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Loud Mouth

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Loud Mouth

Poneyville, 8 heures du matin

« Ouaip. »

« Sérieusement ? Je t’ai demandé si tu préférais manger des poires ou des oranges au lieu de tes pommes, et tout ce que tu me réponds, c’est ‘Ouaip’ ? »

« Ouaip. »

« Tu sais dire autre chose que ‘ouaip’ et ‘non’ ? »

« Sûr. »

L’expression de Big Mac resta stoïque, et il se contenta d’hausser les épaules en continuant à labourer l’un des champs de Sweet Apples Acres en ce matin ensoleillé. Discord avait passé la dernière demi-heure à essayer d’engager la discussion avec le fermier, n’obtenant à peine qu’un ‘b’jour’ en plus des ‘ouaip’ et ‘non’ pour lesquels le poney rouge était célèbre.

Se passant longuement sa patte de lion sur le visage, le draconequus se désespérait d’engager une conversation… amicale (même s’il ne prononcerait jamais le mot à haute voix) et commençait à être agacé. Une idée géniale lui vint soudainement.

« Tu es d’un ennui. Allez, changeons ça ! »

Sur ce, Discord claqua des doigts, et même si rien ne se passa visuellement, Big Mac sentit quelque chose s’agiter en lui. Ses lèvres, plus précisément. Il cessa son travail et s’arrêta net dans le champ.

« Be… be… p… p… »

Elles commencèrent à s’agiter toutes seules, comme mues de leur propre volonté, et les mots ne demandaient qu’à en sortir sans qu’il puisse y faire quelque chose. Discord souriait de plus en plus grand, poussant un couinement de joie quand la magie finit par faire effet.

« Discord, qu’est-ce que tu m’as fait ?! Je ne peux pas m’empêcher de parler ! C’est comme si les mots sortaient tout seuls de ma bouche ! »

Réalisant ce qu’il venait de dire d’une traite, soit sa plus longue phrase depuis environ une décennie selon les historiens de Poneyville, il porta ses sabots à sa bouche, ne cessant pas de parler, sinon d’une voix étouffée.

« Si c’est une blague, arrête ça tout de suite ! »

Discord ricana avant de se mettre à flotter au-dessus de lui, le toisant du regard et le fixant dans le blanc des yeux.

« Tu manques de conversation, et ça n’est pas très poli face à quelqu’un qui se veut amical », dit-il en faisant des guillemets avec sa patte de lion et sa serre d’aigle sur le dernier mot. « Pendant douze heures, tu ne pourras pas t’empêcher de parler, que tu le veuilles ou non. Ça t’apprendra à être plus sociable. A ce soir ! »

Le draconequus commença à s’en aller, poursuivi par Mac, qui suait à grosses gouttes.

« Arrête ça ! Je ne veux pas passer toute la journée comme ça ! » continua-t-il à dire en le chassant, la panique prenant peu à peu possession de son corps.

« Pour les plaintes, adresse-toi à Fluttershy. Oh, c’est vrai, elle est partie observer les Ponillons ! Je m’en vais de ce pas la rejoindre, amuse-toi bien ! » dit le draconequus sans se retourner.

En un éclair de lumière, il disparut, laissant Mac plus confus que jamais. L’étalon reprit son souffle, regarda tout autour de lui, et constata qu’il était heureusement seul au milieu du verger à cet instant.

Oh non ! Qu’est-ce que je vais faire ? Je ne peux pas sortir comme ça, il faut que je reste à la ferme le temps que ça passe… Il faut que j’aille voir Applejack… Je…

A cet instant, Mac se rendit compte qu’il exprimait ses pensées à voix haute. Cette journée s’annonçait encore plus difficile. Discord refit son retour derrière lui, habillé en explorateur avec cartes, jumelles et chapeau colonial sur la tête.

« Oh, j’oubliais, mon sort agit comme un sérum de vérité », précisa-t-il. « Alors tout ce que tu penses et les petits secrets que tu connais sortiront d’entre tes lèvres. Pas mal, non ? Ooh, ça va être tellement amusant. Je ne manquerais pas de lire les journaux si Equestria est toujours debout d’ici demain ! »

En un second flash de lumière, il disparut à nouveau, laissant Mac véritablement paniqué. Il prit quelques instants pour réfléchir et se calmer, tout en continuant de parler à voix haute et de faire les cent pas.

« Bon après tout, qu’est-ce qui peut arriver de mal ? Ce n’est pas comme si je savais beaucoup de secrets sur les gens de Poneyville. Je vais parler non-stop jusqu’à ce soir et puis après, terminé, retour aux pommes et au mutisme dans lequel je m’enferme depuis des années suite à un traumatisme psychologique subi pendant mon enfance consécutif à la…. »

Mac continua à labourer le champ pendant une heure, parlant dans le vide (à part quelques oiseaux qui finirent par se boucher les oreilles) sur son enfance et ses expériences passées, comme s’il faisait face à un psychologue. Peu après (et parce que cette histoire serait très ennuyeuse sans ça) Apple Bloom arriva, courant vers son frère en l’appelant par son nom.

« Mac… Mac ! »

L’étalon leva la tête vers elle et cessa sa séance d’introspection. Il écarquilla les yeux et avant même de pouvoir agir en toute conscience, les pensées sortirent de sa bouche.

« Bloom, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être à l’école ? C’est pas comme ça que t’auras quelque chose sur ton flanc pour faire autre chose que passer ta vie dans ce verger. Faut que tu travailles bien à l’école pour que tu trouves des solutions afin de maximiser le potentiel économique de la ferme et ainsi permettre de dégager une plus-value pour investir en marketing et en baisse des coûts de production ! »

Parti dans sa leçon professorale, il avait fermé ses yeux, et quand il les rouvrit, il découvrit Apple Bloom avec la tête légèrement inclinée et la mâchoire grande ouverte, confuse.

« Mac…. Y’a quelque chose qui va pas chez toi », dit-elle. L’étalon ne lui laissa pas le temps d’aller plus loin.

« Pour sûr, Apple Bloom. Je dirais même plus, j’ai une défaillance moteur causé par un membre de l’espèce du nom latin draconeqii chaoticus qui a voulu me faire ce qu’on appelle une mise en scène en vue de déclencher le rire à mes dépens. La dite mise en scène consiste à me faire déclamer à haute voix toutes les pensées qui parcourent mon esprit et…. »

Mac reposa les yeux sur Apple Bloom, et vit qu’elle avait reculé de quelques pas, accroupie avec les sabots sur sa tête.

« Grand frère… Tu m’fais peur… Pourquoi tu parles tout bizarrement ? » demanda-t-elle, une inquiétude audible dans sa voix. L’étalon soupira et s’approcha lentement d’elle, en retirant le harnais utilisé pour labourer le champ.

« Discord m’a lancé un sort et je ne peux pas m’empêcher de parler jusqu’à ce soir », expliqua-t-il simplement. « N’aie pas peur, c’est juste une blague. Je suis toujours Macintosh, ton grand frère. » Il lui sourit et tendit le sabot pour l’aider à se relever. Elle le regarda avec prudence, et lentement, posa son propre sabot dans celui de son frère, rassurée. Il l’amena près d’elle pour lui faire un petit câlin. Elle recula soudainement et le scruta de haut en bas, levant un sourcil.

« Comment j’peux être sûre que t’es mon grand frère et pas Discord ? »

Mac réfléchit à voix haute. « J’pense que j’ai une idée. » Il se racla la gorge. « Ouai…… Effectivement….. Ouai….. De toute évidence…. » Il se frappa la tête et, après de longues secondes, sortit enfin un petit « Ouaip. »

La pouliche poussa un soupir de soulagement, avant de se rappeler pourquoi elle était venue. « Mac, tu dois aller au marché aujourd’hui avec Applejack. T’as plein de pommes à aller livrer. »

« Mais je ne peux pas ! Tu as vu comment je suis, je vais créer des problèmes partout où je passe ! Il faut que je reste ici dans les champs où personne ne pourra m’entendre ! » expliqua-t-il.

« Ouais, ben, t’as pas le choix. Si tu fais pas la livraison aujourd’hui, Applejack va être furieuse et j’aimerais encore avoir un grand frère ce soir », répliqua-t-elle, mi-rieuse, mi-inquiète. Mac soupira et s’avoua vaincu. Il se mit en marche vers la ferme, suivi de près par Apple Bloom.

Arrivés vingt minutes plus tard dans la petite maison, Apple Bloom ouvrit la porte la première et partit directement s’effondrer dans le canapé. Applejack observa le spectacle et demanda : « Qu’est-ce qui se passe, Apple Bloom ? Déjà fatiguée alors que tu viens à peine de te lever ? »

La pouliche tourna paresseusement la tête vers sa sœur, alors que le son d’une voix commençait à s’approcher de plus en plus près d’elles. Mac s’apprêtait à passer la porte.

« Il m’a raconté pendant toute la route les trente-cinq façons de bien labourer un champ ! Il m’a tellement rempli la tête que j’ai sûrement oublié comment écrire ! » grogna-t-elle avant d’enfoncer un coussin dans chacune de ses oreilles.

Applejack leva un sourcil et se tourna vers son grand frère. « Mac, qu’est-ce que tu lui as fait ? » demanda-t-elle sur un ton strict. L’étalon s’essuya les sabots et entra en cuisine, n’ayant pas cessé de parler.

« … Et ainsi, tu auras de belles lignes sur la couche arable de ton champ. Oh, Applejack ! Ça tombe bien, je devais te voir ! Un draconeqii chaoticus m’a jeté un sort m’empêchant de contrôler mes cordes vocales jusqu’à ce soir. En conséquence, je ne peux cesser de jacasser sur tout et n’importe quoi, alors attends-toi à ce que la journée soit longue ! » conclut-il en refermant la porte.

« Discord t’a fait une blague et tu pourras pas la boucler jusqu’à la tombée de la nuit ? » demanda-t-elle.

Mac se retourna et poussa un soupir de satisfaction, l’air soulagé.

« Tu as toujours été la seule dans cette maison à me comprendre, ma très chère sœur. »

Un peu surprise de sa réponse, la jument recula de sa chaise et s’avança vers le porte-manteau, prenant son Stetson et ouvrant la porte. « Amène-toi, on va aller voir Twilight pour régler ça. »

Apple Bloom releva sa tête du canapé et ouvrit grand les yeux. « Quoi ? C’est tout ? Pas de hurlements et de cris de détresse parce que cette situation est désespérée et sans issue ? »

Applejack haussa les épaules et se tourna vers sa sœur, tandis que Big Macintosh s’émerveillait en déclamant à voix haute les merveilles des boiseries dans le salon.

« Tu sais, Bloom, après cinq saisons, j’en ai vu d’autres. Si demain, il me pousse des ailes et une corne et que je finis mariée à Rainbow Dash, je serais pas plus surprise que ça », dit-elle. Granny Smith choisit cet instant pour descendre des escaliers.

« Bonjour tout le monde ! Ah, j’ai bien dormi cette nuit, je suis en pleine forme ! Comment ça va, mon p’tit Mackie ? » demanda-t-elle en voyant son petit-fils avec un grand sourire, toujours émerveillé par le papier peint.

Grave erreur.

« Oh, bonjour Granny ! Je vais très bien, si ce n’est que, comme je l’ai raconté précédemment à mes chères sœurs, un draconequus du nom de Discord m’a choisi comme victime d’une blague qui ne me fera pas cesser de parler jusqu’à ce soir. Nous allions justement nous mettre en route en direction de Poneyville, pas seulement pour effectuer nos livraisons hebdomadaires de pomme, mais aussi pour voir l’alicorne Twilight Sparkle, connu aussi sous le nom latin de bookus horsus , afin de trouver une solution pour mon léger problème, fort amusant mais aussi très handicapant en ce qui me concerne », dit-il en la fixant.

Il sourit à pleines dents après avoir fini, et tout le reste de la famille le regarda avec une expression vide, surtout Granny Smith, toujours prostrée en haut des escaliers.

« Je… Je crois que je ne me sens pas très bien… Je vais aller me r’coucher », dit-elle d’une petite voix avant de repartir vers son lit.

Applejack la regarda disparaître en haut de la cage d’escalier, tandis qu’Apple Bloom avait filé par la porte de derrière, partant très loin sans jamais se retourner. La jument orange se tourna vers Mac.

« Mac, allons-y. Tout de suite. »

**********************************************************************************

Sur le trajet vers Poneyville, Applejack et Mac discutèrent longuement. Pour une fois que celui-ci se décidait enfin à parler, autant en profiter pour partager des souvenirs d’enfance commun et les doux moments passés ensemble. La route fut fort agréable pour eux deux.

Non, mais sérieusement, vous pensiez vraiment que Mac rendrait tout le monde chèvre ? Sans vouloir vous offenser.

« Y’a pas d’mal », dit une chèvre passant à côté du narrateur.

Hmm.

Bref, Applejack et Big Mac parlèrent de tout et de rien. Le lien entre frère et sœur n’avait jamais été aussi fort qu’avant, et Applejack regretterait plus tard ces instants qui ne reviendraient jamais, comme des fragments d’enfance qui se recomposaient dans la-

(Public : C’est nul, c’est une comédie ou un truc mielleux cette histoire ? On veut se marrer !)

Quoi, vous voulez direct qu’on passe au moment où les situations je l’espère drolatiques s’enchaînent sans temps mort tout en passant sous silence ce que ressentent ces personnages aux histoires difficiles, notamment à cause de la brutale perte de leurs parents qui a conduit à un lien familial distendu par les non-dits ?

(Public : Garde-les pour une autre histoire, et épargne-nous ça !)

Okay, okay.

(Public : Et un peu de sexe aussi, s’il te plaît)

Ça viendra.

Hmm (bis)

Bon.

Les deux Apple devaient effectuer une grosse livraison chez Filthy Rich, partenaire commercial numéro un de la ferme. Devant la grille du manoir du riche poney, Applejack sonna (epic ding dong plays) et glissa un conseil à son frère.

« Mac, s’il te plaît, n’en fais pas trop. Si Filthy ne veut plus acheter de pommes chez nous, je n’ai plus qu’à finir ma vie comme productrice de poires. »

A l’autre bout de la ville, un poney brun avec un sablier comme marque de beauté sentit ses poils se hérisser dans la cabine téléphonique où il se trouvait. D’ailleurs, aviez-vous remarqué qu’elle était plus grande à l’intérieur ?

« Des poires ? » se demanda-t-il à haute voix. « Je déteste les poires, fichons le camp d’ici ! Allons-y »

Personne n’entendit plus jamais parler du Dr Whooves, qui laissa une postière et ses deux filles seules et inconsolables.

Du côté du manoir Rich, le maître de maison se fit voir et ouvrit la grille. « Bonjour, les Apples ! Ah, vous avez mes deux charrettes de pommes comme chaque jeudi, formidable ! Voici les cent pièces, comme d’habitude », dit-il en tendant un sac tintant de monnaie.

« Merci, Filthy, je- »

« Ces prix sont bien en-dessous du marché. C’est clairement une escroquerie. Je demande deux cent pièces pour ces charrettes », la coupa Mac, qui avait réussi l’exploit de tenir trente secondes sans prononcer un mot.

« Quoi ? » Filthy leva un sourcil, surpris.

« De toute évidence, notre marge est inexistante sur la vente de ces produits. En mettant en balance les coûts de production, le temps passé à la maturation du produit et les frais annexes que nous devons prendre en compte pour l’investissement dans notre unité de production, la facture doit être doublée pour s’approcher du juste prix résultant de l’offre et la demande. »

Applejack se précipita pour mettre un sabot dans la bouche de son frère, et se confondit en excuses. « Hahaha, sacré grand frère », dit-il en riant de façon gênée. « Désolée, Filthy, mais Mac ne se sent pas très bien aujourd’hui…. »

« Laissez-le parler », répliqua le poney en plissant les yeux, de toute évidence très intéressé par le discours de Mac.

« Croyez-moi, il vaut mieux pas », poursuivit Applejack. « Cent pièces tout rond, merci et au revoir. » Elle fit tomber les pommes de la charrette à toute vitesse et commença à enfoncer sa tête sur la poitrine de Mac pour le faire bouger. Mais il ne recula pas d’un pouce et poursuivit son discours.

« Comme je le disais, le prix payé est inéquitable. Notre business plan ne nous permet pas de pratiquer des prix aussi bas. Alors soit vous payez deux cent pièces. Soit vous n’aurez plus de pommes du verger des Apples pour vos produits. Certes, vous pouvez vous fournir ailleurs, mais la qualité s’en ressentira, et les consommateurs se détourneront des produits Rich, entraînant la perte de vos profits et de votre fortune », conclut Mac, habité par son discours.

« C’est du chantage ! » gronda Filthy Rich. Les deux se regardèrent longuement, les yeux froncés. « … C’est…. C’est…. du pur génie ! » sourit-il de façon machiavélique.

« Quoi ? » demanda Applejack, prise au dépourvu, cessant de pousser son frère. Elle se retourna pour voir le visage conquérant du businesstallion.

« Mac est un vrai poney d’affaires, Applejack. Il est fait du même bois que moi. J’aime cet esprit d’entreprise. Tenez, voilà cent pièces supplémentaires », il siffla et un de ses majordomes apporta un gros sac très lourd pour le dos d’un vieux poney.

« Que… que… » bégaya Applejack alors que le sac était déposé devant elle.

« Voilà qui est mieux », répondit Big Mac. « Je viendrais demain vous présenter un business plan en trois volets pour imposer la marque Rich dans tout Equestria. Bien entendu, la famille Apple demande 50% des actions et des stock-options. Et un intéressement sur les bénéfices éventuels de cette collaboration. Je viendrais aussi avec un huissier pour superviser la signature de ce nouveau contrat. »

Filthy Rich se mit à rire et tendit le sabot pour le secouer avec celui de Mac. « Mon cher associé, je crois que c’est le début d’une belle et fructueuse collaboration. » Mac accepta le sabot tendu et tous deux se firent une accolade. « Ensemble, nous allons dominer le monde », ajouta-t-il d’un air entendu.

« Je n’en doute pas, Filthy », répondit Mac. Les deux se séparèrent et l’étalon fit le chemin inverse vers le centre de Poneyville, devant une Applejack stupéfaite. Elle resta bouche bée quelques secondes, avant de courir pour rattraper son frère.

« Mac tu te rends compte de ce que tu as fait ?! » lui hurla-t-elle. Mac s’arrêta et se tourna vers elle, l’œil interrogateur.

« Oui. J’ai accru de 100% les bénéfices de notre entreprise familiale tout en rééquilibrant le marché de la pomme », expliqua-t-il simplement. Même Applejack avait compris et elle dût s’y reprendre à deux fois avant de réussir à parler.

« Oh, ouais, ça, c’est bien pour nous. Mais du coup, les prix des produits Rich vont augmenter, ils deviendront trop chers pour les poneys, ils ne pourront plus se payer à manger, et le système économique d’Equestria va s’effondrer ! » paniqua Applejack en levant les sabots en l’air comme si elle venait d’annoncer l’apocalypse.

« Mais nous sommes riches. L’avenir de la ferme est assuré pour des années. Rappelle-moi de planifier rapidement l’optimisation fiscale de nos futurs profits », répliqua l’étalon tout en poursuivant sa route.

« QUOI ? C’est malhonnête ! C’est pas les valeurs de la famille Apple ! » s’énerva-t-elle.

« Allons, ma chère sœur. C’est juste un moyen légal de maximiser les rentrées d’argent. Je te ferais un point précis sur les articles de loi à ce sujet en rentrant à la maison », conclut-il.

« T’as vraiment réponse à tout, hein ? » soupira Applejack après quelques secondes.

« Depuis ce matin, oui. »

Applejack inspira et expira profondément. Elle savait qu’elle ne gagnerait pas sur ce terrain.

« Allons voir Twilight avant que ma tête explose », conseilla-t-elle sagement en se massant les tempes.

« Techniquement, celle-ci ne peut pas exploser, car le cerveau contient… »

Pendant le trajet jusqu’au château de Twilight, Applejack comprit ce qu’Apple Bloom avait dû ressentir ce matin. Perdue dans ses pensées pour essayer d’oublier les jacassements incessants de son grand frère, elle ne regarda pas à gauche et à droite avant de tourner à un coin de rue (Ndlr : ne faites surtout pas ça chez vous les enfants !) et entra en collision avec…

« Oh, bonjour Cheerilee ! » se réjouit Mac en tendant le sabot pour l’aider à se relever.

« Oh, je suis vraiment désolée, je ne regardais pas où j’allais ! Vraiment, j’suis désolée, Cheerilee ! » s’excusa Applejack en se relevant d’elle-même après avoir repris ses esprits. En voyant le sabot rouge de Mac tendu vers elle, l’institutrice rougit, et accepta l’aide.

Elle se releva, et lui dit, d’une voix rêveuse : « Bonjour Mac, comment vas-tu ? »

Grave erreur.

« Oh, ça va très bien, à part que je ne peux pas m’empêcher de dire tout haut ce que je pense jusqu’à ce soir à cause d’une blague de Discord. C’est vraiment très embêtant, mais là tu sais, je suis content de te voir, parce que d’habitude je ne saurais pas quoi te dire quand je te croise. Vois-tu, je suis très amoureux de toi et te voir m’ôte toujours les mots de la bouche, mais pas dans ce cas car je suis obligé de dire mes secrets même les plus honteux. Je te trouve vraiment très séduisante, et ce serait bien qu’un de ces quatre, on puisse se voir pour dîner, passer du temps ensemble ou se faire une roulade dans leMMMMM…… »

Applejack venait de lui fourrer une pomme dans la bouche, le faisant se taire un instant. Elle attacha une corde autour de son collier d’épaule et le tira, le faisant enfin avancer. En passant devant Cheerilee, elle s’excusa encore.

« Vraiment désolée, Cheerilee. Je sais pas ce qui lui a pris, il est comme ça depuis ce matin. On va voir Twilight pour remédier à ça. Passe une bonne journée », finit-elle en souriant un peu bizarrement avant de s’éloigner.

Cheerilee resta un long moment pétrifiée sur place, complètement rouge au niveau des joues, manquant de s’évanouir.

« Oh là là, Mac….. », souffla-t-elle, les yeux rêveurs. Elle en resta tellement sous le choc qu’elle oublia d’aller à l’école ce jour-là. Le système éducatif venait de s’écrouler.

Le chemin vers la bibliothèque était très long. Applejack ne se souvenait pas qu’il l’était autant, surtout quand elle devait pousser un étalon très lourd qui parlait sans cesse de la météo et de tout ce qu’il voyait. Ce qui donna lieu à quelques rencontres cocasses, la première avec Carrot Top, vendeuse de carottes et concurrente directe des Apple sur le marché des fruits et légumes.

En passant devant son stand, Applejack et la maraîchère se regardèrent avec les yeux froncés, comme savent le faire deux ennemies. La tension était dans l’air.

« Ah, Carrot Top, tu sais, j’adore tes carottes, je les mange en cachette quand j’en ai marre de manger des pommes matin, midi et soir. Elles sont vraiment délicieuses ! On devrait penser à monter un business ensemble pour inonder le marché en pommes et carottes et créer une joint-venture ! »

Le sang d’Applejack ne fit qu’un tour et elle se retourna pour lancer le regard le plus noir possible vers son frère, qui venait d’avouer ses amitiés avec l’ennemi. Cela ne l’empêcha pas de partir dans une longue déclaration d’amour enfiévrée sur les carottes. Applejack accéléra le pas.

En tournant la tête vers Carrot Top, elle vit un petit sourire mesquin se dessiner sur le visage de la jument jaune. Elle sortit un écriteau qu’elle posa sur son stand, avec écrit dessus :

« MEILLEURS QUE LES POMMES SELON BIG MACINTOSH APPLE »

Le stand se fit aussitôt assaillir de clients prêts à vider leurs comptes bancaires pour ses carottes. Recouverte de pièces, la maraîchère lança un « Merci, les Apples ! » qui hante encore les nuits de la fermière.

Il croisa ensuite Carrot Cake, l’un de ses amis d’enfance, qui revenait vers le Sugarcube Corner avec sa femme. Il s’arrêta pour le saluer et l’étreindre comme le font deux bons amis. Ils se mirent ensuite à discuter, ce qui surpris un peu le pâtissier, mais pas plus que ça, content de pouvoir avoir des nouvelles de son ami. Tout se passa bien, de façon assez surprenante, jusqu’à ce que l’étalon rouge lâche avant de le laisser reprendre sa route :

« On se voit demain soir au bar, comme d’hab, hein ? Hé, essaie de pas finir comme la dernière fois. Cette mignonne petite pégase, tu voulais vraiment pas la lâcher, hein ? Haha, sacré Carrot, t’as pas changé quand y’a des juments sexy dans le coin ! A plus, vieux frère ! » finit-il en lui tapotant le dos, manquant de le lui briser.

Cup Cake écarquilla les yeux et tourna la tête vers son mari, qui riait de façon bizarre et coupable.

« Vendredi soir ? Des juments ? » questionna sa femme, le regard soudain sombre. Elle s’approcha lentement de lui, se collant museau contre museau alors que son mari suait à grosses gouttes.

« Chérie, je peux tout t’expliquer ! Je n’aime que toi, je le jure devant Celestia et Luna ! » se justifia Carrot Cake en donnant un petit bisou sur les lèvres de sa femme.

Elle ne flancha pas et se tût pendant quelques secondes, tandis que son mari essayait de sourire pour faire bonne figure.

« Tu as un bon avocat ? » demanda-t-elle sans baisser le regard.

« Quoi ? » répondit-il, surpris par sa question.

« Je répète : tu as un bon avocat ? »

« Euh…. pourquoi tu me demandes ça, mon petit chou à la crème ? » demanda-t-il à son tour.

« Parce que le divorce coûtera très cher si tu ne me donne pas une bonne explication », grinça la jument. Son mari avala une grosse boule dans sa gorge et marcha d’un air penaud jusqu’au Sugarcube Corner. Aux dernières nouvelles, le magasin a tremblé ce jour-là, et je ne vous dis pas pour quelles raisons (clin d’œil appuyé).

Il y eut aussi Berry Punch. Vous le voyez tous venir, n’est-ce pas ?

La jument aux penchants alcoolisés était en train de cuver dans les rues de la ville, finissant sa troisième bouteille de vin de la matinée. Une journée normale à Poneyville. En la croisant, Mac ne put s’empêcher de lui faire la leçon.

« Berry, même si je suis ton ami, je trouve que tu es un très mauvais exemple pour tous les poulains et pouliches de cette ville. Ton alcoolisme va te conduire à des problèmes au niveau du foie et à une espérance de vie réduite, sans compter les ennuis que tu causes par ton comportement. Je sais que tu gères un bar, mais ça n’est pas une raison pour consommer de façon irraisonnable. Tu as besoin d’aide. Je te souhaite quand même une bonne journée. »

Berry passa son regard entre sa bouteille et l’étalon qui reprit sa route vers le château, Applejack ayant cessé depuis longtemps de se confondre en excuses face à chaque habitant de la ville qu’ils croisaient. Après quelques longues secondes à fixer l’étalon puis la bouteille, elle la jeta et en sortit une nouvelle, reprenant de plus belle sa consommation effrénée.

Ce truc me fait vraiment délirer, pensa-t-elle, avant de poser ses lèvres sur le goulot.

Big Mac croisa aussi Lyra peu après, et ne manqua pas de lui mettre la honte à elle et à ses enfants jusqu’à la troisième génération.

« Oh, bonjour, Lyra ! T’inquiète pas, je ne dévoilerais pas ton obsession pour My Little Human, même si tout le monde trouve ça stupide, surtout à ton âge où, quand même, on est trop vieux pour ces trucs. Hé, on se voit demain pour voir le dernier épisode ? A ce qu’il paraît, Dusk va avoir des ailes ! Dingue, hein ? A demain ! »

Bon-Bon, qui se trouvait à côté de Lyra, assista à toute la scène, éberluée. Elle se mit ensuite à rire, jusqu’à en pleurer, sous les yeux de sa petite amie qui commença à s’effondrer tout doucement au sol, plus rouge que le pelage de Big Mac. Elle se releva d’un coup et fronça les yeux.

« Ouais, bon, j’aime cette série, et alors ? Un jour, je vous prouverais qu’ils existent ! » hurla-t-elle comme un défi lancé au monde entier. « VOUS VERREZ ! VOUS VERREZ !!!!! JE DÉTIENS LA VÉRITÉ COSMIQUE SUPRÊME !!!!!! »

Elle hurla tellement qu’elle finit la nuit en cellule psychiatrique, le temps de vérifier qu’elle avait toute sa tête. Heureusement que Bon-Bon avait payé la caution. Lyra avait envers elle une dette jusqu’à la troisième génération de ses enfants. Heureusement (bis) que c’étaient leurs enfants.

Applejack ne disait toujours rien. Après tout, l’honnêteté était son élément d’équilibre, alors pourquoi empêcher son frère de dire la vérité ? La Princesse Celestia sera tellement fière quand elle apprendra la nouvelle !

En passant, Big Mac fit également une remarque à Bulk Biceps sur sa livraison quotidienne de stéroïdes. Oups. Ah non, en fait, ça n’était pas un secret.

Avant que cette comédie ne cesse, même si seulement quelques heures s’étaient passées, les Apples tombèrent sur un concours de « Ni Oui Ni Non » organisé sur la place de Poneyville. Après trois heures à répondre à la question de savoir s’il allait bien, les organisateurs décidèrent de le déclarer vainqueur, quand tout le monde avait quitté les lieux depuis longtemps ou était mort d’ennui, comme son concurrent. Mac gagna un gros sac de pièces. Il en gagna un autre à un concours d’élocution. Puis un autre à un concours de devinettes. Puis un autre à un karaoké.

Applejack décida qu’en fin de compte, c’était une bonne journée.

ENFIN, après de longues heures dans Poneyville, Big Mac et Applejack atteignirent enfin le château de Twilight. Après encore de longues minutes de perdues dans ce lieu pas encore doté d’une signalisation adéquate et après avoir croisé des touristes eux aussi perdus, les Apples trouvèrent enfin Twilight en train de… lire.

Incroyable, n’est-ce pas ?

« Oh, bonjour Applejack », dit-elle en levant la tête de son livre. « Bonjour Mac », ajouta-t-elle en voyant l’étalon.

« S’lut », répondirent en chœur les Apples.

« Vous venez emprunter un livre ? » demanda Twilight sans laisser le temps à Mac de la saluer, avec une lueur brillante dans les yeux et en poussant un couinement d’excitation.

« Euh…. p’têtre une autre fois, Twilight. Là, j’ai un souci et j’ai besoin de toi », répondit la fermière, en faisant signe vers l’étalon, déjà tourné vers les étagères pleines de livre. « C’est à propos de mon frère. »

« Oh… », Twilight sembla un peu déçue, et leva un sourcil en tournant la tête vers Mac, « Qu’est-ce qu’il y a ? Tout me semble parfaitement normal pourtant…. »

Mac tourna la tête vers elle et commença à s’approcher. « En effet, Twilight Sparkle, en apparence, tout semble parfaitement normal. Mais comme tu le vois, ou plutôt, comme tu l’entends, quelque chose d’inhabituel est en train de se passer en ce qui concerne ma personne. Un draconeqii chaoticus a lancé un sort qui ne me fera pas cesser de parler jusqu’à vingt heures, et cela est assez embêtant pour quelqu’un de taiseux comme moi. »

Twilight resta bouche bée quelques secondes, tandis qu’Applejack haussa les épaules. Elle en avait vu d’autres. L’alicorne finit par reprendre conscience.

« J-Je… Euh, je… Je vois… », bégaya-t-elle, avant de secouer sa tête et de se poser pour réfléchir. Mac reprit sa route vers les livres et commença à en sortir quelques-uns pour les feuilleter. Applejack se pencha vers Twilight et lui murmura à voix basse.

« Twilight, faut que tu me rendes mon frère, celui qui ne dit jamais rien et qui parle seulement quand il faut, je veux pas revivre une journée comme celle-là ! »

« C’est quoi ces gros sacs de pièces ? » demanda Twilight en tournant la tête derrière Applejack.

« Hein ? » Applejack tourna la tête et se retourna avec les joues rouges. « Euh… rien du tout, mais c’est pas ça qui est important ! L’important, c’est que mon frère arrête de parler comme ça, avec plein de mots que personne ne comprend ! »

Depuis l’endroit où il se trouvait, Mac lui répondit, sans quitter un livre des yeux. « Ma chère sœur, je ne suis pas soudain devenu plus intelligent, c’est juste que puisque je ne peux pas m’empêcher de parler, j’exprime toutes les connaissances que j’ai accumulées pendant des années grâce à la désinhibition naturelle consécutive à ce sort. Je n’ai pas eu besoin de les utiliser pendant mon travail à la ferme, ce qui explique pourquoi celles-ci n’ont jamais passées mes lèvres. Et aussi parce que ma timidité de naissance ne me pousse pas à me mettre en avant, contrairement à toi qui à une grande g… »

« Hé ! C’est pas parce que tu peux pas t’empêcher de causer que tu peux pas être poli ! » rugit la fermière en levant le sabot de rage. « Tu vois ce que j’dois subir, Twilight ? Fais quelque chose ! »

Twilight sourit et posa un sabot sur l’épaule de son amie. « Applejack, ton frère l’a dit lui-même, le sort ne durera que jusqu’à vingt heures et je ne peux rien faire pour stopper la magie d’un draconeqii chaot… euh, Discord. Il suffit d’attendre et de le laisser dans un endroit tranquille. J’ai prévu d’aller à…. »

Mac l’interrompit en arrivant avec un livre dans les sabots.

« Twilight, je lisais un chapitre fort intéressant de ce livre sur la philosophie de Neightzche quand un passage m’a attiré l’attention. Il est dit ici que ‘ce que veut le poney, ce que veut la moindre parcelle d'un organisme vivant, c'est un accroissement de puissance. Dans l'effort qu'il fait pour le réaliser, le plaisir et la douleur se succèdent ; à cause de cette volonté, il cherche la résistance, il a besoin de quelque chose qui s'oppose à lui’. Je ne remets pas en cause cette théorie, mais je pense que seul le plaisir procuré par le pouvoir est une donnée valable dans cette analyse. Qu’en penses-tu ? »

Un long silence se fit dans la grande pièce, et même Mac ne dit pas un mot. Les yeux de Twilight brillaient tandis que ceux d’Applejack s’étaient éteints, comme si son cerveau avait court-circuité.

« Épouse-moi », murmura-t-elle. Revenue à la réalité, un regard noir d’Applejack la fit regretter cette proposition, ce qui fit rire Mac, qui reprit la parole.

« Ma chère Twilight Sparkle, même si j’apprécie l’offre, je me dois de refuser. Tu es comme de nombreuses juments dans cette ville, attirée par mon corps sculpté par des années de travail dans les champs et mon côté mystérieux accentué par les quelques rares paroles que je prononce. Mais tu ne me connais pas vraiment, et ce sont tes hormones qui parlent. Mon cœur appartient déjà à une jument, et ça n’est pas toi. J’en suis navré, mais pouvons-nous en revenir à Neightzsche ? »

Twilight sortit de sa rêverie et eut un regard un peu triste. Néanmoins, la perspective de parler de philosophie avec l’étalon lui redonna le moral. « Bien sûr, Mac. »

Applejack se glissa entre eux. « Twilight, qu’est-ce que je peux faire en attendant ? Faut que je retourne à la ferme et je peux pas le surveiller ! »

Twilight et Mac tournèrent la tête vers elle, et l’alicorne sourit. « Applejack, il peut rester ici jusqu’à ce que le sort se dissipe. Nous lirons des livres, nous discuterons des grands auteurs, et si tout se passe bien, nous pourrons… » Elle regarda Mac sensuellement, et approcha son museau du sien, alors que l’étalon ouvrit grand les yeux et reculait de quelques pas.

Applejack refit son regard qui tue et cloua Twilight sur place.

« … Jouer aux échecs, oui, c’est ça ! » répondit l’alicorne, penaude, avant de se racler la gorge. « Ne t’inquiète pas Applejack, tu peux retourner travailler, je laisserais Mac repartir après vingt heures. Je dois partir plus tôt car je vais à une conférence à Canterlot, mais Spike passera du temps avec lui, pas vrai, Spike ? » demanda-t-elle alors que le dragon venait de faire son entrée dans la pièce.

« Ouais ! On parlera hoofball, on aura plein de trucs à se dire maintenant qu’il parle ! » se réjouit en avance Spike.

« D’ailleurs, Spike, tu me dois toujours le titre de propriété de ce château. Tu sais, celui que tu as perdu en pariant sur la victoire de Baltimare au match de la semaine dernière ? » expliqua Mac.

« Oh… » C’est tout juste si Spike ne manqua pas d’exploser, sous le regard que lui lança Twilight. Il rit nerveusement et s’en alla à toute vitesse. « Tu as… raison, Mac ! Je vais tout de suite le chercher, à ce soir ! »

Spike a depuis demandé l’asile à Appleloosa.

Applejack poussa un long soupir et se massa les tempes. « Heureusement que cette journée est presque finie », dit-elle. Twilight passa un sabot autour de son épaule et lui fit un petit câlin.

« Ne t’inquiète pas, je resterais ici pour le surveiller et qu’il ne créé pas d’autres problèmes. J’attendrais que Spike rentre avant de partir à Canterlot. De toute façon, je dois trouver une faille dans les lois d’Equestria pour garder mon titre de propriété. La soirée s’annonce passionnante ! » s’amusa Twilight.

« Twilight, tu as Société Equestrienne ; un mythe dans ta bibliothèque ? Il y a certains points de ce livre sur lesquels j’aimerais discuter avec toi », continua Mac, reparti se plonger dans des piles de livres.

« BANDE D’INTELLOS ! » cria Rainbow Dash en passant par une fenêtre et en s’en allant aussi vite qu’elle était arrivée. Personne ne comprit son arrivée dans cette histoire, si ce n’est son sixième sens pour ce genre de blagues impliquant les intellos.

« Cette soirée va être vraiment géniale ! » s’extasia Twilight en relâchant Applejack, qui ne perdit pas de temps pour rentrer à la ferme, les laissant seuls tous les deux.

La soirée se passa comme dans un rêve pour Twilight, qui discuta longuement avec Mac de sujets dont elle ne le savait pas si friand. L’histoire d’Equestria, la société actuelle, la royauté, la philosophie,… Ils firent aussi quelques parties d’échecs.

Peu après 19 heures, Twilight se souvint du programme initial de la soirée à la faveur d’une discussion sur Canterlot.

« Oh non ! » s’écria-t-elle. « Je devais aller à Canterlot pour voir la conférence du Professeur Neigh et Spike n’est toujours pas rentré ! » Big Mac leva la tête du plateau de jeu.

« Allons-y tous les deux. De toute façon, j’allais te mettre échec et mat en cinq coups. Cela commençait à m’ennuyer. Tu n’as qu’à nous télétransporter avec ta magie », expliqua Mac en se redressant. Twilight réfléchit quelques secondes, se demandant si…

« Si tu te demandes si ta magie peut suffire à nous télétransporter tous les deux jusqu’à Canterlot, c’est oui car la masse de deux poneys subdivisée par la distance en kilomètres et les coordonnées géographiques sont- »

Twilight le coupa en mettant un sabot sur sa bouche. « Merci Mac, mais un simple… tu as lu dans mes pensées ? » lui demanda-t-elle en levant un sourcil.

Mac poussa un petit rire et se mit à marcher autour de l’alicorne, comme un serpent encerclant sa proie. « Twilight, rien n’est improvisé, tout est calculé, même les pensées que nous avons. Une simple déduction a suffi pour que je sache ce que tu allais répondre. C’est aussi simple que ça », expliqua-t-il en s’arrêtant en face d’elle. Twilight se tût pendant quelques secondes et se fit aussi petite que possible.

« Tu… tu commences à me faire un peu peur », avoua-t-elle. Elle se remit droite et inspira calmement. « Bon, et si nous y allions ? » suggéra-t-elle.

« D’accord. Vu la météo et les fuseaux horaires, nous avons encore une chance d’arriver à l’heure », calcula Mac. Il se mit à côté d’elle, Twilight essayant de se coller à lui et Mac la repoussant aussi doucement que possible, avant que la magie ne fasse effet et les fasse tous les deux atterrir devant un centre de conférences à Canterlot.

« PROFESSEUR NEIGH : LE SENS DE LA VIE » était-il écrit en grand sur la façade, ce qui fit sourire tout aussi grand Twilight, qui se tourna vers Mac, en train de se secouer la tête pour reprendre ses esprits.

« Mac, toi qui est si intelligent, tu dois connaître quel est le sens de la vie ! Il faut absolument que tu ailles sur scène en parler avec le professeur Neigh ! » s’extasia-t-elle, ne perdant pas de temps pour prendre l’étalon dans sa magie et à le traîner jusque dans les coulisses.

Un photographe qui passait par là sut que son jour de chance était arrivé quand il vit passer la Princesse Twilight Sparkle en train de porter un grand étalon rouge dans son aura magique. Les médias lui dirent merci et la photo fit la une de tous les journaux le lendemain.

Après avoir cogné dans quelques portes à cause de la grande taille de Mac, Twilight tomba sur le Professeur Neigh, l’un de ses anciens professeurs à l’école des licornes de Canterlot.

« Professeur ! » se réjouit-elle en le voyant. Il se retourna et tomba sur l’alicorne.

« Twilight Sparkle, que dis-je, Princesse Twilight Sparkle, quel honneur de vous voir ici », salua-t-il en faisant une petite révérence. « Et vous êtes ? » demanda-t-il en voyant l’étalon.

« Je suis Big Macintosh Apple, de Poneyville. Et, si je puis ajouter, un admirateur de vos travaux, notamment concernant la fausse idée que nous nous faisons de la vie et ce qu’elle est. Je pense toutefois qu’en plus de l’illusion de bonheur qu’elle représente, c’est aussi une façon pour nous de justifier notre quête vers une meilleure existence, et que son but n’est que la recherche de cette existence. Vous me suivez ? »

Le professeur resta pétrifié sur place pendant de longues secondes, avant de secouer sa tête et de parler. « Euh… en effet, c’est… c’est… » Son visage s’illumina. « C’est tout simplement brillant. Il faut absolument que vous montiez sur scène avec moi ! Suivez-moi !» Il commença à approcher des rideaux qui cachaient la scène, où deux fauteuils étaient prêts à accueillir les intervenants.

Twilight bondit sur place et frappa ses sabots ensemble, sous le regard toujours stoïque de Mac, qui les suivit toutefois. La Princesse Celestia serait tellement fière de savoir qu’elle avait aidé Equestria à découvrir le véritable sens de la vie !

« Oh, bonsoir Twilight ! »

Une voix la sortit de sa rêverie. En se retournant, la Princesse d’Equestria se tenait en face d’elle, aussi majestueuse que d’habitude.

Twilight mit quelques secondes avant de réagir et de bafouiller. « O-Oh, P-Princesse ! Quelle joie de vous voir ! »

La Princesse lâcha un petit rire et vint se mettre à côté de Twilight. « La joie est partagée. Je sens que nous allons bien nous amuser. »

Les yeux de Twilight s’illuminèrent. « Vous aussi vous êtes une fan des travaux du Professeur Neigh ? »

La Princesse sembla circonspecte, puis se repris. « Oh… euh, oui, bien sûr. C’est très… enrichissant », bredouilla-t-elle en jetant un œil vers l’horloge. Vingt heures approchait, ça n’était qu’une question de secondes.

Le Professeur et Mac arrivèrent sur scène, devant une assistance comble et remplie de tous les plus grands cerveaux d’Equestria. Twilight couinait de joie et croyait imploser. La Princesse souriait d’un air entendu, presque malicieux.

Le savant tapota sur le micro pour voir s’il fonctionnait, puis pris place avec Mac sur l’une des chaises. Les yeux se tournèrent vers la scène, et le silence se fit avant que le professeur ne parle.

« Mes chers collègues et amis, merci de vous être déplacés jusqu’ici pour notre conférence qui, je le rappelle, sera sur le sens de la vie. Mais avant de commencer, je voudrais vous présenter un étalon que je viens de rencontrer, et qui est sans nul doute l’un des plus brillants esprits de notre pays », il se tourna vers Mac, qui calculait à voix basse le temps avant que le fauteuil ne se brise sous son poids.

« Voici Big Macintosh Apple. J’ai discuté avec lui en coulisses », reprit le professeur, « et sa vision du monde est celle que je recherche désespérément depuis des décennies. Cet étalon… » Il fit une pause pour l’effet et le pointa du sabot, alors que Mac venait de relever la tête, « détient justement la clé du sens de la vie. Je n’ai plus qu’à me taire pour que vous le découvriez aussi. »

Il fit une révérence et s’éloigna du micro.

Grave erreur.

Mac comprit le message et s’approcha du fronton.

A cet instant, un bruit fit se tendre les oreilles de Twilight. Une sorte de dong lointain… Les roues dans son esprit se mirent à tourner…..

Mais… c’est la tour de Canterlot qui sonne… Elle jeta un œil vers une horloge dans les coulisses… Vingt heures. Attends, Mac n’a pas dit que le sort s’arrêterait à… Le temps de comprendre, il était trop tard et le sourire de Celestia n’en devenait que plus grand. Twilight tenta de se jeter sur scène pour stopper le désastre, mais une aura jaune la retint, tandis qu’un « Shhh… » murmuré à son oreille la rendit encore plus confuse sur ce qui se passait.

Huit heures finissait de sonner, et les mots de Mac se firent soudain de plus en plus difficiles à prononcer. Des gouttes de sueur coulaient sur son front à chaque mot.

« Voyez-vous mes chers amis, le sens de la… vie… C’est… c’est… »

Tous les savants réunis se penchèrent sur leurs bureaux, tendus comme les cordes d’un instrument, prêt à faire face à la plus grande découverte scientifique de l’histoire. Une multitude de paires d’yeux se focalisaient sur l’étalon, qui paniquait de plus en plus et avait le regard fuyant en sentant qu’il y avait un problème.

« C’est… »

Il avala lourdement devant une assistance pendue à ses lèvres alors que les siennes venaient de le lâcher. Dans un souffle, il parvint à dire.

« Ouaip. »

A cet instant, ce n’est plus la Princesse Celestia qui régnait sur Canterlot, mais le silence. On entendait presque le battement d’ailes d’une mouche. Mac tourna la tête vers Twilight, les yeux pleins de peur, mais la jument était toujours coincée dans l’aura royale. Il resta figé sur place, à attendre une réaction, quelque chose, n’importe quoi qui puisse le sortir de cette situation.

« Brillant. »

« Sensationnel. »

« Stupéfiant. »

« La réponse était si simple que j’étais trop intelligent pour la trouver ! »

Des voix se firent entendre, les applaudissements se firent de plus en plus forts et le monde scientifique s’émerveillait d’avoir enfin trouvé le sens de la vie. Certains en devenaient fous de bonheur et couraient comme des possédés dans la pièce en criant, « Ouaip ! Ouaip ! Ouaip ! » D’autres calculaient la véracité de cette théorie avec un boulier et ne pouvaient que constater l’exactitude de l’équation. Le sens de la vie tenait en cinq lettres. Les sciences venaient de s’écrouler.

Jugeant que le moment était venu, Celestia relâcha Twilight et s’avança sur scène, cachant son énorme sourire par une pose plus royale et apaisée. Son apparition ne calma pas les plus agités des savants, et le Professeur Neigh ne pouvait s’empêcher de câliner l’étalon et de le remercier pour son apport majeur à la cause scientifique, tout en pleurant de joie.

Lentement, la Princesse amena sa bouche près du micro et parla, toujours sous le regard circonspect de Twilight.

« Messieurs, mesdames, par décret royal, je déclare que le ‘Ouaip’ est le résumé du sens de la vie ! Il sera enseigné dès demain dans toutes les écoles du royaume et inscrit dans tous les livres de philosophie ! » déclara-t-elle, faisant redoubler les cris de joie de l’assistance. Elle se retira de scène et passa devant Twilight, qui la stoppa.

« Princesse, mais qu’est-ce que… que… », bafouilla-t-elle en faisant de grands signes vers Mac, qui courut se réfugier à ses côtés, tétanisé et tremblant.

Celestia se retourna rapidement, avant d’ajouter dans un sourire, « Twilight, je suis toujours là quand il le faut, surtout dans une situation aussi amusante. Merci pour cette soirée, Mac. Même si ça n’est pas toi qu’il faut remercier directement… » Elle rit encore un peu, et fit ses adieux, décollant vers le château, et laissant deux poneys confus dans les coulisses du théâtre.

« OUAIP ! OUAIP ! OUAIP !!! » Un savant aux cheveux hirsutes qui passait par là leur hurla dessus, et Twilight et Mac coururent vers la sortie, laissant le temps à Twilight de lancer un sort de télé-transportation les amenant tous les deux au château à Poneyville.

Ils tombèrent assez violemment au sol, Twilight ayant mal calculé l’impact, et tous deux respirèrent de façon saccadée en grognant pendant quelques minutes, le temps de reprendre leur souffle et de se remettre de leurs émotions. Mac fut le premier à se remettre debout, et aida la jument à faire de même, toujours un peu perdue dans ses pensées.

D’un air désolé, elle commença, sous le regard toujours stoïque de Mac, mais toutefois plus chaleureux qu’avant. « Mac… Je suis désolée… je n’aurais pas dû faire ça… je suis une égoïste… Excuse-moi… »

Twilight baissa la tête et quelques larmes se mirent à couler au coin de ses yeux. Le seul son de la pièce fut ses sanglots pendant un moment, avant que doucement, le bruit de pas ne s’amplifie. Sans qu’elle n’ait le temps de relever la tête, elle sentit les forts sabots de l’étalon s’enrouler autour d’elle, et des caresses sur son dos. Ils restèrent ainsi quelques minutes, jusqu’à ce que l’alicorne retrouve la force de parler.

« Mac… je… »

« Laisse-moi parler », répondit l’étalon de sa voix grave, ce qui surprit Twilight. Elle leva la tête et vit ses yeux verts la regarder avec empathie. Il la relâcha, toujours assis, et poursuivit. « C’est de ma faute, j’aurais dû rester ici plutôt que d’aller à Canterlot avec toi. Mais…. c’est pour ça que je parle peu, je n’aime pas me mettre en avant. Et le silence vaut souvent mieux que les mots. Tu vois ce qui se passe quand je parle… » dit-il, en prenant un air gêné.

« Mais… »

« Twilight », la coupa-t-il encore, « rien de tout ça n’est de te faute. Equestria est toujours debout, enfin, je crois, et c’est ce qui compte. C’est une blague de Discord, rien de plus. Et puis… d’une certaine façon, c’était amusant, alors ne sois pas trop dure envers toi-même. Compris ? » demanda-t-il.

Twilight sourit lentement, avant de répondre par un « Ouaip » qui les fit rire tous les deux. Ils se relevèrent et l’alicorne raccompagna Mac à la porte du château, l’étalon souhaitant ne plus jamais avoir à parler autant de toute sa vie, tant sa gorge était plus sèche que le désert d’Appleloosa, et Twilight lui faisant promettre de revenir un de ces jours à la bibliothèque, ne serait-ce que pour quelques parties d’échecs. Pour une fois qu’elle avait trouvé un bon adversaire, elle n’allait pas le lâcher.

Ils se souhaitèrent bonne nuit, et Mac traversa la ville de Poneyville qui s’endormait. Tout était calme et sans étalon pour briser le silence. A part Lyra qui passa à toute vitesse devant lui et en réveillant tout le monde en hurlant « LES HUMAINS ARRIVENT !!! FUYEZ !!! FUYEZ !!!! » engoncée dans sa camisole de force, suivie de près par deux gardes de l’hôpital qui tentaient de la rattraper.

Et à entendre les bruits venant de chez les Cake, qui réveillèrent une seconde fois le quartier, ils s’étaient réconciliés. Mais adieu les soirées au bar.

Il passa dans un coin de rue sombre où Berry Punch passait la nuit en finissant sa bouteille. Bon, ça, ça ne changera jamais.

Equestria était toujours debout, même si rien ne serait plus jamais pareil, comme allait l’apprendre de nombreux petits poulains et pouliches dès le lendemain.

Et en parlant d’écoliers…

« Mac ? »

Arrivé près de la grange attenante à la ferme, Mac se fit arrêter par une voix féminine. Il tourna la tête et, malgré la pénombre, il reconnut les courbes de la jument de ses rêves.

« Cheerilee ? Mais-- »

« Laisse-moi parler », le coupa-t-elle en mettant un sabot sur ses lèvres. Décidément, ça devenait une habitude. Elle reposa lentement le sabot et le regarda dans les yeux, qui brillaient dans le clair de Lune. « Ce que tu as dit ce matin, c’était sincère ? »

L’étalon répondit de la meilleure façon qu’il le pouvait.

« Ouaip. »

« Donc tu m’aimes vraiment, mais tu avais trop peur pour me le dire ? »

« Ouaip. »

« Et il a fallu une blague de Discord pour que tu me le dises ? »

« Ouaip. »

A chaque question, elle se rapprochait de l’étalon, jusqu’à ce que leurs museaux ne soient séparés que de quelques centimètres.

« Tu veux faire une roulade dans le foin avec moi ? »

« Je… »

Il rougit, et avant qu’il puisse répondre, elle l’embrassa doucement, le mettant au silence.

« Tu sais, tu n’as pas besoin de mots pour me dire que tu m’aimes », dit-elle après avoir rompu le baiser en premier. Mac la regarda quelques secondes, puis se pencha à son tour pour poser ses lèvres sur les siennes. Leur étreinte dura un peu plus longtemps, et Mac comprit le sens de ses paroles.

Seul comptait le geste, peu importe tout ce qu’il pouvait dire à cet instant. Il valait tous les mots du monde.

Après de longues minutes, ils reculèrent l’un de l’autre pour reprendre leur souffle. Cheerilee s’éloigna lentement en dandinant des hanches vers la grange, passant un sabot dans sa crinière et le regardant avec des yeux enjôleurs.

« Tu viens Mac ? J’ai très envie de voir si le foin est aussi doux qu’on le dit… », ronronna-t-elle avec un clin d’œil suggestif. Mac regarda autour de lui pour voir si la voie était libre, et constatant que c’était le cas, il marcha vers elle, la suivant vers la grange sans un mot. Les portes se refermèrent, les laissant seuls.

Ouaip. C’était définitivement une bonne journée.

FIN

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Note de l'auteur

Cette histoire aurait pu s'appeler "TA G*****!" mais vous comprenez pourquoi j'ai choisi une formule plus policée...

Voilà une histoire originale pour patienter en attendant la suite de Night and Day (https://mlpfictions.com/story/812/night-and-day)! Je suis actuellement en vacances sous le..... non, en fait, je suis en pleine rédaction d'une autre histoire, encore plus longue que Night and Day et dont je vous reparlerais très prochainement. Les vacances? Jamais!

Toutes les citations de Neigh... euh, Nietzsche sont rigoureusement exactes. Pour le sens de la vie, voyez plutôt le film des Monty Python du même nom. Et bien entendu, Trollestia n'est jamais loin.

Je me tourne maintenant vers vous: cette histoire, c'est "Ouaip" ou c'est "Non"?

P.S Allez voir le film Ted 2, c'est plein de poneys.

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constantoine
constantoine : #25273
Comme dirait @Craïnn

Encore une fois où on a pas laissé Big Mac en dehors de cette histoire
Il y a 3 ans · Répondre
Donphil
Donphil : #25262
C'Était drôle surtout lyra avec son délire d'humain l’hôpital et tout.
Il y a 3 ans · Répondre

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