Le vent glacial soufflait sur la ville de Manehattan qui était grise et froide. Les poneys étaient tous vêtus chaudement et avançaient d'un pas rapide. Leur souffle formait des nuages blancs et ils se précipitaient tous pour rejoindre leur foyer. Une maison avec en son centre un feu chaleureux, c'est ce dont ce poulain avait toujours rêvé. Il tendit son sabot sale et abîmé vers un étalon richement habillé. Et il demanda, pour la énième fois, une pièce, rien qu'une seule. Et bien évidemment, il reçut en retour un regard méprisant de la part de l'avare. Il soupira mais fut interrompu par une quinte de toux violente. Ses poumons le brûlaient et il s'écroula à même le sol. Les regards se tournèrent vers le pauvre enfant souffrant. Les passants le regardaient avec pitié mais ne bougeaient pas. Il savait très bien ce qu'ils se disaient : « Pauvre enfant ! Il ne devrait pas souffrir comme ça ». Mais ils avaient beau penser cela, ils ne daigneraient pas perdre du temps pour un poulain malade qui n'avait ni argent, ni foyer, ni famille. Il se releva, tremblant comme une feuille et avec le peu de force qu'il lui restait, se mit assis. Il reprit son vieux carton qu'il mit devant lui, bien en évidence. Sur celui-ci était inscrit à l'aide d'un vieux stylo « aidé moi a survivr a l hiver »
Le bruit d'une porte qui s'ouvre attira son regard. Un poulain sortit de la demeure et se précipita sur l'étalon beige qui semblait être son père.
Il repensa alors à ses parents, à sa maison. Il avait tout perdu pendant un incendie, et à cet instant, sa famille qui se faisait chérir jadis étaient devenue insignifiante vis à vis des autres. Le pauvre enfant transit de froid se remémora tous ces bons moments passés avec son père, sa mère. Soudain, un bruit métallique le tira de ses pensées et il regarda à côté de lui. Sa bouteille où il rangeait son maigre butin avait disparu et un poney courait avec celle-ci dans la bouche ! Il se releva en cirant et voulut courir après le voleur mais il retomba misérablement sur le sol.
- Pitié… Aidez-moi... ne me laissez pas... Une quinte de toux l'empêcha d'en dire plus.
Il essaya de se relever mais en vain. Il fondit en larmes sur le sol dur et froid, au milieu des passants qui continuaient d'avancer sans se soucier du poulain à l'agonie sur le chemin. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Sa vie était-elle devenue insignifiante pour les autres ? Un flocon, annonciateur d'une soirée cruelle et froide, vint se déposer sur le museau de l'enfant. Il rampa vers son carton sans se soucier du regard toujours plus méprisant des passants puis prit sa couverture de laine trouée et s'enroula dedans en espérant y trouver un peu de réconfort. Il venait de perdre tout son argent si durement acquis ! Il porta son regard azur vers le ciel d'où tombaient de plus en plus de flocons. Il se sentait si seul. Oublié de tous ! Personne ne semblait le remarquer, ici, dans la rue froide et grise. Les larmes perlaient sur ses joues tandis qu'il resserra un peu plus sa vieille couverture sur son corps maigre et gelé. Son ventre criait famine et il regarda sans vraiment de conviction à côté de lui. Il n'avait plus rien. L'enfant avait déjà mangé tout son pain. Il pris l'emballage et se mit à le lécher pour ne pas gaspiller une seule miette, même si il n'en restait presque plus. Le pauvre poulain se souvint alors de cette époque lointaine où il mangeait à sa faim, où il gaspillait même de la nourriture en ne finissant pas son assiette. Mais il savait que ces temps étaient révolus, qu'ils avaient laissé place à la famine constante et à la maladie. Chaque jour, il se demandait si il allait se réveiller le lendemain, ou si il allait mourir d'un quelconque prédateur.
Le Dard d'hiver notamment. Cette maladie qui décimait un par un les sans-abris, sans pitié. Une larme coula le long de sa joue. L'enfant savait très bien qu'il avait déjà contracté ce virus mortel. Il sourit quand même. Après tout, il avait un jour pu connaître le bonheur… Il ne cessait de se dire que plus tard, il pourrait retrouver un endroit calme et chaleureux. Et même si la maladie le rongeait, il n'arrêtait pas de croire cela. « La chance va tourner, un jour ». Une pièce tomba près de lui et il s'empressa de la prendre dans ses sabots. Le poulain la regarda et put y voir son reflet.
Il était misérable. Son pelage autrefois blanc comme neige avait tourné au gris et sa crinière blonde était poussiéreuse et décoiffée. Mais le pire était en dessous de sa pauvre couverture. Il avait des coupures de ci et là, du sang tachait son pelage gris et à un endroit, il n'avait plus de fourrure. Le souvenir de sa mère en train de le coiffer lui revint en tête. Il avait tellement de bons souvenirs. La vie lui avait apporté du bonheur jadis. Il déposa la pièce dans le creux de sa couverture brune et reprit son carton, dans l'espoir de recevoir une autre piécette. Il attendait patiemment, tandis que la lune s'élevait peu à peu dans le ciel qui devenait sombre au fur et à mesure que l'astre Lunaire progressait. Bientôt, les passants se firent de plus en plus rares, jusqu'à ce qu'il n'y est plus personne du tout. Le lampadaire à côté de lui grésilla et diffusa une faible lumière autour de lui. Le froid se fit plus mordant que jamais.
C'est alors qu'une douleur immense le prit à l'estomac. Un cri de douleur lui échappa, déchirant le silence de la nuit. Il toussa et cracha du sang, un sabot par terre. Ses yeux étaient écarquillés et son corps entier tremblait. Ses pupilles dilatées fixaient le sol tandis qu'il toussait. Puis, à bout de force, il s'écroula par terre, haletant. Respirer devenait insupportable tant cela lui faisait mal. L'enfant avait froid. Il sentit que ses forces l'abandonnaient petit à petit… Il ferma lentement les yeux.
- Je veux juste... Dormir…
Et le pauvre enfant, allongé sur le sol blanc et rouge, s'endormit en paix dans la nuit glaciale de l'hiver.
Une lumière tomba sur le corps du poulain. Il ouvrit les yeux et suivit le faisceau lumineux du regard. Au bout se trouvait une Alicorne bleu nuit. Elle lui sourit chaleureusement en lui tendant un sabot amical :
- Lève toi mon enfant, je vais te montrer le chemin. Aie confiance en moi, je suis là pour toi, pour t'amener dans un jardin de bonheur, loin des troubles de la vie. Un endroit tranquille, ou tu pourras jouer pour l'éternité.
Il se releva sans mal, ses pattes ne lui faisaient plus mal et il n'avait plus froid. Il avait même un peu chaud en fait. Et le poulain décida de suivre cette mystérieuse Alicorne, dont il avait l'impression qu'il était le fils. Il prit le sabot de la jument lunaire et elle s'envola. A sa grande surprise, il pouvait galoper dans les airs et il monta haut dans le ciel bleuté. Il suivit son ange gardien qui chantonnait une berceuse tout en volant gracieusement parmi les étoiles. Il ressentait un sentiment dont il avait été privé longtemps : Le bonheur. Le poulain se sentait libéré, comme une colombe qui avait été emprisonnée dans une cage dont la porte venait de s'ouvrir après des années. Il était heureux et suivit celle qui lui avait promis un jardin de bonheur éternel. Il courut à ses cotés vers un endroit meilleur, loin de la vie si cruelle. Et le jeune poulain disparut parmi la brume étoilée, sans se retourner, sans un regard pour la ville qui l'avait rendu triste.
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