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Pomme pourrie

Une fiction écrite par DarkBlitz.

Pomme pourrie

Les années passaient vite, et bien entendu, plus on est grand et plus on a des responsabilités à assumer. Chose que la magie de l’amitié ne peut résoudre et qui cause parfois tourment et flots de larmes lorsque l’on doit faire ses adieux à ses plus grands amis.

Prise par la nostalgie d’un album photo datant de plusieurs années déjà, Applejack ne pouvait s’empêcher d’avoir un sourire, rapidement suivi de larmes qui perlaient de ses yeux, faisant briller le vert de ses iris avant de laisser les gouttes tomber sur le film qui protégeait les images.

C’est alors qu’elle jeta un œil à la fenêtre et observa l’horizon orangé par le coucher de Soleil qui laissait place lentement à la pleine Lune. Elle repensa alors à son passé, aux choses qu’elle et ses amies avaient pu accomplir durant des années. Puis elle fut prise de lourdes réflexions.

Twilight était devenue princesse d’Equestria depuis peu, l’obligeant à voyager sans cesse à travers tout le pays pour régler des problèmes royaux sans se reposer ne serait-ce qu’une petite seconde. Elle prenait son rôle très à coeur, ce qui, pour une princesse, était tout à fait normal.

Rarity, elle, avait été engagée par Sapphire Shores afin de se charger des costumes pour les quinze prochaines saisons à venir. Autant dire que la diva était aux anges, non seulement pour cette occasion de travailler avec une célébrité, mais en plus pour son imagination débordante que lui offraient ses voyages, inventant alors une nouvelle gamme de vêtements par zone.

Fluttershy avait monté l'association CAE, le Centre Animalier d’Equestria, le siège étant installé à Canterlot. La pégase s’occupait désormais des animaux du centre, étant plus expérimentée que tous les autres poneys réunis. Cependant, et sous sa propre demande, elle continuait malgré tout à vivre dans sa cabane de Ponyville, ne voulant en aucun cas abandonner ses propres petits amis avec lesquels elle avait passé moult années.

La cowpony rigola en continuant de penser à la situation de ses amies, et de ce qu’elles pouvaient bien vivre à l’heure où elle se remémorait ces événements. Puis, son esprit se tourna vers les deux dernières.

Rainbow Dash, qui après maintes reprises, était devenue une Wonderbolt à part entière, ayant accompli son rêve, elle volait maintenant aux côtés de ses deux idoles, Spitfire ainsi que Soarin. Tout ceci ne faisait qu’amplifier son désir de devenir la plus rapide d’Equestria et l’obligeait à continuer de se surpasser jour après jour.

Et puis vint Pinkie Pie, la plus grande party pony d’Equestria, répondant à l’appel de tous les fêtards du coin, comme le faisait Cheese à l’époque. Traversant les contrées afin d’offrir bonheur et sérénité aux poneys le demandant.



Tous ces bons souvenirs rendaient Applejack joyeuse et en même temps un peu mélancolique. Toutes ses amies étaient importantes aux yeux du monde. Toutes sauf elle, qui s’était vouée à rester à Sweet Apple Acres afin de conserver une économie stable. Depuis le temps, et surtout après le départ déchirant de Granny Smith, Big Mac était devenu le digne successeur de la grange et se devait de la conserver dans un état parfait pour que le simple souvenir de leur grand-mère prospère.

Mais tout cela ne lui suffisait pas, la fermière avait besoin de changement, et elle ne pouvait le nier, elle, l’élément d’honnêteté. Elle voulait par-dessus tout se sentir importante, qu’importe la manière, ou même le taux de sueur qu’elle devrait verser pour se sentir “aimée” des autres.

“Comment d’venir importante tout en rendant honneur à la famille ?... J’pourrais p’tet parler au cousin Braeburn, il aura un truc à me conseiller sans doute.”

Mais partir comme bon lui semble après tous ces événements chez les Apple lui était impossible, il fallait qu’elle en parle à son frère et sa sœur. Quand bien même ces derniers n’allaient pas la tuer, elle allait se contenter d’aller jusqu’à Appeloosa et de revenir après avoir eu son conseil. En aucun cas elle ne s’enfuirait, loin de là, du moins, c’est ce qu’elle laisserait penser. Pourtant la simple idée d’affronter Big Mac la faisait frissonner, elle savait pertinemment que son frère aurait une vague idée de ce que son départ voudrait dire.

Mais dans l’immédiat, il était trop tard pour penser à tout ceci et Applejack, bâillant à s’en arracher la mâchoire, ferma l’album et le déposa soigneusement sur l’étagère derrière son canapé avant de marcher paisiblement jusqu’à sa chambre, à l’étage. Cependant, sa nuit ne fut pas des plus roses, et lorsqu’elle se réveilla le lendemain, deux cratères sous ses yeux faisaient office de cernes.

Toute sa nuit fut agitée de pensées, comment elle allait aborder le sujet avec Mac ? Comment elle lui dirait, directement ou avec quelques fleurs pour faire passer la pilule ? Et surtout comment diable allait-il réagir ?! Bien entendu, elle s’était levée aux aurores pour réfléchir à tout ça devant un bon jus de pomme qui l’attendait dans le frigo.

Elle descendit alors sur la pointe des sabots, histoire de ne pas réveiller son frère et sa sœur, et prit soigneusement un verre avant de verser le jus de pomme dedans, sirotant la surface délicatement. La saveur fraîche qu’elle appréciait tant dans sa bouche lui donnait cependant un arrière-goût…

“Eeeerk… l’est pourri ou quoi c’truc ?! Ben non… on a pressé le jus avec Mac’ hier à peine et y’avait pas l’once d’une pomme pourrie…”

Soudain, un bruit de sabots se fit entendre, puis un autre en parallèle. Elle venait encore une fois de se perdre dans ses esprits et n’avait pas vu l’heure passer, il était temps pour elle de passer aux aveux… Elle observa alors avec attention l’étalon rouge et la pouliche, désormais devenue une vraie jument, bâiller doucement avant de s’installer et prendre leur petit-déjeuner alors qu’Applejack n’avait toujours pas touché à son verre, si ce n’est la surface.



« T’es bien matinale sœurette ! fit Applebloom l’air joyeux de bon matin

- Ouais hum… répondit la fermière.

- Et pourquoi te lever si tôt alors qu’on ne travaille pas aujourd’hui ?... »



À cet instant, Applejack savait qu’elle devait en parler maintenant. Après tout, elle ne pouvait pas chercher d’excuses, ou même mentir, c’était clairement impossible. Elle prit alors place sur le canapé, louchant sur son verre dont le contenu ondulait dans de petites vaguelettes. Elle releva le museau et se décida enfin à parler :



« Je… Je vais sans doute partir pour Appleloosa pour la semaine…

- Ah bon ?! s’excita Applebloom. J’peux venir ?!

- Nope, fit Big Mac d’un air sérieux envers elle.

- Mais… mais pourquoi ?!

- C’est plus compliqué que tu l’penses sœurette, j’y vais pour des affaires personnelles… J’dois aller voir le cousin Braeburn.

- Oooooh… répondit simplement la pouliche d’un air triste. Tant pis alors… »



Applejack sourit puis passa un sabot dans la crinière de sa sœur avant de la lui ébouriffer :



« T’en fais pas sœurette, je serai de retour en un rien de temps ! J’ai juste besoin d’un conseil.

- Un conseil ? questionna Applebloom. »



À ses mots, la cowpony déglutit, elle ne s’attendait pas à larguer le truc comme ça. Elle observa alors sa sœur ainsi que son frère, tous deux légèrement intrigués par la situation. Elle sentait dans le regard de Big Mac qu’il avait déjà tout compris, après tout, il n’était pas dupe.



« Euh… ouais c’est pour uh… Rhaaa c’trop long à expliquer sœurette, peut-être plus tard…

- Bon bon d’accord… »



Finissant son verre et le reposant sur la table, Applejack fit un rapide signe de tête à son frère avant de sortir de la maison, ce dernier la suivit discrètement alors qu’Applebloom était partie rejoindre ses deux amies en quatrième vitesse. La jument orangée baissa les oreilles, l’air triste :



« Je suppose que tu sais d’jà pourquoi je pars vraiment n’est-ce pas ?...

- Eeyup.

- Et je suppose aussi que tu comptes m’en empêcher hein ?...

- Nope.

- Comment ça “nope” ? T’sais pertinemment que si j’pars j’reviendrai probablement que dans une semaine, un mois, un an ou même jamais ?!

- Eeyup. »



Les larmes lui montaient au yeux, d’un côté, elle se sentait heureuse de pouvoir partir sans avoir à faire des adieux douloureux, mais de l’autre côté, elle se sentait triste sur le simple fait de partir. Car voilà des années qu’elle vivait ici, qu’elle récoltait des pommes, qu’elle faisait du cidre avec sa famille. Mais comme le disait Granny Smith : “Un jour, le pégase finit toujours par sortir de son lit.” Car à son époque, les pégases étaient d’éternels feignants, cette citation faisait toujours rire Applejack lorsqu’elle repensait à Rainbow Dash.

Elle finit par se reprendre, dessina un sourire sur ses lèvres et releva le museau vers Big Mac, toujours aussi expressif que Maud Pie aux côtés de Pinkie Pie. Mais ce dernier soupira lourdement en baissant la tête et, d’un geste net du sabot, attrapa un sac qu’il avait caché dans un coin de la grange, s’étant réveillé plus tôt afin de préparer toutes les affaires nécessaires pour son départ. Avait-il déjà prévu qu’elle s’en irait ? Peut-être qu’il l’avait entendue larmoyer et parler toute seule... Ou alors était-il heureux qu’elle parte ? Non, elle devait chasser cette idée de son esprit, à aucun moment son frère ne voudrait plus d’elle, c’est ridicule.

« Alors t’savais depuis le début que j’comptais partir ?

- Eeyup. »



Ce dernier n’attendit pas une nouvelle réplique de la part de la jument orangée et se contenta de lui sourire. Dans son regard, il ne désirait aucune justification, aucune larme voire même aucun adieu. Applejack savait pertinemment que son frère tenait à garder sa virilité, plutôt que d’oser laisser perler ne serait-ce qu’une toute petite larmichette de son œil dont le sourcil était relevé.

Elle rendit son sourire, s’approcha de lui et le prit dans ses sabots, murmurant dans son oreille un dernier “au revoir”, sachant pertinemment qu’elle ne partirai pas éternellement, un jour elle reviendrai forcément, ne serait-ce que pour voir son frère et sa sœur. Elle lui tourna le dos, attrapa son sac et entama la marche, direction la gare de Ponyville.

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Elle arriva rapidement à destination et ne fit pas halte au château, sachant que Twilight n’était pas là aujourd’hui, la fermière pressa donc le pas vers la gare dont le train n’allait pas tarder à partir. Elle s’installa et au même instant une voix résonna dans le train :



« Ponyville, ici, Ponyville, notre train s’arrêtera aux gares suivantes : Ghastly Gorge, Bogg, Appleloosa ainsi que Dodge City terminus. Nous vous remercions d’avoir utilisé nos services et vous souhaitons un agréable voyage. »



Une secousse rapide, et le train démarra, laissant la jument perdue dans ses pensées. Une nouvelle vie allait commencer, comment pourrait-elle devenir importante aux yeux des gens ? Par où commencer ? Comment faire et puis c-



“Ressaisis-toi AJ ! C’pas l’moment de penser à ça, si tu continues tu vas te louper l’arrêt et t’auras l’air fine. Allez en avant !”



Elle bondit de son siège, plus déterminée que jamais, les yeux brillants et les sourcils froncés avec un large sourire, approchant lentement de la porte avant de se rendre enfin compte que le train était encore en marche et qu’ils n’avaient pas encore fait le premier arrêt.

Grommelant légèrement après s’être fait remarquer par tout le monde, elle reprit place sur son siège, attendant aussi patiemment que Pinkie Pie quand elle doit recevoir une lettre de Rainbow quand elle est chez les Wonderbolts.



« Premier arrêt : Ghastly Gorge. »



La fermière soupira, profitant du temps qu’elle avait pour regarder le contenu de son sac. Dedans, absolument tout le nécessaire était présent : bouteilles, nourriture emballée, écharpe pour les jours d’hiver, un bonnet, une serviette ainsi que un petit livre. Curieuse, elle attrapa le bouquin et l’ouvrit aléatoirement, remarquant qu’il s’agissait d’un album d’elle et toute sa famille, le seul qu’ils avaient et où les souvenirs de Granny reposaient désormais.

Big Mac avait volontairement placé ce seul souvenir pour elle. Applejack laissa un sourire s’afficher et dressa les oreilles lorsque l’arrêt s’annonça :



« Prochain arrêt : Appleloosa. »



“Nom d’un foin ! À quel moment il a annoncé le dernier arrêt ?!”



D’un nouveau grognement, elle rangea en vitesse le cahier et partit en trombe avant que les portes ne se referment. Le meilleur début de journée qu’elle avait eu depuis des lunes ! Et bien entendu, elle s’en serait bien passée de ce genre de péripéties à la noix.

“Bon allez, pas de temps à perdre, j’dois trouver l’cousin Brae’ maintenant ! Yeehaw !”

Il ne fallait pas lui dire deux fois avant qu’elle ne détalle comme un lapin en direction de la maison de Braeburn qui, lui, faisait exceptionnellement grasse matinée en vue du boulot qu’il avait fait la veille. La jument frappa à la porte, torse bombé et repositionnant son chapeau sur sa tête.

L’étalon jaune ouvrit la porte rapidement en se frottant les yeux pour mieux voir, observant alors Applejack qui souriait fièrement en face de lui :

« Oh hey cousine AJ ! Qu’est-c’que tu fais par ici ? »

La jument leva son sabot vers celui de son cousin et laissa les deux fers s’entrechoquer dans un bruit peu discret. Braeburn céda le passage, ouvrant un peu plus la porte afin de laisser passer Applejack qui rentra dans la maison paisiblement :

« Cousin, j’ai b’soin d’toi ! fit-elle en frappant un sabot déterminé sur le sol.

- Euh, oui, en quoi j’peux t’aider ?

- J’aim’rais devenir importante, tu vois de quoi je parle ? »

L’étalon haussa un sourcil d’incompréhension.

« Rhaaaa, j’veux dire… mes amies sont toutes importantes aux yeux de quelqu’un, Twilight est princesse, Rainbow Wonderbolt, tout ça tout ça quoi. J’aimerais moi aussi être importante, t’as pas une p’tite idée ? »

Se grattant l’arrière du crâne en réfléchissant, Braeburn leva les yeux au ciel avant de reposer son sabot en fixant Applejack :

« Eh bien… Pourquoi tu irais pas bosser dans les fabrications de cidre de Canterlot ?

- Yeuuuurk ! fit la jument en frissonnant à l’idée. Leur cidre à eux est pas génial, pas du tout même, et pis j’suis pas comme Rarity, la haute noblesse c’est pas trop mon délire t’vois ?

- Euh… Sinon y’a bien Dodge City…

- Dodge City ? On parle bien du petit village à quelques kilomètres d’Appleloosa ? Les récolteurs de poires ?

- Ouaip, il paraît qu’ils sont en manque d’effectif, et pis ça te changera que de récolter des pommes sans arrêt.

- Brae… Brae… Brae… J’ai une tronche à récolter des poires ?

- Hey ! Je proposais moi c’est tout ! Je dis juste que ça pourrait te changer d’air de faire de la récolte de poire ! Et puis qui sait, tu pourrais y trouver ton compte tu penses pas ?

- Ouais… j’dois avouer que pour une fois t’as pas tort… Dodge City se trouve à une station en train d’ici… Je vais aller voir si je peux y faire quelque chose, merci couz’ !

- Y’a pas de quoi et- Hey comment ça “Pour une fois” ?! »

Mais à peine eut-il le temps de prononcer ces mots que la porte s’était déjà refermée devant lui, pour le coup, l’impatience de sa cousine le laissait perplexe. Il pensait qu’elle resterait au moins boire un cidre avec lui, il haussa les épaules et soupira lourdement.

« Aaaaah celle-là parfois… C’qu’elle peut être impatiente... »

Pendant ce temps, Applejack était déjà à la gare, attendant impatiemment le train vers Dodge City. Si elle pouvait faire quelque chose d’important là-bas, elle se devait au moins d’essayer, après tout, ce n’est pas le temps qui lui manque pour tout faire pour devenir un tant soit peu importante.

Le train arriva et cette fois-ci, elle prit toutes les précautions nécessaires pour ne pas se louper l’arrêt, malgré ses pensées qui se contractaient en surnombre dans son cerveau.

« Appleloosa, ici, Appleloosa, notre train s’arrêtera aux gares suivantes : Dodge City, Bogg, Ghastly Gorge, Ponyville ainsi que Canterlot terminus. Nous vous remercions d’avoir utilisé nos services et vous souhaitons un agréable voyage. »

“Bon, j’ai de la chance ce coup-ci y’a qu’un arrêt, j’ai pas intérêt à me louper…”



Ces oreilles étaient dressées, attendant le signal d’arrivée, mais ses lèvres asséchées, elle préféra finalement prendre le temps de boire un peu. Elle fouilla sans son sac, attrapa la bouteille et en vida la moitié du contenu, soupirant de soulagement en se léchant les babines. Quelques minutes passèrent jusqu’à ce que le train ralentisse enfin. Applejack, excitée à la simple idée, pressa le pas vers la porte, trottant sur place tant elle ne tenait plus normalement.

Mais voilà, aucune voix du chauffeur n'annonçait l’arrêt à Dodge City. Elle observa par la fenêtre, se demandant si le train ne ralentissait pas juste parce qu’il y avait un virage ou elle ne sait trop quoi. Mais le train lui avançait de moins en moins vite avant de totalement se stopper.



« Nous vous informons que le train vient tout juste d’avoir quelques problèmes techniques, nous vous prions de bien vouloir nous excuser. »



“Ah bah oui bien entendu ! Il manquait plus que ça pour compléter ma journée tiens !”



Elle posa alors son flanc sur le siège, les joues gonflées et le sabot arrière tapotant le sol rapidement sous l’énervement. Elle attendait, attendait… Encore… et encore… elle commençait à se demander s'il ne valait mieux pas qu’elle termine le trajet à pattes. Cela dit, le trajet était plutôt long, et si le train venait à se remettre en marche pendant la route, passant soigneusement face à elle, les possibilités qu’elle s'énerve sauvagement auraient été de l’ordre de la certitude.

Elle se contenta alors de patienter, comme elle le faisait depuis ce matin, et il était déjà midi, il fallait qu’elle mange quelque chose. Regardant dans son sac, elle attrapa un sandwich bien préparé et emballé qu’elle engloutit en un rien de temps, se demandant combien de trucs Big Mac pouvait bien lui cacher tant le “repas” était savoureux. Pour apaiser sa soif, elle sortit sa bouteille à moitié vite, mais voilà, au moment où elle approcha son museau pour boire, une secousse venant du train vint tremper la jument de la tête aux sabots. Désespérée, elle n’osait bouger un sabot, ses yeux dont les sourcils était plissés montraient clairement qu’elle commençait à désespérer.

Ses pensées changèrent alors aussitôt, est-ce que tout ce chemin valait le coup ? Allait-elle enfin obtenir ce qu’elle désirait ou est-ce que cette sympathique petite bouteille d’eau voulait la prévenir du danger et de l’inutilité de son voyage ?

Le train désormais en marche à nouveau, elle allait bientôt avoir ses réponses car le village n’était plus bien loin.

“Comment ça le village est si près ?! ‘L’était juste caché par les collines ?!... Grmmph…”

Elle sortit rapidement du train avant de presser le pas vers ladite ferme que Braeburn lui avait dit une heure plus tôt. Étonnamment, tout cela ressemblait à Sweet Apple Acres, mais l’endroit était un peu plus petit, les champs de poiriers parsemaient une bonne partie de la ferme. Applejack n’avait pas souvent eu l’occasion d’en manger, bien entendu les pommes étaient largement plus son truc. Et elle savait pertinemment que récolter des poires serait d’un tout autre niveau.

Un étalon vert à la crinière noire approcha :

« Bien le bonjour mademoiselle ! Mon nom est John Pears, que puis-je faire pour vous être utile ma chère ?

- Je suis Applejack, j’ai entendu dire que vous recherchiez du personnel…

- Oh ! Oui en effet ! Eh bien enchanté de vous rencontrer miss Applejack ! Venez avec moi, je vais tout d’abord vous présenter les personnes de notre ferme avant qu’on ne voie tous les deux vos compétences !

- J’vous suis ! »

Un peu plus enjouée par le caractère fort sympathique de ce fermier, Applejack retrouva rapidement le sourire, se disant que finalement, tout ce chemin ne serait pas vain.

Ils visitèrent toute la grange, les chambres ainsi que tout le personnel qui était au grand nombre de trois personnes. Autant dire qu’il ne fallut pas beaucoup de temps pour que la visite se termine.

C’est alors que Pears se tourna vers la jument :

« Bien ma chère Applejack, dites-moi tout d’abord votre expérience passée

- Eh bien, répondit la jument en souriant, j’ai travaillé depuis toute petite à Sweet Apple Acres, à Ponyville.

- Sweet Apple Acres ?! Mais fallait le dire tout de suite mam’zelle !

- Euh… Pardon ?

- Nous connaissons les personnes de Sweet Apple Acres par chez nous ! Vous devez être de la famille non ? C’est pour ça que votre visage me disait quelque chose !

- En effet.

- Bien bien, alors je suis bien content de vous avoir parmi nous mam’zelle Applejack ! »



La jument orangée dessina un large sourire satisfait, échangeant encore plusieurs mots avec l’étalon fermier ainsi que le reste de son équipe, désirant avant tout connaître ses collègues.

Et son travail commença très rapidement, elle n’avait même pas vu la nuit passer tant elle voulait commencer. Et, par chance, elle constata que récolter des poires n’était pas si complexe qu’elle pouvait se l’imaginer. En effet, les poires étant plus légères que des pommes, le coup de sabot porté sur le tronc d’arbre devait donc être un peu moins puissant, autrement, les poires tomberaient n’importe où sauf dans le panier.

La fermière s’appliqua donc à la tâche toute la journée, puis les jours suivants et ce, toute la semaine, mais au fur et à mesure, elle retrouvait cette habitude, après tout, frapper des arbres pour en faire tomber ses fruits était dans sa nature. Cependant, quelque chose l’interpellait, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant. Elle avait cette impression d’être utile, de servir à quelque chose… d’être connue…

Et ses doutes furent fondés lorsqu’un de ses collègues approcha :



« Hey miss Applejack ! fit un étalon orange.

- Hey Pesh, pas b’soin de formalités avec moi, appelle-moi juste Applejack ! répondit la jument avec un élan de motivation dans sa voix.

- Bon eh bien euh… Applejack, j’ai vu ton boulot durant toute la s’maine, et ben on a de la chance de t’avoir dis donc !

- Comment ça ? questionna AJ d’un air incompréhensif.

- Eh ben sans toi, on aurait pas autant avancé ! En ce moment on manque cruellement de temps et de moyens mais avec toi dans nos rangs on va carrément tripler la production ! C’est vach’ment cool que tu sois là, même tous les autres le disent ! Crois-moi, on en fera part à toute la ville ! »



Applejack ne put s'empêcher de rougir lorsqu’elle entendit toutes ces éloges. Ce simple fait d’être complimentée comme ça la rendait heureuse, non pas parce qu’il lui faisait des compliments, mais bien parce qu’elle pouvait enfin se sentir utile. Pour une fois, Applejack se sentait importante.





FIN

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