bibliothèques derrière celui-ci, un tapis (du genre plutôt luxueux), deux chaises devant le bureau, de la paperasse, des drapeaux, etc.
« Que puis-je faire pour vous ? » intervint une voix féminine.
Je dirigeai mon regard vers la pers- ponette assise derrière le bureau. C'était bien évidemment Mayor Mare. J'allais lui répondre, mais Rarity me devança :
« Bien le bonjour, madame la maire. Ce jeune étalon vient d'arriver en ville et cherche un logement, y en aurait-il un de disponible ? »
Je levai un sourcil face à la description qu'elle m'avait donnée.
Jeune étalon ? Hé ho, j'dois avoir à peu près l'même âge que toi ! Enfin bon, c'est pas grave.
« Je vais voir ce que je peux faire, indiqua Mayor Mare avant de commencer à chercher des documents dans ses tiroirs. Sinon, comment vous appelez-vous, monsieur ?
— J'm'appelle Sky Dreamer.
— Bien, comment trouvez-vous la ville ?
— C'est... sympa, j'sais pas. J'ai rien d'spécial à dire, j'viens d'arriver ici 'y a environ moins d'une heure.
— Très bien, combien d'argent avez-vous pour un logement donc ?
— Heu... J'en ai pas.
— Excusez-moi ? me dit-elle avec une expression confuse.
— J'en ai pas », insistai-je.
Sérieux, comment j'ai pu oublier ça moi ? J'suis stupide. J'suis complètement stupide !
« Hé bien, ce n'est pas un problème, m'interrompit la maire.
— Hein ?
— Vous pouvez, si vous le désirez, louer une chambre dans l'hôtel de la ville », me précisa-t-elle.
Ponyville a un hôtel ? C'est décidément vrai qu'on apprend quelque chose tous les jours.
« Ça coûte combien ?
— Cela fait 25 bits par semaine. Les premiers sept jours sont gratuits bien entendu. Je ne vous aurais pas proposé l'hôtel sinon. Ainsi donc, vous aurez assez de temps pour trouver un travail et gagner de l'argent.
— Woah, vous êtes généreux dans l'coin. Bon, j'suis d'accord. Où j'dois signer ?
— Juste ici. – Elle me présenta un document – C'est pour savoir où vous donner le courrier. Pour le logement, il faudra voir cela avec la gérante de l'hôtel. Madame Rarity, pourrez-vous le conduire à l'Hôtel de Ponyville ?
— Très certainement ! Je n'ai rien de bien important à faire aujourd'hui », accepta la concernée.
Sa réponse m'interpella. Mais Rarity était pas en train d'regarder cette exposition d'art ou j'sais pas quoi ? Pourquoi elle fait tout ça pour moi ? On s'connaît à peine. Enfin, j'parle de l'Élément de la Générosité ici, quand même ! Il fallait peut-être s'y attendre.
Mayor Mare me tendit un stylo, et c'est à ce moment-là que je réalisai mon second grave oubli de la journée : je ne savais pas écrire avec la bouche, et je ne savais même pas attraper quelque chose avec un sabot.
Tant pis, j'essaie d'écrire avec la bouche. Peut-être qu'on m'dira seulement qu'j'ai une mauvaise écriture ? Un peu comme Twilight dans Equestria Girls.
Je pris donc le stylo avec ma bouche ou plutôt, avec mon museau. Et ensuite, je commençai à écrire. Je m'étais contenté d'un simple Sky D. comme signature. Je tendis donc la feuille à Mayor Mare une fois que j'eus fini.
« Votre écriture est... eh bien, lisible au moins, nota-t-elle avec un regard gêné.
— C'était tout c'qu'il fallait signer ?
— Heu, oui ! C'est bien cela. Vous pouvez donc y aller. Madame Rarity s'occupera de vous accompagner jusqu'à l'hôtel. »
Rarity et moi lui dirent alors au revoir, et nous nous mîmes en route.
Sur le chemin, je ne pus pas m'empêcher de poser une question à Rarity :
« Dîtes, pourquoi vous faites tout ça pour moi ? »
Elle tourna sa tête pour me regarder dans les yeux avant de me répondre :
« Eh bien – elle se mit à sourire –, nous sommes amis maintenant, n'êtes-vous pas d'accord ?
— Okay, mais vous avez quand même quitté la visite de cette exposition juste pour m'aider.
— C'est exact, j'avais eu le pressentiment que nous deviendrions amis tous les deux. Et s'il vous plaît, tutoyez-moi, monsieur Sky.
— D'accord. Alors vou- tu aides quelqu'un en te basant sur un pressentiment ? Et si je te tutoie, je veux qu'tu en fasses de même et que tu cesse de m'appeller monsieur Sky. J'ai l'impression d'avoir 30 ans quand tu dis ça.
— Très bien Sky, et si tu veux savoir, je n'ai pas tous les jours un pressentiment comme celui-ci. C'était la même sensation que le jour où j'ai rencontré cette très chère Twilight. Le sentiment que j'ai rencontré un nouvel ami très important », me confia-t-elle avec un air songeur.
J'espère juste qu'elle me prend pas pour son prince galant. Pff, ça doit pas être ça, depuis sa rencontre avec ce snob de Blueblood, je crois qu'elle a arrêté de fantasmer sur les princes galants.
« Oh et puis, si tu veux savoir Sky, cette exposition n'était pas très... Comment dire ?
— Artistiquement réussie ? proposai-je.
— Oui, je suppose que cela marche aussi. – Elle émit alors un petit rire – Tu as une façon d'exprimer tes pensées plutôt amusante.
— ... Depuis quand tu m'connais aussi bien ? » ajoutai-je avec un petit sourire.
Cela nous fit rire légèrement. C'était vraiment étrange la façon dont Rarity m'était devenue si familière aussi rapidement. Sur Terre, elle était le personnage que je préférais le moins parmi le Mane 6. Pas parce que je ne l'aimais pas, mais simplement parce qu'elle était trop différente de qui j'étais ou fréquentais.
C'était quand même rafraîchissant de parler avec quelqu'un possédant un point de vue différent sur le monde.
***
Hôtel de Ponyville... Ils auraient pas pu trouver un nom plus... mieux ? J'sais pas moi, un nom comme... heu... L'Hôtel des Trois Races ! Ça c'est un nom sympa !
Vous l'avez peut-être deviné, Rarity et moi étions devant le fameux hôtel. C'était une bâtisse d'à peu près la même taille que Town Hall, mais plus large. Il était composé d'une cour intérieure entourée d'un très petit muret (qui sert à quoi ? N'importe qui peut grimper par-dessus !), avec au centre un portail (là encore, c'est quoi l'utilité ?) Après, au niveau des couleurs, c'était comme n'importe quelle autre maison. Un toit jaune et une façade blanche.
On peut pas faire plus simple. Enfin si, on peut. En enlevant ce muret complètement inutile par exemple ! râlai-je dans ma tête. Et pourquoi ce muret m'exaspère autant ? J'en sais rien et j'ai envie de changer de sujet maintenant.
Avec Rarity, nous passâmes le portail (qui était ouvert, évidement) et suivîmes le chemin vers la porte de l'hôtel. Une fois devant celle-ci, je tentai d'ouvrir la porte. Elle ne bougea point.
« Sky, il faut sonner pour que l'on nous laisse entrer, m’indiqua Rarity qui se trouvait derrière moi.
— Si pour entrer 'faut sonner, pourquoi la sonnette est pas avant l'portail ? Et à quoi il sert ce portail !?
— Ma foi, Sky, je n'en ai aucune idée, dit Rarity en haussant des épaules (comment elle fait pour pas tomber en avant si elle lève ses sabots ?)
— Bon bah tant pis. »
J'appuyai donc sur la sonnette et attendis.
Quelques instants plus tard, quelqu'un vint nous ouvrir (ils ont pas de quoi ouvrir une porte à distance ? C'est quoi ce monde de ouf ?)
J'dois être encore bien stressé pour poser tellement d'questions en si peu de temps, remarquai-je.
Le poney qui avait ouvert la porte était une poney (ponette ?) terrestre. J'aurais dit qu'elle avait environ 30 ans. Elle était de couleur violet clair avec une crinière pourpre, ce qui me rappela un peu Berry Punch. En parlant de sa crinière, elle était un peu comme celle d'Octavia, mais sur la tête, elle avait une petite mèche qui tombait sur son œil droit. Aussi, la partie arrière de la crinière était séparée en deux grosses mèches qui étaient mises en avant. Enfin, elle possédait des yeux jaune-orangé d'une profondeur telle que je n'en avais jamais vue.
J'ai l'impression qu'elle fouille mon âme avec ces yeux, pensais-je avec crainte.
« Bonjour, que voulez-vous ? » demanda la ponette en me regardant, les yeux mi-clos.
Sa voix et son expression donnaient l'impression qu'elle venait à peine de se réveiller, et qu'elle n'en était pas trop contente.
Je déglutis. J'espère qu'on l'a pas dérangé. Ou plutôt, j'espère qu'elle va pas être en colère.
Rarity, tenant toujours mon sac avec sa magie, et voyant que j'étais perdu dans mes pensées, s'avança et commença à répondre :
« Bien le bonjour, Hosty Drowsy ! Comment vas-tu ? »
La ponette, désormais connue sous le nom de Hosty Drowsy, se mit à sourire en voyant Rarity, les yeux restant toujours à moitié ouverts.
« Bonjour Rarity. Je vais bien, en effet. – Elle se décala de la porte – Entre avec ton ami si tu veux, dit-elle en insistant de façon étrange sur le mot “ami”.
Nous entrâmes et je pus alors voir l'intérieur. Mais tout ce qu'il y avait, c'était un couloir avec des portes fermées. Ce couloir tournait à gauche tout au bout. Sur la partie gauche, il y avait une double-porte et une autre porte avant le tournant. À droite, une porte (encore) et une autre double-porte au milieu du couloir.
Hosty s'avança, et je vis sa cutie mark. C'était une auberge je crois.
Elle ouvrit la porte de droite et nous fit signe de venir.
Nous nous trouvions dans un salon plutôt long, mais pas autant que le couloir. Il y avait donc une table ronde dans un coin, et quelques sofas. Au bout, il y avait ce qui me semblait être un accueil (ce qui est bizarre, puisque l'entrée n'est pas à côté). Enfin, il y avait des petites bibliothèques en face de l'accueil.
Hosty nous indiqua que nous pouvions nous asseoir. J'acceptai sans hésiter. Depuis mon arrivée ici, je n'avais pas eu l'occasion de me reposer. Rarity s'assit à côté de moi.
« Que viens-tu faire ici, Rarity ? J'ai bien l'impression qu'il y a un but à cette visite, dit Hosty.
— Hé bien, je suis venu accompagner Sky jusqu'ici, expliqua Rarity. Il cherche un logement, aurais-tu une chambre de libre ?
— Hmm – Elle se mit à me regarder –, j'ai bien une chambre de libre, oui. Mais je ne comprends pas, Rarity. Pourquoi ne reste-t-il pas chez toi ?
— Que- Que veux-tu dire ? répondit-elle de façon confuse.
— Heu, j'suis un peu perdu moi aussi, intervins-je.
— Rarity, ôte-moi d'un doute. Vous sortez bien ensemble ? »
Si j'étais en train de boire quelque chose, j'aurais tout craché par terre à ce moment-là.
« QUOI !? cria Rarity en même temps que moi.
— Ai-je fait une erreur ? » demanda Hosty avec un sourire gêné.
Rarity avait la bouche grande ouverte, et ne semblait pas en état de répondre.
Bon, pensais-je en fronçant des sourcils, c'est parti pour raconter not'rencontre alors.
***
« Ha ha ha ! Je n'arrive toujours pas à penser à autre chose que ce que tu as dit à Rarity, Sky ! » annonça Hosty en riant.
Après avoir raconté en détail ma rencontre avec Rarity, Hosty n'arrivait pas à arrêter de rigoler de temps en temps. Au final, elle était vraiment amicale. On pourrait penser le contraire vu la façon dont elle a l'air à moitié endormie. Mais bon, elle semblait déjà plus réveillée qu'au moment de mon arrivée à l'hôtel.
Elle accepta ma demande d'hébergement. Je signai (toujours avec une mauvaise écriture) les papiers qu'elle me présenta, elle me donna ensuite la clé d'une des chambres à l'étage, et puis elle nous fit visiter à Rarity et moi le bâtiment.
Et face à ça, je n'ai qu'une seule chose à dire : c'est quoi cet immeuble ?
En effet, au rez-de-chaussée, il y avait une salle de fête (qui faisait un quart de l'étage !), et la chambre de Hosty, qui était la gérante, se trouvait elle aussi au rez-de-chaussée. En fait, l'architecture de cet endroit était assez bizarre. Mais je trouvais cela sympa quand même.
Il y avait donc un sous-sol, le rez-de-chaussée et un étage. Il n'y avait donc pas énormément beaucoup de chambres, puisqu'elles se trouvaient à l'étage. D'ailleurs, au rez-de-chaussée, il y avait un réfectoire qui me rappelait la cafétéria d'Equestria Girls, si ce n'est le fait qu'il était plus petit que ce dernier.
Après la visite, Rarity m'avait dit au revoir. Elle m'avait dit qu'elle voulait retourner travailler dans sa boutique, malgré le fait que ma compagnie lui était agréable.
J'étais donc retourné dans ma chambre. Elle n'était pas très grande, mais c'était amplement suffisant. Il y avait un lit (évidemment), un bureau avec des tiroirs, une chaise à côté, une armoire et une table de chevet. Le strict nécessaire en gros.
J'enlevai ma veste et la posai sur le bureau. Je mis aussi mon sac de pommes dans un coin.
J'en pris une entre mes deux sabots et la mangeai avec un peu de mal. Je me débrouillais quand même plutôt bien.
Comme j'avais vu que c'était dimanche, je décidai de m'allonger sur le lit et de me reposer. Je ne suis pas du genre à faire des siestes, mais pour cette fois, je fis une exception.
Je chercherai un travail demain, me disais-je. Sinon, comme c'est que l'matin, j'pense que j'vais me réveiller vers midi. J'irai manger puis j'essaierai de voir qui habite ici aussi.
Je sentais que j'étais encore stressé et anxieux. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire quant à mes problèmes.
Est-ce que je devrais parler à Twilight pour me ramener chez moi ? Si oui, comment elle va prendre le fait que j'sois un alicorne ? J'en sais rien. J'en sais vraiment rien, me dis-je, un air triste sur le visage.
Je me persuadai alors de me fixer d'abord sur le présent. Il me fallait un travail, et c'était le plus important pour l'instant. Je savais bien que ce n'était pas recommandé de repousser les choix difficiles au lendemain, mais je n'avais pas la force de m'en inquiéter maintenant.
Je posai donc ma tête sur l'oreiller, et fermai mes yeux.
Je ne me rendis pas compte que je fus endormi quelques minutes plus tard.
***
« Rarity ? Où étais-tu passée ? J'étais si inquiet que ces maudits Diamond Dogs t'avaient encore enlevée ! » s'exclama Spike.
Rarity était revenue à Carousel Boutique après avoir quitté Sky. Son dragon favori était d'ailleurs présent, probablement en train de se faire un sang d'encre de par son absence.
« Oh, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, Spike. Je suis tout à fait capable de me défendre. Quoi qu'il en soit, j'étais allé voir l'exposition d'art.
— Oh ! Est-ce que c'était bien ? demanda le dragon.
— Hé bien, Sky aurait dit que cela n'était pas artistiquement réussi, dit Rarity en émettant un petit rire.
— Sky ? Qui est-ce ?
— Un nouvel étalon arrivé ce matin seulement à Ponyville. Je l'ai aidé à trouver un logement avant de revenir ici, expliqua-t-elle.
— Tu as laissé tomber la visite de l'exposition pour aider un étranger ?
— Hé bien, disons qu'après un faux pas de sa part, j'ai pu voir qu'il avait un cœur bon au fond. Je le trouve sympathique, même s'il ne parle pas complètement bien », ajouta Rarity avec un sourire.
Puis, elle ajouta : « Quand je le reverrai, je dois me rappeler de lui trouver de meilleurs vêtements. Cette veste ne lui va pas ! Et sa crinière aussi ! Elle a bien besoin d'être coiffée ! Je me demande s'il va accepter ».
Elle ne le remarqua pas, mais Spike fronçait des sourcils.
Sky ? pensa-t-il. J'espère qu'il ne cherche pas à séduire ma Rarity. Si c'est le cas, alors je... je... je ne sais pas ce que je ferai, mais il ne va pas aimer !
Spike fut soudain horrifié. Peut-être même qu'il cherche seulement à la kidnapper ! Mais je ne le laisserai pas faire ! Je te défendrai Rarity ! Je te le promets !
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