Chapitre 1

Apple Bloom se leva tôt ce jour-là. D'habitude, elle dormait exprès jusqu'à midi pour ne pas devoir s'ennuyer le matin. C'était aujourd'hui qu'elle devait voir son nouvel ami. Ou même ses nouveaux amis ! Elle resta plantée devant son luxueux lit en fantasmant. Elle imagina une belle pégase qui l’emmènera faire un tour dans le vaste salon, ou un bel étalon qui remplacera son grand-frère, dont elle doutait même de l'existence. Elle se rendit compte qu'elle se rongeait les sabots. Sa grande sœur lui disait souvent que cela abîmait les pattes et les rendait disgracieuses. La pouliche observa sa crinière décoiffée ornée d'un nœud de travers. Elle se dirigea vers la salle de bain. Pas question de faire mauvaise impression !

Une fois qu'elle fit sa toilette, elle alla dans l'entrée – dix bonnes minutes de marche – et se plaça devant la porte. Elle la regardait avec tant d'espoir que c'en était presque comique, un sourire ridicule accompagné d'yeux brillants dilatés par la joie. Ding Dong. Le seul son, grave et signalant une bonne nouvelle, qu'elle désirait entendre.

Ding Dong

La pouliche cria un léger "Ouuuiiiiiii !" en trépignant d'impatience. Elle s'avança et ouvrit... au facteur.

Le facteur venait quotidiennement livrer des lettres, ou plutôt des publicités. C'était un vieil étalon au regard sévère qui était muet. En tout cas, Apple Bloom ne l'avait jamais entendu prononcer un seul mot. Mais ce jour-là, ce n'était pas un facteur mais une factrice. Une pégase au pelage gris, une crinière jaune pâle, des pattes maladroites et des yeux orientés d'une façon étrange. Probablement une nouvelle, le vieillard avait dû prendre sa retraite. La jument volait, en agitant son sabot vers une boîte avec un sourire idiot. La pouliche regarda la caisse, c'était un gros carton avec [Présence d'animal, Fragile] dessus.

Quand elle leva la tête et vit la factrice s'écraser contre un mur. Elle regarda à nouveau le colis, et comprit que sa compagnie ne sera pas du genre poney. Ce sera juste un animal de compagnie. Au moins, ce sera mieux que rien !

Un chien serait génial, mais ça lui rappelait de mauvais souvenirs. Winona, la bergère de Applejack avait disparu, et lui manquait beaucoup. Un chat alors ? Il faudrait protéger les canapés et les rideaux...

Tour à tour, Apple Bloom voyait des inconvénients pour chaque animal. Mais au lieu de rêver, elle se dit qu'il valait mieux d'abord déplacer le carton jusqu'au salon et voir après. Elle sortit pour pousser la boîte, et remarqua sa dimension. La caisse avait la même taille qu'elle et était très lourde quand elle voulut la pousser. Quand elle arriva enfin au couloir, elle baignait déjà dans la sueur. Elle n'avait jamais essayé de faire du sport. Mais l'heure n'était pas au repos, il fallait encore traverser l'interminable pièce pour découvrir le contenu du paquet. Apple Bloom se dit qu'elle pouvait toujours l'ouvrir maintenant, mais se ravisa en pensant que ce serait un signe de paresse. Un Cider se montrait toujours fort en toute circonstance. Toujours.

Une heure semblait être passée. Et elle réussit finalement à emmener la caisse dans le grand salon. La pouliche avait l'impression de sortir de sa douche. Elle était aussi rouge que son ruban, s'affala sur le sol en haletant. Elle se leva seulement après avoir vu le colis, qui lui avait rappelé pourquoi elle avait fait tout ce chemin. Elle regarda le paquet, et arracha le scotch. La boîte s'ouvrit instantanément et dévoila...

Un poulet et un robot.

La terrestre cria un "Quoi ?" Jamais elle ne s'était attendue à... cela. Elle observa d'abord le robot, qui demandait juste des piles pour s'allumer. Il fallait avouer que ce robot valait bien mieux que toutes ces machines avec des lasers multicolores. Il ressemblait à une jeune licorne de l'âge d'Apple Bloom. Cette dernière regarda le poulet. Pourquoi un POULET ? C'était laid, stupide et salissant. Mais il ce poulet, qui dormait, ne manquait pas de charme. Son plumage roux se gonflait à chaque respiration et sa crête légèrement bleutée frémissait. La pouliche se résolut à le réveiller.

"Oui, oui, maman, murmura l'oiseau en roulant sur le côté. C'est pas encore l'heure.

- Bon, réveille-toi ! s'énerva Apple Bloom. Tu n'es plus chez toi !"

Soudain, elle se rendit compte que le poulet savait parler ! Celui-ci s'était complètement réveillé. Il avait les yeux écarquillés, et se mit à hurler.

La pouliche hurla aussi.

Et tous les deux hurlèrent en chœur.