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Les Malheurs de Sweetie

Une fiction écrite par LittleParrot.

Les Malheurs de Sweetie

Cette semaine, je suis en vacances chez ma sœur Rarity. J’aime beaucoup ces moments, non seulement parce que j’adore passer du temps en sa compagnie, mais aussi parce que mes deux meilleures amies vivent à côté. Nous sommes les Cutie Mark Crusaders, et nous faisons tout pour trouver notre talent spécial au plus vite !

Mais pour l’instant, je suis tranquillement allongée dans la boutique de Rarity tandis qu’elle coud la commande d’une cliente très riche. J’aimerais pouvoir l’aider, mais j’ai beau essayer, je ne fais que des bêtises en couture... Alors je me contente de la distraire pendant qu’elle incruste des pierres précieuses sur la belle robe violette et bleue.

Tout à coup, alors que je lui raconte comment j’ai failli avoir une cutie mark de flûtiste – avant que ma concentration ne soit brisée par les voisins qui me jetaient des œufs à la tête –, je vois mon amie Apple Bloom galoper vers la boutique. Je me dirige vers elle, contente de sa visite, et elle me crie de loin :

« Sweetie, Sweetie ! Il y a eu les premiers signes des pommes Zap – tu sais, les loups... Eh ben Granny a dit que j’peux aider pour la confiture, cette année ! »

Essouflée, la ponette jaune se laisse tomber au sol en bousculant un mannequin, ce qui fait froncer les sourcils de ma maniaque de sœur. Mon amie se dépêche alors de se pousser et finit de m’expliquer sa nouvelle, ce qui me tire un double cri de joie : Scootaloo et moi sommes aussi invitées à aider à la ferme ! et le quatrième membre des Crusaders, qui vit normalement à Manehattan, sera aussi là pour l’occasion !

Sous le regard soulagé de Rarity, nous quittons les lieux sur le champ pour annoncer la bonne nouvelle à Scootaloo.

*

C’est le grand jour ! Je me suis levée à l’aube, et depuis je tourne dans toute la maison à la recherche de tout ce qui pourrait être utile pour faire de la confiture. Casseroles pour cuire, bâtons pour touiller... Ma frénésie est cependant stoppée net au moment où Rarity se lève enfin, et exige à grands cris que je repose tout à sa place. Malgré cette perte de temps, je suis finalement prête à partir, mes sacoches de selle vidées de leur contenu pendant tristement sur mes flancs.

« Allons Sweetie Belle, Granny Smith est la meilleure cuisinière de la région, tu croyais vraiment qu’elle manquait d’ustensiles ? Maintenant, va ! Et n’oublie pas : tu es polie et surtout tu ne fais pas de bêtises ! Les pommes Zap sont très importante pour la famille Apple. »

J’adresse une grimace à ma sœur et je m’enfuis en galopant avant qu’elle n’ait le temps de me réprimander une nouvelle fois. Elle m’énerve avec ses recommandations, je ne suis pas si maladroite !

Ma mauvaise humeur ne dure cependant pas : aujourd’hui, je vais voir les meilleures amies qu’un poney puisse avoir et je vais peut-être gagner ma cutie mark en faisant une activité ultra-secrète !

*

Quand j’arrive à la ferme, le frère et la sœur d’Apple Bloom sont en train de décharger des paniers de pommes dans une pièce attenante à la cuisine. Je me précipite à l’intérieur en les saluant au passage, et je freine des quatre fers avant de percuter Babs Seed qui vient justement m’accueillir. Après une chaleureuse étreinte, nous nous lâchons, émues, et je peux alors voir derrière elle le reste des Crusaders.

« Désolée les filles, j’aurais voulu arriver plus tôt mais Rarity...

— Allez, n’en dis pas plus ! me coupe Scootaloo. Elle ne gâchera pas notre belle journée !

— Tu as raison, m’exclamé-je, le sourire retrouvé. Alors, prêtes à avoir vos cutie marks ? »

Apple Bloom et sa cousine Babs échangent un regard, puis la pouliche de la ville prend la parole :

« Eh ben justement, on en parlait avec Scoot’... Peut-être qu’on aura nos cutie marks aujourd’hui, on peut l’espérer même. Mais les pommes Zap c’est sérieux, Sweetie Belle, et il ne faudra pas prendre des risques juste pour trouver notre talent. »

J’ai du mal à en croire mes oreilles. Babs d’ordinaire aussi réactive que nous lorsque l’on parle de nos marques... pourquoi est-elle si sérieuse ? Je me tourne vers Apple Bloom, persuadée qu’elle va démentir les paroles de sa cousine. Elle me regarde dans les yeux :

« Tu comprends, hein ? Il s’agit de notre famille... Ça ne fait qu’une journée de pause dans nos recherches, ce n’est pas très grave !

— O-okay. »

Profondément déçue, je ne peux prononcer un mot de plus. Depuis quand mes amies sont de tels rabat-joie ?

À ce moment-là, Granny Smith passe la tête dans la pièce, m’évitant d’avoir à répondre de façon plus détaillée. Il est l’heure pour nous de mettre nos accessoires de futur chefs, et nous coiffons avec joie charlottes et couvre-sabots, toute tension évanouie.

La vieille jument commence alors ses explications, retenant toute notre attention. Nous allons prendre les pommes Zap dans les cageots, les peler, les mettre dans la marmite, touiller précautionneusement, mettre en bocal... La liste est longue et Granny Smith très précise. Je piétine un peu sur place : j’ai hâte de commencer !

*

Au bout de quelques heures, nous sommes rodées à nos tâches. Ce qui paraissait tout à l’heure très difficile – peler les pommes en se plaçant vers le Nord, brasser la confiture dans un certain sens et autres détails techniques – commence déjà à se transformer en une habitude.

Après avoir réceptionné les paniers de fruits, je les envoie vers Scootaloo qui s’occupe de l’épluchage avec Babs Seed. Apple Bloom quant à elle s’occupe de mélanger la purée de pommes avec sa grand-mère.

Soudain, une faille apparaît dans cette mécanique bien huilée, et je me tourne vers notre chef d’orchestre : que me reste-t-il à faire lorsque les paniers cessent d’arriver ?

Je dois répéter ma question deux fois pour que Granny Smith la comprenne, et alors elle m’explique que je dois aller chercher les bocaux dans la pièce voisine, en prenant bien garde à ne pas provoquer de courant d’air. Sans prendre garde à cette condition inattendue, je me dirige vers l’endroit indiqué.

La pièce est spacieuse, et des bocaux de toutes tailles y sont entreposés sur des tréteaux, disposés de manière totalement anarchique. Alors que je m’approche des pots qui me font face, un mouvement à l’extérieur m’interpelle : Winona, le chien de la famille Apple, s’amuse à courser des papillons en jappant. Amusée, je m’approche de la fenêtre et l’ouvre pour encourager l’animal dans sa poursuite.

Par-dessus mes rires et les aboiements de Winona, j’entends alors un son qui me glace le sang : un bruit de verre qui se brise. Je me retourne aussitôt, pour voir les précieux bocaux de Granny Smith gisant sur le sol, en miettes.

Sans comprendre, je regarde les morceaux de verre. Comment... la fenêtre ! Les bocaux n’ont pas dû supporter le courant d’air que j’ai créé en l’ouvrant ! Je me tiens la tête en gémissant, et soudain je prends une décision.

Je m’enfuis en sautant par la fenêtre, et galope un moment avant de m’arrêter, à la lisière de la forêt Everfree.

Comment faire ? Je ne peux pas retourner à la ferme et regarder la famille Apple en face ! Et Granny Smith qui m’a prévenue à l’avance... si seulement je l’avais écoutée ! Si seulement j’avais pris au sérieux l’événement, tout comme mes amies...

J’arrache mes couvre-sabots et ma charlotte, pour mieux sangloter dans le creux de mes antérieurs. Je suis vraiment la plus idiote des pouliches...

Peu à peu cependant, je reprends mes esprits. Je ne peux pas rester ici. En plus d’avoir ruiné la confiture des Apple, je suis en train de ruiner mon amitié avec eux. Puisque je ne peux pas leur dire ce que j’ai fait, je vais me fabriquer un alibi.

Je pourrais... ne jamais être entrée dans cette pièce ! Au lieu d’aller à l’intérieur, je serais d’abord allée aux toilettes, qui sont juste à côté, et ensuite j’aurais rejoint Winona – ce qui est un parfait prétexte si quelqu’un a entendu mes cris.

Oui, vraiment, cette idée est parfaite. Si je ne me suis pas approchée de la salle, ce n’est pas moi qui ai ouvert la fenêtre... et il n’y a aucune raison pour qu’on me soupçonne !

Rassurée, je me dirige le plus naturellement possible vers la ferme.

Une fois arrivée, je découvre que la situation est pire que tout ce que j’avais pu craindre : en voyant les dégâts, Granny Smith s’est évanouie, et Applejack crie à qui veut l’entendre que le coupable paiera pour ce crime qui leur occasionnera un terrible manque à gagner. Au loin, on peut en effet déjà distinguer les silhouettes des poneys attendant pour acheter les premiers pots de cette confiture si fameuse...

Au bord de la nausée, je me camoufle derrière une porte pour dissimuler mon trouble. Mon mensonge me sauvera, mais quand je pense à ce que j’ai occasionné...

« Eh, Sweetie Belle, t’étais où ? me demande Scootaloo, surgissant de nulle part.

— Oh ! Euh, aux toilettes...

— Ah okay... Tous les bocaux sont cassés, on cherche qui a pu faire ça... Tu crois que Diamond Tiara peut être dans le coup ?

— Euh, sûrement pas, son père s’occupe de les vendre...

— Dis, ça va Sweetie ? »

Avant d’avoir pu me retenir, je me jette dans l’étreinte de mon amie et je pleure toutes les larmes de mon corps. Interloquée, la pégase orange se laisse faire, puis me tapote doucement le dos.

« Tu étais allée chercher les bocaux, c’est ça ? dit-elle doucement.

— Ouii-i-iii... pleurniché-je, hystérique.

— À vrai dire, on s’en doutait. Ne t’inquiète pas Sweetie...

— Ne pas m’inquiéter ? Mais Applejack, elle voulait “faire passer l’envie au responsable de recommencer” ! Et Granny Smith qui s’est évanouie... Et Babs et Apple Bloom, qui me disaient de faire attention... Même Rarity le disait...

— C’était il y a une heure tout ça, Sweetie, maintenant tout le monde s’est calmé ! Il y avait une deuxième pièce remplie de pots, et Granny a pu reprendre son travail. Personne ne t’en veut, tu sais... »

Je reprends doucement espoir, au fur et à mesure des explications de mon amie. S’il y a d’autres bocaux, alors la cuisinière peut remplir au moins cela, ce qui réduit les pertes pour la famille. Si Applejack est plus calme, alors je peux peut-être quitter la ferme en vie... La quitter oui, il n’est quand même plus question d’y remettre les sabots. Pas après ce que j’ai fait...

Interrompant mes réflexions, la famille Apple au grand complet vient se poster devant moi, me faisant crier de terreur.

« Hola, sucre d’orge, faut pas pas t’en vouloir comme ça ! Tu sais c’est pas si grave ce que t’as fait, et moi je crie beaucoup mais en fait je pardonne, pas vrai ? commence Applejack.

— Eeyup ! renchérit son grand frère.

— Oui grande sœur ! Sweetie, tu pouvais nous le dire quand même... »

Les paroles de mon amie me font baisser la tête. Pourquoi ai-je pensé qu’ils m’en voudraient à mort ? Que je ne pourrais plus jamais revenir à la ferme ?

Quand je la relève, une larme au coin des yeux, je vois Granny Smith et Babs qui m’observent, un sourire aux lèvres, comme pour appuyer les membres de leur chère famille.

« Pardon... Je ne... »

Ils ne me laissent pas finir et se jettent sur moi pour un câlin démesuré, à la hauteur de la frayeur que nous avons tous ressenti aujourd’hui.

*

Très chère princesse Célestia,

Aujourd’hui, j’ai appris une leçon très importante sur l’amitié et sur la vie.

Les mensonges ne sauvent jamais une situation, car la culpabilité nous pèse plus que les reproches que l’on peut nous faire. Et lorsqu’on fait une erreur, aussi grave qu’elle soit, les vrais amis nous pardonnent toujours.

J’ai aussi appris que même si s’amuser et rechercher son talent est très important, il faut parfois rester sérieux et écouter ce qu’on nous dit. Et même si la personne qui partage son savoir donne des détails qui peuvent paraître rébarbatifs et inutiles, il y a toujours une raison à cela.

Votre fidèle sujette,

Sweetie Belle

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Note de l'auteur

Mon premier one-shot, écrit dans le cadre du challenge de minuit "Ways to lie", qui durait 4 heures et dont le synopsis était : "Sweetie Belle a fait une bêtise, une grosse bêtise. Elle est de fait confrontée à un choix : dire la vérité et se faire punir, ou mentir et échapper à la punition."
Il fallait aussi intégrer les quatre Cutie Mark Crusaders et respecter les tags "slice of life" et "comédie".

Lien du challenge sur French-Brony : [lien]
Une de ces fictions est aussi présente sur MLPFictions : "Le Colis perdu", par Usui : [lien]

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