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Tartare Tale

Une fiction écrite par QuietOne.

Chapitre 1

Personne ne s’échappe du Tartare. Derrière les pics glacés au nord-ouest d’Equestria se trouvent les terres inhospitalières où sont bannies les plus grandes menaces. Mais seuls les plus chanceux sont mis en cage sur le sol volcanique balayé par des rafales d’un froid mordant et des vapeurs nocives.

Les autres finissent dans les basses-fosses et leur sort n’est envié par personne. Dans les profondeurs sommeillent ceux oubliés par l’Histoire, une race entière dont l’existence n’aurait pas dû être épargnée. Etait-ce un acte de pitié envers eux ou bien de cruauté pour les infortunés jetés parmi ces monstres ?

Car il existe bel et bien un passage. Un puits dans les montagnes, pour rappeler au monde la possibilité d’être envoyé avec les pires démons si l’on essaye de suivre leur exemple.

 

Personne n’aurait à l’esprit de se promener aux abords du Tartare. Personne ne pourrait tomber accidentellement dans les basses-fosses. Personne.

Tu l’as fait exprès, n’est-ce pas ?

 

 

Il y eut un cri, un bruit d’os brisés, puis le silence et l’obscurité. Furtivement, dans des moments de conscience fiévreuse, une étoile semblait briller dans le lointain, comme une lumière au bout d’un très long tunnel. Inatteignable.

 

Au bout d’une éternité, du bruit se fit entendre. Et une voix chaleureuse.

 

“Merde, un poney. Il est tombé ou c’est Elle qui…”

 

L’animal tourna faiblement la tête et essaya de voir son interlocuteur. Sa vision était trouble et seule une tache rouge orangé lui marqua l’esprit avant de se sentir glisser vers l’inconscience.

 

“Put- il est vivant ! T’inquiète pas, je… je reviens !”

 

La douleur était omniprésente au point de ne plus se faire sentir, comme une amie toujours présente. L’équidé restait là, sur un lit de mousse, sans se préoccuper de ses os brisés, de l’odeur humide de pierre froide ou des ténèbres. L’étoile, au loin, disparaissait progressivement ; le soleil se couchait.

 

“Une telle chute aurait dû être mortelle. Mais il en faut plus pour t’avoir, hein ?”

 

C’était une nouvelle voix, plus mielleuse. Lorsque le poney blessé ouvrit les yeux, il eut l’impression de voir une petite fleur jaune…

 

“Tu fais pas les choses simplement, n’est-ce pas ? Jouer les pouliches fragiles est plus amusant, j’imagine. Oh, je crois que ton infirmière est arrivée ; on se revoit plus tard !”

 

Un bruit de souffle saccadé et de pas sur la pierre précédèrent une douce lumière. L’équidé avait encore du mal à voir, mais il put distinguer un visage triste, surmonté d’une tignasse rousse. Quelque chose caressa sa crinière rose pâle et rappela à son corps sa douleur intense. Le poney se crispa avec un gémissement de souffrance.

 

“Ne t’inquiète pas petite, je vais prendre soin de toi. Même si…” L’inconnue marqua une pause. “Ça va faire mal.”

 

Un hennissement plutôt violent épuisa les dernières forces de la pouliche, lorsque l’inconnu la souleva après l’avoir enveloppé dans une couverture. Bien vite, la jeune jument sombra une fois de plus dans la douleur et une chaleur cotonneuse.

 

 

Tout devint un long rêve fiévreux, empli de souffrances, de paroles indistinctes et d’une intense odeur de sucre. Une éternité sembla s’écouler en l’espace d’une sieste chaotique et quand enfin la ponette retrouva ses esprits, ce fut dans la quiétude d’un lit douillet. Un lit d’enfant. Le contour d’une porte laissait entrer très peu de lumière, juste assez pour discerner le contour d’une table de chevet, d’une armoire et sans doute d’un petit coffre à jouets. Il y avait un parfum de vieux bois. Mais la pouliche était surtout préoccupée par la douleur à son dos et deux de ses pattes, avant de constater l’apparition de bandages et d’attelles afin de l’aider à soigner ses blessures.

Elle resta un long moment sans bouger, allongée sur le flanc. Le bruit discret d’une horloge se faisait entendre. Régulier. Rassurant. Cependant, son estomac lui signala avec un gargouillis un besoin de se lever et elle le fit assez difficilement. Sa tête lui tournait encore et ses pattes lui faisaient mal, mais elle se dirigea vers la porte et fit luire sa corne pour tourner la poignée.

 

Un feu crépitait joyeusement dans la cheminée du salon, devant laquelle était installé un fauteuil. Son hôtesse y trônait, avec un livre à l’imposante couverture dont elle tournait les pages lentement. Avec ses doigts. La jument eut un mouvement de recul et attira l’attention de la propriétaire des lieux. Quand elle se leva pour approcher de son invitée, celle-ci n’eut plus aucun doute.

C’était une humaine. La pouliche recula encore à l’approche de la créature bipède. Ça n'était pas un monstre terrifiant, mais la peur lui provoqua tout de même des frissons le long de son échine. Si elle n’avait pas eu son corps aussi mal en point, la fuite aurait pu être une option mais faute de mieux, son visage arbora une mine implorante. Quand l’humaine fut proche, elle tendit la main et la jeune jument ferma les yeux… puis sentit une douce caresse.

 

“N’ai pas peur,” dit-elle doucement. “Tu es en sécurité ici.”

 

La licorne fut invitée à s’installer à table, devant un plat rempli de muffins. L’air encore méfiante, elle n’avait cependant pas d’autres choix ; et puis si l’humaine avait voulu lui faire du mal ou la manger, elle ne l’aurait pas soignée auparavant.

 

 

Les rumeurs, ou plutôt les légendes, sur les humains étaient nombreuses mais rares en Equestria. Peu de villages gardaient encore, dans leurs traditions orales, les récits de ces croque-mitaines, souvent remplacés par des monstres bien plus réels, comme les Timberwolves.

Aucun livre n’en parlait, seules les histoires faisaient encore vivre dans quelques mémoires ces géants dépourvus de pelage et couverts par des peaux d’animaux encore sanglantes. Des brutes sauvages, bien loin de la réalité.

Dans une petite maison chaleureuse, une humaine vêtue avec du tissu avait préparé des pâtisseries pour une jeune jument blessée. Pendant plusieurs nuits elle avait veillé, pris soin de sa protégée et épongé son front brûlant de fièvre.

 

 

La licorne saisit un gâteau par magie et en prit une timide bouchée, avant de rapidement enfourner la sucrerie dans son gosier. C’était à la cannelle et au caramel. La maîtresse de maison eut un petit rire et replaça une mèche de ses cheveux roux d’un geste machinal.

 

“Je ne me suis pas présentée,” constata l’humaine avec un air malicieux. “Moi c’est Faust. Et toi ?”

 

Assise sur une chaise, la jeune jument se redressa pour pouvoir bouger ses sabots avant et faire des signes avec. Faust pencha la tête sur le côté, confuse.

 

“Rassure-moi, tu comprends ce que je dis ?”

 

La jument acquiesça.

 

“Tu sais parler ?”

 

Son interlocutrice secoua la tête négativement. Une moue pensive pinça les lèvres de l’humaine.

 

“Et je ne connais pas le langage des signes… surtout celui des poneys.”

 

L’air toujours concentrée, Faust quitta la table pour prendre l’ouvrage posé sur son fauteuil. Imposant, avec une couverture en cuir usé et des pages jaunies, ouvertes devant la licorne pour lui permettre de lire.

 

“Tu sais écrire dans cette langue ?”

 

L’espoir vibrait dans sa voix, mais après avoir plissé des yeux, l’équidé secoua mollement la tête. Le crépitement du feu se fit entendre quand le silence s’installa. La jument reprit un muffin et le mangea à petite bouchée, ses yeux magenta posés sur Faust, soucieuse de ne pas pouvoir comprendre sa protégée.

 

“J’imagine que j’aurais tout le temps d’apprendre ton langage des signes.” Elle soupira. “Tu sais où nous sommes n’est-ce pas ?”

 

Un hochement de museau triste fut la seule réponse.

 

“Tu verras, c’est pas si mal. Et puis on sera tranquille ; il n’y a aucune autre âme qui vive ici. Le puits est dangereux.” Faust eut un petit rire. “Tu es la seule chose de bien tombée ici, petite.”

 

La jument renâcla avec un mouvement d’oreilles agacé. L’humaine laissa éclater son hilarité. L’atmosphère devint moins tendue.

 

“Très bien, très bien, je ne t’appellerai pas comme ça.”

 

 

La maison de Faust se trouvait à l'extrémité d’une série de cavernes, à l’opposé du puits, où les humains avaient construit leur première ville, sans oser s’aventurer dans le reste des basses-fosses. Il restait seulement des ruines, des habitations en pierres souvent creusées à même la paroi, agrémentées de nombreuses sculptures érodées par le temps. La jeune licorne avait pu discerner des formes humaines, mais aussi équines. Les fenêtres étaient brisées, les portes réduites à des morceaux de bois pourris encore attachés à des gonds rongés par la rouille.

Si presque tout était baigné d’obscurité, des jardins miniatures s’épanouissaient dans de petites grottes, sous l’éclat de pierres lumineuses. Faust en possédait une pour éclairer son chemin, mais la licorne utilisait sa magie avec autant d’efficacité ; cela se révéla très utile pour chercher des fruits sauvages.

Elles n’avaient pas grand-chose à se dire et pas seulement à cause de la jument muette. Les autres humains demeuraient un mystère, comme le monde en dehors du puits et ce même une fois les bases du langage des signes équins appris à la gardienne des ruines. Il y avait beaucoup de non-dits, de questions en suspens. Comment Faust obtenait-elle les ingrédients comme des œufs et du lait ? Pourquoi la jeune jument n’avait-elle pas encore de cutie mark ?

La quiétude des ruines était préférable. Passer de longs moments sans rien dire pour profiter de la présence de l’autre, cueillir des fruits et des fleurs, essayer de nouvelles recette pour se réjouir des réussites et rire des échecs. Au bout d’un mois, la licorne fut enfin guérie et put se libérer de ses bandages.

 

Son amie faisait la sieste lorsqu’elle décida de se dégourdir les pattes à l’extérieur. Pensive, la jeune jument réfléchissait mais prêtait tout de même attention aux débris révélés par sa corne, sur le sol. Ses sabots la menèrent jusqu’à un lit de mousse ; elle ne comprit pas la raison de son malaise à sa vue, mais elle pu voir comme une étoile briller loin au-dessus de sa tête.

Le puits.

 

Son cœur se mit à battre la chamade. Elle n’aimait pas cet endroit, quelque chose de mauvais s’en dégageait. Ses sabots tremblèrent pour lui signifier devoir partir, mais son regard fut capté par une fleur. Une belle fleur jaune, mais la jument était sûre de ne pas l’avoir vu quelques instants plus tôt, au milieu du lit de mousse.

Et il revint à l’esprit de la jeune équidé avoir vu une fleur après sa chute, une fleur parlante, et pris ça pour une hallucination… mais elle était bien éveillée quand elle vit un visage se dessiner entre les pétales solaires du végétal.

 

“J’ai bien cru que tu ne te séparerais jamais de ta petite amie,” glissa la fleur d’un ton mielleux. “Moi c’est Fleury, Fleury la fleur, et il serait temps d’avoir une petite discussion…"

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Note de l'auteur

Merci d'avoir lu ce premier chapitre et donné une chance à mon texte !

J'ai essayé de faire quelque chose d'un peu original pour ce cross-over, donc n'hésitez pas à partager vos impressions. L'intégralité de la fiction a été planifiée et rédigée pour éviter les incohérences, mais vous pouvez faire des suggestions, rien n'est figé !

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Vuld
Vuld : #49188
Je vais être un brin fleuve.

Je n'avais plus lu de fanfic' depuis une éternité. J'ai vu "Tartare" dans le titre ("Tartarus" en anglais) et je me suis dit "il faut que j'essaie". C'est rare les textes sur le Ta(r)tare, et la plupart sont juste une excuse pour donjonner en self-insert. Un brin refroidi à la perspective d'un crossover mais eh, c'est Undertale, donc au pire ce sera au moins amusant.

Sur ces augures, je me lance. ('Pis c'est 1'800 mots, autant dire rien.)

L'écriture "fanfic" m'avait manqué. Il y a des tournures littéraires un peu partout, des "se faisait entendre", des phrases très chouettes... mais c'est pas tout à fait très très maîtrisé. Un exemple parmi d'autres : "Une éternité sembla s’écouler en l’espace d’une sieste chaotique et..." L'intention est louable (contraste de durées) mais on est loin de ressentir une quelconque éternité. M'enfin bref je suis pas là pour faire une analyse littéraire, si j'en avais encore la force on me verrait râler par ici plus souvent. L'important c'est que côté forme, côté écriture, c'est fun.

Côté histoire ben... euh, déçu.

Pas parce que y a des humains. Déjà j'avais qu'à regarder les tags, ensuite c'est très bien amené et pertinent, enfin c'est une chouette inversion du principe d'Undertale donc moi ça me va. Non, mon problème est qu'on m'a promis un crossover Undertale / Equestria. Et qu'il n'y a pas de tag "sombre" (sans quoi je n'aurais pas donné sa chance au texte). Et bon, première ligne de dialogue, y a un "putain". Et la moitié du texte c'est l'agonie d'un poney. Bon. Ouais. Voilà.

Point positif, je redoutais vraiment que le crossover soit traité littéralement, avec genre Twilight ou Luna qui joue Chara' et qui rencontre Sans et Toriel et toussa et ça m'aurait vite gonflé. Tu choisis l'originalité -- et quand j'ai lu "Faust" j'ai bien ri -- et ça c'est très apprécié.

Donc mon seul problème à parler franchement c'est le côté "sombre". Y a pas besoin de tout ce drama et que le poney ils souffre très très fort pendant trois jours et trois nuits pour créer de la tension et dire que Tartarus c'est pô bien. Cette "violence" ramène ton Tartarus à du générique, j'ai déjà vu ça cent fois.

Je serais hype pour l'Epona enfermée dans le royaume des humains, mais là ben... ben non.
Il y a 3 mois · Répondre
speedangel
speedangel : #49186
J'aime bien et je veux connaître la suite ! :)

J'oublie toujours de me renseigner sur undertale pour savoir ce que c'est alors est ce qu'il faut que j'aille voir ou ça ne posera aucun problème ?
Il y a 3 mois · Répondre

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