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Big Horseshoes

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Big Horseshoes

Un autre jour printanier démarrait à Poneyville. Alors que le soleil sortait de derrière les montagnes et englobait la ville de sa douce lumière chaude, un petit pégase combattait l’aube approchante.

Avec un grognement, Rumble se retourna sur son matelas, dévisageant le soleil qui se levait derrière la fenêtre. Il remonta les douces couvertures sur son visage et se blottit contre elles, en soupirant lourdement. Il appréciait la sensation du tissu contre sa fourrure et aspirait à oublier le calendrier.

Après tout, aujourd’hui n’était pas un jour de printemps comme les autres ; c’était le tout premier. Le début d’une nouvelle saison. Une aube nouvelle. Quelque chose qui méritait d’être fêté, mais…

… c’était Lundi.

Rumble détestait les lundis.

Il se tournait et se retournait, s’accrochant aux souvenirs de son rêve. Il s’imaginait planant haut dans les nuages, dépassant les Wonderbolts avec une traînée noire derrière lui avant que Celestia ne tire durement ses paupières. Rumble soupira. Il adorait ce rêve.

Essayant de se détendre, il pressa son museau contre les draps, se fourrant dedans. En se rappelant de son rêve, Rumble batifola des ailes d’excitation. Il avait encore besoin de ce rêve. Il le voulait tellement…

Rumble repoussa la pensée du lundi hors de son esprit, comme cette stupide école, et les stupides devoirs, et les stupides pouliches. Surtout cette pégase au flanc vierge qui le regardait tout le temps. Elle était vraiment bizarre.

Glissant dans les sabots de Luna, Rumble mit ses lunettes de vol, s’élança et-

Le son de sabots trottant dans sa chambre l’empêcha de penser plus. Si près. Tellement près.

« Hé ! Debout, petite marmotte ! »

Rumble grommela en réponse, et s’enfouit dans les couvertures, se protégeant du lundi. Ce n’était pas encore lundi.

L’intrus expira lourdement, son haleine sentant l’avoine et le miel. L’intrus s’approcha de lui. Ses pas étaient lourds. Une paire d’ailes plus fortes que les siennes bruissaient alors que son propriétaire les étira et les rétracta.

« Allez, Rumble. C’est lundi. »

Rumble grogna et se roula en belle sous les couvertures.

L’intrus soupira. Il abandonnait déjà. Triomphant, Rumble s’étira dans l’océan de couvertures bleues et grises, retournant vers les Wonderbolts une fois de plus.

Sans avertissement, une rangée de dents impatientes retira ses draps, laissant Rumble fondre sous le soleil.

« Thunderlane ! » Roulant sur son dos, Rumble couvrit son visage avec ses sabots et pleurnicha : « encore cinq minutes ! »

Thunderlane tapa un de ses sabots sur le sol.

Rumble ferma ses yeux et roula sur le flanc, cherchant à l’aveugle les couvertures. Ses sabots ne trouvèrent rien. Son grand frère les avait dans sa bouche et les posa au pied du lit, invitant enfin le lundi dans la chambre. Luna devrait attendre une autre nuit.

Rumble se lamenta une nouvelle fois, ouvrant ses yeux violets pour rencontrer ceux dorés de son frère. « Thunderlane ! S’il te plaît ! Juste cinq minutes ! »

Thunderlane secoua son museau et dit fermement : « Non. C’est l’heure de se lever et de te préparer pour l’école. »

« Mais ! Mais- »

« Pas de mais. Debout, frérot », dit-il, en tapotant le poulain avec son nez.

Un Rumble encore assoupi grogna en roulant sur son estomac et en étirant ses sabots. Battant des ailes, il regarda son frère, notant la crinière ébouriffée devant ses yeux. Thunderlane n’était pas quelqu’un de superficiel, mais il prenait soin de lui. Rumble pencha la tête et demanda : « Qu’est-ce que tu as fait à ta crinière ? »

Il passa un sabot dans sa crinière et ricana pour dissiper l’inquiétude de son frère. « T’inquiète, p’tit frère. Il est temps d’y aller, Rumble. » Il étira son aile et brossa le flanc de son frère. « Ton petit-déjeuner va être froid. »

Rumble grommela. « Okay… » Il se traîna hors du lit et suivit Thunderlane dans la maison.

Contrairement à la plupart des pégases, Thunderlane et Rumble habitaient sur le sol accueillant aux abords de Poneyville. Ils étaient presque sous Cloudsdale, si Rumble se souvenait bien. Il n’était pas sûr de savoir pourquoi ils vivaient avec les poneys terrestres et licornes, mais il ne se posa pas la question.

Les fers à cheval argentés de Thunderlane tintèrent contre le sol alors qu’il marchait, tel un métronome pour empêcher Rumble de replonger au pays des rêves.

Lorsque Thunderlane faisait partie de l’équipe météo de Poneyville, il ne faisait pas des trucs aussi rasoirs que frapper des nuages ou disperser des orages. Grand et fort pour un pégase – même un étalon pégase – il se battait avec la glace et la neige, brisant le permafrost chaque hiver pour l’amener hors des montagnes. Le reste du temps, il faisait des choses laborieuses, comme maintenir les équipements de l’usine. Même si la plupart des poneys étaient sabots-nus, Thunderlane était obligé de porter des fers à cheval, protégeant son gagne-pain de la dureté de ses fonctions.

Rumble les écouta claquer sur le sol tandis qu’il le suivait. En arrivant à la table de la cuisine, le poulain était pleinement réveillé, même si son lit priait pour son retour.

Thunderlane avança une chaise pour son frère et tapota le siège. Le siège rencontra le ventre de Thunderlane – à peu près un mètre au-dessus du sol où se trouvait son petit frère. « Tu penses que tu peux sauter jusque-là, frérot ? »

« Mais Thunderlane », protesta Rumble, « tu m’aides toujours à m’y asseoir. »

Thunderlane sourit. « Tu es grand maintenant, Rumble. Voyons si tu peux y grimper tout seul. »

Fixant nerveusement cet insurmontable défi, Rumble avala lourdement. Se souvenant des leçons de Thunderlane, il se pencha sur ses pattes arrière, étira ses ailes et sauta.

En sautant, il commença à battre ses petites ailes, fermant ses yeux. À sa plus grande surprise, il commençait à flotter. De plus en plus haut, quelques centimètres en plus, en encore quelques-uns, et puis-

Les sabots de Rumble retouchèrent le sol. Il soupira. Il avait été si proche. « Raah ! Mais je- »

D’un coup, Thunderlane prit son petit frère entre ses sabots, le levant haut dans le ciel. « T’y étais presque, mon grand ! » s’amusa-t-il, un grand sourire sur son visage.

Rumble fronça les yeux, les ailes retombant sur ses flancs.

« Souris, frérot ! », le réconforta Thunderlane. « Je parie que dans quelques jours, tu pourras grimper là-dessus les yeux fermés ! »

« Peut-être », dit Rumble. « Mais- »

Thunderlane le leva plus haut, puis s’élança en l’air, battait ses grandes ailes. Agrippant le poulain près de lui, il tourna dans les airs, dissipant l’inquiétude de Rumble dans un fou rire. Il rit tandis que son frère le faisait tourner autour de lui. « Th-Thunderlane ! Fais-moi descendre ! »

« Pas avant que tu aies à nouveau le moral ! » dit Thunderlane, son rire communicatif se faisant entendre dans toute la cuisine. Il tourna de plus en plus vite jusqu’à créer une mini-tornade, le tenant près de lui en tournant et tournant dans un mélange de crinières et pelages, bleu et noir et gris et entre les deux.

Les côtes de Rumble commencèrent à le faire souffrir lorsque Thunderlane le reposa au sol. L’étalon rit aussi en amenant son frère vers lui pour un gros câlin. « Bon », dit-il, en prenant une grande inspiration, « ne t’inquiète pas, Rumble. Un jour, tu seras aussi grand et fort que moi, et tu voleras encore mieux. »

Reposant Rumble sur la chaise, Thunderlane lui tendit un bol d’avoine et un verre de jus d’orange. « Presse-toi, Rumble. Tu ne voudrais pas arriver en retard. »

Ses soucis oubliés, Rumble sourit et hocha la tête, qui se retrouva vite plongée dans son bol.

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Swift Wind tapait sur le sol de l’usine météo de Cloudsdale. Un classeur dans ses sabots, il leva les yeux de bas en haut dans l’entrée en cherchant un pégase. « Où est Thunderlane ?! » cria-t-il, détournant un instant les regards des travailleurs occupés sur leurs machines.

Un pégase blanc aux taches de rousseur et à la crinière verte et rose rencontra son regard. « I-il n’est pas encore là, Mr. Wind. »

« Bien sûr qu’il n’est pas encore là ! C’est pour ça que je demande si quelqu’un sait où il est ! » hurla-t-il en réponse. « Sérieusement, Blossomforth, tu me prends pour qui ?! » Ses ailes étaient hérissées de rage, et ses yeux acérés demandaient une réponse.

Elle évita son regard et tournoya ses sabots. « J-je, eh bien… »

« Quand il sera là, envoie-le chez moi ! » En se retournant, Swift Wind marchait d’un pas lourd de l’autre côté de l’usine. « Stupide, fainéant pégase… »

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Thunderlane regarda par-dessus son épaule vers Rumble et déposa les restes dans la poubelle. « Ton sac est prêt, frérot ? »

« Oui, Thunderlane », dit platement le poulain, en roulant des yeux. Thunderlane s’assurait de toujours vérifier deux fois son sac.

Thunderlane s’approcha de lui et tapota son paquetage. « Tu n’y es pas allé de la semaine, alors peut-être que tu as oublié- »

« Non, ça va. »

« Ton agenda ? »

« Check. »

« Crayons ? »

« Check. »

« Une pomme pour Miss Cheerilee si tu redeviens grognon ? »

« Thunderlaaannneee… »

Il rit. « Okay, okay. » Ébouriffant sa crinière, Thunderlane dit : « Mets-toi en route pour l’école. » Il regarda l’horloge au mur. « Tu as quinze minutes pour être à l’heure, c’est assez ou je dois t’y déposer ? »

Bien qu’il adorait l’idée de planer au-dessus de ses camarades une fois de plus – comme il l’avait déjà fait avant, lorsque Thunderlane n’arrivait à le tirer du lit – Rumble secoua sa tête. « Nope ! » Avec un sourire confiant, il s’avança vers la porte. « Salut, Thunderlane ! »

Le grand frère retourna le sourire en se retournant vers l’évier. « Salut, Rumble ! » dit-il en agitant un sabot. « Oh ! » Il arrêta Rumble en pleine course. « Une dernière chose… »

« Oui ? »

« Je travaillerai sûrement tard ce soir, alors tu peux rester chez Chowder après l’école jusqu’à ce que je revienne te chercher ? »

Les oreilles de Rumble s’aplatirent. « Mais… et- »

Thunderlane soupira et lui frotta le cou. « Je ne suis pas sûr, frérot. Mais ne t’inquiète pas. » Il s’avança vers son petit frère et lui caressa la joue pour le réconforter. « Je suis sûr qu’ils reviendront vite à la maison. D’accord ? »

Rumble lui faisait confiance et se frotta contre lui. « D’accord. »

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Cheerilee frappa deux fois ses sabots pour faire à nouveau régner le calme. « Bon, les enfants ! Je sais que vous pensez encore très fort à vos vacances de printemps- »

« C’était génial, Miss Cheerilee ! » dit Snails. Son sabot se leva haut en l’air. « Ooh ! Ooh ! Est-ce que je peux dire à la classe ce que j’ai fait ? Je peux ? Je peux ? »

Son meilleur ami lui donna un coup de coude et murmura : « Psst ! Tu étais puni, tu te souviens ? Pour… ça ? »

Snails se tourna pour faire face à Snips. Son museau pâlit. « Oh, oui. Ça… »

« Ahem ! » Cheerilee tapa un sabot sur le sol, fixant les deux poulains dissipés. « Même si je suis sûre que ton histoire est très intéressante, Snails, on ne parle pas de nos vacances pour le moment. »

La classe entière dit à l’unisson sa déception. « Awwwwwwwwww ! »

« Les enfants », dit-elle en marchant vers son tableau noir, « comme je le disais, je suis sûre que vous pensez encore à vos vacances, mais ce serait bien de revenir à Equestria. » Cheerilee prit un morceau de craie et commença à écrire sur le tableau. « J’espère que quelques-uns d’entre vous se sont entraînés à écrire dans un journal, comme je vous l’ai recommandé- »

« Mais ! Mais ! » Chowder leva son sabot. « Miss Cheerilee, vous aviez dit pas de devoirs durant les vacances ! »

L’institutrice soupira et se détourna son regard du tableau noir. « Ouiiii, je l’ai dit. »

« Alors… est-ce qu’on doit toujours écrire ? » s’inquiéta Chowder.

Rumble frappa son ami dans l’épaule et siffla : « Chut ! Elle va encore partir dans- »

« Chowder, tu connais la différence entre une suggestion et une instruction ? » Cheerilee s’éclaircit la voix et écrit les deux mots sur le tableau. « Ahem. Une suggestion est… »

« … une longue et pénible explication », finit Rumble dans un murmure, en s’affaissant dans son siège.

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Thunderlane se hâta vers la porte, en essayant de reprendre son souffle. Après avoir cherché sa clé dans sa sacoche, il avait fermé la porte du petit cottage, puis regarda autour de lui. La brume du matin caressait sa crinière, et chatouillait ses plumes. Il soupira. Sans même avoir besoin de se retourner vers l’horloge de Poneyville, il savait qu’il était en retard. Swift Wind serait en colère… une fois de plus.

Déposant la clé dans sa sacoche, Thunderlane étira ses ailes et ne perdit pas de temps pour décoller en l’air, jambes étendues et ailes battant vigoureusement.

En volant vers Cloudsdale, appréciant la chaleur du soleil et le vent sur sa crinière, Thunderlane laissa son esprit vagabonder. Seront-ils à la maison ce soir ? Devra-t-il aller au marché si ce n’était pas le cas ? Les questions se bousculaient. Est-ce que la famille de Chowder serait d’accord pour que Rumble reste chez elle, même pour le dîner ? Il devrait leur offrir quelque chose pour les remercier. Mais il cuisinait très mal. Les sandwichs et salades étaient les seules choses qu’il savait faire. Il trouverait autre chose…

Avant qu’il ne le sache, Thunderlane perça la couverture de nuages au-dessus de Poneyville. Il redoubla d’effort. Cloudsdale n’était plus très loin maintenant.

Même s’il était déjà en retard, Thunderlane vola aussi vite qu’il le put, manquant d’air lorsque l’usine météo de Cloudsdale apparut devant lui. Un dernier battement d’ailes et il atterrit. Ses fers à cheval argentés glissaient à l’entrée de l’usine. Il parvint tout de même à s’arrêter avant de s’écraser plus loin.

L’un des gardes de l’usine regarda ce drôle de pégase à l’entrée.

« Haaa… Swift… gah… où est… Swift Wind ? » balbutia Thunderlane, en enlevant la sueur de son museau.

Le garde pointa vers l’opposé de l’usine, vers une porte avec une pancarte « PONEYS AUTORISÉS UNIQUEMENT. »

Thunderlane bredouilla : « Me… merci, mon pote », et traîna ses sabots sur le sol. Ses ailes le brûlaient, mais il se dépêcha autant que possible, le son de ses fers à cheval tintant contre le métal lui créant des trous dans ses tympans. Il détestait ce son, surtout le matin. Il avait souvent du mal à trouver le sommeil, et quand il y arrivait, il était si réconfortant qu’il avait du mal à s’en extirper.

Il arriva à la porte qui s’ouvrit soudainement, manquant de peu son visage.

Dans l’entrée se tenait Swift Wind, les ailes hérissés et les yeux remplis de fureur. « Thunderlane ! Tu es encore EN RETARD ! » cracha-t-il en s’approchant de l’étalon. Le classeur dans son sabot, Swift s’avança dangereusement près. « C’est quoi ton problème ?! »

Reculant, Thunderlane évita le regard de son supérieur et marmonna : « Je – Swift – la nuit dernière – ce matin, je veux dire, je- »

« C’est la quatrième fois en deux semaines ! Tu essaies de te faire virer, Thunderlane ?! »

« Non, monsieur ! Bien sûr que non ! »

Swift s’arrêta, le regard noir dirigé contre le travailleur. « Si ce n’était pas pour ton père, je t’aurais viré le flanc d’ici depuis des années. Tu le sais, n’est-ce pas ? »

Thunderlane avala lourdement. « Oui, m’sieur. »

« Dommage qu’il ait un fils comme toi », persiffla Swift, les ailes grandes étendues devant lui. « De la chair à pâté, encore mieux un garde pégase. »

Silencieux, Thunderlane fixa ses sabots, grattant le sol avec un de ses fers.

Swift Wind secoua son museau et grommela. « Laisse-moi deviner. Tu prends toujours soin de Rumble ? »

« Oui, m’sieur », dit doucement Thunderlane, l’œil toujours rivé sur ses sabots.

L’expression de Swift Wind s’adoucit. Il soupira et remit ses ailes en place. « Et ta mère est… ? »

Thunderlane se tourna les sabots, le regard toujours bas.

Swift attendit.

Après un long silence, Thunderlane murmura : « Je… on ne sait pas. »

« Comment ça tu ne sais pas ? »

Il se gratta la nuque et dit : « Eh bien, elle et Papa ont eu… des problèmes. Elle s’en va une ou deux semaines quand ça arrive. »

Swift Wind ouvrit sa bouche pour répondre, mais ne dit rien. D’un mouvement de sabot, il referma leur discussion et fit signe à Thunderlane de le suivre. « Viens, un des trieurs de flocons de neige fait de la maintenance aujourd’hui. On a besoin de quelqu’un pour porter les outils. »

Acquiesçant, Thunderlane suivit son patron, heureux que cette conversation soit terminée.

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« … et ça, les enfants, c’est la différence entre une suggestion et une instruction. »

Cheerilee se retourna pour voir des rangées d’enfants roupillant et bavant sur leurs bureaux.

L’institutrice frappa une règle contre son bureau.

CLAC !

Vingt élèves bondirent en l’air. Rumble vola les yeux ouverts, ses ailes battant furieusement pour le ramener sur sa chaise.

Cheerilee s’éclaircit la voix et ricana. « Maintenant, j’espère que vous avez tous écrit dans votre journal pendant vos vacances, comme je l’ai suggérée, parce que le devoir aujourd’hui serait d’écrire une rédaction ! » Son sourire était assez grand pour s’étaler sur ton visage.

Le silence frappa la salle de classe alors que leurs esprits passèrent en mode «panique ».

Une rédaction ?! On est partis une semaine et elle veut qu’on écrive une rédaction dès qu’on revient ici ?! Rumble commença à suer. Même s’il n’était pas mauvais pour écrire, ce n’était définitivement pas son point fort. Il préférait être dehors que coincé chez lui, obligé de gribouiller une stupide petite histoire pour son institutrice. Il fronça les yeux et croisa ses sabots. J’espère que ça ne sera pas trop dur…

Ignorant les pleurnichements de ses élèves, Cheerille reprit la craie pour écrire au tableau le sujet de leur rédaction.

« MON PLUS GRAND HÉROS », était-il écrit.

Cheerilee se retourna et fit face à sa classe, frappant ses sabots ensemble d’excitation. « Maintenant, les enfants, je veux d’abord vous dire que vous pouvez écrire sur qui vous voulez. Ça ne doit pas forcément être un policier, un pompier, un membre de la Gare Royale ou un Wonderbolt ou… »

« Oooh ! Oooh ! » Un sabot orange se leva en l’air.

Rumblr grogna intérieurement.

« Oui, Scootaloo ? »

« Miss Cheerilee, ça peut être sur une future Wonderbolt ? »

Rumble roula des yeux.

L’institutrice sourit et acquiesça. « Bien sûr, Scootaloo. En fait, je suis sûre que cette future Wonderbolt adorera que tu écrives sur elle. »

Scootaloo gloussa nerveusement. « Q-qui a dit que ce serait une fille ? »

Derrière elle, Apple Bloom et Sweetie Belle grognèrent et roulèrent leurs yeux.

Se déplaçant légèrement, Cheerille revint au point de départ du sujet. « Les enfants, ce sera une courte rédaction. Comme il est assez évident que la plupart d’entre vous n’ont pas écouté ma suggestion », dit-elle, en fixant Chowder, « je demande seulement qu’elle fasse une page. »

Des sourires réapparurent sur le visage des écoliers.

Elle leva un sabot. « Une page, recto-verso. »

La classe grogna de plus belle. Rumble s’affala sur son siège. C’est genre… un milliard de mots ! Comment je suis censé écrire tout ça ?! Je ne connais pas de Wonderbolts, ou même de futurs !

« Des questions, les enfants ? »

Personne ne leva un sabot, trop paniqués pour penser.

Cheerille grimaça et leur annonça : « Bon ! Dans ce cas, que direz-vous d’une petite récréation avant un contrôle de maths ? »

Rumble enfonça son visage dans ses sabots. Au secours, des maths !

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Thunderlane se hâtait d’un étage à l’autre de l’usine, portant une lourde boîte à outils dans ses sabots. Il était reconnaissant d’avoir des ailes. S’il devait grimper à l’échelle entre les étages au lieu de voler, il n’aurait pas d’autre choix que d’harnacher la lourde boîte à outils sur son dos. Même s'il était fort, Thunderlane n’était pas un poney terrestre. À l’heure du déjeuner, il était couvert de sueur et ses jambes le brûlaient.

Le sifflet annonçant midi se fit entendre, signalant de début d’une heure de pause-déjeuner. Exténué, Thunderlane posa la boîte à outils au sol et trotta faiblement vers les salles de repos au sous-sol. Chaque pas le faisait vaciller. Respirant lourdement, il suivit la ligne des ouvriers-pégases. Une jument s’approcha de lui avec un air inquiet.

« Thunderlane, tu vas bien ? »

« Hein ? » Il regarda vers elle. « Oh, salut, Blossomforth. »

« Hé », dit-elle, « tu n’as pas l’air bien. » Elle pencha sa tête et leva une aile et la posant sur son front. « Tu es brûlant ! »

« Je vais bien », dit-il. « Juste un peu fatiguée, c’est tout. »

Blossomforth se pencha plus près de lui, l’accompagnant lorsqu’il descendit les escaliers vers le sous-sol. « Tout va bien à la maison ? » mumura-t-elle.

Contrairement à d’autres poneys, Blossomforth savait quelques aspects de la vie privée de Thunderlane. Elle avait sympathisé avec lui. Sa mère était dans la Garde elle aussi, et son père était, eh bien, présent mais absent.

Les oreilles de Thunderlane tombèrent. Il se mordit la lèvre.

Elle enroula une aile sur son dos, l’amenant vers une salle de repos vide. « Combien de temps ? »

« Presque deux semaines », dit-il en prenant une chaise. Blossomforth fit de même. Il étira ses sabots et les déposa sur la table avant de grogner. « Urgh, mes sabots me tuent. »

Elle les regarda pendant une seconde. « C’est les fers ? »

Il haussa les épaules.

« Peut-être qu’ils sont trop serrés ? »

« J’sais pas. Qu’est-ce que ça peut faire de toute façon ? » dit-il, en s’allongeant dans sa chaise. Thunderlane étira ses ailes pour les lisser, mais finit par ne pas le faire.

Blossomforth fronça les yeux, puis changea de sujet. « Tu as quoi pour déjeuner ? » Utilisant son aile, elle ouvrit l’un des nombreux casiers de la salle. « J’ai du beurre de cacahuète, des crackers et une pomme. »

Thunderlane se frotta le museau et soupira, fermant ses yeux. « Quel imbécile. J’ai oublié de prendre un déjeuner aujourd’hui. »

« Oh. » Fronçant à nouveau les sourcils, Blossomforth amena son déjeuner sur la table et y jeta un rapide coup d’œil. Elle n’avait pas eu beaucoup de temps non plus pour le préparer. Elle avait simplement pris de la nourriture qui traînait chez elle ce matin. C’était à peine assez pour elle. Mais quelque chose, c’était mieux que rien.

« Tiens », dit Blossomforth en amenant la pomme vers l’étalon. « Tu peux la prendre. »

Thunderlane ouvrit un œil et sourcilla. « Tu es sûre ? »

Elle hocha la tête, souriante. « Bien sûr ! Amène juste quelque chose en plus pour moi demain, okay ? » Elle savait qu’il oublierait probablement, mais elle s’en fichait. Une pomme ne lui manquerait pas.

À contrecœur, il prit la pomme et l’amena à ses lèvres. « Merci », dit-il, gêné de son oubli. Il ne pouvait pas continuer à mettre sa vie en l’air ; il y avait un poulain qui comptait sur lui.

Thunderlane et Blossomforth mangèrent en silence, tous deux dévorant leurs maigres repas. Lorsqu’ils eurent fini, Thunderlane s’étira sur sa chaise. Avec un bâillement, il dit : « Je vais faire une petite sieste. Réveille-moi quand la pause sera finie, s’il te plait ? » ajouta-t-il, en regardant la jument avant de fermer ses yeux.

« Okay », répondit-elle, en cherchant dans son casier un livre qu’elle gardait pour des déjeuners comme ça.

Thunderlane dormit pendant les quarante minutes suivantes tandis que Blossomforth lisait, comme ils le faisaient la plupart du temps.

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Après une nouvelle ennuyeuse et atroce journée à l’école – qui, de tous les lundis possibles, incluait trop de maths – Rumble et Chowder marchèrent vers la maison du second. Aucun d’entre eux n’était impatient de rentrer, sachant que quand ils y seraient, les parents stricts de Chowder s’assureraient qu’ils ne verraient pas la lumière du jour jusqu’à ce que la rédaction de Cheerilee soit finie.

Chowder frappa un caillou dans la rue. « Alors… tu penses que tu vas écrire sur qui ? »

Rumble soupira et regarda des pigeons s’envoler. « Aucune idée. Et toi ? »

« Je pensais écrire sur l’un de ces pâtissiers qui est venu en ville il y a quelques semaines ? »

« Pour la compétition de pâtisseries de Poneyville ? »

« Ouais. Le griffon. Gustave quelque chose, je crois ? »

Rumble ricana. « Il a perdu. »

Chowder rit aussi. « Ouais… personne ne peut battre les Cakes. »

« C’est parce qu’ils ont Pinkie Pie. »

« Ouais… » Chowder regarda vers le Sugarcube Corner. « Elle est vraiment bizarre. »

« Tu peux le dire », dit Rumble. « Mon frère m’a dit qu’une fois, elle est apparue d’un coup à Cloudsdale, cachée dans une des machines. »

Chowder leva un sourcil. « J’ai du mal à y croire. »

« Tu dis que mon frère est un menteur ? »

« Non ! C’est juste que… » Chowder évita le regard de son ami. « Il a l’air… un peu hors du coup parfois. »

Rumble arrêta de marcher.

Chowder se retourna et soupira. « Désolé. C’est sorti tout seul. »

« Mon frère est ‘hors du coup parfois’ parce qu’il travaille dur ! »

« J’en suis sûr, Rumble. Je te crois, je comprends. »

« NON ! » cria Rumble, en frappant le sol du sabot.

Quelques poneys qui passèrent dans la rue tournèrent leurs têtes, regardant un petit pégase les ailes déployés, le museau pressé contre un petit poney terrestre accroupi.

Chowder recula d’un pas. « Rumble, je- »

« Non ! Tu ne comprends pas, Chowder ! Tu ne comprends rien du tout ! »

« Désolé, je- »

« Est-ce que tu sais seulement pourquoi je reste chez toi après l’école aujourd’hui ?! »

Chowder regarda ailleurs, se forçant à sourire bizarrement. « Euh… parce que j’ai un nouvel avion pour jouer ? »

Rumble frappa le sol. « Non ! »

« Oh. » Accroupi à nouveau, Chowder balbutia : « Je pensais que tu voulais venir jouer si je l’avais… »

Rumble fronça les yeux en entendant ça, et ses oreilles et ailes retombèrent. Il expira lourdement, s’asseyant à côté de son ami. « Je… je suis désolé, Chowder. C’est juste… » Il s’arrêta. « Les choses ont été… bizarres ces derniers temps. »

En posant un sabot sur l’épaule de son ami pégase, Chowder demanda : « Tu… tu veux qu’on en parle quand on sera chez moi ? »

Rumble regarda autour de lui. Les poneys qui les observaient étaient partis. Tout le monde semblait perdu dans son petit monde, rempli de planning et de rendez-vous à honorer. Personne ne sembla remarquer les deux poulains assis au milieu de la rue. Il secoua son museau. « On peut en parler là-bas. »

« Oh, d’accord », dit Chowder, un peu pris au dépourvu. « Alors, euh, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« C’est juste… » Rumble fit une pause, cherchait ses mots. « Je sais que Thunderlane travaille dur. Il travaille presque tous les jours, Chowder. Il revient rarement avant que le soleil se couche. Et quand il est à la maison, il y a plein de trucs à faire ! Préparer le repas, nettoyer la maison… » Il regarda ailleurs, l’air un peu gêné et ajouta : « Il m’aide pour mes devoirs, m’aide à me lever le matin, m’aide pour voler… »

« Wow. »

Rumble retourna son regard vers son ami. « Hein ? »

Chowder sourit. « J’aimerais avoir un grand frère comme ça. »

« Quoi ? Vraiment ? »

« Bien sûr ! » dit Chowder. « J’adore mon papa et ma maman, mais c’est pas pareil, parce qu’ils sont beaucoup plus vieux, tu vois ? Je veux dire… je suis sûre que tu vois ce que je veux dire. »

« Hein ? » Rumble cligna des yeux, confus.

« Je veux dire… c’est pas un peu énervant quand tes parents font ça ? » demanda Chowder. « Comme… s’assurer que tu manges tes légumes, que tu vas au lit à l’heure ou que tu fais tes devoirs. Ils te demandent toujours comment s’est passé ta journée, ce que tu as appris à l’école. » Le poulain croisa son sabots autour de son torse. « Des fois, j’aimerais juste avoir un peu plus d’espace… tu vois ce que je veux dire ? »

Rumble regarda le sol et ne dit rien, creusant un peu avec son sabot.

« Je veux dire, tu as des parents et ton grand frère qui veillent sur toi… »

Et c’est ce qui le frappa.

Mon frère…

« Hé… Equestria pour Rumble ! » Chowder lui tapota légèrement l’épaule. « Ça va, Rumble ? »

Rumble leva les yeux pour voir son ami, hocha la tête et se remit sur ses quatre sabots. « Ouais… ça va. Viens, je veux voir ce nouvel avion. »

Avec un grand sourire, Chowder se leva. Les deux poulains galopèrent jusqu’à sa maison, l’un l’esprit tourné vers le jeu, et l’autre tourné vers le travail.

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Lorsque Celestia passait le sabot vers sa sœur pour la nuit, les sabots de Thunderlane finirent à nouveau par toucher le sol. Il atterrit au milieu du centre de Poneyville, près d’où vivait Chowder et sa famille. Après de brefs étirements, Thunderlane trotta vers la maison du poulain. Il savait qu’il irait plus vite en volant, mais il avait assez volé pour la journée.

Les sabots et le dos de Thunderlane le faisaient toujours souffrir de sa journée passée à transporter des pièces détachées des machines à flocons de neige d’un bout à l’autre de l’usine. Il se fit une note mentale pour se rappeler de prendre un bain chaud plus tard ce soir, s’il avait le temps.

Perdu dans ses pensées, Thunderlane arriva au cottage. Ni son père ni sa mère n’avait répondu à ses lettres. Combien de temps durerait la nouvelle affectation de son père ? Le Royaume Griffon n’était quand même pas aussi loin, n’est-ce pas ? Et de plus, Equestria était en paix, et allié avec les griffons. Mais, pensa-t-il en soupirant, il n’en était pas sûr tant que son père ne lui répondait pas…

Thunderlane s’écarta juste à temps pour éviter un lampadaire. Il retourna au monde réel. Concernant sa mère, pas de nouvelle signifiait bonne nouvelle. Elle avait à peine pu l’élever, encore moins Rumble. C’était un miracle que Thunderlane soit un membre actif de la société de Poneyville.

Arrivant enfin chez Chowder, Thunderlane toqua trois fois à la porte, puis attendit.

Souffle, la mère du poulain, ouvrit la porte. Elle l’accueillit avec un sourire qui aurait pu réchauffer le cœur de Sombra. « Bonsoir, Thunderlane ! Tu viens chercher Rumble ? »

« Oui, Miss Souffle », dit-il poliment, baissant sa tête en signe de respect.

Elle rougit un peu. « Oh, Thunderlane, combien de fois te l’ai-je dit ? Appelle-moi Souffle ! »

« Haha. Merci encore de l’avoir gardé, Souffle. » Il leva ses yeux pour rencontrer les siens. Il entra à l’intérieur du cottage. « Il s’est bien comporté aujourd’hui ? »

« Oui ! En fait, les poulains ont fait leurs devoirs et ils jouent dans la chambre de Chowder maintenant. Pas de problème du tout. »

« Oh, c’est bien. »

« Ouaip. Rumble a eu droit à mon ragoût de légumes pour dîner. J’espère que ça ne te dérange pas », ajouta-t-elle.

Thunderlane sourit et secoua sa tête. « Ça ne me dérange pas du tout. En fait, je n’ai rien préparé pour dîner. »

« Oh ! » Souffle amena un sabot sur ses lèvres, puis grimaça. « Eh bien… peut-être voudrais-tu ramener un peu de mon ragoût chez toi, alors ? »

« S-sûr ! » dit-il, pris au dépourvu devant sa générosité. « Merci, Souffle. »

« Pas de problème, Thunderlane. Attends ici. Je vais t’en préparer et aussi t’amener ton petit frère aussi. »

Les deux rirent.

En moins d’une minute, Souffle retourna à la porte, une barquette de ragoût dans son abot qu’elle lui tendit. Rumble était là aussi, une sacoche autour de son épaule, un sourire rayonnant pour son frère. « Salut, Thunderlane ! »

Thunderlane prit le poulain dans ses sabots et le reposa en riant. Il le câlina avec son museau et dit : « Heureux de te voir, frérot ! Tu as bien travaillé à l’école ? »

« Ouaip ! »

Thunderlane se tourna vers Souffle et prit la barquette de son sabot. « Honnêtement, je ne pourrais jamais assez vous remercier- »

« Pas de problème, Thunderlane. C’est quand tu veux. » Elle se retourna et appela son fils. « Chowder ! Viens dire au revoir à Rumble et Thunderlane ! »

Chowder courut depuis sa chambre jusqu’à la porte d’entrée, luttant pour reprendre sa respiration. « Au… ff… Au revoir Rumble ! Thunderlane ! » dit-il entre deux respirations.

Rumble agita un sabot vers son ami et Souffle. « Au revoir ! Merci pour l’aide sur la rédaction madame la maman de Chowder ! »

Souffle gloussa. « Rumble, tu peux m’appeler Souffle, tu te souviens ? »

« Oh, c’est vrai ! »

Thunderlane rit et se mit en route vers la maison. « Au revoir, vous deux. Merci encore pour tout ! »

« Pas de problème ! » dit Souffle avant d’agiter son sabot pour faire signe d’au revoir aux poneys.

Chowder se tourna vers sa mère une fois que les deux pégases étaient partis. « Maman ? »

« Oui, Chowder ? »

« Est-ce que Rumble est souvent là… à cause de ce qu’il y a dans sa rédaction ? »

Un doux sourire parcourut son visage. Elle tapota la crinière de son fils. « C’est quelque chose qu’il doit te dire lui-même, mon cœur. Les familles sont des choses compliquées. »

Il haussa les épaules. « J’imagine. »

« Tu comprendras mieux quand tu seras grand. Maintenant, viens m’aider en cuisine. Ton père dort déjà, alors il ne nous aidera pas. »

« Quoi, encore ?! » Chowder grogna et suivit sa mère avec réticence.

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Rumble baillait abondamment alors que les deux frères arrivaient à la maison. Après quelques pleurniches et débats, Rumble finit par prendre un bain, se brossa les dents et la crinière, et se mit au lit. La nuit arrivait, amenant une multitude d’étoiles. En attendant que Thunderlane vienne le border, Rumble regarda la fenêtre, cherchant les constellations.

Je me souviens quand la pluie de météores est passée et que Thunderlane m’a réveillé en plein milieu de la nuit pour la regarder avec lui. Comment-est ce qu’il les appelait ? Des étoiles filantes ? Ouais, c’est ça.

Et on est censé faire un souhait en les voyants…

Clip-clop, clip-clop.

Le poulain tourna sa tête et sourit. « Salut, Thunderlane. »

« Salut, frérot. » Thunderlane s’avança, et passa son sabot dans la crinière de Rumble. Il aurait aussi droit à un bain. « Prêt pour dormir ? »

« Ouaip ! » répondit Rumble avec un gloussement, s’étirant sous les couvertures.

« Bien. C’est l’heure de toute façon. Et en voyant comment tu étais ce matin, et combien tu baillais, c’est mieux d’aller au lit plus tôt. »

Il bailla. « Ou… ouais… »

Il releva les couvertures et ébouriffa son oreiller. Thunderlane s’assit près de son frère et sourit. « Tu veux que je te raconte une histoire ? »

Rumble gloussa et secoua sa tête. « Je suis un grand garçon maintenant, Thunderlane. »

Il sourit. « J’imagine que tu l’es, Rumble. » Thunderlane se pencha et embrassa le front de son frère.

« Bonne nuit, Thunderlane », dit Rumble, en câlinant la joue de son frère.

« Bonne nuit, Rumble », dit Thunderlane, en faisant de même.

Thunderlane éteignit la lampe sur la table de nuit. Rumble soupira et se mit sur son flanc, puis ferma les yeux. En quelques secondes, le poulain exténué commença à glisser dans les sabots de Luna, les lunettes de Wonderbolt sur le nez et prêts à décoller dans les cieux.

Avant de partir aux pays des rêves, il pensa : Mon souhait a déjà été réalisé…

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Pendant que Thunderlane sortait de la chambre de Rumble, une feuille tomba de la sacoche de Rumble. Thunderlane se pencha pour la prendre.

Dans la douce lumière de la lune, il regarda le titre.

« MON FRÈRE, MON HÉROS. »

Il jeta un œil vers le lit et son frère endormi. Il savait qu’il pouvait juste remettre la feuille dans sa sacoche, mais la curiosité le pressa de lire. Doucement, Thunderlane marcha vers le salon, refermant la porte derrière lui.

Ici, dans la lumière de la pièce, les mots étaient visibles, et il commença à lire.

« Mon plus grand héros est mon frère Thunderlane.

Mon papa et ma maman ne sont pas souvent là. Thunderlane a essayé de m’expliquer une fois mais je n’ai pas vraiment compris. Je crois que Papa est dans la garde royale dans une mission très très loin. Il part souvent longtemps avant de revenir. Maman et Papa se disputent beaucoup quand maman est là. Quand elle n’est pas là, Thunderlane me dit qu’elle reste avec ses amies. Quelquefois ses amies sont à Canterlot et quelques fois, elles sont à Jumanhattan. Quelques fois, elles sont mêmes à Fillydelphia.

Ils me manquent beaucoup.

Quand ils sont absents, Thunderlane prend soin de moi. Il me prépare mes repas et me réveille le matin et me demande comment s’est passé ma journée. Il m’apprend à voler. En tout cas, j’essaye. Un jour je réussirai, il me le dit souvent. Il prend soin de moi quand je suis malade et me dit que les choses vont bien se passer. Grâce à lui, je ne pleure pas quand maman et papa ne sont pas là. Je le faisais souvent.

Thunderlane travaille beaucoup. Il travaille à l’usine météo. Il doit porter des fers à cheval serrés pour son travail. Je pense que ça lui fait mal aux sabots. Mais il ne me le dit pas. Thunderlane a souvent l’air fatigué. Mais il ne me dit rien non plus. Il sourit toujours ou essaie de me faire rire. Il dort même dans ma chambre quand je fais des cauchemars. Je n’en fais plus depuis longtemps.

Quand je serai grand, je voudrais être comme lui. Je veux qu’il soit fier de moi. Je veux être un grand et fort poney météo comme lui et porter des fers à cheval comme lui. Et prendre soin de lui comme il prend soin de moi.

Mon plus grand héros, c’est mon frère Thunderlane. »

Les larmes coulaient sur ses joues, et Thunderlane ouvrit la porte de la chambre de son frère.

En silence, il redéposa la rédaction dans sa sacoche, puis referma la porte.

Thunderlane prit un bain chaud cette nuit. Et pleura.

Et pleura.

Cette nuit-là, il dormit comme il ne l’avait pas fait depuis des semaines.

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