« Je vais vous raconter mon histoire. C’est l’histoire d’une jument rose qui trouva l’amour dans les buissons d’une forêt. Il s’est jeté sur son visage en s’écriant joyeusement ; “bonjour ma belle !” » Raconta Pinkie aux jumeaux Pumpkin et Pound Cake.
Les poulains la regardèrent avec une expression de surprise sur le visage. Leurs parents étant de sortie, c’était à Pinkie de s’occuper des petits en leur absence. Toute la journée, le poney rose bonbon avait été la tête dans les nuages. Elle avait même inversé le shampoing pour poney et la crème de gâteau lorsqu’elle faisait prendre un bain aux enfants et faillit mettre Pumpkin Cake dans la boîte pour la commande des sœurs Aloe et Lotus du spa de Ponyville à la place des cupcakes qu’elles avaient demandés. Pinkie n’avait même pas réagit lorsque Pound Cake avait décroché l’ampoule du plafond pour en faire un ballon de foot miniature et très dangereux.
Quand l’heure de la sieste fut, la jument posa les petits Cake dans leurs berceaux respectifs. Voyant qu’ils ne s’endormaient pas, elle décida de leur raconter une histoire. C’est comme ça qu’elle commença à conter les aventures de la jument et le buisson de la forêt.
« Elle cueillait des baies rouges pour le prochain gâteau neuf étages qu’elle avait l’intention de faire, et c’est là que surgit, d’au milieu de nulle part, un buisson tout nu ! Il attrapa son panier de baies rouges avec ses branches et le vida dans sa bouche d’arbuste. Si vous saviez comme c’était mignon ! »
Pumpkin grimaça et Pound semblait confus. Mais Pinkie Pie ne prêta guère attention aux expressions des bébés poulains et continua son histoire ;
« Il lui dit ; “Bonjour ma belle ! Avez-vous d’autres baies comme celles-ci à me donner ? Je meurs de faim depuis deux jours et nuits, voyez-vous ?” La jument réfléchit un instant et décida qu’elle pouvait lui donner un autre de sa vingtaine de paniers remplis de baies rouges. Le buisson était heureux et la jument aussi. L’arbuste demanda à la jument comment elle s’appelait mais il ne lui laissa pas le temps de répondre et lança ; “Je suis Bayless Shrub !” la jument s’apprêtait à se présenter à son tour mais le buisson lui prit le sabot et la tira dans un autre coin de la forêt sans la laisser parler ! »
Pound Cake commençait à s’endormir mais Pumpkin Cake était toujours très bien éveillée. En réalité, elle risquait de faire des cauchemars si elle s’endormait après avoir entendu un conte pareil.
« Et c’est là que, sans crier gare, Bayless Shrub passa ses branches dans le dos la jument dont le nom lui était inconnu et la colla contre ses feuilles de buisson. Et c’est alors que leur regard se rencontra et qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre qu’il dit ; “me rendriez-vous un service ?” il n’attendit pas la réponse de la jument et continua ; “allez me chercher la figue tout là-bas et à votre retour, je vous épouserai !” et c’est ainsi que— »
Les yeux de Pumpkin s’écarquillèrent. Elle parut si choquée que Pinkie ne pouvait plus raconter son histoire. Ce qui était dommage puisqu’elle était bientôt arrivée au moment le plus intense du récit…
« Qu’est-ce qu’il y a Pumpkin Cake ? Tu n’aimes pas mon histoire ? » Demanda la ponette rose.
La pouliche secoua vivement la tête de chaque côté en signe de “non” et se cacha sous une couverture. Pinkie était perplexe. Rencontrer un buisson aussi charmant était pourtant la chose la plus merveilleuse qui puisse arriver dans la vie d’une jument !
« Laisses la tranquille, Pinkie, tu l’as traumatisée. »
Une petite silhouette s’avança dans la pièce et fixa les azurs de Pinkie avec ses émeraudes de dragon.
« Mais je lui lisais juste une histoire pour qu’elle s’endorme ! Regardes là-bas, Pound Cake s’est endormi, mon histoire l’a bercé jusqu’aux portes du monde des rêves et des bonbons ! » Se défendit l’élément du rire.
« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu l’as juste empoisonné et maintenant, il voit des cauchemars ! »
Pumpkin Cake ouvrit de gros yeux sur son frère qui dormait dans le berceau en face du sien l’air de se demander s’il voyait vraiment des cauchemars. En fait, il semblait plutôt faire de beaux rêves mais comme un bébé poney ne comprend pas tout, Pumpkin était juste encore plus traumatisée en voyant son frère dans cet état –elle pensait sûrement que baver en dormant ne présageait rien de bon-.
Spike claqua sa petite patte de dragon contre son front et continua ;
« Pinkie, tu as effrayé la pauvre petite, regardes-la un peu ! Il ne faut pas raconter d’histoires sur des buissons vivants à un bébé pouliche ! Et encore moins si le buisson en question est nu ! » Il réfléchit un instant « attends, un buisson ne peut pas être nu, si ? »
« Bien sûr que si petit coquin ! » répliqua Pinkie en fronçant les sourcils « et un buisson nu c’est beaucoup plus mignon qu’un dragon violet et vert ! »
« Euh Pinkie… tu n’essaierais pas de me rendre jaloux un peu ? »
« Si, pourquoi ? » répondit-elle, innocemment.
Le dragon roula des yeux et prit Pumpkin Cake dans ses pattes. La pauvre avait les yeux larmoyant et tremblait de partout.
« Elle EST traumatisée, tu ne peux pas dire le contraire Pinkie. »
« Je n’ai jamais dit qu’elle ne l’était pas, si ? »
« Quoi qu’il en soit, il faut faire quelque chose. Tu te rends compte que les Cakes vont être de retour ce soir et que tu seras renvoyée s’ils apprennent que tu as raconté des histoires fétichistes à leurs pauvres enfants ? »
« Ils ne vont pas faire ça ?! »
« Si. »
« Mais c’est une catastrophe ! Il faut que tu m’aide Spike, toi qui es si méga-ultra-hyper intelligent ! »
« Et ce n’est que maintenant que tu découvres la gravité de tes actes ? Que penserait la princesse Celestia si elle te voyait ? »
Pinkie prit Pumpkin Cake dans ses bras et la secoua dans tous les sens en chantant une parodie pour poulains. Mais ça ne fit que la faire pleurer.
« Ce n’est pas en l’étranglant que tu lui feras oublier ce que tu lui as raconté ! » S’écria Spike, alerté.
« Je ne l’étranglait pas, gros bêta ! Je jouais avec elle ! »
Spike alla chercher une poussette et installa la pouliche dedans.
« Et peut-être que je l’étranglais vraiment en fin de compte ? » Réalisa Pinkie « je suis la pire babysitteur de tout Equestria ! Maintenant, Pumpkin Cake va le raconter à ses parents et je serais chassée du Sugarcube Corner et je vivrais dans la rue et personne ne me verra et je disparaîtrais comme Gummy ! Où est Gummy ?!! » Dramatisa-t-elle.
Spike attacha Pumpkin dans la poussette et plaça un chapeau sur la tête du bébé pour qu’elle n’attrape pas de coups de soleil.
« Il me faut de l’aide ! Gummy, surveilles la maison pour moi ! » Lança Pinkie Pie en le posant sur le comptoir du hall de la boutique.
Spike donna un poney en peluche à Pumpkin et lui mit une tétine dans la bouche.
« Je pars chercher de l’aide ! » Pinkie sortit en galopant, quelques minutes plus tard, elle revint avec ses amies Twilight, Rarity, Rainbow Dash, Fluttershy et Apple Jack qui était complétement crevée et à moitié ivre après la récolte de pommes de fous qu’ils avaient faite plus tôt dans la journée au Sweet Apple Acres. « Les filles, il faut que vous m’aidiez ! J’ai raconté une histoire à Pumpkin et maintenant elle est traumatisée et va le raconter à ses parents et je vais être renvoyée et je vivrais dans la rue et personne ne me verra et je disparaîtrais comme Gummy !! » Elle inspira une grosse bouffée d’air et expira, « qu’est-ce que je dois faire ?!! »
« Laisses les choses se passer Pinkie, tu verras, ce n’est pas si mal la rue, » la persuada Rainbow en flottant dans les airs sur un nuage qu’elle avait chopé en route.
« Rainbow Dash ! Arrêtes de lui rendre les choses encore plus difficiles qu’elles le sont ! Il faut qu’on l’aide, pas qu’on la rabaisse ! » Affirma Twilight en posant un sabot amical sur l’épaule de la ponette rose bonbon. « Allez Spike, dis-nous ce qu’on doit faire, c’est toi l’intello je te rappelle, » lâcha-t-elle ensuite.
Tous les regards se posèrent sur le dragon qui essayait de calmer Pumpkin qui s’était remise à pleurer lorsque Pinkie était rentrée comme un singe enragé dans le Sugarcube Corner avec ses amies.
Il soupira et pointa la porte d’entrée.
« Je pense que si on promenait Pumpkin Cake, elle serait moins traumatisée ! » Annonça-t-il en poussant la poussette vers la sortie. « Twilight, Pinkie et Apple Jack venez avec moi, on va promener la petite Cake. Rarity et Fluttershy, restez au Corner pour surveiller Pound Cake…. et Gummy, » planifia le dragon.
« D’accord, pas de problèmes, » dit Twilight. « C’est ce qu’on va faire, vous venez les filles ? »
« Attendez une seconde ! » S’exclama Rainbow Dash. « Et moi ? Qu’est-ce que je fais, moi ? Je veux participer aussi, je suis le héros de Ponyville ! » Déclara le pégase bleue, depuis son nuage. Elle prenait peu à peu un air déconcerté comme si elle était prête à céder à la panique.
« Eh bien, tu pourrais compter les fleurs du jardin et vérifier qu’aucune d’entre elles n’a fané… » Proposa Spike en continuant à pousser la poussette de Pumpkin.
« Donnes Spike, je vais la pousser à ta place, » sourit Twilight avant de prendre le relai sur la poussette en utilisant la magie de sa corne pour la déplacer.
« Et dire que je pensais que tu ne servais à rien Twilight, je ne suis plus aussi déçu, » déclara le dragon alors qu’ils quittaient le Sugarcube Corner.
*
*
Etant donné que Pound Cake dormait paisiblement, Rarity en profita pour re-décorer la cuisine du Corner tandis que Fluttershy descendit dans la buanderie pour s’occuper du linge. Rainbow Dash comptait les fleurs et le groupe de Spike décidèrent qu’ils iraient au parc d’attraction. Pour le moment, tout allait bien. Pumpkin Cake semblait de moins en moins traumatisée –du moins pour Pinkie puisqu’elle n’irait pas mieux tant qu’elle ne se tiendrait pas loin de la fétichiste qui lui avait raconté une histoire de buisson nu.
Arrivés au parc d’attraction nouvellement installé à Ponyville, leurs visages s’illuminèrent face aux nombreuses attractions du parc qui semblaient plus excitantes les unes que les autres. Pinkie Pie proposa qu’ils les essayèrent tous en même temps, Twilight était partante pour un tour chez la voyante de sous le petit chapiteau bleu foncé, Apple Jack pensait qu’ils étaient à l’empire de cristal en compagnie de Cadence et Shining Armor et Spike était hypnotisé par les gemmes posées sur le stand de Derpy installé au milieu de l’entrée et de la sortie du tunnel de l’horreur –une sorte de train fantôme mais sans train. En bref, chacun voulait quelque chose de différente et ils ne pouvaient se décider.
« Je sais ! Allons sur les montagnes russes ! » S’exclama Pinkie.
« Et si on allait chez la voyante plutôt ? » proposa Twilight en vérifiant la position de Pumpkin Cake dans la poussette.
« Aller où ? Chez tata et tonton Orange ? » Délira Apple Jack qui entendait encore la voix de Granny Smith lui raconter des histoires sur le passé tout en l’aidant à cueillir quelques pommes.
« Ou bien, on pourrait aller voir un numéro de cirque ! » continua la ponette rose.
« Et si on allait chez la voyante à la place ? » reprit Twilight.
« Oh peut-être qu’on arriverait à gagner une peluche en tirant dans une bouteille en verre ?! » Pinkie ne l’écoutait pas.
« Peut-être qu’on pourrait se contenter d’aller voir la voyante ? » Mais la bibliothécaire n’était toujours pas décidée à abandonner.
« Oui, oui ! On devrait se nourrir en premier ! » Lança la pâtissière, Applejack ne suivait plus.
« Et si on aller chez la voyante ? » répéta Twilight.
« Hmmm ! J’ai l’eau à la bouche rien que de penser aux cocktails de Mme Cheerilee ! On devrait vraiment se rafraîchir en premier ! » Sourit Pinkie Pie.
« La voyante est par là-bas, » indiqua l’élève de la Princesse Celestia.
« Puisque vous n’arrivez pas à choisir, demandez à Pumpkin ce qu’elle en pense… » Souffla Spike, les yeux toujours rivés sur le bol plein à craquer de rubis et de saphirs qu’il apercevait sur le stand. Il était si envoûté qu’il ne voyait plus qu’eux et ne pensait plus qu’à eux.
Pinkie prit Pumpkin dans ses sabots et la posa sur son dos. Ce n’est que quand la pouliche avait pleuré et crié jusqu’à devenir toute rouge que la pâtissière la reposa dans sa poussette.
« Décidemment, il te déteste le tronc de pommier » lâcha Apple Jack avant de vivement secouer la tête et se rectifier ; « Je veux dire Pumpkin Cake ! »
« D’après ce qu’elle m’a dit, elle veut aller sur la grande roue ! » dévoila la ponette rose en sautillant jusqu’à l’attraction en question.
« Ouah, tu as toujours été très forte pour comprendre les enfants Pinkie, je t’admire ! » fit Twilight pour la flatter, elle se disait qu’en faisant cela, Pinkie Pie déciderait peut-être de faire demi-tour et aller voir la voyante à la place.
« Oui c’est ça, allez faire un tour de grande roue ! Moi j’ai un petit détail à régler… » Et ainsi, Spike prit la direction opposée à celle du groupe de juments pour aller chercher ses gemmes tant aimées.
*
*
La décoration de Rarity était époustouflante –à ses yeux- et fabuleusement lumineuse –toujours à ses yeux. Elle avait si bien ciré le sol blanc de la cuisine qu’on glissait dessus à la seconde où on y posait le sabot, les rideaux étaient blancs comme neige et pleins de paillettes, la vielle table rectangulaire avait été remplacée par une table ronde qui s’accordait parfaitement avec le sol et les rideaux –pour ne pas dire qu’elle était blanche aussi- et enfin, touche finale, tous les meubles y compris l’évier, le four et le frigo étaient entièrement immaculés de nombreuses pierres précieuses toutes assorties au sol, aux rideaux et à la table –encore un fois, pour ne pas dire qu’ils étaient tous blancs. Le tout était si lumineux qu’il fallait porter des lunettes de soleil pour ne pas virer aveugle en entrant dans la cuisine.
« J’ai fait du très bon travail ! Grâce à moi, l’affreuse cuisine des Cakes est maintenant digne de celle d’un poney très fortuné et élégant, que dis-je ? Elle est bien mieux encore que celle d’un poney très fortuné et élégant ! » Lança Rarity en mettant des lunettes de soleil sur son museau. « C’est parfait ! Maintenant, je vais m’occuper de la chambre à coucher. Je suis sûre d’avoir constaté que ça sentait le camembert pourri là-dedans ! »
Mais alors que la jument blanche –qui s’accordait très bien à la cuisine qu’elle avait décorée- se rendait à l’étage, Pound Cake se mit à hurler depuis son berceau. Les cris étaient si puissants que Rarity sursauta et tomba des escaliers, mais elle n’eut pas le temps de se plaindre de la douleur puisque ses oreilles souffraient déjà assez à cause des pleures du poulain. Il fallait à tout prix arrêter cette machine à torture et au plus vite !
La couturière arriva dans la chambre du petit et le prit entre ses sabots.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive, Pound Cake ? Pourquoi pleures-tu ? »
Elle qui attendait une réponse verbale de la part d’un bébé, elle fut servie avec encore plus de cris et de pleures –et des coups de sabots en supplément. L’élément de la Générosité se dépêcha de descendre les escaliers en faisant attention à ne plus trébucher et posa le bébé dans le fauteuil de la salle de détente. Elle lui apporta des jouets mais il les rejeta avec des coups de sabots. Elle lui apporta des balles colorées pour poulains mais il les rejeta de la même manière que les jouets. Elle lui mit une tétine dans la bouche et il la recracha ! Et devinez quoi ? Il se mit à pleurer plus fort encore que tout à l’heure ! Rarity tourna en rond quelques temps et une idée surgit ; elle essaierait de le nourrir !
Bientôt l’artiste revint avec un bol de purée de carotte et de pomme de terre qu’elle transportait avec sa magie de licorne. Elle donna une cuillerée à Pound Cake, heureusement il l’avala et s’arrêta de pleurer.
« Ouf ! » s’exclama-t-elle. « Il s’est enfin arrêté de—» mais sans la laisser terminer, Pound Cake jeta le bol à la figure de Rarity avec un coup de sabot arrière. La représentante du Carrousel Boutique était pleine de purée maintenant et ça dégoulinait sur sa crinière et partout sur son visage qu’elle avait pourtant si bien maquillé ce matin avant de sortir.
La fashionista devint rouge de colère et Pound ricanait.
« Alors là, non, non et non ! Tu ne vas pas t’en sortir comme ça, jeune étalon ! » Avertit-elle en s’approchant dangereusement de lui.
Sentant que le danger arrivait –et avec un bol de purée renversé sur la tête- Pound Cake attrapa un vase plein d’eau et s’envola dans les airs en menaçant de le jeter sur Rarity.
« Ne fais pas ça, ne fais pas ça, NE FAIS PAS ÇA ! » lâcha-t-elle en se cachant le visage avec ses sabots, mais c’était trop tard.
En plus d’avoir de la carotte et de la pomme de terre ramollis sur les crins, son mascara avait coulé grâce à l’eau –glacée- du vase que Pound Cake venait de lui renverser sur la tête. De toute façon, le maquillage était déjà fichu, mais renverser de l’eau sur une fashionista, c’était comme signer son arrêt de mort. Et c’était pire encore si on avait commencé avec de la purée. Et continué avec des rires moqueurs.
« C’est, la, guerre, » annonça Rarity, plus irritée que jamais.
Elle ferma tous les rideaux, volets, portes et fenêtre qu’elle trouva et se cacha derrière le canapé avec la boîte de balles colorés. Pound Cake, prit au dépourvu, comprenait à peine ce qui était sur le point de se passer. Très tôt, il reçut une balle sur le museau. C’était un tir de Rarity qui déclarait la guerre. Le poulain sourit et se cacha quelque part. La jument aux crins violets releva un peu sa tête pour regarder à l’avant du canapé. Tout était inhabituellement calme et Pound Cake avait disparu. Rarity était très intriguée par la disparition du petit mais seulement avait-elle tourné la tête qu’elle se fit agressée par une microonde. Heureusement que la machine avait atterrit contre le meuble dernière lequel elle s’était cachée plutôt que sur elle. A quelques mètres, le poulain brun se tenait fièrement, le regard hautain et les bras croisés contre son petit buste, toujours en train de flotter dans les airs. Son aînée jeta le bol qu’elle avait encore sur la tête à même le sol et balança plusieurs balles en direction de Pound Cake. Ce dernier les évita toutes avec brio et lui tira la langue pour continuer à se moquer. Mais il n’avait pas vu venir la cage qui l’enferma ensuite. Rarity se demandait à quoi servait une cage chez les Cakes mais pour l’instant, ça l’avait beaucoup aidé alors peut-être que c’était là pour enfermer Pound Cake au cas où il devenait agressif ?
« Alors ? Que dis-tu de ça le bébé ? Tu ne l’as même pas vu venir, n’est-ce pas ? » Dit Rarity avec sarcasme. La jument s’était accroupie et regardait le petit être qu’elle avait capturé avec un œil grand ouvert.
Elle aurait dû se douter que le bébé était malin, parce qu’il profita de l’occasion pour lui envoyer un nouveau coup de sabot droit dans l’œil, à travers les barreaux de la cage.
Alors que la couturière était occupée à hurler de douleur, Pound Cake souleva la cage d’un coin de cette dernière et il était libre. Encore heureux qu’elle n’avait pas été lourde.
« Tu vas… Regretter ton coup ! Petit diablotin ! » Lança-t-elle en se remettant sur sabots.
Cette fois, ce n’était plus des balles colorés mais des objets que Rarity jetait sur le bébé pégase. S’il n’était pas très agile et endurant, le pauvre poulain n’aurait pas survécu en esquivant chacun des lancés de la jument devenue folle. Et c’est là que la course de Pound Cake pour sa survie commença.
*
*
Pendant ce temps dans le sous-sol, à l’intérieur de la buanderie, Fluttershy avait essayé de laver les vêtements sales des Cakes pour leur rendre service mais le lave-linge Cakes édition était si compliqué à utiliser qu’elle avait prit une heure entière rien qu’à chercher le bouton d’actionnement. La machine était en effet plutôt complexe. Elle était composée de trois gros tuyaux vivement colorés qui menait à une sorte de boîte tout aussi vive et son fonctionnement était complètement incompréhensible. Ce n’est qu’à la fin de cette longue et pénible heure de recherche qu’elle trouva enfin le levier situé sur la surface gauche de l’espèce de boîte. La jument l’abaissa et le tuyau vert s’illumina, elle le longea jusqu’au bout et arriva en face du panier de linge sale. Non très loin se trouvait une sorte de bouton géant en forme d’accordéon encré au sol, le pégase appuya dessus et un des vêtements se fit aspirer par le tuyau au-dessus de lui mais dès que Fluttershy arrêta d’appuyer, le linge retomba dans le panier. Finalement, le lave-linge Cakes édition n’était pas si difficile à utiliser ! Il suffisait de rebondir continuellement sur un bouton géant pour que les vêtements se mettent à se laver tous seules !
Seulement, tandis que les vêtements étaient déjà à moitié lavés, un cafard bondit de l’obscurité en direction de la jument jaune. Fluttershy fit un saut en arrière avec un petit cri de frayeur. Lorsqu’elle se rendit compte que c’était juste un insecte, elle revint à sa place en lui faisant un petit coucou. En même temps, il avait de si jolis petits yeux, tous étincelants, tous mignons… Mais il tenait un mini couteau dans sa patte et menaçait Fluttershy ! La ponette sourit affectueusement et reprit son travail.
« Comme tu es mignon ! Tu ne me feras pas de mal n’est-ce pas ? Il faut préserver la gentillesse et la gaité ! » Étala-t-elle.
Le cafard resta silencieux quelques temps. Il ne bougeait plus. Fluttershy transpirait, elle avait beau savoir qu’il ne s’agissait que d’une bestiole qui tenait entre ses petites pattes, un mini couteau qui ne devrait pas exister, la jument ne pouvait pas s’empêcher de trembler. La tension était insoutenable, à chaque fois que la ponette détournait le regard et le ramenait au cafard, l’insecte semblait avoir avancé. Lorsque, à ce rythme, le petit espion des égouts était arrivé juste en face de Fluttershy, le pégase prit ses jambes à son coups jusqu’à la sortie mais la porte était fermée à clé ! Elle ne se souvenait pas de l’avoir fermée pourtant ! Quand elle se retourna pour vérifier la position du cafard, il était juste à ses sabots. Fluttershy inspira et expira à haute voix pour se donner du courage et fonça jusqu’au placard de la buanderie là où elle s’enferma.
« Du calme Fluttershy, c’est juste un petit cafard armé qui se déplace à la vitesse de la lumière et qui est susceptible d’avoir verrouillé la seule issue de la pièce… » La jument était couverte de sueur et tremblait comme un marteau piqueur.
*
*
A l’entrée et à la sortie du tunnel de l’horreur, deux gros gorilles noirs bloquaient le passage vers l’intérieur à ceux qui avaient peur de leurs rires diaboliques. Le tunnel faisait la forme d’un demi-cercle lorsqu’on le regardait depuis en haut. Les passages d’entrée et de sortie étaient espacés de cinq mètres d’écart et le stand de Derpy se trouvait –comme par hasard- au parfait centre de cet écart. Spike avait très peur des rires de ces gorilles. Même en les voyant de loin, il avait envie de se boucher les oreilles et hurler en même temps que les singes riaient pour ne pas les entendre –ah, et il fermait les yeux et se mettrait en boule aussi.
Le bébé dragon aurait fait n’importe quoi pour éviter de passer en face du tunnel de l’horreur, mais sa volonté pour l’obtention des gemmes le poussait à essayer de vaincre sa peur. Toutefois, ce n’était pas si facile que ça semblait l’être. Comment faire pour passer devant un macaque tout noir qui rit comme le Roi Sombra en personne ? Dur, dur… Quand tout à coup, une idée lui traversa l’espris.
Et hop, il passa au magasin de déguisement, et hop, il était déguisé en poney en se tenant sur des perches assez hautes pour lui donner la taille d’un étalon.
Avec un peu de mal à contrôler ses jambes temporaires, Spike avança en direction de l’entrée du tunnel et essaya de passer son chemin en évitant le regard du gorille de sécurité. Seulement, lorsque la bête lâcha son rire de démon, le dragon fit demi-tour à la quatrième vitesse et retourna se cacher. Pourquoi les films d’horreur avaient beaucoup mains d’impacts sur lui que le rire d’un stupide gorille ? Spike se traita de dragon sans cervelle et continua à chercher un moyen de passer.
*
*
Arrivées au pied de la grande roue, Applejack, Pinkie Pie et Pumpkin Cake ne pouvaient plus attendre pour se retrouver dans les airs, transportées par une des nacelles de l’attraction. Twilight de son côté pensait toujours au chapiteau bleu foncé près des stands de commerces alimentaires…
Une fois installées dans leur nacelle, les ponettes prenaient lentement de l’altitude. Pinkie Pie, toujours aussi bavarde que d’habitude, ne pouvait se taire une seconde. Heureusement que ça ne gênait personne cette fois-ci.
Pumpkin Cake remarqua une petite clochette accrochée en hauteur dans un coin de la nacelle. Intriguée par les bruits que produisait l’objet, la pouliche quitta agilement le confort de la poussette –Pinkie Pie ayant oublié de l’attacher de nouveau- et elle monta sur le rebord d’une des vitres de la cabine volante. Avec sa magie de petite licorne, elle essaya de décrocher la clochette, mais rien à faire ! Elle était trop fortement attachée tout là-haut pour qu’une quantité si petite de magie puisse l’attraper.
Leur tour de grande roue s’acheva et les juments durent redescendre une fois de retour sur la terre ferme. Pinkie Pie sautillait de haut en bas en exprimant ses ressentis avec des commentaires hauts en couleurs et Applejack lui répondait avec des phrases qui n’avaient rien à voir avec la discussion.
« Vous ne voulez toujours pas allez chez la voyante ? » demanda Twilight, mine de rien.
« Youhou ! Je me suis tellement amusée ! Allons faire un tour de ce côté ! » Lança l’élément du Rire en ignorant la violette.
« Hein ? Que comptes-tu faire dans la côte de ta mère ? » Ajouta Applejack, en suivant cependant la direction empruntée par la jument rose. Sans oublier d’emporter la poussette avec elle.
« Bon, je suis allée voir la voyante, les filles. Ne me cherchez pas trop, trop, » prévint l’alicorne en quittant le groupe.
Ainsi, il ne restait plus que Pinkie et Applejack, Pumpkin étant restée dans la nacelle de la grande roue. Néanmoins, personne n’avait remarqué son absence.
En avançant au milieu de la foule, entre les multiples stands de la fête foraine, Applejack et Pinkie Pie arrivèrent en face d’une petite boutique de fourniture pour pâtissière. Pinkie insista pour s’arrêter un instant pour faire quelques achats et la fermière fut laissée seule. En regardant autour d’elle, le regard de la cow-pony tomba sur la barbe à papa qu’une pouliche mangeait tranquillement. Elle se jeta littéralement sur la pauvre petite ponette et lui arracha sa barbe à papa.
« Pumpkin Cake ?! » s’écria Applejack en regardant le nuage de sucre rose, « qu’est-ce que tu fais là ?! Allez, on retourne dans sa poussette, vilaine fille ! »
Sur ce, elle revint à l’avant de la boutique et attacha une barbe à papa dans une poussette pour bébé poney et habilla le tas de sucre du chapeau de Pumpkin Cake. La ponette à qui la barbe à papa avait été arrachée était si surprise par la réaction de la fermière qu’elle avait oublié de pleurer et rapporter ces évènements malheureux à sa mère.
*
*
Fluttershy entrouvrit la porte du placard pour jeter un œil au cafard meurtrier qui se trouvait toujours en face d’elle, en train de la regarder avec ses yeux de petit chat –mais en plus cafard. La ponette essaya de sourire mais ses lèvres étaient déformées par la peur et les tremblements de la jument.
« Euh… Excuses-moi ? » Tenta-t-elle, tout de même déterminée à quitter la buanderie, « Est-ce que… euh… Je pourrais sortir ? »
Le cafard n’avait pas bougé.
« Je… Je dois vraiment y aller, je… j’ai oublié de donner à manger à mon ours ! » Continua-t-elle.
Pas de réponse.
« Réfléchis Fluttershy, réfléchis ! » s’encouragea-t-elle en retournant dans le placard, « Oh, si seulement tu étais là Spike. Toi qui est si courageux et si intelligent ! » Pensa la ponette jaune, désespérée.
*
*
Spike s’était déguisé en joueur de hockey, il appelait sa tenue “la super défensive”. Il se disait qu’habillé comme ça, il aurait le courage d’un sportif et passerait les gorilles sans difficulté. Ainsi, il s’approcha du singe de la porte de sortie, celui de l’entrée l’ayant déjà plusieurs fois rencontré, il se douterait qu’il s’agisse encore de lui.
« Hey salut, mec ! » lança le dragon en s’approchant du mammifère tout noir et poilu, « alors ? Quoi de neuf ? » Le macaque haussa un sourcil en voyant la tenue de Spike, il se disait qu’il ressemblait à une barque habillé comme ça. « Dis, tu ne pourrais pas me laisser passer ? J’aimerais rejoindre le stand là-bas et euh… » Les idées s’assemblèrent dans la tête du gorille et il se souvint qu’il devait rire machiavéliquement au visage de tous ceux qui souhaitaient “passer”. Comme ça, il accomplit son job et le bébé dragon fonça se cacher.
Il se mit en boule et tremblait si fort qu’il rappelait une puce qui saute dans tous les sens. Peut-être était-il possédé ?
« Oh mon Dieu ! Je rêverais d’être plus courageux et intelligent ! Malheureusement, être cultivé et fort aux jeux de hasards ne suffit pas pour battre ces gorilles diaboliques ! Non mais regardez-les ! Même un handicapé aurait retrouvé l’usage de ses jambes pour fuir ces monstres ! » Puis il eut une idée « des monstres, hein ? » Répéta-t-il en se relevant « mais oui ! Je dois me déguiser en monstre pour qu’ils me laissent passer. Ils penseront que je suis l’un des leurs ! Comment j’ai fait pour ne pas l’avoir comprit plus tôt ? »
Il repartit en direction du magasin de déguisement tenu par une charmante jument bleue aux crins dorés. Cette dernière commençait à le connaître tant il était venu faire des achats chez elle à chaque une de ses tentatives de récupération de pierres précieuses. Rapidement, le bébé dragon se déguisa en petit monstre gluant et laid, puis, il retourna auprès du gorille de la sortie.
« Je ne fais que passer, ne me regardez pas… » Murmura-t-il, en avançant droit vers le stand de Derpy.
Il était presque arrivé s’il ne s’était pas retourné pour vérifier que le gorille était toujours là puisque ce dernier rit au moment même où leurs regards se croisèrent. Seulement cette fois, à la place d’aller se cacher, Spike entra dans le tunnel de l’horreur par mégarde et se retrouva coincé dans l’obscurité.
« Quel con, mais quel con ! » lâcha-t-il en se cognant contre quelque chose qu’il pensait être un mur.
Le squelette n’était pas d’accord qu’on se serve de ses os comme mur pour se taper dessus et partit à la poursuite du dragon. Ce dernier prit ses jambes à son cou en hurlant de terreur.
Si seulement j’étais moins bête…
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« Oooooh ! Il y a un concours du plus grand mangeur de cupcakes ! Il faut que je participe ! » S’exclama Pinkie Pie, les yeux pleins d’étoiles.
« T’as qu’à y aller à ton rodéo de cupcakes, moi je vais m’occuper de Dizzy… Je veux dire, le cochon… je veux dire Pumpkin Cake ! » L’incita Applejack.
« D’accord ! J’y vais ! Ne faites pas trop de bêtises en mon absence, hihihihihihi ! » Dit-elle en partant s’inscrire.
Applejack s’accroupi en face de la barbe à papa-Pumpkin avec un air de bourré. Là, elle lâcha un petit cri bizarre et regarda le tas de sucre qui portait le chapeau de Pumpkin Cake puis, elle sourit.
« Tu sais, » elle renifla « tu es vraiment mignonne, toi. Et silencieuse, » son sourire s’élargit « Et puis, » elle renifla de nouveau « T’as l’air si bonne… bonne à manger si tu vois ce que je veux dire héhé. »
Il y eu un silence.
« Dis-moi, Pumpkin, est-ce que je peux te goûter ? » La barbe à papa ne répondit pas « juste une bouchée ! » lança Applejack en engloutissant entièrement le nuage sucré –y compris le bâton qui allait avec.
A ce moment-là, Pinkie était de retour alors que le concours n’avait même pas encore débuté.
« Hihihi quelle maladroite je suis ! J’ai oublié de prendre mon porte bonheur avant d’y aller, si je ne l’ai pas je—» elle se figea en découvrant le crime de son amie au pelage orangé. « Applejack… TU AS MANGE PUMPKIN CAKE ?! »
L’intéressée secoua la tête en guise de “non”, la fausse Pumpkin était toujours dans sa bouche –elle n’arrivait pas à l’avaler à cause du bâtonnet de la barbe à papa qu’elle avait engloutit sans réfléchir.
« Rends, moi, PUMPKIN ! » lança Pinkie en s’approchant d’elle, furieuse. « Je ne vais pas risquer d’être RENVOYEE à cause de TOI ! » elle se jeta sur son amie mais l’autre se poussa juste à temps pour éviter d’être écrasée.
En sentant que son bien était en danger, Applejack s’enfuit en galopant.
« REVIENS ICI !! » hurla l’élément du Rire en lui courant après.
Dans sa course pour échapper à la pâtissière toute rose, Applejack entra dans le labyrinthe de miroirs proche de la montagne russe que Pinkie voulait essayer. Une fois à l’intérieur, elle choisit ses chemins aux hasards et par chance, elle ressortit du labyrinthe sans trop se perdre. Pinkie quant à elle, décida que de survoler le labyrinthe de miroirs était une option plus optimiste si elle voulait rattraper la fermière plus vite. Pour se faire, elle accrocha une dizaine de ballons de baudruche autour de son ventre et prit son envol en direction de la sortie du labyrinthe. L’élément du Rire survola le tout et prit de l’avance sur sa cible. Malheureusement, Applejack pénétra directement le palais du rire qui était juste en face du labyrinthe qu’elle venait de quitter. Pinkie redescendit sur terre et fonça à la suite de la cow-pony.
« Pff, c’est ça que vous appelez un palais du rire ? Je vais vous montrer que vous n’êtes que des amateurs ! » Se venta Pinkie en voyant l’ennui des poulains qui faisaient le parcours.
La ponette amusa tout le monde et donner des conseils aux administrateurs avant de se rappeler qu’Applejack avait fui avec Pumpkin dans sa bouche.
« Je suis désolée, je dois y aller maintenant ! » dit-elle, pressée de sortir du palais.
Une fois à l’extérieur, elle jeta un coup d’œil de chaque côté et aperçu Applejack sur le point de faire un tour de grand huit. Elle avait attaché sa ceinture et attendait que la machine démarre. Pinkie galopa vers le manège en hurlant le nom d’Applejack. Lorsque cette dernière se rendit compte que la pâtissière n’était plus qu’à quelques mètres d’elle, elle essaya de détacher sa ceinture et renoncer à son tour de montagne russe mais avant qu’elle puisse faire quoi que ce soit, le manège démarra.
« Au moins, elle n’est pas montée avec moi… » Pensa-t-elle en transpirant à cause de la tension. Elle était si stressée qu’elle avait oublié d’avaler la barbe à papa qu’il y avait dans sa bouche en se débarrassant du bâtonnait qui bloquait le tout.
Pendant le tour de manège, Applejack entendit une voix l’appelant, la voix de Pinkie Pie. Elle décida de l’ignorer en pensant qu’elle venait d’en bas, mais les appels s’approchaient et ça semblait être en provenance de derrière elle. La cow-pony jeta un œil à l’arrière du véhicule et constata que la babysitteur avait agrippé la machine à la dernière minute et escaladait en ce moment même tous les sièges avec une agilité impressionnante.
« Applejack, recraches Pumpkin Cake et je te laisse tranquille ! Fais-le ! Rends-moi la pouliche ! » Essaya Pinkie, qui s’approchait progressivement.
Applejack secoua la tête négativement et une fois le véhicule arrêté, elle reprit sa fuite. Pinkie Pie devint rouge d’irritation et rebroussa chemin, laissant l’avantage à la fermière de lui échapper. La blonde se cacha derrière un stand de pêche aux canards où elle tenta de sortir le bâtonnet de sa bouche mais rien à faire, c’était coincé. Bien vite, le chemin d’Applejack fut barré par un grand canon de fête à la Pinkie.
« Dernier avertissement ; remets-moi l’enfant et je ne tirerai pas ! » lâcha la rose.
L’élément de l’Honnêteté fit quelques pas en arrière, se retourna et recommença à galoper. Pinkie tira plusieurs fois –c’était des ballons de sport fuchsia de la taille d’un boulet de canon- mais l’aînée de la famille Apple les évita tous aussi agilement que son amie avait escaladé la montagne russe.
Pour lui fuir, la fermière entra dans le tunnel de l’horreur en ignorant les rires des gorilles, Pinkie Pie fit de même et elles galopèrent jusqu’à la sortie en effrayant tous les poneys eux-mêmes chargés d’effrayer ceux qui entraient. En chemin, Spike s’accrocha à la queue d’Applejack en pleurant de joie.
« Merci d’être venues à mon secours les filles ! Comment se passe votre journée ? » Demanda-t-il.
« Mmmmm, mmm-mmm mmmmm ! » répondit la fermière.
« Quoi ? » s’étonna le dragon.
« Spike ! Enlèves-toi de là ! C’est une affaire entre elle et moi ! » S’exclama la babysitteur en transportant son canon de fête avec elle.
De retour à l’extérieur, Spike sauta en direction du stand là où les gemmes étaient posées en disant ; « Je descends là ! Merci encore ! »
Applejack galopa encore quelques mètres avant de se faire écraser par Pinkie qui lui avait littéralement sauté dessus. Après sa chute, la jument rose bonbon fit recracher la barbe à papa qu’elle avait en bouche à sa victime.
« Enfin… enfin… je l’ai fait ! » s’écria-t-elle, toute essoufflée.
« Je ne sens plus… mes jambes ! » lâcha la cow-pony, dans le même état que l’élément du Rire.
« Pumpkin… Pumpkin Cake ! Je t’ai enfin sauvée ! » Dit Pinkie en se traînant jusqu’au reste du tas de nuage en sucre qui avait presque entièrement fondu dans la bouche de la sœur d’Apple Bloom. « Pumpkin ?... Pumpkin ?! OU EST PUMPKIN ?!! » Lança-t-elle en s’apercevant qu’elle avait couru après Applejack pour du sucre et un bâtonnet.
Prise par un mélange de frustration et de déception –avec une pincée de peur et de colère-, Pinkie Pie se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, le cœur complètement brisé et lourd.
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Fluttershy prit son courage à deux sabots ; « Cher petit cafard, je suis sincèrement désolée pour ce qui va suivre, mais il faut que je retourne en-haut, » lâcha la ponette à la crinière rose.
Elle tenait un petit bol entre ses sabots, son but était de bloquer l’insecte avec le bol et quitter la buanderie en le laissant derrière. Mais ces yeux, regardez ces yeux ! Ces petits yeux tout mignons même s’ils appartenaient à un cafard répugnant ! Fluttershy ne pouvait tout simplement pas agir de manière aussi cruelle avec une bestiole qui avait de si jolis globes oculaires… -d’ailleurs, est-ce qu’un insecte était censé avec des globes oculaires ?
« Non ! Je ne peux pas faire ça ! C’est au-delà de mes capacités ! » Fluttershy laissa tomber l’idée d’enfermer le cafard entre les parois d’un bol et se couvrit le visage de ses sabots.
Les bruits de pas de Rarity en colère étaient audibles depuis le sous-sol, là où se trouvait la buanderie.
« Oh… Il y a un éléphant en liberté dans la maison, il faut que j’aille le voir ! » S’entêta-t-elle.
Soudain, une clé sortit de nulle part et tomba sur la tête de la ponette jaune. C’était celle qui ouvrait la porte de la buanderie. En fermant les yeux aussi fort qu’elle le put et en baissant la tête, le pégase galopa vers la sortie et l’ouvrit, un regard en arrière ; le cafard n’était plus là. Un soupir de soulagement ; et le cafard était en face d’elle ! Prise de panique, elle fui à toutes jambes. Arrivée dans la cuisine, elle grimpa sur un meuble de cuisine qui se trouvait contre le mur. La blancheur de la cuisine l’aveugla mais elle l’oublia lorsque le cafard pénétra la salle culinaire avec son couteau. Heureusement, l’insecte n’utilisa pas ses ailes pour monter sur le meuble à son tour, il n’essaya même pas d’escalader. Non, c’était bien plus amusant d’impressionner sa proie en taillant un mini couteau sous leurs yeux.
Fluttershy aperçu son ours par la fenêtre et l’appela. L’animal entra dans la salle, il était furieux et prêt à faire sa fête à la bestiole qui effrayait sa maîtresse, mais tout son courage disparu à la vue du couteau miniature que tenait la chose… Lui aussi se retrouva sur le meuble de cuisine, tremblant aux côtés de la ponette jaune.
« Ne t’inquiètes pas mon petit ours, Rarity viendra nous sauver et avec un peu de chance, on verra aussi l’éléphant, » dit-elle, avec un sourire rassurant.
Les bruits de pas se rapprochèrent, Rarity était en train de descendre les escaliers. Tout d’abord, le pégase vit Pound Cake qui fonçait vers la sortie en battant des ailes le plus vite possible. A sa suite, la fashionista qui courrait comme un éléphant le pourchassait avec une mitraillette coincée entre les dents.
« Rarity ! » appela l’élément de la bonté, mais sa voix était si douce que personne ne l’entendit, pas même le cafard. La licorne blanche était sortie et Fluttershy était laissée à l’abandon, sur un meuble de cuisine. Si elle tentait de descendre, le mini meurtrier allait l’assassiner avec son petit couteau. Elle ne pouvait plus rien faire ; sa vie ne tenait plus qu’à un fil.
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Pinkie Pie était tristement allongée sur le sol. Applejack essayait de la réconforter mais tous ses efforts furent vains. Tant qu’on ne retrouvait pas Pumpkin Cake, la pâtissière serait dans cet état fâcheux. Avantageusement, Pumpkin Cake leur revint sans qu’elles durent continuer à la chercher. Elle était sur le dos de Big Mac, l’étalon l’avait retrouvée alors qu’il montait dans la nacelle de la grande roue pour faire un tour du manège avec Mme Cheerilee.
Pinkie retrouva subitement le sourire et se releva brusquement.
« Oh Pumpkin Cake ! Mais où étais-tu ? » Lança-t-elle en serrant la pouliche dans ses bras. « Je suis désolée pour tout ce que je t’ai fait aujourd’hui, je ne te raconterai plus jamais d’histoire de buisson ! »
Pumpkin ne pleurait plus quand sa babysitteur la prenait, de plus, elle n’était plus traumatisée et avait passé une belle journée à sauter sur le dos de Big McIntosh et lui tirer la queue occasionnellement. Ni elle ni l’étalon n’allaient oublier cette journée. Et personne d’autre d’ailleurs. Sauf peut-être Applejack qui avait déliré tout le temps…
« Hey frérot, hihihi hic ! » commença Applejack en titubant jusqu’à l’étalon rouge. « Comment s’est passée ta journée ? Elle était bonne Cheerilee ? Je veux dire belle ! Je voulais dire belle… Hic ! » Bafouilla-t-elle en trébuchant.
Big Mac roula des yeux et prit Applejack sur son dos.
« A plus Big Mac ! A plus Applejack ! » Lança Pinkie Pie alors que les intéressés s’éloignaient.
La jument était si heureuse qu’elle sautillait partout avec Pumpkin accrochée à sa crinière. Cette dernière riait d’amusement.
Spike qui s’était enfin emparé des gemmes de ses rêves, rejoignait Pinkie en les mangeant.
« Bah alors ? Elle est passée où Applejack ? » Demanda-t-il.
« Je sais pas ! Sûrement rentrée ! » Répondit la ponette, de son air naturellement puéril.
« Nous aussi, on devrait rentrer. Monsieur et Madame Cake vont bientôt être de retour ! » Lança Spike en regarda la montre qu’il avait dessinée sur son poignet.
Comme ça, ils quittèrent le parc d’attraction sans se soucier de l’absence de Twilight.
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La porte d’entrée du Sugarcube Corner était grande ouverte et personne ne s’occupait du comptoir. La surveillance du magasin avait été relâchée comme pour dire “entrez et prenez ce que vous voulez”. Spike était très surpris de retrouver le Corner dans cet état. Mais que diable était arrivé à l’intérieur ? Les canapés et les fauteuils de la salle de détente étaient tous renversés et la pièce était remplie de jouets –pour la plus part cassés. L’accueil était dans un bazar pas possible bien que Gummy n’avait pas bougé de sa place, les murs étaient couverts de gâteau et de muffins, les rideaux avaient été déchirés… ça ne ressemblait plus au magasin des Cake ! Comment Rarity avait pu laisser passer ça ? Et où était-t-elle ? Est-ce qu’un cambrioleur était entré par effraction ? Où était Fluttershy ? Un tas de questions défilait dans la tête du petit dragon. Son expression était déformée par la peur et la surprise.
« POURQUOI ?! » lança Pinkie Pie.
Spike se réveilla enfin et alla rejoindre la jument rose qui était dans le jardin. Cette partie du magasin aussi était complètement saccagée. Rainbow Dash et Pound Cake étaient dans le ciel entrain de sauter sur un nuage de pluie. L’orage retombait sur Rarity qui elle-même balançait des meubles en tout genre en direction des pégases se servant de sa magie de licorne. La couturière avait l’air dans une rage indescriptible alors que les deux autres semblaient plutôt se moquer d’elle. Spike en perdit son latin.
« Pourquoi vous jouez sans moi ?! » continua la pâtissière, visiblement vexée.
« Désolée Pinkie, j’y peux rien du tout ! Sur ce coup-ci, c’était de la faute de mademoiselle la fashionista ! » Répondit Rainbow en renvoyant à leur propriétaire toutes les fournitures qui menaçaient de l’écraser.
Pendant une dizaine de minutes, alors que le bébé dragon était sans voix, beaucoup de choses se passèrent. Pinkie et Pumpkin Cake rejoignirent le camp de Rarity et une nouvelle partie de “on se tape dessus à distance” débuta. Lorsque ces dix minutes s’écoulèrent, Spike revint à lui et piqua la crise de sa vie stoppant net le déroulement des événements.
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« Mon petit ours, je pense que nous n’avons plus le choix, » commença Fluttershy en soupirant.
L’animal acquiesça et sortit une scie de nulle part.
« Nous devons le faire… » Continua-t-elle.
L’ours prit un air très sérieux en tapotant le coté lisse de la scie dans le creux de sa patte.
« Nous devons… » Le mammifère lança un regard plein haine au cafard. « Nous devons nous rendre, » annonça la jument.
Son camarade se retrouva les yeux en-dehors de leurs orbites tant il était surprit par ce que sa maîtresse venait de dire. Fluttershy tendit son sabot arrière droit au cafard, ce dernier taillait déjà son couteau –alors qu’il était plus que suffisamment pointu. Alarmé, l’ours rattrapa le pégase en lui resserrant le ventre et essaya de la faire revenir à sa place en secouant la tête de chaque côté.
« Non mon ours, tu dois être brave. Ce cafard meurt de faim, s’il nous mange ; il ira forcément mieux. Je veux avoir été une ponette bien intentionnée jusqu’à la fin, » déclara-t-elle, avec un sourire forcé.
L’ours, qui avait les larmes aux yeux, ému par les paroles de sa maîtresse, décida finalement de suivre la décision de cette dernière, acceptant ainsi de se faire tuer par cette toute petite bestiole. Les deux tendirent leurs pattes au cafard qui avait la bouche grande ouverte, dévoilant des dents horriblement pointues –finalement, les cafards aussi ont des dents. Non ?
Tandis que les lecteurs s’apprêtaient à découvrir comment un insecte aussi répugnant et surtout, aussi petit allait s’y prendre pour manger deux créatures aussi colossales comparé à son petit corps tout brun ; il se fit écraser. Ni par Fluttershy, ni par l’ours mais par Spike. Le bébé dragon était entré pour chercher le pégase jaune afin qu’elle aille aider les autres à tout remettre dans l’ordre et il finissait par écraser un cafard dans le risque d’avoir la patte toute sale ensuite.
Fluttershy cria et s’évanouit. Deux secondes plus tard, l’ours cria aussi et s’évanoui. Puis, Spike cria à son tour et fonça se laver la patte.
Ainsi fut la fin du cafard meurtrier.
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« Bravo Pumpkin, c’est bien là que le cube devait être placé ! » s’exclama Pinkie en souriant largement.
A la fin de la journée, tout était rentré dans l’ordre. La maison était impeccable, le jardin était rangé –Rainbow Dash avait fait un bon travail en comptant les fleurs, d’ailleurs…- et les poulains allaient très bien. Pumpkin n’était plus traumatisée du tout et Pound Cake avait arrêté ses caprices. Bref, tout était bien qui finissait bien.
Une fois de retour, monsieur et madame Cake offrirent des cadeaux à leurs enfants et remercièrent Pinkie Pie du fond du cœur. Seulement, lorsque le couple entra dans la cuisine, leurs yeux crevèrent face à la luminosité.
« Pinkiiiiiiiiie !!! » appelèrent les Cakes.
« Oups ! On dirait qu’on a oublié la décoration de Rarity, hihihi ! » Lança la pâtissière en faisant un clin d’œil aux jumeaux Cake.
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« Je vois… je vois ! Je vois un mariage. Votre frère va bientôt se marier ! » fit la voyante en tournant ses sabots autour de la boule de cristal essayant d’avoir l’air impressionnante.
« Mais il est déjà marié, » affirma Twilight depuis sa place de l’autre côté de la boule.
« Ah bon ? » s’étonna la voyante, « Laissez-moi réessayer ! Je vois… je vois un avenir glorieux. Vous allez devenir une princesse alicorne ! » Prédit la voyante.
« Mais, regardez, je suis déjà une alicorne. Vous vous êtes trompée de saison, la voyante. Pour la peine, je ne vous paierais pas. Bonne soirée ! » Lança Twilight en souriant de manière adorable.
Elle sortit du chapiteau bleu foncé et observa le ciel.
« Mince, il fait si tard. Les autres sont sûrement déjà rentrés… bah tant pis alors. »
Ça faisait trois heures qu’elle était là et qu’elle essayait de connaitre les événements futures de la saison six mais cette foutue voyante ne possédait que les cinq premières saisons dans sa boule de cristal. Tout ce qu’elle avait dit, elle le savait déjà ou bien ça s’était déjà produit. Et voilà, c’est maintenant la septième voyante incompétente… Quelle perte de temps.
« Hey, Twilight ! Bonsoir ma belle ! » S’écria joyeusement une voix derrière l’alicorne.
« Tiens, tiens, Bayless Shrub. Je ne pensais pas te rencontrer ici, » avoua Twilight.
« Moi non plus, mais ça te dis qu’on aille quand même boire un verre tous les deux ? Ça fait trois semaines que je cherche une beauté comme toi pour passer une soirée cool, » proposa le buisson nu.
« Oh arrêtes imbécile, tu me flatte ! » lâcha la jument violette en suivant le buisson jusque dans un bar où ils firent un certain nombre de choses.
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