J'ai changé !

Mon véritable nom est Pinkamena. Pinkamena Diane Pie. Je n'ai jamais chéri ce nom. Lorsque j'ai eu un certain âge, je me suis enfuie de la famille, de notre stupide "élevage" de pierre. Je me suis réfugiée à Poneyville. Une petite ville, certes, mais charmante. J'ai légèrement changé d'identité. Je me suis fait appelée Pinkie Pie. J'ai laissé tomber ma coiffure lisse et parfaite pour laisser place à la coiffure incontrôlable, comme ci elle avait reçu une bombe atomique. Et j'ai dit adieu aux pierres, aux froncements de sourcils, aux têtes grognonnes et encore pleins d'autres choses. Je crois que j'ai bien fait. Je suis dorénavant Pinkie Pie, élément du Rire. La fêtarde du groupe quoi.

Mon réveil en forme de ballon, de couleur bleu sonne les cinq heures du matin. Je me lève toujours très tôt. Je descends de mon lit et enfile mes pantoufles duveteuses et tièdes. Je descends à la salle à manger du Sugar Cube Corner, l'endroit où je réside. Je dois une fière chandelle à M. et Mme. Cake. Je sors un bol de l'armoire et me sers mes céréales préférées. Je rajoute du lait et prends une grande cuillère. Miam ! J'adore leurs petits goûts sucrés et leurs "cracs-cracs" qu'elles font sur mes dents. Mes délicieuses céréales terminées, je mets le bol dans l'évier, en me disant que je le laverai plus tard dans la matinée. Je monte à l'étage pour  me brosser les dents. Mon brin de toilette terminée, je me dirige vers ma chambre encombrée de tout mes gadgets de fêtes. Il faut vraiment que je range de temps en temps. J'ouvre mes rideaux roses-bonbons. Il est cinq heures et demie et le soleil se lève dans une belle lueur orange. J'ouvre ma fenêtre et des doux vents d'étés font soulever ma crinière rose. Je vois sur la route principale se préparer les premiers marchands. Chacun sort sa spécialité et la place de façon stratégique sur les étals. Je me décide d'y faire un petit tour. J'attrape donc un sac où je glisse quelques pièces.

Je sors sans un bruit du Sugar Cube Corner. Les jumeaux de M. et Mme Cake dorment encore paisiblement. Ce sont de vrais petits diablotins parfois mais ils sont trop mignons. Je leur ai déjà fait du baby-sitting plus d'une fois mais la première fois que je les ai gardé, ils ont réussi à me faire craquer, à me faire pleurer. Je crois bien que c'était la première fois que je pleurais vraiment.

Je me balade doucement sur le marché, regardant avec attention chaque article. J'adore ces heures perdues. Peu de monde se lève de bonne heure le samedi matin, certains préfèrent faire la grasse-matinée. Comme Rainbow Dash, par exemple. Et puis, comme il y a peu de gens, on peut regarder tranquillement les étals sans se faire bousculer. Ah ! L'air des villages est si pur et si riche, pas comme l'endroit où je vivais auparavant. Je ne préfère pas y penser. Je m'arrête devant le stand de Rose qui vient juste de remplir les derniers bacs vides. Je respire le doux parfum des lilas, ma fleur préféré après la pensée mais, malheureusement, aujourd'hui, elle n'en as pas.

- Bonjour Rose ! je lui lance avec un sourire.

- Bonjour Pinkie ! me répond-elle avec le même ton joyeux. Que vas-tu m'acheter aujourd'hui ?

- Trois pièces pour un bouquet de lilas.

- Ca roule, conclut-elle.

Je me saisis alors des trois pièces d'or demandées que je sors de mon sac et je m'empare du magnifique bouquet.

- Bye bye, Rose ! dis-je en partant.

- Bonne journée.

Je range soigneusement les fleurs, me décidant de les offrirent à Twilight pour ses trois mois à Poneyville. Mais quand j'arrive à la bibliothèque, le lieu où elle habite, je vois qu'elle n'est pas encore réveillée.

- Bon ! Ce n'est pas grave. Je vais les posées sur le porche. Voilà, comme ça. Oh ! Je vais lui faire un petit mot, me dis-je.

Je prends donc un bout de papier et un stylo et écrit à la va-vite :

"Coucou Twily ;

Un petit cadeau pour tes trois mois passé à Poneyville.

Ton amie Pinkie Pie."

J'attache le mot soigneusement pour qu'il ne puisse pas s'envoler ni se détacher. Je tourne le dos à la porte en bois où se dessine une bougie lorsque quelqu'un me fonce dessus :

- Oups ! Pardon ! Je suis désolée. Je m’excuse.

Je lève la tête vers la personne dans laquelle je suis rentrée. C'est un poney terrestre, une femelle. Elle est vêtue d'une grande cape noire et pendant notre collision, son capuchon s'est enlevé. Cette personne, je la connais. Je sais pertinemment à qui appartient ce pelage gris, cette coiffure lisse et violette, assez pâle, et ces grands yeux verts.

- Maud ! je m'exclame. Mais que fais-tu ici ?

- Te parler, répondit ma sœur de sa voix lente et calme.

D'habitude, je suis du genre à ne rien refuser, mais cette fois-ci, je ne me prends même pas la tête si j'ai envie de parler ou pas. Je déteste Maud cordialement. Lors de notre petite enfance, on se disputait tout le temps, on se haïssait. Ou bien, on ne se parlait carrément pas.

- Non ! Désolée ! je lui dis sèchement.

Je ne suis pas désolée du tout. Je passe à côté de Maud, la tête haute mais la jument m'attrape la queue.

- Pinkamena ! Attends ! Et si on allait simplement prendre un café ? me proposa-t-elle.

- Je ne suis pas Pinkamena ! je lui lance.

Maud me lâche alors la queue. je la regarde dans les yeux. Mais que me veut-elle ?

- Alors, le café ? C'est moi qui te le paye, insista-elle.

- Si tu y tiens tant que ça... je réponds, levant mes yeux bleu vers le ciel.

Voilà qu'elle débarque dans ma vie rose et tranquille, ici, à Poneyville. Mais que me veut-elle ? Bon sang. Nous nous dirigeons vers le café-confiserie de Bon Bon s'en échanger un seul mot, sans échanger un seul regard. Nous nous asseyons à une table extérieure, à la forme d'un gros champignon, l'une en face de l'autre. Je place ma carte devant moi pour éviter de voir le visage de Maud. Je grommelle hargneusement à propos de ma chère sœur. Je m'arrête sur l'image d'une grosse crêpe super-large, recouverte de sauce chocolat et parsemée de morceau de fraises. Miam !

Le serveur arrive enfin. Je commande ma crêpe avec un verre de jus de pomme et Maud un café. Quand le serveur revient avec nos commandes, je mange vite fait ma succulente crêpe en regardant la jument devant moi. Elle n'a pas changé à ce que je vois. Elle regarde sa tasse remplit du liquide brun sans en boire une goutte. Elle y met deux morceaux de sucre qui fondent immédiatement. Sans un mot, elle prend sa cuillère et touille le breuvage. Seul le bruit de la cuillère contre la tasse rompt le silence qui pèse. Je décide de le rompre :

- Bon ! De quoi voulais-tu me parler ? je demande.

Maud ne répondit pas tout de suite. Elle but une longue gorgée de café encore chaud.

- Papa et Maman veulent que tu reviennes à la maison, me répondit-elle. S'il te plaît, Pinkamena.

Mes dents claquèrent sur le verre lorsque j'entendis ce nom. Maintenant, je le considère comme un sujet tabou.

- Je ne suis pas Pinkamena Diane Pie ! Je ne l'ai jamais étais ! Tu entends ? Je suis Pinkie Pie. Je ne veux pas rentrer à la maison ! C'est ici que je vis ! C'est chez moi !  je m'entends crier.

Je suis rarement en colère. Mais très rarement. Mais là...

Maud me regarde sans broncher, sans doute choquer. Elle part payer avec des PIERRES ? Bon Bon refuse la monnaie. Je paye donc à la place de mon étrange sœur. Nous partons ensuite acheter son billet de train pour le retour à la maison. Elle me dit avant d'embarquer :

- S'il te plaît.

- Non! J'ai changé ! Tu ne comprends donc pas ? je lui lance.

Maud secoue la tête, les yeux pleins de larmes et me réponds tristement :

- Nous t'avons toujours aimée Pinkamena Diane Pie. Tu n'as pas changé et tu ne changeras jamais.

Je n'ai pas le temps de lui répondre. Son train démarre. Elle est à la fenêtre et me regarde avec ses yeux verts, brillants de larme. Je cours après le train, pleurant moi aussi. Une fois de plus. 

- MAUD !!!!!!! je crie.

Hélas, le quais est trop court et le train va trop vite pour mes petites pattes. Je m'arrête, mes larmes perlant sur mes joues roses. Une écharpe violette avec l'inscription "Sœurs à jamais !" me tombe entre mes sabots. Une petite signature de l'écriture de Maud me montre qu'elle a lâché l'écharpe dans l'espoir divin que je tombe dessus. Je pleure le reste de mes larmes dans l'écharpe. Ai-je vraiment changé ?