Le Langage des Ailes
Auteur : Tchernobog
Traduit de l’anglais ‘Mood Wings’ par Matigno
Si quiconque en venait à poser la question, il en serait choqué jusqu’à l’âme. Son monde serait bouleversé, ses croyances retournées. Tout ce qu’il pensait savoir se révélerait être un mensonge.
Mais c’était vrai.
Twilight n’avait pas lu tous les livres de sa bibliothèque.
Il fallait l’avouer, elle y travaillait activement. Elle en était au ‘L’, la moitié de l’alphabet, mais à peine le quart de la bibliothèque. Elle avait conscience qu’elle finirait un jour par en être à court. Mais c’était là un des avantages d’être bibliothécaire. Elle pouvait toujours commander d’autres livres pour agrandir la collection. Soupirant en refermant le livre devant elle, Twilight pencha la tête jusqu’à entendre un crack satisfaisant. Elle devait vraiment trouver une meilleure position pour lire.
En se relevant du sol sur lequel elle s’était couchée, sa magie entoura le livre qu’elle venait de finir. Laitues et Poneys, quoique bref, avait été une fantastique lecture sur la flore d’Equestria. La licorne nota mentalement de faire quelques recherches la prochaine fois qu’elle en croiserait. Elle trouva rapidement sa place sur l’étagère, glissa avec soin le livre entre ses compagnons et retira le suivant.
Twilight fit léviter le livre devant elle, s’empressant d’examiner sa couverture bleue. Le dessin sur la première de couverture était plutôt simple ; une paire d’ailes de pégase, l’une repliée, et l’autre déployée dans toute sa longueur. Le titre, d’un autre coté, donnait une meilleure idée du contenu du livre : Le Langage des Ailes : Observations du Langage Corporel Pégase, par Œil Avisé.
Faisant à nouveau craquer sa nuque, Twilight décida de s’installer sur son canapé, adoptant une position légèrement plus confortable pendant qu’elle tournait les pages, puis atteignit le premier bloc de texte : les notes de l’auteur.
***********
Le langage corporel, comme tout poney vous le dira, est plutôt important. Pourtant, peu réalisent vraiment à quel point il compte dans toutes les situations imaginables. Dans une conversation, il peut renforcer ou atténuer les paroles. Dans les activités plus physiques, il peut révéler les pensées ou émotions initialement dissimulées.
Ce que la plupart des poneys ne savent pas, c’est que le langage corporel constitue soixante à soixante-dix pour cent de toute communication. Mouvements de l’œil, expressions faciales, gestes et postures créent une toute nouvelle profondeur dans la conversation qui est souvent assimilée subconsciemment.
Fidèle à mon nom, j’ai passé ma vie à observer le poney ordinaire et moins ordinaire, documentant tout ce que j’ai découvert pendant mes recherches. Ce que vous êtes en train de lire est le résultat d’une décennie d’examen approfondi d’une des trois races poney : le pégase.
Alors que les langages corporels terrestres et licornes sont assez similaires, les différences étant plus des ‘accents’ que des vraies barrières à la communication, les ailes des pégases leur donnent accès à une toute autre branche du langage corporel qui passe souvent par-dessus la tête des deux autres races. En effet, ceci était autrefois une des sources de conflits entre les trois tribus avant la fondation d’Equestria ; les poneys terrestres et les licornes typiques, voyant des pégases pour la première fois, les décrivaient souvent comme ‘bizarres’ et ‘accablants’, alors que les pégases, pour leur part, considéraient les autres comme ‘raides’ et ‘illisibles’.
Lorsque le contact régulier entre les sous-espèces eut en grande partie éliminé de telles impressions d’aliénation, il restait une mine d’informations que les non-pégases ne réalisaient même pas qu’ils manquaient – comme je l’ai remarqué moi-même difficilement ! Avec ce livre, j’espère combler ce vide, et aider mes lecteurs à faire leurs premiers pas dans le monde merveilleux du ‘langage des ailes’.
Chapitre 1 : Les Ailes de l’Histoire
Pendant des millénaires, les licornes ont manipulé les objets avec leur magie, leur accordant un degré de contrôle et de finesse inégalable par les autres races. Les nobles poneys terrestres ont, avec le temps, développé leur habileté à utiliser leurs queues pour attraper des choses, tout comme leur expertise à écrire, pour ne citer que cela, avec la bouche. Toutes les races ont maîtrisé l’art délicat de porter des choses dans leurs sabots. Ceux-ci sont assez souples pour attraper certains objets, mais ont tendance à manquer de précision et de contrôle. Cela bloque également un des membres utilisés pour marcher, ce qui rend le mouvement plutôt difficile.
Les pégases, cependant, sont dotés d’une paire d’appendices supplémentaire, leur permettant une grande palette d’utilisations et une dextérité dépendante de l’habileté du pégase. Bien que n’atteignant pas la maniabilité de la magie licorne, les ailes ont permis aux pégases non seulement le contrôle des cieux, mais aussi la manipulation de nombreux objets.
Celles-ci sont aussi devenues une forme de communication utilisée à la fois consciemment et inconsciemment par leurs propriétaires, leur donnant une expressivité plus visible que celle des autres races.
Dans les prochains chapitres, je décrirai divers exemples d’expressions et de significations communes ou moins communes attachées au plumage des pégases.
***********
Twilight leva les yeux de la page en entendant la porte d’entrée s’ouvrir, haussant un sourcil lorsque Spike entra dans la bibliothèque, transportant un grand carton de parchemins. « Qu’est-ce que c’est, Spike ? »
Le jeune dragon sursauta au son de sa voix, renversant presque la boite avant de se reprendre. Il laissa échapper un soupir de soulagement en voyant le petit désastre évité. « Juste quelques documents du bureau du Maire. Elle a dit qu’ils étaient assez vieux pour être mis dans les archives de la bibliothèque. »
Twilight acquiesça et le petit dragon posa la boite près du canapé, puis retourna à la porte. « Où vas-tu ? » demanda-t-elle. Son assistant n’avait pas l’habitude d’éviter ses corvées simplement en posant des cartons. « Ils doivent toujours être archivés. »
Spike s’arrêta devant la porte, se retournant vers Twilight avec un sourire coupable. « En fait… Rarity m’a demandé d’aller chercher des pierres précieuses avec elle. Elle m’attend alors jedoisyallersalut ! »
Twilight cligna des yeux et la porte se referma. Eh bien. Se levant de son canapé, elle ouvrit la boite et attrapa le parchemin le plus proche, le déroulant avec précaution en remarquant son aspect ancien. Elle survola le document, découvrant une vieille facture du temps de la fondation de Ponyville. Bien qu’il soit unique en son genre, Le Langage des Ailes avait saisi son intérêt et ne le relâchait pas. Elle remit le document dans la boite, puis la fit léviter, ainsi que le livre, en prenant la direction du sous-sol, le museau dans les pages.
***********
Chapitre 2 : Point de Départ – Les Ailes au Repos
Les ailes des pégases, contrairement à ce que je vous ai peut-être fait croire, ne sont pas toujours en mouvement. En fait, lorsqu’ils ne volent pas, les pégases aiment garder leurs ailes détendues contre leurs flancs. Elles ne sont pas excessivement grandes ou volumineuses, même chez un pégase mâle ou notre glorieuse Princesse Celestia. Bien que ses ailes majestueuses soient bien plus grandes que celles d’un poney normal, c’est une nécessité due à sa grande carrure. Mais, comme tout pégase, ses ailes se rangent parfaitement contre ses flancs.
Au repos, les ailes ajoutent un peu au tour de taille d’un pégase, restant en quelque sorte aérodynamique même lorsqu’il n’est pas en vol. Même au sol, les pégases sont des créatures de vitesse, et peuvent fendre les airs avec autant de grâce et d’aisance qu’un poney terrestre ou une licorne.
Les ailes des pégases sont relativement courtes, couvrant seulement une partie de leurs cotés, jusqu’à la croupe. Plus important, les ailes ont tendance à couvrir une partie de la marque de beauté du pégase, la rendant partiellement invisible lorsqu’elles ne sont pas utilisées. La marque d’un pégase, très souvent en rapport d’une manière ou d’une autre avec le vol, est donc pleinement visible lorsqu’il est dans son élément : en vol. À terre, la marque de beauté est presque considérée comme non importante et est donc cachée sauf si l’aile est délibérément déplacée. Même les marques qui ne représentent pas des nuages, des ailes, ou quelque chose facilement compréhensible comme appartenant au ciel ou à la vitesse sera tout de même souvent en quelque sorte lié au vol. Par exemple, des animaux volants, ou de la pluie, d’autres marques en rapport avec la météo. Elles sont aussi variées que les poneys eux-mêmes, mais se rapportent toujours à l’élément naturel des pégases : le ciel.
***********
Alors que Twilight tournait la page vers le prochain chapitre, elle ne remarqua pas qu’elle était arrivée au bout des escaliers, et percuta tête la première un obstacle au centre de la pièce. Elle se gratta le nez, reconnaissante que l’impact eût été relativement faible, et examina l’objet incriminé. Il se révéla être la machine à laquelle elle avait attaché Pinkie, dans une tentative de comprendre ses tics et combos. Alors que Twilight ramassait les parchemins tombés et commençait à les trier, ses yeux se posèrent à nouveau sur la machine, puis sur sa lecture actuelle. Cela lui rappela ce qu’elle avait fait après que la machine se soit révélée inefficace.
En posant le dernier parchemin, Twilight prit une décision. Cette fois, elle laisserait son casque de chasseur à la maison et essaierait d’observer plus prudemment et d’être moins repérable. Il y avait eu une énorme erreur de méthode la dernière fois; une des règles élémentaire de la science étant que le sujet d’une étude scientifique ne devait pas savoir qu’il était étudié ou il n’agirait pas naturellement. Et il était temps d’étudier.
En fait, il était temps d’aller étudier sur le terrain.
___________________________________________________________________________
C’était, heureusement, une journée claire et ensoleillée. Elle remarqua un couple de licornes se balader dans la rue, discutant gaiement. Quelques poneys terrestres transportaient des sacs sur leurs dos, remplis à ras bord de ce qui ressemblait aux mets les plus fins du Sugarcube Corner. Et évidemment, plus de poneys signifiait plus de pégases à observer !
Twilight décida de se diriger vers le parc. En une telle journée, il serait à coup sûr plein de poneys, ce qui lui permettrait d’observer dans un calme et une tranquillité relatifs. Avec un peu de chance, elle trouverait un banc inoccupé pour continuer à lire.
Ses yeux papillonnèrent à droite et à gauche, examinant chaque poney qui croisait son chemin. Tous les pégases qu’elle voyait attiraient immédiatement son regard, et Twilight examinait furtivement les courbes et la forme de leurs ailes. Dans un coin de son esprit, une pensée réprobatrice lui fit remarquer qu’elle pourrait être impolie, et qu’elle devrait se modérer… mais cette voix fut impitoyablement mise de côté par l’imminence de la recherche scientifique. C’était juste bien trop intéressant.
Finalement arrivée au parc, elle récapitula ce qu’elle avait observé jusqu'à présent. La plupart des ailes étaient détendues et au repos, ce qui montrait…
Twilight cligna des yeux, un sabot en l’air, en réalisant qu’elle avait seulement lu un chapitre. L’introduction avait été assez informative, et elle dévorerait le reste sous peu, mais elle avait seulement appris les bases d’une aile au repos et sa relation avec le corps du pégase, et devait continuer à lire ou les données qu’elle récoltait n’auraient ni queue ni tête.
Apercevant un banc libre, la licorne s’y dirigea pratiquement en galopant, avide de le réclamer au nom de la lecture. En se posant dans une position confortable, et fit léviter le livre hors de sa sacoche de selle et recommença à lire.
***********
Chapitre 3 : La Poésie en Mouvement – Les Ailes en Vol
Nous arrivons maintenant à ce qui est sûrement le moment le plus important de la vie d’un pégase : le vol. Plus précisément, le mouvement des ailes d’un pégase durant le vol. Comme tout observateur scientifique pourra le constater, la taille des ailes d’un poney ne tient pas la comparaison, proportionnellement, avec celles des nombreuses autres créatures du royaume animal, ce qui nous amène à cette question : comment un poney peut-il voler ?
Je ne m’attarderai pas dans les détails, puisque ceci a déjà été le sujet de nombreuses thèses et a été expliqué dans d’innombrables tomes. On dira simplement qu’un pégase n’utilise pas ses ailes pour bouger l’air autour de lui, mais interagit directement avec la magie ambiante dans laquelle le monde baigne. De la même façon qu’ils peuvent tenir sur les nuages éphémères, leurs ailes peuvent toucher la magie et les propulser en avant, leur permettant d’atteindre des vitesses bien supérieures à celles qu’une créature volante naturelle peut espérer atteindre.
Cela peut sembler identique au vol traditionnel à un observateur extérieur, et pour les besoins de ce chapitre, nous les considérerons identiques. Cependant, cela permet aux pégases de grandes prouesses aériennes, comme les Wonderbolts et leurs précurseurs l’ont prouvé au cours des dernières années.
***********
La fascination de Twilight pour le sujet augmentait avec chaque mot alors qu’elle s’élançait dans le reste du chapitre, plongeant dans les détails des mouvements des ailes des pégases en vol. Avec la quantité de détails expliqués dans le livre, elle était sûre de discerner quelque chose de ses observations.
Elle regarda autour d’elle, ayant soudainement remarqué que la lumière s’était un peu assombrie. Ne voyant rien à proximité, elle leva les yeux et découvrit finalement le coupable : un nuage solitaire qui se promenait dans le ciel. Mais pas plus tard que le moment où elle l’eût trouvé, une voix s’éleva au-dessus d’elle.
« Désolée Twilight ! Laisse-moi faire ! »
Twilight sourit en voyant Rainbow voler vers le nuage, tournant autour pour placer un bon coup dans la masse duveteuse. Twilight remercia la bonne fortune qui avait causé l’arrivée de Rainbow, quelle qu’elle soit. Non seulement elle pourrait voir et discuter avec une de ses meilleures amies, mais cette amie particulière était exactement ce qu’elle voulait voir : un pégase en action.
Rainbow semblait avoir remarqué son attention et décidé de donner un peu de spectacle à la licorne. Elle s’élança dans les airs, tournoyant et tourbillonnant, laissant une traînée arc-en-ciel qui attira tous les regards du parc. Elle finit sa démonstration avec une série de vrilles serrées, puis grimpa jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un point dans le ciel. Une fois là-haut, elle commença à plonger, accélérant vers Twilight, inquiétant vaguement la bibliothécaire jusqu’à s’arrêter net juste au-dessus d’elle. Feignant une révérence devant la petite foule qu’elle avait rassemblée, elle mit finalement sabot à terre et s’avança vers son amie. « Hey Twilight, comment ça va ? »
Twilight sourit en posant discrètement le livre de côté. Il ne fallait pas le faire remarquer pendant qu’elle récoltait des données. « Super ! Le temps est magnifique. »
Rainbow bomba le torse au commentaire. « Yep ! De rien. » Elle déploya ses ailes, gonflée d’orgueil, jusqu'à ce qu’elle remarque que le regard de Twilight n’était pas sur son visage, mais sur ses ailes. Rainbow haussa un sourcil en repliant ses ailes, puis pouffa intérieurement. Twilight était sûrement juste impressionnée. « Alors, tu lis quoi ? »
« Oh, heu… » Twilight se tordit l’esprit pour trouver un nom convenable, n’importe quoi qui détournerait l’attention de ses recherches. « C’est un livre sur les… oiseaux ! Les oiseaux mouches ! Les mouches ! » Elle se gifla intérieurement. C’est vraiment ce que tu as trouvé de mieux ?! Heureusement Rainbow lui évita plus d’embarras lorsque son visage arbora cet air familier de désintérêt qu’elle avait souvent lorsque Twilight commençait à parler de choses intéressantes. Alors que cela l’irritait normalement, à ce moment elle retint un soupir de soulagement. Elle était sauve. Mais juste pour être sûre, elle glissa le livre dans sa sacoche de selle.
« Ouais, c’est cool. Hé, est-ce que tu sais où est Applejack ? » demanda Rainbow en balayant le parc du regard.
Twilight secoua la tête, un sourire entendu sur les lèvres au brusque changement de sujet. Depuis que ces deux-là avaient commencé à sortir ensemble, Rainbow n’avait que le nom de la fermière à la bouche. « Je ne l’ai pas vue aujourd’hui, » répondit-elle, jetant à la dérobée quelques regards aux ailes de Rainbow. Sans que Twilight ne le remarque, Rainbow prit un air confus en regardant ses propres ailes, puis la licorne.
« Quoi, j’ai quelque chose sur les ailes ? »
« Ah ! Heu, non, c’est — il n’y a — rien ! Je veux dire… »
Rainbow cligna des yeux, et secoua légèrement la tête. Eh bien, si Twilight ne voulait pas en parler, cela ne la regardait pas. « Ha, oublie… Mais où est cette jument ? Elle a dit qu’elle me retrouverait ici… Je vais la chercher, à plus Twilight ! » Jetant un dernier regard à son amie, Rainbow décolla, prenant la direction de Sweet Apple Acres.
Maintenant seule, Twilight soupira de soulagement. Ça n’était pas passé loin ! Elle devrait se montrer plus subtile dans le futur. Elle n’était pas une très bonne menteuse, elle le savait — un pégase déterminé posant des questions pourrait ruiner toute l’étude. Elle devrait s’assurer qu’ils ne remarquent jamais son regard. Cependant, elle avait fait quelques observations avant le presque-désastre, et sortit son bloc-notes de sa sacoche, jetant rapidement quelques détails sur le papier, puis repêcha le livre, et commença le chapitre suivant.
A l’insu de Twilight, Rainbow Dash repensait au comportement de son amie, toujours confuse. Je me demande de quoi ça parlait… Elle se dit que c’était sans importance, mais cela lui revenait toujours à l’esprit. Hé, on dirait presque qu’elle était… nan. Sûrement pas.
***********
Chapitre 4 : Concept de l’Empoignement – L’Aile Préhensile
Une des aptitudes les plus intéressantes, et peut-être les plus bizarres de l’aile est son aptitude à attraper des objets. Contrairement à beaucoup d’autres animaux ailés, les appendices des pégases peuvent être tournés et pliés avec beaucoup de malléabilité, ressemblant en action à des griffes ou des mains comme celles des dragons ou des chiens diamants. Bien que cette pratique ne soit pas très répandue, cela permet aux pégases de manipuler des objets avec plus de précision qu’un poney terrestre, évitant de devoir utiliser la bouche – sauf, évidemment, lorsque le pégase est en vol. Puisque la plupart des pégases passent la majeure partie de leur journée dans les airs, beaucoup ne développent jamais cette aptitude relativement compliquée, préférant utiliser leurs bouches pour porter les objets à la fois au sol et en vol.
Une telle malléabilité renvoie à la solidité des pégases. Puisque les ailes, à vrai dire, manipulent la magie pour pouvoir voler, elles et leurs propriétaires sont constamment exposés aux flux magiques. Ceci ayant pour résultat une remarquable résistance des ailes aux torsions et à la pression. Seules les contraintes les plus fortes, comme le combat physique ou magique ou les chocs sévères, peuvent donc endommager une aile.
À propos de combat, cette résistance est une des raisons pour lesquelles une large partie des gardes royaux et des forces militaires est composé de pégases. Leur habilité au vol est naturellement un point clé pour la mobilité, mais leurs aptitudes à manipuler leurs ailes très différemment ont fait des pégases une force de combat extrêmement versatile. Ils peuvent tenir leurs armes au sabot, à la bouche, ou avec les ailes. Avec de la discipline et de l'entraînement, un soldat peut utiliser ses ailes comme des armes. Bien qu’ils ne puissent pas infliger des blessures aussi profondes qu’une épée ou une autre arme, les ailes doivent toujours être considérées au combat, et dans certaines circonstances peuvent même être mortelles. C’est pourquoi la force de combat pégase est considérée tout aussi capable que la division licorne. Tout ceci est expliqué en détails dans L’Art du Combat à l’Aile, par Sun Flew.
Les ailes n’égalent peut-être pas les possibilités manipulatrices d’une corne de licorne, mais elles sont bien plus versatiles qu’on pourrait l’imaginer.
***********
Twilight porta un sabot au menton en faisant léviter le livre dans sa sacoche de selle. Après sa brève rencontre avec Rainbow, elle ne pouvait plus se permettre d’être aussi visible. Elle devait être furtive. Cachée. Par… des buissons. Oui. Elle se cacherait dans les buissons comme elle l’avait fait avec Pinkie. Pour tout ce que ça lui avait apporté…
Mais plus important, elle devait trouver un sujet qui ne la remarquerait pas comme son amie rose l’avait fait. Twilight attribuait cela aux Sens Pinkie et sa bizarrerie naturelle, mais elle avait quand même besoin d’un sujet qui ne se méfierait pas. Innocent. Silencieux.
Fluttershy.
Elle sauta du banc, impatiente de commencer ses recherches avec un nouveau cobaye. En quittant le parc, ses yeux continuèrent de scruter les divers pégases qui marchaient et volaient aux alentours, étudiant leurs ailes lorsqu’ils s’approchaient. Elle souriait joyeusement. Tout était si fascinant !
Après un court voyage, Twilight se retrouva cachée derrière un arbre. Avec l’habileté d’années d’expérience passées à s’infiltrer (inutilement) dans la Bibliothèque Royale, elle s’approcha peu à peu du cottage de Fluttershy, sautant d’une cachette à une autre jusqu’à ce qu’elle atteigne le point d’observation qui lui offrirait une vue parfaite de la maison du pégase, tout en cachant Twilight.
Elle prépara son bloc-notes et son crayon et sortit la tête des feuilles, espérant apercevoir Fluttershy pendant qu’elle était occupée chez elle. Sa patience fut rapidement récompensée par la vision de son amie derrière la fenêtre, lui montrant exactement ce qu’elle était venue chercher. Dans sa bouche, Fluttershy transportait un sac de graines pour oiseaux tout en maintenant un plateau sur chaque aile sans efforts apparents. Sur l’un étaient posées une tasse et une théière, et sur l’autre un bol de salade. Il semblait que Twilight l’avait surprise à l’heure du repas.
Twilight commença à saliver à cette vue. Entre son désir de finir Laitues et Poneys, et son absorption dans Le Langage des Ailes, elle avait complètement oublié de manger ce matin. Elle effaça cette pensée de son esprit, résolue à continuer à observer les ailes du pégase. Heureusement, Fluttershy se révéla être une mine d’information. Elle tenait sa tasse maintenant remplie avec un sabot et une aile, avec l’une des plus grosses plumes enroulée dans la poignée. Le sabot tenait la tasse droite, permettant au poney de siroter son thé à loisir.
Souriant démesurément, Twilight fit briller sa corne en commençant à prendre des notes. Sujet ‘Fluttershy’ montre un très haut niveau d’habileté, de sa capacité à bouger individuellement les rémiges primaires et secondaires, à la force et au contrôle de l’aile en elle-même. Le sujet a montré une excellente stabilité de l’aile, capable de – oh, cette salade a l’air délicieuse… non ! Concentre-toi ! – de tenir plusieurs objets sans les renverser ou les faire tomber. Elle continua à griffonner furieusement, remarquant à peine le merle bleu s’envoler d’une des branches proches.
Pendant ce temps, Fluttershy soupirait de contentement, appréciant le goût du thé. C’était un met qu’elle réservait habituellement aux visites de Rarity après leurs rendez-vous au spa, mais elle s’était sentie inexplicablement hardie aujourd’hui, et avait décidé de prendre dans son stock. Si être hardie avait un tel goût, elle pourrait réitérer l’expérience.
Elle sentit un léger poids atterrir sur sa tête, et leva les yeux. Un merle bleu s’était posé sur sa tête, et commença à piailler rapidement. Les yeux de Fluttershy s’agrandirent en l’écoutant puis se tournèrent vers la fenêtre. Dehors, clairement visible, une corne violette sortait d’un buisson, brillante de magie. Elle se détourna rapidement, ne voulant pas laisser Twilight savoir qu’elle avait été découverte.
Fluttershy ne savait pas pourquoi Twilight l’espionnait depuis un buisson. Mais c’était Twilight. La ponette la plus intelligente de Ponyville. Elle devait avoir une bonne raison. Elle était son amie, et lui expliquerait tout au moment opportun.
N’est-ce pas ?
Se relaxant en sirotant son thé, Fluttershy remercia le merle bleu, puis mangea sa salade. Aucune raison de gâcher un repas parfait en s’inquiétant. Même si c’était un peu étrange.
Twilight elle-même sursauta lorsque son estomac laissa échapper un gargouillement sourd. Heureusement, elle ne semblait pas avoir dérangé la faune locale, et était toujours cachée. Elle soupira de soulagement, regardant son ventre. Je devrais vraiment manger quelque chose, pensa-t-elle, son regard se dirigeant une fois de plus vers Fluttershy. Enfin… peut-être après encore quelques minutes d’observation…
___________________________________________________________________________
***********
Chapitre 5-8 : Un Océan d’Émotions – Joie, Tristesse, Peur et Colère
Finalement, nous arrivons à la partie la plus importante de ce livre : le langage des ailes. En d’autres termes, comment elles trahissent les émotions qu’un poney peut ressentir, les révélant ou mettant en valeur ce qui était déjà visible dans les expressions faciales ou le langage du reste du corps.
Ce langage n’est pas une règle d’or de l’expression pégase. C’est tout autant normal pour un pégase de garder ses ailes repliées en exprimant une émotion que de les utiliser. Cela peut être considéré comme un ‘accent’, ou parfois même comme un dialecte qu’un poulain apprend en grandissant, et varie légèrement selon l’origine du pégase. Bien que les expressions basiques restent les mêmes, l’angle de l’aile ou une légère variation de la direction d’une plume peut révéler la différence en un pégase de Cloudsdale et un de Las Pegasus.
Dans ce chapitre, je décrirai quelques-unes des émotions pouvant êtres discernées par simple observation. Joie, tristesse, peur, colère—
***********
Twilight fronça les sourcils en approchant du centre de la ville, sa confusion grandissant de minute en minute. Elle avait fini de lire les chapitres les plus informatifs en arrivant aux limites de la ville, grâce à sa capacité à lire et marcher en même temps sans trop de problèmes. Mais maintenant qu’elle était en ville, prenant des notes mentales sur les passants pégases, ils semblaient tous vouloir l’embrouiller.
Normalement, quand Twilight se baladait en ville, elle n’obtenait pas plus que quelques salutations habituelles. Elle n’était pas vraiment une ponette aussi sociale que Pinkie ou même Rarity, après tout. À ce moment précis, alors qu’elle voulait être invisible, tous les pégases de la ville semblaient la remarquer. Certains la regardaient bizarrement, d’autres semblaient délibérément l’éviter, et quelques-uns l’avaient même accostée, venant discuter de sujets plus futiles les uns que les autres. Le prix des légumes, les dernières rumeurs. Rien de ce dont elle parlait d’habitude.
Nom d’un foin, qu’est-ce qui se passe ici ?
Twilight soupira de soulagement en tournant à un carrefour, apercevant sa destination : la Table d’Horte. Habitat du meilleur foin grillé de la ville, de bien piètres sandwiches à la jonquille, et actuellement occupé par un Wonderbolt.
Une seconde. Wonderbolt ?
Twilight s’arrêta, ses yeux s’écarquillant de stupeur. On ne pouvait être une amie de Rainbow Dash sans avoir entendu ses nombreuses histoires et anecdotes sur les Wonderbolts. Elle en avait tellement entendu parler qu’elle pourrait les identifier dans son sommeil. Mais elle était toujours éveillée, et regardait nul autre que Soarin’ lui-même. Même sans son uniforme, sa crinière battue par le vent et sa marque de beauté rendaient le Wonderbolt instantanément reconnaissable.
Et un spécimen pégase de choix.
Poussée par la faim qui lui tenaillait l’estomac, elle s’approcha prudemment du restaurant en gardant un œil sur les ailes de son nouveau sujet d’observation. Elle était si concentrée sur les ailes qu’elle ne remarqua pas leur propriétaire tourner son regard dans sa direction et sourire. Elle sursauta lorsqu’il se racla la gorge, levant les yeux de ses ailes vers son visage.
L’étalon lui offrit un sourire victorieux, une étincelle d’amusement brillant dans ses yeux. « Salut. »
Elle cligna des yeux, et regarda autour d’elle. Non, c’était effectivement à elle qu’il parlait. « Hum. Bonjour. »
« Je peut vous offrir un verre ? »
Twilight sentit une chaleur se diffuser dans ses joues. Est-ce qu’il vient de… ? « Je. Heu. N-non, je ne faisais que passer ! » répondit-elle, tressaillant lorsque son estomac laissa échapper un autre gargouillement. « Je-je… désoléejedoisyaller ! »
Soarin’ cligna des yeux en voyant la licorne s’enfuir, et pouffa. Les juments.
Pendant ce temps, le sang dans les joues de Twilight avait finit par redescendre et elle se retrouvait une fois de plus aux limites de la ville. Elle n’avait pas l’intention de fuir aussi loin qu’elle l’avait fait, mais elle pouvait toujours sentir les regards fixes des pégases dans son dos. Et… Soarin’, de tous les poneys ! Elle sentit le rougissement menacer de revenir en repensant aux intentions évidentes de l’étalon.
Peut-être qu’elle ferait mieux de stopper les études sur le terrain pour l’instant.
D’un autre coté, elle pouvait se diriger vers Sweet Apple Acres. Applejack était toujours prête à partager quelques pommes, et cela lui semblait délicieux à ce moment précis. De plus, il y avait de grandes chances que la fermière et Rainbow Dash soient à la ferme, et son amie pégase voudrait sûrement savoir qu’une de ses idoles était en ville.
Alors qu’elle trottait vers la ferme, Twilight appréciait le paysage comme elle avait tendance à le faire à chaque fois qu’elle empruntait ce chemin. Bien que ce fût un dur travail que d’entretenir ces hectares, Applejack était chanceuse de vivre dans un environnement si joli. L’herbe et les feuilles vertes, le bois brun, les pommes rouges, le pégase gris sur la route.
Le cerveau de Twilight fit une brève pause à la dernière information. Là, marchant le long du chemin, se trouvait Derpy Hooves. Elle sourit et fit un signe à la factrice. « Bonjour Derpy ! »
Le pégase lui sourit en retour, ses ailes se déployant soudainement, heureuse de voir un visage amical. « Hey, Twilight. Comment ça va ? »
« Tout va bien, merci ! » répondit Twilight, ses yeux glissant une fois de plus vers les ailes de l’autre poney. Elle ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. « Oh, est-ce que Dinky vient demain pour le tutorat ? »
Derpy acquiesça, ses ailes battant à ses cotés. Oh, je sais ce que ça veut dire ! rayonna Twilight intérieurement. Elle est contente. « Yep ! Encore merci, Twilight. T’imagines pas combien de temps il faut pour trouver un tuteur pour une petite licorne… »
Twilight secoua la tête. « Aucun problème. C’est un amour, ça me fait pl- » Le reste de sa phrase fut couverte par le gargouillement bruyant émanant de son estomac momentanément oublié. Une fois de plus, les joues de Twilight virèrent au rouge.
Derpy gloussa avec un sourire chaleureux. « Tu sais, j’allais justement me prendre quelques muffins. Tu veux venir ? »
La licorne secoua la tête « Merci pour l’offre, mais je suis plutôt pressée. Il y a un Wonderbolt en ville, et tu sais que Rainbow ne me pardonnerait jamais si je ne lui disais pas. » Elle leva les yeux au ciel. Elles savaient comment était la casse-cou lorsqu’on abordait le sujet.
Les ailes de Derpy s’affaissèrent légèrement devant le refus, mais se relevèrent rapidement. Est-ce que c’était… de la déception ? cogita Twilight, se demandant pourquoi la réaction était si forte. « Okay alors ! À plus tard ! » Le pégase lui fit un signe, utilisant à la fois un sabot et une aile. Hum. Je n’ai rien lu sur ça.
***********
Chapitre 9 : L’Énigme de la Confusion – L’Hésitation
L’expression de la confusion mérite sa propre petite section pour une raison : il est difficile de la déterminer correctement, comprenez de discerner sa vraie signification. Des mouvements très légèrement différents peuvent être les seules différences entre des significations comme celles-ci :
Je ne comprends pas… et cela m’inquiète/m’effraye. Je ne comprends pas… et cela m’irrite/m’énerve. Je ne comprends pas… mais cela m’est égal. Je ne comprends pas… et je trouve cela amusant. Voici quelques exemples, et les différences entre eux sont très subtiles. Seule une observation très précise, et l’expérience, vous permettra de vraiment voir les différents mouvements des plumes, combinés avec le reste du langage corporel. Tout cela fait de la confusion une des émotions les plus difficiles à discerner correctement.
***********
Peu après avoir quitté Derpy, Twilight leva les yeux de sa lecture en entendant le bruit de battements d’ailes. C’était Soarin’, accélérant vers Cloudsdale, visible dans le lointain. Il l’avait apparemment aussi remarquée, donnant à son vol un petit effet théâtral pour son audience privée, avant de lui faire signe et de continuer son chemin.
Le sang fit une nouvelle entrée triomphante dans ses joues.
Pauvre Rainbow, songea-t-elle en rangeant le livre dans sa sacoche. Elle va nous faire une crise quand elle apprendra qu’elle a raté Soarin’. Quelques minutes plus tard, elle atteignit les barrières entourant la maison des Apple et trotta directement à la porte d’entrée. Avant qu’elle ne puisse toquer, elle entendit une paire de voix familières venant de la grange. Là, elle trouva les deux poneys en train de se prélasser sur une pile de foin, détendus.
« Et ensuite, elle — oh, salut Twilight ! » s’exclama Rainbow en voyant la licorne apparaître sur le perron.
Applejack sourit à la nouvelle venue. « Hey, Twi’. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
« Oh, je passais juste dans le coin »
« Vraiment ? » demanda la fermière, haussant un sourcil. « Not’ ferme est pas exact’ment sur l’chemin, t’sais. »
Oups. « Oui. Hum. Je faisais une promenade et je me suis retrouvée ici. Et vous, que faites-vous ? » demanda Twilight dans une tentative de détourner la conversation.
« La cueillette est faite pour aujourd’hui, alors j’prends une pause avec Dashie ici. » répondit Applejack, passant un sabot autour du cou de la pégase. Les yeux de Twilight s’écarquillèrent en l’observant. Cette scène n’était pas nouvelle, mais le livre lui donnait maintenant un aperçu de ce qu’elle avait raté auparavant. Rainbow rougissait, un sourire niais placardé sur le visage. Mais ses ailes racontaient une toute autre histoire. Les signes étaient clairs comme le cristal aux yeux avisés de Twilight. La joie était flagrante — ce petit tremblement, qui se déplaçait de la base des ailes de Rainbow au bout des primaires. Mais elle voyait aussi comment l’aile s’incurvait vers le poney terrestre, la couvrant presque. Confiance et satisfaction. Une telle exposition de sentiments faillit lui couper le souffle. Rainbow était vraiment folle d’Applejack.
Elle continua à scruter les ailes du pégase, manquant les regards que Rainbow lui lançait de temps en temps. Alors que son observation continuait, elle vit des signes de plus en plus évidents de… confusion ?
Rainbow, pour sa part, ne savait sur quel sabot danser. D’un coté, elle était avec sa petite amie, qui était blottie contre elle. Et c’était plutôt génial.
D’un autre coté, elle était observée. Pas le style « Aww, c’est mignon ! » habituel de Pinkie, ou le regard contemplatif de Rarity, ou même les yeux remplis d’émerveillement de Fluttershy, qu’elles croyaient toutes invisibles. Non, le petit sourire habituel de Twilight était absent. À la place, elle la fixait. Le pégase se rapprocha encore d’Applejack, effaçant les derniers centimètres entre elles.
Okay, plus d’erreurs possibles, pensa-t-elle. Qu’est-ce qui ce passe ? Lorsque Rainbow tourna la tête vers Twilight, ouvrant la bouche pour lui demander ce qu’elle faisait, la licorne interrompit le fil de ses pensées.
« Oh ! Dash. » dit Twilight, se rappelant soudainement de l’autre raison pour laquelle elle était venue. « Tu ne devineras jamais ce que j’ai vu à Ponyville aujourd’hui. Ou plutôt, qui. »
« Hein ? » demanda Rainbow, surprise d’être la questionnée. « Je sais pas, qui ? »
Twilight arbora un grand sourire. « Soarin’ ! »
Toute l’attention de Rainbow se dirigea vers Twilight, ses ailes se dressant de surprise. « Quoi ? Où ? Pourquoi ?! »
Twilight gloussa devant la réaction prévisible de son amie. « Il déjeunait à la Table d’Horte. Mais il est parti; je l’ai vu voler vers Cloudsdale. » dit-elle, manquant comment Rainbow semblait s’affaissait de déception. « Il était un peu bizarre, quand même. »
« Bizarre ? » répéta Rainbow.
« Oui, il m’a invitée à aller prendre un verre— »
« Il – tu – mais… ! »
« —Mais j’ai refusé, évidemment. »
« Tu as quoi ? » bredouilla Rainbow, fixant Twilight. Elle se tourna soudainement vers Applejack. « AJ, je peux être jalouse ? » demanda-t-elle, recevant un léger froncement de sourcil de la fermière un peu décrédibilisée par le grand sourire qu’elle essayait de retenir. « …Très bien, je peux l’étrangler alors ? »
« Hé ! » s’exclama Twilight, reculant d’un pas.
« Nan, Rainbow. »
« Mais— »
« Pas de mal à notre amie, Dash. »
« Merci, Applejack, » dit Twilight pendant que Rainbow murmurait toute seule. Elle rougit lorsque son estomac fit des siennes une fois de plus, recevant un ricanement de la part de la fermière.
« On a faim, part’naire ? »
« Un peu… » admit Twilight, grattant le sol d’un sabot.
Pendant que ses amies discutaient, le pégase foudroyait du regard la licorne, la jalousie brûlant en elle. Oui, elle avait Applejack, mais… allez ! Un Wonderbolt ! Et elle avait refusé ! Pourquoi aurait-elle… oh, s’arrêta Rainbow. Ooooh. Je vois. « Hey, hum, Twi. Désolée de t’avoir crié dessus comme ça. Il y a, heu, de la tarte dans la cuisine si tu en veux ? » proposa-t-elle, récoltant un regard suspicieux d’Applejack.
« Vraiment ? Je peux ? » demanda Twilight, rayonnant lorsque le poney orange acquiesça. « Merci les filles ! » dit-elle en s’enfuyant. Une fois que la licorne fut partie, Applejack se tourna vers Rainbow, un sourcil haussé haut.
« Heu, c’était pour quoi, ça ? On aurait dit qu’tu voulais te débarrasser d’elle. »
« Ha, tu as remarqué ? Eh ben, je pense que je sais pourquoi elle a rejeté Soarin’ ! »
« Tu veux dire, à part le fait qu’elle soit une bibliothécaire introvertie plongée dans les livres qui n’a jamais eu d’rencard et qui n’saurait même pas quoi en faire si elle en avait un ? »
« Heu, oui, à part ça. »
« Ha ? Alors vas-y, envoie ! »
***********
Chapitre 10 : Le Combat du Vol – l’Agressivité.
De l’autre coté de la subtilité pégase se trouve l’agressivité. C’est une émotion très facilement détectable : les ailes sont relevées, déployées dans toute leur longueur et largeur, dans un effort pour paraître plus grand et imposant.
Ceci est un reste d’instinct animal, où une créature essayera de se montrer plus grande qu’elle ne l’est vraiment pour effrayer ses prédateurs. Dans les cas des pégases, cela leur permet également d’utiliser rapidement leurs ailes, pour s’envoler ou pour combattre.
Ceci date aussi des temps anciens, avant la fondation d’Equestria. La société pégase était une société militaire, où tous les poneys valides devaient servir dans les forces armées. Même aujourd’hui, des générations plus tard et en temps de paix, un pégase agressif est prêt au combat.
En bref – si un pégase est prêt à se battre, c’est très clairement visible.
***********
Applejack s’y était opposée, mentionnant quelque chose sur ‘la vie privée’ et ‘être insensible’, mais elle avait finalement succombé à sa propre curiosité et laissé Rainbow y aller. Le pégase se trouvait donc cachée dans un nuage, volant haut au-dessus de Twilight. Rainbow espérait que la licorne ne remarquerait pas qu’elle était suivie, mais Rainbow sentait qu’elle devait le faire. Elle devait voir si ses suspicions étaient correctes.
Pendant ce temps, Twilight soupira de contentement en trotta vers la ville, son estomac à présent plein d’une délicieuse tarte aux pommes savoureuse. Même si la journée avait pris un tournant étrange après sa rencontre avec Soarin’, elle ne pouvait pas s’en soucier. Cette tarte avait été bien trop savoureuse. C’en était presque criminellement bon.
Tellement bon, en fait, qu’elle ne faisait plus du tout attention à où elle allait. Elle ferma les yeux, tentant de se remémorer le goût, complètement inconsciente de ce qui se passait autour d’elle, et faillit tomber à la renverse lorsqu’elle entendit un hurlement bruyant.
« YEEEAAAH ! »
Ses yeux s’ouvrirent immédiatement, se posant sur une montagne en forme de pégase blanc aux yeux rouges qui bandait ses muscles sur la route. Et il avait des ailes absolument minuscules. Après avoir lu le livre, elle comprenait comment il parvenait à voler avec ces petits appendices rabougris, mais elle se demandait si la différence de taille marquée changeait quelque chose en ce qui concerne le langage.
Elle était si concentrée sur ses ailes qu’elle ne remarqua pas le changement d’expression de l’étalon lorsqu’il découvrit ce que Twilight fixait.
« Quoi ? QU’EST-CE QUE TU REGARDES ? »
Twilight cligna des yeux, son regard arraché aux ailes. « R-rien ! »
L’étalon semblait n’en être que plus colérique. « Rien ?! Elles ne sont rien ? Tu trouves mes ailes marrantes ou quoi ? »
Par Celestia, ces ailes étaient si petites. Elle pouvait définitivement cocher une case de sa liste : la taille n’affectait pas beaucoup le langage corporel. Ses ailes montraient clairement son agressivité. Mais pas autant que la paire d’ailes grises qui remplissait à présent la vision de Twilight.
Hein ?
« Laisse-la tranquille, Roid ! Elle ne voulait pas dire ça ! »
Derpy ?
Elle se tenait fermement devant Twilight, ses ailes déployées et imposantes, levant les yeux sur l’étalon. Roid Rage ne savait pas si c’était ses yeux, ou sa posture, mais quelque chose lui disait de ne pas lui chercher des noises. Il renâcla avec colère et partit sans un mot de plus.
Twilight soupira de soulagement, puis sursauta lorsque la jument grise se tourna vers elle. Mais au lieu de se trouver face-à-face avec Twilight, et se retrouva face-à-face avec le sol, s’étant emmêlé les jambes et ayant trébuché. « Derpy ! Tu vas bien ? »
Derpy acquiesça pendant que Twilight l’aidait à se relever, souriant joyeusement « Yep ! » Elle regarda ensuite ses jambes traîtresses. « Stupides machins ! »
Alors que Twilight enlevait la terre de la crinière de Derpy, elle entendit un ricanement venant du ciel. Levant les yeux, elle découvrit Rainbow perchée sur un nuage, apparemment prête à sauter. Au lieu de cela, elle avait un sourire satisfait aux lèvres. Twilight fixa son amie, ayant attendu mieux d’elle que de rire aux malheurs des autres. Mais encore une fois, pensa-t-elle, en se remémorant leur première rencontre, ce n’est pas nouveau. Au moins Rainbow avait la décence d’avoir l’air pleine de remords lorsqu’elle vit que Twilight l’avait remarquée.
Elle se tourna vers Derpy avec un sourire plein de reconnaissance. « Merci. Je ne sais pas pourquoi il était si énervé. »
Derpy secoua la tête. « Eh, il s’appelle Rage… c’est plutôt logique, non ? » lui fit-t-elle avec un sourire en coin et un clin d’œil. Puis son sourire s’adoucit. « Merci Twilight. »
« Pourquoi ? » demanda la bibliothécaire, en finissant d’épousseter Derpy.
« D’être si gentille ! » Derpy fit un pas de plus vers Twilight, secouant ses membres peu fiables. Ce faisant, son aile vint glisser le long du dos de Twilight, avant de s’appuyer sur sa marque de beauté.
Twilight frissonna un peu au contact. Cependant, au vu de l’équilibre de Derpy, elle ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle prenne appui sur elle une minute. « D-de rien ! » dit-elle, les joues rosissant au compliment.
Au-dessus d’elles, Rainbow sauta de son nuage, gloussant toute seule. Quand Applejack saurait ça !
___________________________________________________________________________
Twilight grogna en se jetant sur son canapé, tête la première. La journée avait été bien plus mouvementée et épuisante qu’elle ne l’avait attendue. Un peu de lecture et quelques observations avaient mené à une marche dans toute la ville, une faim tenaillante, des pégases se comportant étrangement, et à se faire crier dessus. Qualifier cela de bizarre serait un euphémisme.
Levant la tête des coussins, elle fit léviter le livre hors de sa sacoche de selle, impatiente de continuer à lire. Elle l’avait presque fini, et se viderait avec plaisir l’esprit des événements de la journée.
***********
Chapitre11 : L’Attention est Dressée – L’Excitation
Note au lecteur : Les deux prochains chapitres décriront des sujets non appropriés aux jeunes audiences. Veuillez les garder hors des sabots des poulains.
Peut-être l’une des plus intéressantes excentricités des ailes des pégases est la façon d’exprimer l’attirance charnelle. Leurs ailes se dressent instinctivement, d’une manière qui pourrait être assimilée à l’agressivité. Mais c’est en réalité bien l’inverse. Cela montre une immense attraction envers un autre poney. Ce n’est pas nécessairement romantique, mais plutôt physique. Ceci est souvent complètement hors du contrôle du pégase, bien qu’avec un entraînement mental et physique, de telles réactions peuvent être contrôlées, jusqu’à un certain point.
C’est donc pour cette raison que les ailes des pégases sont toujours déployées lorsqu’ils sont en proie à la passion. C’est pourquoi restreindre les ailes d’un pégase est extrêmement anormal, en plus du fait que cela entrave un des aspects basiques de leurs vies : le vol. Tout de même, ce n’est pas un sujet qui sera approfondi dans ce livre ; pour plus de détails, voir le Poney Sutra.
Le terme scientifique de cette expression serait ‘Erogenous Alacer Distendo’, mais ce n’est pas un terme habituellement utilisé par la société. L’expression la plus populaire est ‘avoir les ailes dures’, mais de nombreux synonymes et euphémismes existent.
Mur de plumes, érection de l’aile, rigidité d’Eros, fermeté du vol, toutes voiles dehors, saluer le ciel, avertissement de reluque, alerte aux turbulences nocturnes, étirement de l’aile spontané…
Voici le genre d’expressions que vous pourrez entendre dans la rue, ou dans une conversation décontractée. Il faut l’admettre, une conversation très décontractée, et généralement privée. Ceci est seulement une liste partielle. Comme vous pouvez le voir, les noms sont légion, et souvent utilisés par beaucoup de comédiens professionnels. La plupart d’entre eux vont et viennent, car l’argot évolue extrêmement rapidement. Bien plus rapidement que mes recherches, je m’attriste à le dire.
Ce point est simple : comme pour d’autres expressions des émotions pégases, si vous les intéressez… vous le saurez.
***********
Fascinée, Twilight parcourut rapidement l’introduction, dévorant le contenu du chapitre. Elle n’aurait jamais pensé être intéressée par un tel sujet, mais découvrir qu’une expression si commune aux poneys était si manifeste lui ouvrait les yeux. En atteignant le chapitre suivant, elle reposa le livre, sentant une chaleur lui monter aux joues. Soulagée que Spike ne soit pas encore rentré, elle trotta jusqu’à la cuisine et se servit un verre d’eau, qui fit le petit miracle de la refroidir.
Elle pouffa en retournant à son canapé. Si elle avait lu ce livre plus tôt, elle aurait vu le truc entre Applejack et Rainbow il y a bien longtemps. Rainbow Dash avait rendu la chose évidente à quiconque savait regarder au bon endroit.
Se couchant une fois de plus, elle commença à lire le dernier chapitre.
***********
Épilogue : Effleurer des Yeux, Effleurer des Plumes – Récit Personnel
Cette section différera du reste, puisqu’il n’y aura ni introduction, ni observation détaillée à sa suite.
À la place, ce sera simplement une petite histoire.
Lorsque j’ai commencé mes premières observations sur ce sujet, j’ai rencontré quelques résistances. Avec le temps, les pégases finissaient par réagir défavorablement. Ils commençaient à me lancer des regards nerveux et essayaient souvent de m’éviter. Évidemment, c’était une entrave à mes recherches, et je ne savais pas quel était le problème, ou si c’était ce que je faisais qui causait ces réactions.
Une semaine plus tard, j’eus finalement ma réponse. Je marchais dans les rues de Manehattan, continuant à chercher des sujets à observer. Je suis tombé sur un couple de pégases, qui prenaient du bon temps en ville. Cependant, ils ne réagirent pas comme les autres. L’étalon s’approcha de moi, me demandant pourquoi je ‘regardais les ailes de sa copine’. Plein d’innocence et un peu effrayé, car cet étalon était plutôt imposant et menaçant, je bégayais que je ne regardais pas ses ailes, mais plutôt leurs deux paires d’ailes.
Ceci s’avéra être la mauvaise réponse. En effet, l’expression de l’étalon se changea en dégoût, et il finit par se jeter sur moi, m’envoyant au tapis, K-O.
Je me réveillai ce qui me semblait des heures plus tard, mais ça n’avait été que des minutes, comme je l’apprendrais plus tard de ma sauveuse. Elle était une jument pégase d’un vert profond, avec des yeux bleus brillants, et une crinière rose. Elle m’avait ramassé du sol et avait posé l’arrière de ma tête contre son ventre, me mettant dans une position plus confortable pendant que j’étais inconscient.
Elle m’expliqua qu’elle avait entendu les cris depuis son appartement. Elle nous avait vus depuis sa fenêtre et s’était précipitée en bas quand l’étalon avait commencé à devenir violent. Le temps qu’elle arrive, le couple était déjà parti, mais elle en avait entendu assez pour comprendre ce qu’il s’était passé.
Elle tempêta brièvement contre l’étalon, ayant eu la malchance de le fréquenter courtement. Alors qu’elle me traînait dans son appartement pour me couvrir de bandages, elle me demanda ce qui m’avait pris à fixer ses ailes comme cela.
Normalement hésitant à expliquer, les sujets d’une observation n’agissant pas naturellement s’ils se savent observés, je décidai que ce poney méritait de savoir, puisqu’elle m’avait aidé et m’aidait encore.
Il lui fallut quelques minutes pour arrêter de rire après que je j’eusse fini mes explications, que je commençais déjà à regretter. Mais ce qu’elle me dit ensuite m’étonna absolument.
Ce que je croyais être un regard innocent, une simple observation… Pour un pégase, cela veut dire totalement autre chose. Parmi les pégases, les ailes sont considérées comme une partie du corps relativement personnelle, si bien que les examiner avec plus qu’un simple et bref regard est soit très malpoli, soit l’expression d’un intérêt sans-gêne, c’est-à-dire une attirance lourde de sens envers leur propriétaire.
Ajoutant à cela le fait que l’étalon en question était, comme elle le décrivait, ‘une brute homophobe et agressive’, son comportement me parut bien plus clair.
***********
Twilight arrêta de lire, les yeux écarquillés.
Alors toute la journée, j’ai… oh Celestia… Elle se cacha la tête sous les sabots, les joues plus rouges que jamais. Ça explique beaucoup…
Son esprit vagabonda sur les évènements de la journée. La boisson offerte. Les regards. Les tentatives de conversation. Hum. C’est donc à ça que ressemble un étalon qui veut draguer.
Elle sursauta en se remémorant les réactions de Rainbow. J’ai mis une belle pagaille… Je dois aller m’excuser.
Son esprit toujours choqué de ce qu’elle avait fait, ses yeux tombèrent sur les pages restantes du livre. Il en restait si peu…
***********
Toujours en ricanant, Sky Diver commença à me donner plus de détails sur le langage corporel des pégases. Son point de vue se révéla absolument inestimable, comblant les nombreux failles qui existaient dans mes jeunes recherches. Elle était une telle source d’informations qu’elle devint finalement mon assistante.
Avec ses conseils, elle m’aida à élucider les mystères que je vous ai expliqués, et vous pouvez voir son travail dans chaque chapitre. Bien que les introductions soient purement de ma composition, les détails les plus précis des chapitres sont le résultat de nos observations jointes, avec la plupart du mérite reposant sur ses épaules.
Je vais maintenant mentionner une dernière expression des ailes, une qui changea définitivement ma vie. Fixer les ailes est une expression d’intérêt. Avoir les ailes dures est une expression d’attirance physique. Mais quelque chose manque à cette liste. L’expression d’une attirance émotionnelle. Montrer que le poney vous tient à cœur, plus profondément qu’un simple désir physique.
Sky Diver a caressé mon dos de son aile, jusqu’à toucher ma marque de beauté. Le bout de ses plumes, reposant normalement sur sa marque, vint toucher la mienne.
Je dois l’admettre, je n’ai d’abord pas compris. Comme je le faisais toujours lorsque je découvrais une nouvelle expression des ailes, je lui demandai ce que cela signifiait.
Je ne pense pas l’avoir vu rougir à ce point auparavant, ou depuis. Mais finalement, entre plus de rougissements et quelques bégayements, elle me proposa de sortir avec elle. Pour dîner.
Pour un rendez-vous amoureux.
J’avais de tels sentiments moi-même, mais manquais de courage, et de la méthode de communication non-verbale qu’elle avait si bien utilisée. Je remerciai ses ancêtres pégases pour leur courage guerrier, duquel elle avait clairement hérité. De nous deux, c’était elle qui avait fait le premier pas.
Je suis heureux de le dire, le rendez-vous s’est plutôt bien passé, et fut le premier de nombreux autres. Quelques années plus tard, nous nous sommes finalement mariés.
Bien que cette première expression fut à peine une question, elle fait toujours des apparitions régulières dans nos vies partagées. Je la vois maintenant comme une des plus profondes expressions d’émotions que j’ai jamais vues. Elle est sincère, et forte. Mes recherches, autrefois ma plus grande passion, m’ont ouvert la porte vers l’amour de ma vie. Pour cela, je leur suis éternellement reconnaissant.
***********
…Oh.
Hum.
« Heu. »
Twilight regardait la dernière page d’un air absent, le fil de ses pensées totalement arrêté. Alors que les secondes passaient, les rouages de son esprit se remirent lentement en marche.
…Je ne voyais pas Derpy comme ça.
___________________________________________________________________________
« Je te l’avais dit, Twilight est a fond dans les juments ! » dit Dash avec un grand sourire. « Je pensais que c’était que moi, mais Derpy était complètement dans le coup aussi ! C’est pour ça qu’elle a rejeté Soarin’ ! »
Applejack se gratta le menton, plongée dans ses pensées. Rainbow lui avait pratiquement sauté dessus en rentrant, l’assaillant de ce qui ressemblait à des rumeurs. Mais elle lui soutira quelques explications sur les pégases et commençait à comprendre de quoi parlait Rainbow. De plus, elle avait obtenu une meilleure compréhension du pégase lui-même. Elle n’avait jamais douté de la profondeur des sentiments de Rainbow avant cela, et avait maintenant encore moins de raisons de le faire.
« Eh ben, j’suis contente que t’ai éclairci ça. Je m’demandais bien c’que tu faisais avec ces ailes. » dit-elle avec un large sourire.
Rainbow rougit. Elle n’avait jamais cru nécessaire de l’expliquer, n’ayant jamais pensé que sa bien-aimée puisse la comprendre aussi bien qu’elle ne le pensait. Mais le sujet abordé, elle s’était ouverte encore un peu plus à Applejack. Et elle se sentait… bien. Elle devrait remercier Twilight pour ça. Elle sourit en s’approchant du poney orange, caressant la marque d’Applejack d’une aile.
Alors qu’elles se rapprochaient, leurs lèvres se rejoignant presque en un baiser, un coup à la porte les surpris, ternissant l’atmosphère. Grommelant, elles trottèrent à la porte, et l’ouvrirent pour dévoiler une Twilight un peu décoiffée.
« Dash ! » haleta Twilight, légèrement exténuée. « Je…hum. Je suis désolée. »
Le pégase pencha la tête, complètement perdue. « Pardon ? »
« Je te demande pardon ! »
« Pour quoi, Twi’ ? » intervint Applejack, tout aussi perdue que Rainbow.
« On peut s’asseoir ? » demanda Twilight, hésitante. « C’est une histoire plutôt longue. »
___________________________________________________________________________
« …et c’est pour ça que je te fixais comme ça. Désolée. » termina Twilight en finissant un verre d’eau.
Rainbow, toujours aussi compréhensive, était couchée par terre, se contorsionnant de rire. Même Applejack devait se battre pour ne pas laisser apparaître son grand sourire.
Rainbow essuya quelques larmes nerveuses de ses yeux alors que ses gloussements se calmaient ; ignorant le regard de la licorne. « Ça te ressemble bien d’aller essayer avant d’avoir fini le livre! » dit-elle, tentant de retenir un autre fou rire. Finalement, j’avais tort pour elle et les juments, pensa Rainbow. J’aurais dû le savoir. Elle repoussa les excuses d’un geste. « Ne t’inquiètes pas. Aucun mal n’a été fait ! »
Twilight soupira de soulagement, et reposa le verre sur la table. « Je devrais y aller. »
Applejack inclina la tête. « Tu pars déjà, Twi’ ? »
Twilight acquiesça en souriant. « Yep. Je pense que je vais aller prendre quelques muffins avec Derpy, » dit-elle avant de partir.
Rainbow fixait l’endroit où s’était tenue la licorne un instant plus tôt, la mâchoire pendante.
Ouuuuuu pas. Hum. Quand on pensait connaître un poney.
***********
Le Mot de la Fin : La Prochaine Frontière !
Pour finir, j’espère que vous avez apprécié ce livre. Ce fut un grand voyage plein de découvertes pour moi, et j’espère que vous vous sentez enrichis après l’avoir lu. J’espère que cela vous aidera à mieux comprendre les pégases. Ils sont un trésor de langage corporel et d’expression. Il y a une bonne raison pour laquelle certains des meilleurs acteurs sont des pégases, après tout.
Ne les fixez juste pas trop fort, d’accord ?
Soyez à l'affût de mon prochain livre, visant les pégases, où je me concentrerai sur un tout nouveau sujet – non basé sur le langage des ailes. Une fois de plus, grâce à ma toujours fidèle Sky Diver.
***********
« …et donc, » écrivit Twilight, « un vrai ami est un ami qui croit en vos bonnes intentions plutôt que de sauter aux conclusions… quoique vous pardonner ensuite avec seulement un minimum de ridicule est aussi une solution décente. »
Elle finit cette ligne avec un sourire ironique, qui se transmuta en un grand sourire lorsqu’elle continua. « Avec cela, je suis heureuse de vous annoncer que j’ai trouvé une toute nouvelle voie fascinante de l’étude de l’amitié, sur laquelle je vous écrirai dans mes prochaines lettres. » Elle s’arrêta un moment, suçant sa plume. En rougissant, elle ajouta une ligne. « Par conséquent, je crois que j’écrirai ces lettres moi-même, plutôt que de les dicter à Spike. »
Concluant la lettre avec sa signature officielle, elle la roula avec précaution et la scella avant de la déposer dans la boîte du prochain brûlage. Avec un soupir, elle s’effondra dans une chaise confortable près de son étagère favorite. Ça a été une sacrée journée, pensa-t-elle en regardant l’interstice vide dans la section ‘M’. Bien qu’elle n’irait certainement pas se plaindre des résultats, ce serait un soulagement de laisser ce livre tumultueux et de passer à autre chose.
Elle fit briller sa corne. Bien qu’elle ne puisse pas reposer Le Langage des Ailes – Applejack l’avait emprunté – cela était toujours apaisant de commencer un nouveau sujet. Lectures Historiques de la Cosmologie Equestrienne : Lune, Soleil et Etoiles.
Eh bien, ça semble être une lecture fascinante – et agréablement calme. J’ai eu assez de révélations pour le mois.
Puis, avec une sourire satisfait, et s’installa pour une bonne longue lecture.
« …Princesse Luna a fait quoi ?! »
___________________________________________________________________________
Celestia fixait la lettre, comme si voulant ne pas la voir. Mais les mots – et les implications – restaient inébranlables.
Assez. Je n’ai pas le temps pour cela. « Luna ! Je vais à Ponyville immédiatement. Tu es responsable jusqu’à mon retour. »
« Qu’y a-t-il, ma sœur, pour que tu t’inquiétasses à ce point ? »
« Je crois que ma fidèle étudiante a commencé des recherches sur un sujet auquel je ne l’ai pas adéquatement préparée. »
« Et quel sujet serait-ce, ma sœur ? »
« Les rendez-vous amoureux… »
« Oh. Ma pauvre. »
Vous avez aimé ?
Coup de cœur
S'abonner à l'auteur
N’hésitez pas à donner une vraie critique au texte, tant sur le fond que sur la forme ! Cela ne peut qu’aider l’auteur à améliorer et à travailler son style.
Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.
Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.
Déjà, le livre dans le livre est très bien écrit. Belles observations, belles explications. L'intérêt qu'y porte Twilight est partagé.
Ensuite... Au début je regardais d'un oeil suspect cette relation entre Rainbow et Applejack, mais toutes les libertés prises chez chacun des personnages sont complètement justifiées. Et donc au final je suis pour pour pour.
Le comique de situation est tellement exceptionnel ! Oh bon dieu que c'est bon ! Et les expressions utilisées ne font qu'accroître le tout ! Très bien écrit, et vraiment, vraiment, très bien géré.
Pour ce qui est de la traduction, je crois avoir repéré une phrase... "Au repos, les ailes ajoutent un peu au tour de taille d’un pégase, restant en quelque sorte aérodynamique même lorsqu’il n’est pas en vol." Je n'ai pas la version originale sous les yeux, mais je suppose qu'au lieu de dire "un peu", ce serait "très peu", ou "qu'un peu", qu'il faut comprendre, dans la logique de la phrase. Je souligne ce détail parce que je n'en ai pas vraiment souligné d'autres, ou bien des vraiment bénins.
Bref, excellent travail, de l'auteur comme des traducteurs. J'applaudis des deux mains et des quatre sabots. Merci, aussi, car j'ai bien ri, et j'ai vraiment passé du bon temps à lire ce one shot.